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EAN : 9782253126492
185 pages
Le Livre de Poche (11/03/2009)
3.84/5   57 notes
Résumé :
En avril 1945, Budapest est libérée par l'armée russe au terme d'un siège implacable. Cet épisode historique, que Sándor Máraï évoquera vingt-cinq ans plus tard dans ses Mémoires de Hongrie, lui inspire, à chaud. ce roman qu'il achève en quelques mois.

Libération évoque les dernières semaines du siège : dans les caves d’un immeuble se terrent une centaine de réfugiés. L’oreille tendue vers les tirs d'artillerie et le fracas des bombes au-dessus de leu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Sándor Márai nous raconte une très belle histoire, qui a des parfums d'autobiographie tant il réussit à communiquer au lecteur l'atmosphère étouffante de ce huis-clos, pendant lequel une quarantaine de personnes se retrouve dans une cave, sous les bombes communistes, tandis que les derniers nazillons continuent à chasser le juif avec des délateurs toujours actifs.

On voit évoluer les personnages, les espoirs que certains mettent dans la libération par les communistes, les nostalgiques du nazisme, chacun tentant de de survivre s'entraidant au départ, puis la méfiance émerge… On retrouve tous les types d'individus qu'une société peut rencontrer.

« Que se passe-t-il dans l'âme des hommes à présent qu'ils ont perdu ce qui fait d'eux des êtres humains? Que se passe-t-il dans l'âme d'un être resté fidèle à un pacte implicite et explicite entre les hommes et la solidarité, dans un monde qui renie toute loi humaine et qui, pris d'une rage insensée se détruit? » P 49

Elisabeth est une héroïne passionnante, on la voit évoluer dans ses gestes mais aussi dans sa pensée, la manière dont elle écoute les autres, le raisonnement que s'affine de plus en plus. Elle résiste car elle doit survivre et retrouver son père qui se cache, emmuré vivant dans l'immeuble d'en face.

Sándor Márai nous livre un dialogue extraordinaire entre Elisabeth et un autre « réfugié » de la cave, où il est question d'amour, de haine, de folie entre autres, et le mot libération qui sert de titre au roman est à prendre dans tous les sens du terme: se libérer de l'emprisonnement dans cette cave où l'hygiène et la nourriture font défaut, se libérer du joug des nazis et de leur sympathisants hongrois, se libérer aussi de l'enfermement psychologique dans des idées toutes faites et qu'il convient de nuancer. La libération vient-elle de l'extérieur ou de l'intérieur? Les Russes vont-ils libérer ou vont-ils enfermer davantage?

Je ne connaissais pas cet auteur au destin tragique: antifasciste dans une Hongrie proche des nazis, puis mis au ban par le gouvernement communiste, il a dû s'exiler en 1948 et s'installer en1952 aux USA où il se suicidera en 1989, ce qui fait penser bien-sûr à Stefan Zweig. Son style m'a beaucoup plu, ainsi que sa manière de penser, d'analyser de l'intérieur un personnage féminin subtil, tout en finesse auquel je me suis beaucoup attachée.

