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EAN : 9782490155156
272 pages
Éditions Emmanuelle Collas (25/02/2022)
2.81/5   8 notes
Résumé :
Quand un anthropologue turc s’interroge sur les Français et écrit son brevet d’Occident…

2020. Nedjla, 20 ans, étudiante, musulmane émancipée, vit à Istanbul avec sa mère. Son père vient de mourir. Elle décide de se plonger dans son dernier livre. 1964. Oktay, chercheur en anthropologie, a quitté Istanbul pour s’établir dans l’est de la France. Pris dans le flux de la vie locale, il choisit de se concentrer sur ce qui l’intrigue le plus chez les Franç... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
De Montesquieu aux Orientalistes, la culture orientale fascine, qu'elle soit arabe, turque ou perse. Écrivains, artistes, intellectuels, ils ont franchi la Méditerranée pour observer l'étranger et contribuer au relativisme culturel.
Nedjla, une étudiante musulmane émancipée de 20 ans, découvre les carnets de notes de son père, parti s'installer dans la France des années soixante afin de mieux la connaître. Il veut s'y enraciner, soucieux de ne négliger aucun détail : « (…) Les petites choses sont essentielles pour révéler l'étrangeté ».
Oktay, l'anthropologue, nous étrille. La province qui s'éteint à 19h : « Les mesures d'économie, de division du travail et l'aspiration générale au repos se conjuguent en mouvement unique, journalier et terrifiant comme une éclipse de soleil prolongée ». le rapport à la mort et aux anciens : « Ce n'est pas une question de pudeur, c'est de l'indifférence, cette indifférence à l'humain qui symbolise les sociétés en bout de course ». L'obsession de l'histoire : « (…) Ce qui caractérise la civilisation française, c'est l'engouement pour son passé » (p91) ou encore « (…) la passion de ses habitants pour une fraction inclassable du temps, celle à laquelle ils aspirent pendant la période laborieuse : les vacances ».
Au fil des années, il va aimer cette France, jusque dans ses exubérances et ses excès, tels l'usage frénétique des gros mots, la passion de la cuisine (« tout se joue autour de la nourriture ») ou le goût du libertinage.
Le Turc devient plus français que les Français au point d'en intriguer sa fille qui décide un jour de rejoindre Paris, avec quelques déconvenues dès son arrivée à Roissy : « La France est rebelle, revêche, c'est une vieille femme acariâtre qui ne veut pas de moi ».
Un livre, plein de nostalgie, qui célèbre l'altérité et la xénophilie.
Bilan : 🌹🌹
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Je suis mitigée à la fin de la lecture, j'attendais beaucoup plus d'humour et de dérision de la part d'Oktay qui décide de vivre en France pour une étude ethnographique du français. Ses livres de chevets pour attaquer cette étude sont ceux du Marquis de Sade ?!?!!

Pour le coup le résultat de son étude m'a semblé biaisé même s'il est allé s'installer en province. A l'aune De Sade il est évident que le français est un gagne-petit, pas vraiment rigolard, couche-tôt et qui se remet rarement en question mais il me semble que quelques soient les pays, les provinciaux auront les mêmes défauts !

Je n'ai pas beaucoup aimé le personnage qui n'hésite pas à casser du sucre sur le dos de ses collègues et compatriotes, sans oublier de se lamenter lui-même ! Ou alors je n'ai absolument pas compris le message de l'auteur !

La fille n'a pas une grande place dans le roman, si ce n'est qu'elle lit l'oeuvre de son père et y découvre certaines choses jamais avouées. Tout comme son père, son comportement m'a semblé déséquilibré. Elle se veut moderne et libérée et arrive en France avec le voile et s'étonne qu'elle ne soit pas perçue telle qu'elle se voit ! le voile est un signe religieux et la religion, quelle qu'elle soit, n'est jamais un signe de modernité ni d'indépendance.

L'écriture est agréable et j'aurais plaisir à lire d'autres livres de cet auteur turc mais le rendez-vous fut manqué !

