Wanted Louise

Ayant littéralement adoré le jour où la Durance de cette même auteure, je n'ai pas hésité une seconde à lire son dernier opus. Difficile néanmoins de passer après un tel coup de coeur. On aspire aux mêmes attentes, à frémir et à être bouleversé du pareil au même.

Wanted Louise c'est l'histoire de deux femmes. Chris qui depuis deux mois est sans nouvelle de sa fille Louise. Flanquée de s'occuper de ses deux jeunes petits-fils et de son gendre, Chris se questionne sur la maternité, sur le sens d'une disparition aussi brutale qu'innatendue. Comme ces lapins qui disparaissent du chapeau d'un prestidigitateur. Inexplicable.

En parallèle on suit l'histoire de Ludmila, une vieille femme qui fut en première ligne lors de la Résistance en Pologne durant la seconde guerre mondiale.

Ce livre retiendra mon attention pour sa grande qualité littéraire. L'écriture est d'une intelligence et d'une finesse remarquables.
L'histoire m'a peut-être un peu moins passionnée que le jour où la Durance, deux histoires imbriquées en une nécessitent une grande attention pour cerner les points forts qui se rejoignent entre eux.
Pourtant, je fus happée du début à la fin car il se dégage de l'encre de Marion Muller-Collard une indescriptible force vitale, une soif de palper les sentiments pour nous délivrer une histoire grandeur nature.

J'aime quand les mots de notre langue tapissent les consciences et éveillent les sens. Sur ce point, Marion Muller-Collard relève le défi haut la main.

Je ne m'étendrai pas trop longuement sur cette histoire, préférant consacrer plus de temps à d'autres lectures actuellement, pressée par le temps que je suis ! En effet, le 19 octobre nous allons procéder avec mes collègues du Haut-Rhin (enfin ceux qui travaillent en lycée pro), à la sélection des quatre finalistes de notre Prix Littéraire. Ces quatre romans seront alors proposés aux élèves, qui éliront leur oeuvre préférée en mai après avoir rencontré les auteurs (du moins on l'espère !).
"Wanted Louise" fait partie de notre présélection, bien qu'il soit paru l'an dernier, mais la situation sanitaire ayant fait que le prix n'a pas eu lieu en 2020, nous avons repris quelques titres afin de leur laisser une chance.
Autant le dire tout de suite, je ne défendrai pas ce roman, dont l'écriture me semble bien trop élaborée pour des jeunes peu familiarisés avec ce style. L'autre argument qui m'a fait émettre un avis négatif est l'absence de personnage avec lequel les élèves pourrait s'identifier. En effet, il y a bien une adolescente de 14 ans dans l'histoire, mais elle vit dans les années 40, se retrouve chargée de subvenir aux besoins de ses frère et soeur, leurs parents ayant été arrêtés par la Gestapo pour avoir aidé des Juifs à fuir vers la Suisse. Je pense que nos jeunes auront trop de mal à se projeter dans le contexte et à se passionner pour ce texte.
Cependant, en tant que lectrice adulte, je reconnais beaucoup de qualités à l'écriture de Marion Muller-Colard, dont j'avais déjà entendu parler et qui vit tout près de chez moi. Elle a écrit près d'une vingtaine de livres, certains en tant que théologienne protestante, mais aussi des romans jeunesse et adulte.
Dans "Wanted Louise", deux quêtes vont se croiser, d'une part celle de Chris, dont la fille Louise n'a plus donné de nouvelles depuis des mois, laissant deux enfants en bas âge à son mari Guillaume et à sa mère. Et d'autre part celle de Ludmila, octogénaire qui vient frapper un soir de Noël à la porte de Chris, et lui imposer plus ou moins d'écrire l'histoire de sa mère, résistante en Alsace et en Pologne pendant la deuxième guerre mondiale, et qui, avant d'être arrêtée par la Gestapo, avait en quelque sorte obligé sa fille à s'engager également à l'âge de 14 ans. Ludmila souhaite que Chris enquête et retrouve l'endroit où sa mère a été ensevelie après son exécution par les nazis. Et Chris, jusque là pas vraiment préoccupée par le sort de Louise, va peu à peu se questionner sur son attitude de mère, qui par certains aspects rappelle celle de la mère de Ludmila, une froideur (apparente ou réelle), des non-dits, peu de démonstrations d'affection. Chris ne m'a été très sympathique, même si elle se remet en question et se révèle une grand-mère sur laquelle Guillaume peut compter pour l'épauler (mais pas toujours...). le pauvre Guillaume, personnage secondaire bien falot, on ne comprend pas pourquoi Louise l'a quitté d'ailleurs. C'est un point qui m'a gêné, le départ de cette mère qui abandonne un mari et deux jeunes enfants sans raison apparente...
Quant à l'histoire de Ludmila, malgré tout l'intérêt historique qu'elle présente, je ne l'ai pas trouvée suffisamment pertinente, au sens où elle est rattachée de façon très artificielle à l'autre partie du roman. Elle aurait pu faire l'objet d'un roman à part entière, et du coup être plus développée.
J'ai mis une assez bonne note quand même par rapport à la qualité d'écriture et aux références historiques qui m'ont intéressées à titre personnel. Mais je dois préciser pour être complètement honnête que ceux parmi mes collègues qui l'ont lu ont été plus enthousiastes que moi.