Très belle découverte, due complètement au hasard qui me donne l'envie d'explorer l'oeuvre de l'auteur. J'espère vous avoir donner envie de lire ce roman ou un autre de Sándor Márai qui est devenu un auteur culte de la jeunesse hongroise et dont la réputation s'étend au monde entier.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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J'ai été agréablement surpris par ce roman, Libération. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, en fait je n'avais pas vraiment d'attente. Ce n'était qu'un énième livre de Sandor Marai, un auteur que j'affectionne particulièrement. Avec un titre pareil, je me doutais qu'il s'agissait de la libération de la capitale hongroise. C'est tout. Eh bien, au lieu de suivre des péripéties guerrières, on s'attarde sur le point de vue des civils. le roman s'ouvre sur Elisabeth Sos, une infirmière dans un Budapest encore occupé par les Allemands. Il y a des rafles, les Juifs se cachent, et tous ceux qui se montrent ouverts à leur endroit – ou bien des libres penseurs – sont en danger. C'est le cas du père d'Elisabeth. Après s'être réfugié quelques mois à la campagne, il s'est risqué en ville et elle doit lui trouver un abri sécuritaire. Puis les Russes arrivent, ils bombardent Budapest mais les Allemands sont décidés à protéger chaque mètre carré de la capitale. Avec les bombardements, les immeubles qui s'écroulent, les habitants cherchent refuges dans les sous-sols. Ça devient un mode de vie, enfermée avec des étrangers, comme des notables, le charbonnier, etc. S'ensuit les suppositions sur l' « après ». Les Russes seront-ils pires que les Allemands? Imposeront-ils un régime communiste? le notable et le charbonnier s'entendront-ils toujours demain, ou le deuxième supplantera et spoliera le premier? La méfiance s'installe, les passions se déchainent. Puis les Russes arrivent et l'intrigue fonce vers son dénouement à la vitesse grand V. le roman se lit très bien, je l'ai achevé en trois jours. Il est à la portée de tous, je crois. Aussi, malgré l'atmosphère oppressante dans laquelle les personnages vivaient, Libération ne m'a pas paru excessivement sombre ni lourd. C'est un tour de force de Marai, bien que ce roman ne soit pas un de ses meilleurs, selon moi. Dans tous les cas, il constitue une lecture qui plaira à ceux que cette époque de l'histoire intéresse.
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Un roman poignant qui se situe sur un temps très court, les trois dernières semaines du siège de Budapest. Un contexte historique extrêmement précis et qui rappelle la tragédie hongroise dans la seconde guerre mondiale.
Une part autobiographique et une part romancée.
Où l'on suit l'héroïne Elizabeth, jeune femme d'une vingtaine d'années, elle attend la libération, enfermée dans une cave au milieu de 130 autres habitants. Les heures et les jours passent et chacun se découvre. Une grande partie du roman est consacrée à ce confinement, cette promiscuité, cet abandon humain.
Et puis, les Russes arrivent, les libérateurs. Mais qu'est-ce que cette libération ? est-ce la liberté ? où mène-t-elle ? quelle Hongrie va se reconstruire ? avec qui ?
Elizabeth incarne cette Hongrie, jeune, optimiste, celle qui croit que le monde à venir sera meilleur que celui qui est en train de disparaître. J'ai lu avidement les chapitres dans lesquels Elizabeth avec son espérance et sa croyance dialogue avec le professeur (de mathématique) paralysé, et très dubitatif sur l'avenir.
La libération c'est se libérer du joug et du totalitarisme des nazis et des Croix fléchées (les nazis hongrois) mais pour aller vers où, vers qui ?
Sandor Marai sait mettre en perspective cette double attente. Il sait mettre en scène toutes les petites lâchetés qui conduisent à ces options qui n'en sont pas "On ne chasse pas le Diable avec Belzébuth".
Un roman profondément humain, qui garde néanmoins une petite lucarne avec une lumière, Elizabeth erre dans Budapest, libre, mais si elle est libre, elle erre.
Magnifique.
(nécessaire de préciser que ce court roman a été écrit au cours de l'été 1945, donc très peu de temps après la libération de Budapest et de la Hongrie).
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Est-ce parce que je suis allée à Budapest que j'ai autant aimé ce roman ?
Ou bien est-ce parce que j'avais tellement envie de lire, plusieurs mois après y être allée, un auteur Hongrois tel que Sándor Márai ?
Ou alors est-ce parce que le sujet traité se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale, une période de l'Histoire qui m'intéresse tout particulièrement ?
Sans doute tout cela, et bien d'autres choses.
Quoiqu'il en soit, je pense que ce roman conservera à jamais une saveur toute particulière, parce que je me suis trouvée à le lire à un moment particulier de ma vie qui m'a apporté une forme de libération, tout comme le titre et le sentiment qu'éprouve Elizabeth, fille d'un savant renommé, qui se terre dans la cave d'un immeuble avec d'autres personnes en attendant fébrilement l'arrivée de l'armée Soviétique synonyme de défaite du Nazisme, et de libération pour la ville de Budapest.

