Hors saison

Un étudiant en médecine s'aperçoit en quatrième année que la voie qu'il a choisi sans conviction n'est peut-être pas celle qui lui convient. En quittant les bancs de la fac et les couloirs des services hospitaliers pour aller faire la saison en montagne, il laisse aussi sans beaucoup d'états d'âme son amoureuse, qui lui fait rapidement savoir qu'il vaut mieux pour leur couple en rester là.

Dans l'établissement hôtelier qu'il rejoint, l'ambiance est morose : la neige se fait désirer, et par conséquent les clients.

Le peu d'activité rapproche les saisonniers. Yann y trouvera t-il une occasion pour découvrir sa vraie nature ?

Un roman dont le sujet écologique, qui déborde de la simple absence de précipitations neigeuses, et de ses implications économiques est intéressant. Ce jeune adulte qui se cherche nous entraîne par ses confidences dans les méandres de sa personnalité.


Malgré une écriture sans reproche, le roman n'a déclenché en moi qu'un enthousiasme modéré.

191 pages Gallimard 24 août 2023

"Si tu regardes les visages les jours de premières neiges, tu verras que même les plus aigris, même ceux qui ont eu des accidents, qui ont perdu des proches dans des avalanches ou des sorties de route, ils ont l'air rassurés et détendus, leur visage est apaisé. Les saisons ont quelque chose de plus fort que nous".

Pourtant, il faut se rendre à l'évidence, dans cette station alpine de moyenne altitude, la saison d'hiver ne semble pas vouloir démarrer. Tout est en place, matériels, provisions, main d'oeuvre. On profite des derniers instants avant le rush. Mais la neige ne tombe pas. Yann fait partie des saisonniers embauchés par Hans, le patron d'un vieil hôtel de la station ; il a interrompu ses études de médecine, mis un peu de distance entre ses proches et lui. Comme un besoin de respirer... Sur place, il découvre la simplicité des rapports qui régissent le petit monde des saisonniers, et le décor grandiose de la montagne si dépaysant pour le résident côtier qu'il est habituellement. Les jours s'égrainent au rythme des bulletins météo, les yeux rivés sur les cimes et les éventuels signes annonciateurs de la neige. le temps semble suspendu, ralenti, et Yann se surprend à apprécier cet entre deux qui lui offre involontairement la vraie pause dont il avait besoin.

A moi aussi ce moment a fait un bien fou. Une impression ouatée, légère, une parenthèse hors de la vitesse du monde. Avec ce roman d'atmosphère, Basile Mulciba parvient à arrêter le chronomètre, à zoomer sur les liens qui se tissent entre les uns et les autres, éphémères mais d'une puissante réalité. J'ai aimé la douceur qui s'en dégage, la fluidité qui préside aux rapports entre les individus, faisant fi des déterminismes de genres. Vivre hors saison c'est s'extraire du monde, faire un pas de côté, sortir de la mêlée et peut-être trouver les conditions d'un nécessaire ressourcement. Pour se trouver enfin ou se réconcilier avec soi-même.

Jolie plume, regard sensible, un premier roman touchant et très convaincant.
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Joli découverte ce premier roman!
Yann un jeune étudiant en médecine interrompt ses études pour aller travailler dans une station de ski en tant que saisonnier. Son employeur, Hans, a repris l'hôtel familial, il souhaite garder ce patrimoine mais la saison s'annonce mal. La neige manque à l'appel et les touristes aussi!
Petit à petit tous les saisonniers s'en vont tenter leur chance dans de plus grandes stations mais Yann décide de rester...
Il fait de longues promenades en montagne et fait connaissance avec Hans. Ce dernier se heurte à sa soeur qui voudrait qu'il vende l'hôtel, Hans quand à lui ne perd pas espoir et sait que ses affaires dépendent de la météo. Yann profite de ce moment hors du temps pour réfléchir à son avenir, ses envies. Lentement au fil des jours, les deux hommes tissent des liens et se livrent sur leurs vies, leurs envies.D'une écriture fine et sensible, le lecteur se laisse lui aussi bercer par cette attente et par la beauté de la nature. Roman qui réconforte par l'atmosphère intimiste qui se dégage. A lire au coin de la cheminée avec un plaid douillet et un chocolat chaud!

Yann, jeune étudiant en médecine, interrompt ses études effrénées pour travailler comme saisonnier.