Chris romancière se retrouve avec ses deux petits-fils en bas âge ainsi que de son gendre impuissant et sans repères depuis que sa fille Louise a disparu du jour au lendemain sans leur donner aucune nouvelle .

Un soir de Noël, Chris voit venir à elle une vieille femme d'origine polonaise, Ludmilla qui souhaite que Chris raconte son histoire personnelle lorsque sa mère officiait pour la résistance polonaise pendant la seconde guerre mondiale. Ludmila demande ainsi à Chris d'écrire sur son histoire familiale, ce qu'elle accepte rapidement. -

Pourquoi cette vieille femme étrange veut absolument raconter son histoire à Chris est ce que cela a un quelconque rapport avec la disparition de Louise?

Ces deux histoires familiales où les relations mère filles sont la clé de l'énigme vont finir par se rejoindre.

Chris comprend que cette quête obsédante va lui permettre de mieux cerner la portée de la disparition de Louise. Marion Muller Colard; plus reconnue comme philosophe et comme théologienne protestante que comme romancière nous livre un second roman touchant et profond sur la relation filiale et sur le poids de l'histoire.

Elle nous parle de sens du sacrifice à travers de beaux portraits de femmes à la fois fortes et pourtant dévorées par leur culpabilité et les affres de la maternité.

Entre spirtualité et réflexion sur le lien maternel, ce "Wanted Louise" touche et séduit et le roman, sorti juste avant le confinement, mérite asurément d'être conseillé.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

L'autrice est une théologienne que j'aime lire pour ses écrits spirituels.

Le résumé du livre : l'histoire de deux femmes, une mère de nos jours et une fille durant la guerre qui font face à une fille disparue et une mère qui a choisi la résistance et non la maternité. Deux femmes qui ont disparues... Deux familles blessées par ses disparitions.

L'écriture est belle, invite à réfléchir sur la vie, son sens, ses priorités, la maternité. L'autrice a de belles formules et une écriture qui nous rend admiratif.

Par contre, je me suis perdue entre les deux histoires de femmes et à trop vouloir passer de l'une à l'autre, on ne rentre pas dans la psychologie des personnages. Je note comme pour les romans d'Agnès Ledig une belle écriture mais avec un scénario narratif qui peut décevoir.

Le livre interroge avec succès par contre la filiation, la maternité, les choix existentiels...j'ai aussi beaucoup aimé l'histoire autour de la mine de potasse au temps de la guerre et ce clin d'oeil au territoire où j'habite.

Un bon roman mais pas un coup de coeur

La narratrice, qui n'a pas été une si bonne mère que ça, partage avec son gendre et ses petits-fils la douleur de la disparition de sa fille Louise, ni annoncée, ni expliquée.
Le jour de Noël, une vieille femme vient à sa rencontre lui demander , en tant qu'autrice de polars, de retrouver le corps de sa mère, polonaise résistante en Alsace descendue par la gestapo.

Fille-mère, mère-fille, on oscille d'une histoire à l'autre.
Mais le parallèle entre les deux reste assez artificiel à mon oreille. C'est comme si l'autrice voulait échapper à la stagnation du vide de l'absence par l'adjonction d'une narration à suspense porteuse de dynamique. En outre, les coïncidences un peu trop coïncidentes. Bref, pour une fois, plutôt que de se porter l'un l'autre, les eux récits co-menés, ont plutôt tendance à mettre en lumière la faiblesse de leurs scénarios respectifs.

Ce livre vaut surtout par un style tôt à la fois distant et chaleureux, qui parle d'une belle façon assez sobre de la maternité , de la filiation, du droit à une certaine différence dans la façon de les vivre.