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3,53

sur 64 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un musicien célèbre qui tombe gravement malade après un concert est pris en charge dans une clinique où on soigne autant l'âme que le corps. Il y découvrira que son amour pour une femme mariée, à la fois séductrice et frigide est en partie responsable de son état, car elle vit dans le mensonge et fait vivre ainsi tous ceux qui sont autour d'elle. Ce magnifique roman nous parle de vérité, celle que nous exerçons (ou pas) vis à vis de nous-mêmes et qui nous fait vivre en nous reliant au monde et au divin. Il nous parle aussi des relations entre l'âme et le corps et des maladies que nous appelons maintenant psychosomatiques.
J'ai peiné à rentrer dans ce texte, car les débuts donnent l'impression d'errer longuement dans un labyrinthe avant de parvenir au coeur du propos,. Mais cela vaut le coup de patienter et de prendre le temps de rentrer dans ce texte qui est profond et superbe. La lenteur et les détours y deviennent un peu comme ces méandres dans lesquels on se perd avant de se trouver, luttant contre les mensonges qui nous détournent de nous-mêmes et nous détruisent. le style est magnifique et met en valeur des remarques judicieuses sur les rapports entre l'art et la vie.
Après avoir un peu bronché comme un cheval rétif, j'ai fini par lire ce livre d'une traite et en suis sortie heureuse et apaisée tant en dépit de ses tours et détours il sonne juste.
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Sandor Marai, auteur hongrois né en 1900 puis exilé aux États-Unis après la Seconde guerre mondiale est une très belle découverte. Écrit aux lendemains de la Seconde guerre mondiale, La soeur, récit à deux voix, est un roman étrange, baigné presque uniformément dans une pénombre qui nous emmène aux limites de l'angoisse. En filigrane, la fureur de la guerre, les villes rasées, la souffrance des peuples. Pour décors : un refuge de montagne à Noël, où la pluie et le vent exacerbent l'ennui et les nerfs ; puis Florence, ville de l'Art par excellence, dont on ne découvre qu'un mur bouchant la vue de la chambre d'hôpital dans laquelle le deuxième narrateur, pianiste et compositeur, souffre pendant de longues semaines. En personnages secondaires, des chasseurs, un couple vieillissant malade de la passion, des médecins chamaniques, des soeurs- soignantes, des amours impossibles... 300 pages pour nous parler de souffrance et de compassion, de musique et de perfection, d'orgueil et d'art… Ce récit à la fois froid et sombre, métaphorique de la décomposition d'un monde mais dont la langue n'est jamais porteuse de pathos ou d'ironie, n'est pas, je l'accorde, franchement facile ni très réjouissant. Juste une lecture, en quelque sorte, essentielle.
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Un procédé narratif qui est celui du manuscrit donné-retrouvé par un primo narrateur-personnage secondaire, qui nous livre donc ce manuscrit.
Et ce manuscrit c'est quoi ? La relation d'une maladie survenue étrangement à un maestro international du piano, maladie qui on peut le comprendre proviendrait d'une conduite de mensonge, d'une relation avec une femme mariée... Une maladie comme une revanche de la morale et comme punition... le maestro va se faire soigner pendant trois mois (l'auteur nous donne beaucoup de détails), dans ce temps, interviennent d'autres personnages, des médecins et surtout des soeurs. "La soeur", c'est une bonne soeur, qui à un moment donné du parcours de soins va lâcher une phrase, qui va "réveiller" le virtuose qui choisira la vie au lieu de la mort. Permettant ainsi qu'il s'en sorte.
Le procédé narratif évoqué plus haut a très peu d'intérêt. 40 pages d'introduction peu utile pour moi. Ensuite, on rentre vraiment dans le vif du sujet. Mais le sujet est essentiellement cette maladie étrange... Bien moins le côté amour, et relations sentimentales. le descriptif en quatrième de couverture me semble bien trompeuse.
Sinon, Márai, c'est un vrai écrivain, la traduction est bonne, c'est du bon texte. On ne s'ennuie pas non plus. Beaucoup de qualités.
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Le narrateur, un écrivain hongrois dont on ne connaîtra pas le nom, désireux de changer d'air, a voulu passer Noël, dans une pension peu confortable d'une ville thermale de Transylvanie. Malheureusement le temps sec et froid attendu n'est pas au rendez-vous. Il est contraint, avec les autres pensionnaires, à un huis-clos peu agréable. Il a la surprise de reconnaître parmi eux un musicien qu'il a connu autrefois, et qui ne fait plus guère parler de lui alors qu'il était devenu un virtuose et compositeur reconnu. On est dans les années les plus sombres de la seconde guerre mondiale. Ce pianiste, appelé Z., évite tout le monde malgré une politesse et une attention de pure forme. Il a reconnu l'écrivain mais ne souhaite visiblement pas lui parler. Une conversation aura lieu à la suite d'un drame. Il avouera à l'écrivain ne plus pouvoir jouer du piano, à cause d'une paralysie partielle d'une main. Mais il ajoute qu'il s'essaye à l'écriture et lui demande s'il voudrait lire son travail… Pourtant cela tourne court. Quelques mois après notre écrivain reçoit un paquet légué par Z. Il s'agit du manuscrit promis… Et ce manuscrit le narrateur propose à son lecteur d'en prendre connaissance. Ecrit à la première personne par Z. il fait état de ses longs mois de maladie passés dans un hôpital italien, soigné par des religieuses…
Le ton est évidemment assez sombre mais ce roman m'a vraiment intéressé. Sans avoir l'ampleur de « La montagne magique » de Thomas Mann il en partage pourtant la thématique : guerre et civilisation déliquescente, maladie des corps et des âmes… le tout avec un style tout à fait profond et clair. J'ai lu ce roman car j'avais beaucoup aimé « Les étrangers » du même Sandor Marai, duquel il est très différent.
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En plein hiver sous la seconde guerre mondiale, sept protagonistes se réunissent dans une auberge de haute montagne. Parmi ces hôtes, nous découvrons un couple de bourgeois, des chasseurs, un homme solitaire et un célèbre pianiste qui a brutalement mis un terme à sa carrière.