Le siège de Budapest a été particulièrement rude et sanglant, il a d'ailleurs été comparé du point de vue du nombre de morts aux sièges de Berlin et de Stalingrad, une grande partie de Pest a été détruite, tout comme les ponts sur le Danube reliant cette partie de la ville à Buda qui aura été un peu plus épargnée.
A l'époque où se situe l'histoire, les militaires Hongrois et Allemands se sont retranchés à Buda et l'Armée rouge va entrer dans Pest et continuer les combats jusqu'à la reddition de ces derniers.
Les Juifs de Budapest ont été déportés tardivement au printemps et à l'été 1944, ceux ayant échappé aux déportations vivent dans deux ghettos ils sont aussi des cibles privilégiés pour les Croix fléchées.
Voici le contexte dans lequel se déroule cette histoire, les habitants de Budapest sont a cran, ils savent que leur délivrance est proche mais certains continuent encore à dénoncer des Juifs ou des opposants politiques se cachant : "C'était comme si, dans les ultimes instants de péril, toute une société perdait ce qui lui restait de dignité humaine : les gens dénonçaient en masse, écrivaient des lettres, anonymes ou non; se déplaçaient, en personne, pour donner le nom d'un malheureux qui, dans ce dernier tourbillon de folie meurtrière, s'était traîné, à bout de souffle, dans le coin le plus reculé d'un refuge.".
Les Budapestois sont pour la plupart déshumanisés et cela est parfaitement et lucidement retranscris dans ce récit.
Elizabeth a fait cacher son père dans l'immeuble en face du sien, il est désormais reclus avec d'autres personnes dans une cave emmurée pour assurer au maximum leur protection.
Budapest, un personnage à part entière, attend la délivrance telle une princesse attendant le baiser de son prince pour se réveiller de son long sommeil : "Tout est prêt, les soldats, les canons, les chars, les mines antichars, la gens, la ville toute entière dans ses caves et ses immeubles sans éclairage, tout le monde attend, sans rien pouvoir faire; car enfin, ça y est, ce qui était en gestation est arrivé à terme.".
Elizabeth, quant à elle, a trouvé refuge dans une cave et partage son quotidien avec des inconnus.
Mais un beau jour la soupape de la cocotte-minute explose, événement inévitable dans un tel huis-clos, et les langues se délient, les masques tombent : "C'est comme si les habitants de la cave étaient devenus fous, qu'ils se déshabillaient, brûlés par une chaleur insupportable, comme si un incendie latent embrasait soudain les profondeurs de l'immeuble, comme si on ne pouvait plus attendre ou se préparer; il faut parler, dire ce qu'on a tu, pas seulement la veille, et les dix-huit jours et nuit précédents, mais depuis plus longtemps, pendant des années, pendant toutes les périodes d'infinie souffrance de la vie.".
J'ai particulièrement apprécié l'ambiance qui règne tout au long du récit, Sándor Márai a réussi à retranscrire très justement le côté oppressant et sombre de ces heures terrées sous terre à attendre quelque chose qui va changer l'avenir, mais dans un sens que nul ne sait encore.
Il décrit formidablement la ville de Budapest et lui donne vie de façon spectaculaire, grandiose.
J'y étais, je me revoyais à la fois dans la ville, ses rues, ses ponts, ses places, mais à une autre époque, celle de 1945.
Budapest est un personnage en toile de fond du récit, quasiment un personnage majeur, presque autant que peut l'être celui d'Elizabeth.
Voilà un personnage littéraire fort intéressant, elle raconte sa ville, elle se raconte elle, mais elle parle aussi de ces inconnus qui l'entourent, qui l'ont croisée à un moment donné et dont certains vont jouer un rôle dans sa survie.
Elizabeth s'oublie, sa vie compte finalement moins que celle de son père, elle fait preuve d'une abnégation comme seul l'amour filial peut le faire.
Et que j'aime la façon dont elle envisage l'avenir, elle l'attend, s'interroge sur ce qu'il lui réserve, subit des coups durs et malgré cela elle arrive à puiser la force en elle de recommencer à croire pour continuer, avancer.
Elle illumine de sa force, qui la rend encore plus belle aux yeux du lecteur.
Il y a une forme de folie et d'égarement qui habite la plupart des personnages, à l'image de cette femme dans la cave qui se met à raconter à Elizabeth l'enfer qu'elle a connu, elle parle et ne s'arrête plus, sans se soucier d'être écoutée ni de choquer son auditoire par ce qu'elle raconte; ou encore de ces habitants qui se dispersent tandis qu'Elizabeth choisit de rester dans cette cave auprès d'un infirme.
Ce sont des êtres et une ville qui se cherchent, la comparaison à un accouchement est d'ailleurs très juste, c'est une nouvelle vie qui va voir le jour après des mois de gestation, de douleur, de sang et de larmes.
J'ai aimé la force de la plume de Sándor Márai, pour une première lecture j'ai été conquise par cet auteur et je ne vais certainement pas m'arrêter-là dans son oeuvre.

