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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai été agréablement surpris par ce roman, Libération. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, en fait je n'avais pas vraiment d'attente. Ce n'était qu'un énième livre de Sandor Marai, un auteur que j'affectionne particulièrement. Avec un titre pareil, je me doutais qu'il s'agissait de la libération de la capitale hongroise. C'est tout. Eh bien, au lieu de suivre des péripéties guerrières, on s'attarde sur le point de vue des civils. le roman s'ouvre sur Elisabeth Sos, une infirmière dans un Budapest encore occupé par les Allemands. Il y a des rafles, les Juifs se cachent, et tous ceux qui se montrent ouverts à leur endroit – ou bien des libres penseurs – sont en danger. C'est le cas du père d'Elisabeth. Après s'être réfugié quelques mois à la campagne, il s'est risqué en ville et elle doit lui trouver un abri sécuritaire. Puis les Russes arrivent, ils bombardent Budapest mais les Allemands sont décidés à protéger chaque mètre carré de la capitale. Avec les bombardements, les immeubles qui s'écroulent, les habitants cherchent refuges dans les sous-sols. Ça devient un mode de vie, enfermée avec des étrangers, comme des notables, le charbonnier, etc. S'ensuit les suppositions sur l' « après ». Les Russes seront-ils pires que les Allemands? Imposeront-ils un régime communiste? le notable et le charbonnier s'entendront-ils toujours demain, ou le deuxième supplantera et spoliera le premier? La méfiance s'installe, les passions se déchainent. Puis les Russes arrivent et l'intrigue fonce vers son dénouement à la vitesse grand V. le roman se lit très bien, je l'ai achevé en trois jours. Il est à la portée de tous, je crois. Aussi, malgré l'atmosphère oppressante dans laquelle les personnages vivaient, Libération ne m'a pas paru excessivement sombre ni lourd. C'est un tour de force de Marai, bien que ce roman ne soit pas un de ses meilleurs, selon moi. Dans tous les cas, il constitue une lecture qui plaira à ceux que cette époque de l'histoire intéresse.
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Sandor Marai est un auteur hongrois que les lecteurs de l"Est" ont découvert après la chute du mur de Berlin en 1989 alors qu'il était bien connu ailleurs dans le monde. Libération raconte le siège de Budapest par les Russes au début de l'année 1945. Pendant la guerre 40-45, la Hongrie s'était rangée du côté de l'Allemagne et avait été relativement épargnée. L'avancée des Russes vers l'ouest avait envoyé les habitants de Budapest dans les caves des immeubles. Sandor Marai a écrit ce roman à chaud en 1945. La vie cachée dans les sous-sols pendant des semaines nous est racontée par Elisabeth. Ce roman est très poignant et révèle la nature profonde des différents protagonistes face à cette situation. Un roman court mais marquant raconté par quelqu'un qui a vécu ce pénible moment.
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Libération c'est au sens de la libération du joug l'occupant qui marque le début de la fin de la deuxième guerre mondiale; la libération dont on a baptisé plusieurs des grandes avenues par lesquelles sont passée les troupes des libérateurs. Mais dans le cas de ce roman, il s'agit de Budapest, de la Hongrie et donc d'un libérateur russe, un épisode qui marquera, comme on sait, un tournant décisif dans l'Histoire de ce pays qui fera désormais partie du Bloc de l'Est. Il est cependant peu question de politique dans ce récit qui est proche du témoignage; un récit qui semble autobiographique tant on sent le vécu. C'est pourtant le point de vue d'une femme que nous donne à voir l'auteur. On est frappé par la similitude de cette libération avec celle de l'autre front; on est touché par l'universalité de l'injustice et du malheur qui frappe les victimes de la guerre. Tout cela, on le trouve dans cette histoire réaliste, condensée sur quelques jours, dans un espace très restreint et mettant en scène très peu de personnages; une histoire qui mêle les faits objectifs et la subjectivité d'Elisabeth qui les vit.

Sándor Márai me semble un auteur majeur, un peu méconnu qu'on a tardé du moins à traduire et que je me promets de "revisiter".
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C'est peu de dire que Sandor Marai est un grand écrivain européen.On ne le découvre que depuis quelques années(voir billets précédents sur Lire Europe de l'Est).Son suicide en Amérique en 1989,à l'âge de 89 ans,était celui d'un homme toujours en rupture,antifasciste dans sa Hongrie alliée au Reich,puis mis au ban par le gouvernement communiste de Budapest.Sandor Marai,exilé aux Etats-Unis depuis 1952,n'aura pas connu la fin du Rideau de Fer.Libération,écrit en 1945,ne sera publié qu'en 2000 comme c'était la volonté de Marai.

Roman,récit,réciflexion dirais-je osant le barbarisme,Libération c'est 220 pages tendues et brûlantes sur le siège de Budapest et l'instant pathétique et lourd de désespoir,ce moment où la tragédie succède à la tragédie,où Elisabeth,dans la cave où se terrent encore une centaine de réfufiés,va commencer à comprendre... Comprendre mais ignorer encore ce qu'il faut redouter le plus,les derniers sévices des nazis et de leurs séides,ou les "libérateurs" russes.Dans le microcosme reconstitué sous cet immeuble solidarité et courtoisie cèdent vite la place à la méfiance,universelle araignée,puis à la trahison.Traitée un peu comme un reportage ce vécu n'en finit pas de nous poursuivre et confirme ce que je pense de toute guerre,il faut les finir,mais ça fait très mal de les finir.Je considère Libération comme de la très grande littérature,de celles qui vous transportent, hors de toute pacotille,vers les sommets relativement fréquents dans cette Mitteleuropa dont j'ai déjà tant parlé où l'on a déjà croisé Schnitzler,Roth,Perutz,Zweig et consorts.

"Il y a un instant,la guerre vivait encore dans l'âme d'Elisabeth,pas seulement sur les champs de bataille,dans les airs ou sous les mers.la guerre était aussi une sensation,une sorte de pensée fantomatique qui envahissait son corps et son âme,à l'état de veille ou de sommeil."

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j'ai retrouvé dans ce récit les rues et ruelles, les ponts et le Danube que j'ai eu la chance de découvrir dans ma prime jeunesse, quand Buda-Pest se trouvait encore au delà du "rideau de fer "et encore sous le joug d'un oppresseur même si ce n'est pas le même que celui de cette "autobiographie". Quelques passages tirant en longueur par les répétitions mais qui n'entravent pas la lecture
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