Le linge se refaisait une virginité dans le tambour des machines à laver
Je ne sais pas si cette histoire que je te raconte est une histoire de fautes ou de destin. je sais seulement, Tom, que je devais te la raconter.
C'est la gifle qui m'a tout appris, d'un seul coup. Comme ci elle avait percé un opercule qui m'empêchait de voir que Marc et Jérôme étaient en couple, que j'étais amoureuse d'une fille, que le bracelet était lourd du poids de cet amour.
Je préférais disparaître à mourir. Mourir, c’était s’arrêter d’être et je savais que ça ne suffirait pas. Disparaître, c’était la possibilité de n’avoir jamais été
Je me suis dit qu'on pouvait changer de vie, mais qu'on ne pouvait pas sortir de soi. Que c'était un drame qu'il me fallait vivre et que, le soir même, je le chanterais.
J’ai l’impression d’avoir quinze ans depuis toujours et pour toujours. Aujourd’hui, je comprends : ma vie a continué d’avancer sans moi.
Marc et Jérôme étaient devenus ma vraie famille. [ … ] C'est avec eux que j'ai découvert le rire. Dans ma famille nous ne riions pas.
Ma mère m'a laissée faire pendant des années, bouche cousue. Elle a voulu me laisser exister.
Je préférais disparaître à mourir. Mourir, c'était arrêter d'être et je savais que ça ne suffirait pas. Disparaître, c'était la possibilité de n'avoir jamais été.
Marc avait ce sourire qu’il ouvrait tellement large qu’on pouvait voir jusqu’à l’intérieur. Et à l’intérieur, il savait. Il savait qui il était et qui il n’était pas.