Pourquoi? Il ne sait pas. L'appel de la montagne peut être, du grand air. Une pause s'impose.

Il est recruté par Hans, qui s'occupe d'un vieil hôtel hérité de son père.

Tout le village se prépare aux premières neiges qui ne devraient pas tarder à arriver. Mais les flocons sont capricieux cette année et rien ne tombe.

La vie ralentit, le village se vide, et Yann et Hans se retrouvent seuls dans cette montagne.

Dans ce temps suspendu, au sein de cette station déserte, Yann observe ce qu'il désire.

Avec délicatesse et sensibilité, Basile Mulciba nous offre un beau premier roman. Roman d'atmosphère, éloge de la lenteur, ambiance cotonneuse, la lecture ralentit et se cale sur les battements de notre coeur. On se surprend à regarder par la fenêtre, voir si les nuages se chargent. En attendant que l'automne prenne sa place. Que les saisons valsent. Qu'elles ne disparaissent pas…

Yann est étudiant en médecine, il vit en ville, au bord de la mer. Il a une amoureuse - Anne-Lise - et pourtant, il quitte tout, c'est comme un besoin, une urgence qui le pousse à prendre ce train dans lequel on le retrouve en tout début de roman. Un réel besoin de tout quitter, une fuite peut-être pour se (re)trouver.

Il part pour la montagne, comme saisonnier, lui qui n'a jamais quitté son bord de mer. Dans sa précipitation, il laisse tout derrière lui. Arrivé à la montagne, le dernier bus est parti et Yann commence la montée à pied, une manière de se connecter à la nature.

Là-haut, il va rejoindre Hans qui dirige un vieil hôtel hérité de son père, il rencontrera Joaquim et les autres saisonniers. Commence alors l'attente de la neige pour lancer la saison, une très longue attente !
Peu à peu la station se vide, Yann décide de rester avec Hans.

J'ai beaucoup aimé l'ambiance qui se dégage de ce très beau premier roman. D'entrée de jeu on ressent le mal être de Yann, son empressement à fuir sa situation actuelle, son quotidien.

Que va-t-il chercher à la montagne ? Il l'ignore je pense mais c'est vital pour lui d'être ailleurs pour se trouver peut-être.

L'écriture est poétique. Ce roman parle de l'intime avec justesse et beauté. On ressent très bien le temps suspendu dans cette station de montagne magnifiquement décrite.

C'est aussi au delà de l'incertitude, du désir, de l'acceptation et de la découverte de soi, un roman qui met en avant les conséquences à venir liées aux changements climatiques, à la montagne, le risque de la disparition des petites stations de ski et de ses conséquences.

J'ai passé un excellent moment à la découverte de ce premier roman.

Ma note : 9/10

Lu dans le cadre de la présélection du prix du roman Fnac

Lien : https://nathavh49.blogspot.c..

C'est un excellent premier roman !
La narration est fluide et le style très agréable. C'est un texte qui se parcourt avec plaisir et que j'ai trouvé enveloppant. Il y a dans sa musique une langueur et une mélancolie qui collent merveilleusement à la situation du personnage principal.
Il est question du temps qui s'écoule, d'une attente insatisfaite, d'une quête indéterminée et je trouve que le titre résume à merveille cette atmosphère. Tout dans ce roman est "hors saison" avec la poésie que cela induit.
Je recommande chaleureusement ce texte dont je salue la beauté.