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J'ai reçu La fille de l'ethnographie dans le cadre de l'opération masse critique.
J'avais été attirée par le résumé de la 4ème de couverture. Il y est question d'une étude des français dans les années 60-70 portant sur la période des vacances. Mais ces dernières sont à peine évoquées.
De la même façon, je pensais que Nedjla, la fille, lirait le dernier livre de son père. Il m'a plutôt semblé avoir à lire son journal intime, au moins un carnet de notes.
J'en ressors mitigée. J'ai mis 3 semaines à le finir parce que je n'ai pas accroché avec le récit du père.
D'abord, les repères chronologiques étaient flous : flash-back et sauts dans le futur ont été réguliers mais sans être clairement identifiés. J'avais, à ces moments-là, un temps de confusion avant de réussir à retrouver le fil du récit.
Ensuite, je m'attendais à un roman qui ressemble réellement à une étude sur le peuple français, pas à ce type de récit intimiste qui s'épanche aussi sur la culpabilité ou les regrets du narrateur.
Enfin, ce qui m'a taraudé tout le livre est la temporalité : ok, les parents de Nedjla l'ont eue sur le tard... Elle est née en 2000. Son père était en France 30 ans avant... L'a-t-il conçue à plus de 60 ans ? C'est possible mais peu conventionnel et là, pareil, c'est évoqué de manière complètement anodine au détour d'une phrase très imprécise. Pas d'espoir d'en découvrir plus grâce au portrait de la mère. Elle est inexistante sauf pour les critiques acerbes de sa fille.
Elle restera un personnage ambigu, tout en paradoxe. le livre commence avec son récit et se clôt sur son voyage. Ce qu'elle veut exactement, le lecteur ne le saura pas, ni ce qu'elle cherche. Plusieurs pistes s'offrent au lecteurs, certaines sous forme de provocation. S'agit-il de l'humour noir dont il est question dans le résumé ?

Sur la forme, je n'ai rien à redire. L'écriture est agréable et le jargon scientifique peu présent.
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Nedjla est une étudiante musulmane vivant à Istanbul sa jeunesse moderne pour que sa vie ne ressemble pas au carcan de sa propre mère. Oktay, le père de Nedjla vient de mourir. Il était chercheur en anthropologie et ce n'est que maintenant que sa fille se plonge dans les travaux qu'il a produit, et lit son dernier livre. Il y est question de son regard décalé riche de sa culture turque sur des us et coutumes de l'occident.

Le titre pourrait être trompeur, quand on s'attend à passer un roman aux côtés de la fille de l'ethnographe et qu'il est surtout question de la vie du père, de l'ethnographe en question. C'est seulement en début et fin d'ouvrage que la fille prend la parole et nous offre son avis de jeune fille moderne, à laquelle la disparition du père a laissé quelques rancoeurs et un grand manque. A son tour, elle observe son propre peuple, et puis va observer cette France idéalisée.

L'écriture est agréable, maîtrisée, mais j'ai regretté des répétitions. le regard analytique d'Oktay se manifeste surtout par son côté affligé par les fêtes françaises, par ces Noëls et ces 14 juillet qui lui mettent le moral au plus bas, le font se sentir étranger.

Quelques coquilles également, ici une erreur m'a piqué les yeux page 114 « A 15h30 deux amateurs de vin blanc AVAIT surgi. », là une virgule qui valse... Dommage quand le personnage principal glorifie la langue française.
Lien : https://chezlorraine.blogspo..
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critiques presse (1)
Alors le monsieur tête de turc, vous croyez ? Pas vraiment, mais fin connaisseur et traducteur de l’âme turque et de l’humeur française, c’est même ce qui anime sa plume dans son nouveau roman.
Lire la critique sur le site : RadioFranceInternationale
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En été, Istanbul sent la grillade, la mouette gavée de poisson rance et les pieds sales.
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Videos de Timour Muhidine (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Timour Muhidine
Avec Laurent Gaudé, Julien Lapeyre de Cabanes & Timour Muhidine Lecture par Sophie Bourel Rencontre animée par Sophie Joubert
Fazl, le jeune narrateur de ce livre, part faire des études de lettres loin de chez lui. Devenu boursier après le décès de son père, il loue une chambre dans une modeste pension, un lieu fané où se côtoient des êtres inoubliables à la gravité poétique, qui tentent de passer entre les mailles du filet d'une ville habitée de présences menaçantes. Au quotidien, Fazl gagne sa vie en tant que figurant dans une émission de télévision, et c'est en ces lieux de fictions qu'il remarque une femme voluptueuse, vif-argent, qui pourrait être sa mère. Parenthèse exaltante, Fazl tombe éperdument amoureux de cette Madame Hayat qui l'entraîne comme au-delà de lui-même. Pour celui qui se souvient que ce livre – charge politique et grand roman d'amour – a été écrit en prison, l'émotion est décuplée.
En l'absence de l'auteur (remis en liberté après une longue détention mais dans l'incapacité de sortir de son pays), il sera évoqué par l'écrivain Laurent Gaudé, par son traducteur Julien Lapeyre de Cabanes et par son éditeur Timour Muhidine. La lecture d'extraits par Sophie Bourel complètera cette soirée de soutien et d'admiration pour son oeuvre.

À lire – aux éd. Actes Sud : Ahmet Altan, Madame Hayat, Prix Femina étranger, Actes Sud, 2021 – Je ne reverrai plus le monde, coll. « Babel » , 2019.
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