Ce séjour sera l'occasion de revenir sur la vie de cet artiste. le pianiste transmet au narrateur un manuscrit et lui révèle pourquoi il a cessé de jouer. En 1939, il est hospitalisé brusquement à Florence. Ravagé par une maladie inexpliquée, sa vie semble sans issue et synonyme d'intense souffrance.

Tandis que la guerre fait rage, le temps est comme suspendu dans sa chambre d'hôpital. Cet homme est placé hors du monde faisant face, impuissant, à une lente et sombre maladie. Sa vie d'artiste, son parcours amoureux et son existence sont anéantis sous le poids de sa terrible souffrance. Entre hallucinations et prise de médicaments, l'artiste vit cloisonné. Les religieuses et les médecins se dressent autour de lui, comme des ombres aussi rassurantes qu'inquiétantes, et contribuent à l'angoisse de ce huis clos.

Ce roman profondément noir décrit avec acuité l'intangible souffrance d'un homme et sa prise d'opiacé. Même si ce livre difficile laisse un sentiment d'oppression et d'angoisse, je ne peux que saluer la plume incommensurable de Sándor Márai qui nous plonge dans les profondeurs des souffrances humaines.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Amateurs de "page turner" s'abstenir. Il se passe peu de choses dans ce roman en clair-obscur, mélange d'introspections, de refoulé, de somatisation et de soins corporels, habité par des personnages fantomatiques, les religieuses notamment, qui ont néanmoins un rôle central.

C'est le deuxième roman de S.Marai que je lis après "La nuit du bûcher", et je vais poursuivre mon exploration de cet auteur au style un peu suranné des années du milieu de 20ème siècle.
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La soeur, Sándor Márai
Le grand Sándor Márai n'est plus à présenter, et je continue à me délecter de cet immense auteur de la Mittleeuropa. Après Les braises, et La nuit du bûcher, quel plaisir de lire La soeur !
Ce roman débute en 1939, dans un petit hôtel suisse coupé du monde.
Par un concours de circonstance que je vous laisserais découvrir, nous sommes en présence du journal de Z., célèbre pianiste hongrois rongé en pleine gloire par un mal inconnu. Après un concert couronné de succès à Florence, l'artiste est conduit à l'hôpital… il va y passer trois mois, pris en charge par un professeur, un interne et quatre religieuses. La douleur est telle, qu'il lui faudra absorber des substances, des poudres, pour finir par calmer ses douleurs à coup de morphine. Mais quel est ce mal et quelle en est la cause ? Cette maladie ne serait-elle pas la mise en lumière de la souffrance émotionnelle de l'artiste ? Nous entrons dans un huis clos, une longue attente de ces doses qui annihilent le corps et calment l'esprit. Mais quel est ce mal qui ronge Z. tandis que dehors la guerre fait rage ?
Roman traitant des passions, des manquements, des errances et des dénis, La soeur fait partie de ces romans qui accrochent les tripes et laissent des marques.
Un livre magistral !
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Je dois bien avouer que j'ai rarement lu un livre aussi magnifiquement bien décrit, car en effet, la douleur et la maladie sont des thèmes qui sont relativement difficile à appréhender car chaque individu ne le vit pas de la même façon. L'auteur a fait un travail remarquable en essayant de mettre en place une sorte de baromètre de la douleur. La lecture de ce manuscrit apparaît à la fois comme instructif et philosophique.


Lien : http://lireoumourir.e-monsit..
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Longtemps on attend la signification de ce titre énigmatique, « La soeur », qui ne vient que dans la seconde partie. Car le livre est formé de deux parties distinctes, ou plutôt pour être juste, d'un récit enchâssé dans un autre. le narrateur est d'abord ce voyageur, qui, alors qu'il séjourne dans une auberge pour Noël en 42, cohabite bon gré mal gré avec les quelques hôtes qui ont choisi ce refuge hivernal, l'imaginant bucolique alors qu'il n'est en fait que rustique. Cette déception est toute symbolique. Elle prélude d'ailleurs à un drame. Avant celui-ci, notre narrateur n'arrive pas à entrer en contact avec Z., pianiste célèbre dont depuis le début du conflit, il avait perdu la trace mondaine et qu'il retrouve à cette altitude improbable... Mais ce drame qui les rapproche, ce drame inévitable, comme la guerre qui a éclaté, comme l'impuissance des hommes et des artistes, incite le maestro retiré à léguer au narrateur un précieux manuscrit.
On change alors de narrateur : place au pianiste qui raconte, crûment, ce qu'il a enduré les années précédant son séjour au chalet : la maladie, la déchéance physique, mais aussi la guérison, qui passe par les remèdes, par la drogue, cette puissante morphine qui l'obsède - mais pas que. Pour guérir, il faut avoir envie de vivre disent les médecins, semblent opiner les soeurs qui les assistent. le malade voudrait encore des noms latins et des prévisions de rémission, mais finit par être convaincu par cet argument irrationnel. Pourquoi, comment, cela serait trop vous en dévoiler… Ce serait dire le secret de « La soeur ».

Ce livre, romantique et réaliste à la fois, plaira à ceux qui aiment les récits introspectifs et recherchent le charme discret des tournures anciennes…
Lien : http://www.vivelaroseetlelil..
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J'ai bien aimé cette critique, nettement plus intéressante que celle parue dans le Monde.
Lien : http://www.letemps.ch/Page/U..
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