"Libération" est un roman né du chaos et du désespoir de la Seconde Guerre Mondiale et qui pourtant brille grâce à une étoile nommée espoir, un diamant littéraire pur.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Sandor Marai est un auteur hongrois que les lecteurs de l"Est" ont découvert après la chute du mur de Berlin en 1989 alors qu'il était bien connu ailleurs dans le monde. Libération raconte le siège de Budapest par les Russes au début de l'année 1945. Pendant la guerre 40-45, la Hongrie s'était rangée du côté de l'Allemagne et avait été relativement épargnée. L'avancée des Russes vers l'ouest avait envoyé les habitants de Budapest dans les caves des immeubles. Sandor Marai a écrit ce roman à chaud en 1945. La vie cachée dans les sous-sols pendant des semaines nous est racontée par Elisabeth. Ce roman est très poignant et révèle la nature profonde des différents protagonistes face à cette situation. Un roman court mais marquant raconté par quelqu'un qui a vécu ce pénible moment.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
«Vous êtes un homme orgueilleux», fait soudain Elisabeth. Elle n'a pas plus tôt prononcé ces paroles qu'elle les regrette mais elle sent qu'elle ne peut faire autrement, il faut qu'elle exprime tout ce qui lui passe par la tête, maintenant. L'homme la regarde , une lueur froide et sombre dans ses yeux gris.
«Orgueilleux? demande-t-il en faisant traîner sa voix. Vous trouvez?» Cette fois, le ton est sévère.
Il fait un signe, comme s'il se résignait à répondre à cette accusation.
«Vous avez raison. Je suis orgueilleux, déclare-t-il tranquillement. C'est dans ma nature. Il m'est impossible de me défendre autrement dans ce monde.»
Elisabeth dit vivement, comme si elle y était obligée:
«Les juifs sont tous orgueilleux.»
L'homme ne bouge pas, ne remue pas un cil; il parle comme quelqu'un qui a entamé il y a fort longtemps, dès le début de sa vie, cette discussion dont il connaît précisément les arguments pour et contre, les questions et les réponses, il répond patiemment, même à l'impossible, il en a l'habitude, parce que cette discussion éternelle dure toute la vie.
«Les juifs sont des êtres humains dit-il de son ton professoral et monocorde, par conséquent, il y a parmi eux des orgueilleux. il y a aussi des rapiats, des voraces, des lubriques et des voleurs. Il y en a qui aiment tricher, d'autres qui mentent. Mais les juifs sont comme ça parce que ce sont des êtres humains, dit-il calmement. Les juifs, mademoiselle... les juifs sont divers. Ceux qui croient qu'il n'y a qu'une sorte de juifs ne les connaissent pas. Les juifs ne sont pas tous pareils», dit-il en élevant la voix.
[...]
Elisabeth soupire:
«[...]. Mais j'ai toujours pensé que les juifs étaient orgueilleux. Je ne sais pas s'ils se considèrent comme le peuple élu... Il se peut que ce soit une forme de propagande antisémite. C'est plutôt une forme d 'orgueil... comme si nous autres ne savions pas quelque chose qu'eux, les juifs savent.»
L'homme sourit de l'air de celui que la discussion amuse:
«Vous voyez, C'est peut-être là que se trouve la cause du malentendu. La généralisation, voilà le problème, la seule cause de tous les maux. Vous êtres de bonne volonté mais vous dites ausssi: eux, les juifs.. Vous aussi, vous croyez que les juifs partagent un secret commun, quelque chose qui les relie. Mais ce n'est pas vrai Mademoiselle, dit-il , sérieux à présent, grave, presque solennel. Les juifs, c'est une généralité, C,est comme si vous disiez les chrétiens... Il y a des juifs et il y a des chrétiens, et il est évident que l'origine, la religion, le mode de vie, l'ethnie induisent des traits spécifiques communs... Mais les juifs diffèrent plus entre eux qu'il ne se ressemblent. Croyez-moi... [...] Mais oui, ça doit être vrai qu'il sont orgueilleux, dit-il gravement. L'orgueil est un défaut, un péché peut-être aussi. Chacun expie par où il a pêché. Toutefois, ne pensez-vous pas que les juifs ont payé tous leurs péchés réels et imaginaires, ces temps-ci ?... [...]»
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[...] il existe une forme de communication plus sensible et plus fiable que la parole : à travers le regard, le silence, les gestes, et des messages encore plus subtils, un être humain peut répondre à un appel lancé par un autre ; dans les situations de danger, cette connivence muette exprime mieux que tout aveu ou toute discussion, et sans équivoque possible.
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Et puis, tout le monde était fatigué. Compassion, entraide, tout sentiment élevé avait disparu. Chacun attendait la mort à tout instant, la bombe ou l’obus ou encore cette aventure terrible que représenterait le changement de régime, un bouleversement dont personne n’était capable de mesurer à l’avance les conséquences. P 25
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La folie n’a aucun but. Le fou fait quelque chose, sans raison et sans but, comme ça, il s’arrache les dents avec un clou rouillé, ou se met à éructer en norvégien, sans aucune signification. Cette nuit, ces malades mentaux vont « accomplir quelque chose ». P 106
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Que se passe-t-il dans l’âme des hommes à présent qu’ils ont perdu ce qui fait d’eux des êtres humains ? Que se passe-t-il dans l’âme d’un être resté fidèle à un pacte implicite et explicite entre les hommes et à la solidarité, dans un monde qui renie toute loi humaine et qui, pris d’une rage insensée, se détruit ? (…) Quelle peut être la motivation d’un homme comme le sabbathien ? Ce n’est pas l’argent. Il ne promet rien, n’implore pas, ne hait point, ne veut rien, n’a pas de projets à long terme. Il se contente d’agir alors que tous sont terrifiés d’agir ; il “accepte” quelque chose alors que les seules pulsions animant les hommes sont un égoïsme sauvage et un instinct de survie qui les fait gémir et geindre… Est-ce parce qu’il est croyant, que c’est un homme de foi ?... Peut-être. Mais peut-être est-ce tout simplement un homme, dont l’âme et le corps sont régis par une seule et même loi, une pulsation vitale contre laquelle il ne peut combattre. Cent mille personnes n’ont pas apporté d’aide ; celui-là seul a bien voulu. Et on ne peut percer à jour le “secret” de cette homme-là.
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Avez-vous déjà vécu cette expérience terrible : quand l'amour entre en conflit avec l'amitié ? Mais savez-vous qu'il existe un roman formidable qui nous dit lequel de ces deux sentiments finit toujours par l'emporter ?
« Les braises », de Sandor Marai, c'est à lire au Livre de poche.
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