Tous les vivants

Merveilleusement sensible.

C'est l'histoire d'une fille qui revient du monde des morts après une tentative de suicide, en revenant dans le monde des vivants, elle a le pouvoir de voir les fantômes.

Cela semble peu engageant, mais l'intérêt se situe totalement ailleurs. Il n'y a rien à interpréter dans le récit, tout se situe au niveau du graphisme qui lui, est d'une richesse incroyable. Il est peu conventionnel, le trait, les formes sont juste ébauchés, légers, posés sur le papier comme une tentative expérimentale, le papier est frotté, effleuré, la gamme colorée est très restreinte, très gris, très pâle, mais les nuances sont d'une variété et d'une richesse impressionnante, on y retrouve tous les questionnement de l'Art Moderne de Pablo Picasso à Paul Buren, comment ne pas penser à Modigliani avec ces personnages au long cou, à Giorgio Morandi avec les natures mortes toutes en nuances de gris clairs, à Wassily Kandinsky avec les traits effleurés posant un mouvement à peine ressenti, à Paul Klee avec ces rapport de surfaces entre elles associées à ces formes de l'univers enfantin, à Tanguy avec les silhouettes flottantes dans un brouillard gris, à Picasso et Braque avec cette manière de décomposer le mouvement ou encore à Mark Rothko en nous noyant dans les aplats de gris et même à Paul Buren avec ces répétition de Motifs ou aux membres de Support/Surface avec ces grands surfaces nous imposant le papier de l'album comme un espace de vibrations.

Elle semble être revenue dans le monde des vivant, toujours accompagnée de sa dépression, mais à fleur de peau, la sensibilité décuplée, dans un univers où tout s'estompe, s'efface au dépend du sensible, tout semble restreint, le trait très léger, la gamme limitée, mais les sens s'ouvrent alors plus large, comme quelqu'un qui perd la vue et dont l'ouïe devient super fine, et nous-même, lecteur, nous ressentons avec une nouvelle perception ce monde transformé, par la délicatesse de l'art, la découverte du sensible. Les interprétations peuvent être nombreuses, l'esprit, la mort, le détachement du monde matériel, mais c'est à chacun de faire sa propre expérience et c'est ce que nous propose cette bande dessinée magnifique.

Cette lecture est un pur moment de magie.

&#xNaN de la poésie, sur un sujet sensible ! &#xNaN

👉 Je débute la semaine avec une nouvelle revue BD. Je sais d'avance que cette lecture ne plaira pas à tout le monde ; même moi, j'ai pris du temps avant de la feuilleter. Mais je dois dire que j'ai été charmée par le style graphique. Il pousse tellement à l'émotion, que le texte s'efface pour vous laisser à votre propre interprétation des images… 

🔎 Ma critique express : j'ai aimé ❤ 

- Les illustrations inspirées de grands peintres Russes
- La poésie de l'histoire
- Les couleurs choisies
- L'introduction au purgatoire

🔎 Pour ceux qui veulent en savoir plus : 

👉 A peine, les portes du purgatoire franchies, elle gagne à la loterie. Une deuxième chance s'offre à elle pour reprendre sa vie en main. Va-t-elle saisir cette opportunité ?

❤ Si vous aimez la bande dessinée et l'art, je vous conseille vivement de découvrir cette histoire. Pour moi, c'est extrêmement séduisant. J'y ai reconnu beaucoup d'inspirations de Kandinsky ; notament ses oeuvres en noir et blanc avec ses formes géométriques et ses textures.

L'auteur réalise des illustrations fines et délicates qui mettent en valeur son histoire.

🖌 Il ne m'a pas manqué grand chose pour avoir un coup de coeur : j'aurais aimé une histoire différente pour l'un des personnages et peut-être une fin alternative pour avoir un autre sens de lecture

"Tous les vivants" est une expérience graphique à part, assez particulière mais qui a un certain charme à sa manière. Notre jeune femme n'a pas de nom, il n'y a pas de véritable lien, la vie se déroule sans saveur, malgré quelques petits éléments qui pourraient faire espérer et quelques idées. Une fois qu'elle reviendra dans notre monde, il y a pas mal de choses qui font qu'on n'est pas à l'aise, qu'on se pose des questions, sans réelles réponses. Nous ne savons pas non plus comment elle a pris la décision d'en finir avec sa vie.
Elle allait repartir en fantôme, mais ironiquement elle, elle a gagné à la loterie, elle est repartie et maintenant voit les fantômes, les vivants et les morts.
A part l'expérience graphique insolite, la douceur des traits, je suis dubitative sur le message passé par Muradov Roman qui est plutôt plombant. Elle a l'air aussi morte qu'elle soit vivante ou morte, sous une vie monotone de métro, boulot, dodo, sans que son travail n'est non plus de saveur, on ne sait pas ce que c'est, mais vu certains éléments ça ne donnait pas envie.
Mais en même temps, il y a des petits éléments sympathiques, notamment avec les livres, mais aucun lien réellement développé.
En bref, je suis troublée par ce oneshot de chez Dargaud. L'espoir et les sentiments, ont sont-ils passés ? C'est fait exprès ?
Ne soyez pas déprimé avant de le lire, préparez vous si vous voulez tenter à quelque chose de très insolite.
Personnellement, il m'en faut un peu plus, au niveau des réponses aussi, pour être touchée.

Un joli objet mais je dois avouer avoir eu du mal avec la narration trop elliptique sur un sujet un peu complexe qui est le suicide. Une jeune femme se suicide mais arrivé quelque part (en Enfer? Au Paradis? Quelque part en tous cas) elle est renvoyée dans son appart après avoir gagné à la loterie (du retour?). Elle reprend sa vie, son travail monotone, sans rien changer à sa vie. Elle rencontre un homme qui lui aussi va mourir sans revenir...C'est curieux, très joliment fait mais pas très lisible (ne pas lire sans une forte lumière...) ni compréhensible. j'ai essayé mais j'ai décroché...Déconcertant.

Étrange roman graphique qui explore le thème du suicide et de l'amour de soi. le thème est prometteur et le dessin magnifique (cela m'a beaucoup fait penser à Miro). Mais j'ai trouvé le scénario assez pauvre et fortement déprimant puisque, que ce soit dans les Enfers ou sur Terre, on traîne son ennui jour après jour (en faisant de la poterie ou en poussant un bouton rouge). Les couleurs sont trop sombres quelquefois, si bien qu'on a beaucoup de mal à deviner les traits du dessin. D'où une note assez basse. Peut-être remontera-t-elle lors d'une relecture ultérieure ?
Critique confirmée après une deuxième lecture