Aujourd'hui je vais évoquer Hors saison premier roman alpin de Basile Mulciba.
Le roman débute et se termine dans le compartiment d'un train. C'est une sorte de boucle entre l'arrivée à la montagne du personnage principal et le départ pour le retour vers sa ville d'origine. le protagoniste, Yann, jeune homme d'une vingtaine d'années, étudiant en quatrième année de médecine, décide de quitter sa ville portuaire, sa petite amie, ses copains et sa famille pour rejoindre une station de moyenne montagne. Il ne prévient personne de son matutinal embarquement à bord du train. Il s'est fait embaucher comme saisonnier sur un coup de fil par Hans le propriétaire d'un hôtel dans les Alpes. Hors saison est la narration des quelques mois de cette fuite, ce besoin vital de Yann de donner un sens à sa vie et de s'assurer de ce qu'il veut devenir. Lorsqu'il atteint le terminus, la nuit est déjà tombée, un incident lors du trajet a retardé l'arrivée, le bus est parti il commence à marcher vers la station. Sur le chemin dont il a mal estimé la difficulté il croise Hans qui l'embarque dans sa camionnette, un peu taiseux. Il s'installe à l'hôtel et rencontre les autres saisonniers dont Joachim et Charlotte. Anne-Lise la partenaire de Yann ne tarde pas à lui signifier la fin de leur relation sentimentale. le garçon n'en est que modérément affecté. Il est venu ici pour travailler et réfléchir dans un cadre qui lui est totalement étranger. Mais la neige se fait attendre, et durant tout le roman ce sera l'arlésienne indispensable à la survie de la région. le récit est nimbé de la problématique du changement climatique, de l'incertitude météorologique et des conséquences économiques pour ces stations qui ont tout misé sur les sports d'hiver et qui faute de neige ou de températures suffisamment basses ne peuvent pas ouvrir. Les clients sont absents, les réservations rares, l'activité modeste. L'enjeu des prévisions météo est important mais malgré l'annonce de précipitation le paysage ne blanchit pas. Pour Yann c'est la découverte de la montagne et de la nature d'altitude. Et puis il y a la rencontre progressive avec Hans son patron et sa soeur Agnès. L'absence de neige provoque des tensions et des inquiétudes, Joachim et d'autres partent en espérant trouver la sensation festive de la saison dans des stations plus élevées. Pour sa part Yann préfère rester, il apprécie son contact avec la nature et l'environnement forestier, la solitude du lieu et l'absence d'animation ne lui pèsent pas. Et puis il apprend à connaitre son employeur et s'attache à lui. La réalité économique contraint pourtant Hans à licencier Yann, mais ils trouvent un accord, contre le gite le saisonnier décide de rester sur place sans rémunération. Entre eux, une affection homoérotique se noue, la sensualité de leurs rapports évoque la sensualité des forêts. Les jours et les semaines passent, sans neige. La station se vide, les commerces ferment, les saisonniers sont tous partis. Yann s'imagine rester, heureux avec Hans, mais un événement familial va amener le quadragénaire à congédier sans préavis son benjamin et amant discret.
Hors saison est un joli premier roman construit autour de la problématique de l'avenir des sports d'hiver en temps de réchauffement climatique. Les portraits des personnages en quête d'introspection et de recherche de sens à leur vie sont émouvants. L'auteur choisit de n'évoquer les relations charnelles que par allusion timide, ce n'est pas l'essentiel, même si l'harmonie entre l'environnement montagneux et les sentiments amicaux et amoureux sincères est évidente.
Voilà, je vous ai donc parlé de Hors saison de Basile Mulciba paru aux éditions Gallimard.

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Hors saison

Yann ressent un besoin vital de s'extraire du monde, de quitter sa vie tracée et bien inscrite dans les convenances.
Il semblerait qu'au fond de lui siège un mal qui a besoin d'être adouci.
Alors il quitte les bancs de la fac de médecine, sa mère et sa copine pour devenir saisonnier dans un hôtel somme toute banal en montagne.

La montagne, l'air pur, l'altitude, tout ce qui lui permet de prendre de la distance avec sa vie s'imprègne en lui. Les paysages bruts, calmes et apaisants tempèrent ses tourments qu'on ne décèle pas tout de suite mais qui une fois découverts appellent à la compréhension et la bienveillance.

Dans cet hôtel, l'atmosphère suspendue des montagnes est parfaitement décrite. L'ennui plane car la neige se fait désirer, la Nature est décisionnaire et elle montre son visage vengeur en faisant du climat ce qu'elle souhaite. Et cette neige qui ne tombe pas est propice à l'introspection mais aussi aux rapprochements avec les autres saisonniers, se confronter aux inconnus pour se dévoiler.

C'est un livre où la contemplation est langoureuse, où la montagne détient le pouvoir de s'ancrer. J'ai aimé l'allégorie de la neige qui ne tombe pas, comme si elle le voulait mais n'y arrivait pas, à l'image de Yann qui couve quelque chose. le premier roman de Basile Mulciba est doux, serein malgré les tourments intérieurs de son protagoniste.

Il n'y a plus de saison ! Très kitsch comme introduction, je l'avoue. Mais le dérèglement climatique fait que les hivers sont nettement moins rudes ces dernières décennies et que l'enneigement est problématique pour les stations de sport d'hiver – même si le désastre est d'abord d'ordre environnemental.

