La visite du Musée moderne, à Bruxelles, ne procure pas une joie sans mélange. Si l'on sort du Musée ancien, l'on est frappé du nombre de toiles médiocres, poncives et vaines, qui ont été peintes au XIX° siècle. Depuis que la Galerie nationale de Berlin, de bienheureuse mémoire, a fait peau neuve, le Musée de Bruxelles est peut-être celui où s'étalent le plus de tableaux inutiles et encombrants. Leurs dimensions mêmes ont empêché qu'ils ne s'effaçassent ou ne fussent dissimulés lors du remaniement que l'on a récemment fait subir aux collections.
La Belgique a cependant joué un rôle décisif dans l'évolution de l'art moderne. Toute une génération de la peinture allemande a été fécondée par les oeuvres de Gallait et de De Biefve, qui firent, en 1842, un voyage triomphal à travers l'Allemagne.