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Citations sur Fantasio (14)

LE ROI: La politique est une fine toile d'araignée, dans laquelle se débattent bien des pauvres mouches mutilées.
(Acte I, scène 1)
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FANTASIO: C'est ainsi que le monde entier se métamorphose sous les mains de l'homme ; et la pauvre dame Nature doit se rire parfois au nez de bon cœur, quand elle mire dans ses lacs et dans ses mers son éternelle mascarade. Croyez-vous que ça sentît la rose dans le paradis de Moïse ? Ça ne sentait que le foin vert. La rose est fille de la civilisation ; c'est une marquise comme vous et moi.
(Acte II, scène 1)
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MARINONI
Permettez-moi de baiser cette main charmante, madame, si ce n'est pas une trop grande faveur pour mes lèvres.
LA PRINCESSE
Votre Altesse m'excusera si je rentre au palais. Je la verrai, je pense, d'une manière plus convenable à la présentation de ce soir.
(Elle sort.)
LE PRINCE
La princesse a raison ; voilà une divine pudeur.
LE ROI, à Marinoni
Que est donc cet aide de camp qui vous suit comme votre ombre ? Il m'est insupportable de l'entendre ajouter une remarque inepte à tout ce que nous disons. Renvoyez-le, je vous en prie.
(Marinoni parle bas au Prince.)
LE PRINCE, de même.
C'est fort adroit de ta part de lui avoir persuadé de m'éloigner ; je vais tâcher de joindre la princesse, et de lui toucher quelques mots délicats, sans faire semblant de rien.
(Il sort.)
LE ROI
Cet aide de camp est un imbécile, mon ami ; que pouvez-vous faire de cet homme-là?
MARINONI
Hum ! hum ! Poussons quelques pas plus avant, si votre Majesté le permet ; je crois apercevoir un kiosque tout à fait charmant dans ce bocage.
(Ils sortent.)

Acte II, scène I

[Il faut avoir en tête pour cette scène que le Prince de Mantoue se fait passer pour son aide de camp, Marinoni, et inversement]
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Fantasio est une comédie atypique. Parue dans "la Revue des Deux Mondes" le 1er janvier 1834, la pièce se veut un pastiche d'Hoffmann et une fantaisie poétique.
Fantasio est un jeune homme fantasque qui vit au gré de ses humeurs et fuit ses créanciers ; double du poète, c'est un oisif, un joueur, un alchimiste du verbe.
Il s'ennuie et noie son spleen dans des verres de bière et dans des calembours usés.
En voyant passer l'enterrement du bouffon, il a l'idée saugrenue de prendre le costume du défunt et de s'introduire à la cour.
Cette action entraîne une série de péripéties cocasses, sans que la pièce ne se referme de manière heureuse....
(extrait de "Le Théâtre français du XIXème siècle - Anthologie de l'Avant-Scène Théâtre" paru en 2008 aux "éditions l'Avant-Scène Théâtre")
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HARTMAN. Tu as le mois de mai sur les joues.
FANTASIO. C'est vrai ; et le mois de janvier dans le cœur. Ma tête est comme une vieille cheminée sans feu : il n'y a que du vent et des cendres. Ouf ! (Il s'assoit.) Que cela m'ennuie que tout le monde s'amuse ! Je voudrais que ce grand ciel si lourd fut un immense bonnet de coton, pour envelopper jusqu'aux oreilles cette sotte ville et ses sots habitants. Allons, voyons ! dites-moi, de grâce, un calembour usé, quelque chose de bien rebattu.
HARTMAN. Pourquoi ?
FANTASIO. Pour que je rie. Je ne ris plus de ce qu'on invente ; peut-être que je rirai de ce que je connais.

Acte I, scène II
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Un calembour console de bien des chagrins; et jouer avec les mots est un moyen comme un autre de jouer avec les pensées, les actions et les êtres.
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ELSBETH : Si la guerre est déclarée, quel malheur !
FANTASIO : Vous appelez cela un malheur, Altesse? Aimeriez-vous mieux un mari qui prend fait et cause pour sa perruque? Eh ! Madame, si la guerre est déclarée, nous saurons quoi faire de nos bras ; les oisifs de nos promenades mettront leurs uniformes ; moi-même je prendrai mon fusil de chasse, s'il n'est pas encore vendu. Nous irons faire un tour d'Italie, et si vous entrez jamais à Mantoue, ce sera comme une véritable reine, sans qu'il y ait besoin pour cela d'autres cierges que nos épées.
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Je ne suis qu'une pauvre rêveuse; peut-être la faute en est-elle à tes romans, tu en as toujours dans tes poches.
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LE ROI

Mes amis, je vous ai annoncé, il y a déjà longtemps, les fiançailles de ma chère Elsbeth avec le prince de Mantoue. Je vous annonce aujourd'hui l'arrivée de ce prince ; ce soir peut-être, demain au plus tard, il sera dans ce palais. Que ce soit un jour de fête pour tout le monde ; que les prisons s'ouvrent, et que le peuple passe la nuit dans les divertissements. Rutten, où est ma fille ?

Les courtisans se retirent.

RUTTEN

Sire, elle est dans le parc, avec sa gouvernante.


LE ROI

Pourquoi ne l'ai-je pas encore vue aujourd'hui ? Est-elle triste ou gaie de ce mariage qui s'apprête ?


RUTTEN

Il m'a paru que le visage de la princesse était voilé de quelque mélancolie. Quelle est la jeune fille qui ne rêve pas la veille de ses noces ? La mort de Saint-Jean l'a contrariée.


LE ROI

Y penses-tu ? La mort de mon bouffon ? d'un plaisant de cour bossu et presque aveugle ?


RUTTEN

La princesse l'aimait.


LE ROI

Dis-moi, Rutten, tu as vu le prince ; quel homme est-ce ? Hélas ! je lui donne ce que j'ai de plus précieux au monde, et je ne le connais point.


RUTTEN

Je suis demeuré fort peu de temps à Mantoue.




LE ROI

Parle franchement. Par quels yeux puis-je voir la vérité, si ce n'est par les tiens ?
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Ne pas être soi, pour ne pas être rien, se traduit soit par le désir d'être d'ailleurs, soit par celui d'être un autre.
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