Hans, qui dirige un vieil hôtel familial, en fait le triste constat. Les clients se font de plus en plus rares et son entreprise est à la peine. Néanmoins, il décide d'embaucher quelques saisonniers dont Yann, un jeune étudiant en médecine passablement désoeuvré et qui espère trouver quelque chose en partant sur les hauteurs.

L'absence de réelles occupations lui permet de partir randonner, d'humer un autre environnement, de se dévêtir du poids des inquiétudes et de partager quelques moments festifs avec ses collègues. Aussi taiseux que Hans, les deux hommes vont s'apprendre à se connaître et lorsque les employés vont devoir quitter l'établissement, faute de réservations, Yann décide de rester.

Un roman d'apprentissage aux notes poétiques où Basile Mulciba joue avec les métaphores et une lenteur délicieusement reposante. Mais la première qualité de cette histoire est sans doute la simplicité qui l'environne. La vie dans cet hôtel est assez rudimentaire mais une force indescriptible fait qu'une certaine délivrance du monde suffocant se libère : cette force est la nature pour qui sait la regarder, se fondre en elle. Les mêmes conditions de vie dans une ambiance de béton provoquent le désarroi.

Enneigement vôtre,
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Désolé, j'aime à comprendre, me poser des questions et ne pas m'arrêter aux choses sans en connaître le pourquoi.

Yann, une petite vingtaine quitte son quotidien pour un travail de saisonnier dans une station alpine de sports d'hiver de moyenne montagne.
Il est étudiant en médecine et a atteint laborieusement sa quatrième année, en effet son amie Anne Lyse en médecine elle aussi mais plus avancée car n'ayant pas pris le temps de prendre le temps, le tire vers le haut. Des amis, une mère, un père je ne sais pas ou ai oublié.

Deuxième personnage important du livre, Hans, petite ou grosse quarantaine, vient le chercher en pickup. C'est la patron de l'hôtel, charmant et pas très grand l'hôtel où Yann travaillera.

Et la neige.

Le désert des tartares ou le rivage des Syrtes bien qu'on ne soit pas dans la même dimension ( me ) viennent à l'esprit. Il est question d'attente, de cette neige qui ne vient pas et de l'économie locale qui fond comme neige au soleil pour rester dans les remonte-pentes qui ne remontent plus rien.

Premier quart ou tiers du livre, une lecture prenant son temps, le voyage en train, puis la montée à pieds à la station mais Hans arrive.
La vie, non vie à la station, les saisonniers qui lient connaissance, se réunissent, picolent déblatèrent sur tout et sur rien. Et chacun y va de son petit bout de vie et autres commérages.
La montagne, les promenades en solitaire, les regards qui portent au loin et l'écriture qui frôle le poétique. Qu'est ce qui définit une poésie en dehors du quatrième de couverture.

Et l'absence de neige, merci le dérèglement climatique qui a bon dos. Tout le monde s'en va un à un sauf les deux acolytes.
Et pourquoi pas une idylle d'écrivain ! allons y pour une idylle et une fin en queue de poisson sans arête.

Hors saison, un premier roman avec probablement un peu de soi de Basile en Yann, mais sans explications sur le pourquoi des choses.

P 159. Une nuit Hans demanda à Yann pourquoi il était parti.
Réponse, je ne sais pas trop.

Question, Paumé ou pas trop bien dans sa peau, une pause saisonnière est elle nécessaire. N'était il pas possible de réfléchir avant plutôt que de se laisser porter ? Merci aux porteurs.

P 160. Je pense qu'on me voyait comme quelqu'un de cool, je disais jamais non.
Commentaire, ne pas réfléchir revient à ne pas avoir d'avis.

P 175. Comme s'il avait tous les jours près de lui celui qu'il allait devenir. Yann-Hans.
Ps. Hans est parti de part le monde 10 ans on ne sait pourquoi, au décès du père, retour au pays et reprise de l'hôtel, merci l'héritage qu'il gérera en ne gérant pas.

La phrase de la fin ainsi que j'aime à les citer. La neige continuait de tomber.
Commentaire, une note d'espoir donc.
Deuxième commentaire à propos de l'espoir. N'espérez pas aller mieux, sous entendu en ne faisant qu'attendre, mais faites ce qu'il faut pour qu'il en soit ainsi.
Question. Est ce que le break montagnard aura éclairé Yann ?