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Karine Chesneau (Traducteur)
EAN : 9782877303040
313 pages
Editions Picquier (19/05/1998)
3.62/5   59 notes
Résumé :
C'est sous un orage fracassant, sous une pluie battante que commence cet extraordinaire roman policier dans lequel les criminels ne se découvriront qu'à l'ultime rebondissement d'une enquête allant, de cruauté en folie érotique, un train d'enfer dans le palais impérial, à la cour de Heian, dans le Japon du XIe siècle.
Dans les jardins raffinés, derrière les éventails, les paravents et le flot sinueux des longues chevelures noires des femmes, dans le labyrinth... >Voir plus
Que lire après Meurtres à la cour du prince GenjiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Fruit des amours passionnées de l'Empereur et de sa Favorite, la Dame du clos au pawlonia, le prince Genji a grandi loin des intrigues de la cour et privé de sa mère, morte dans d'atroces souffrances, empoisonnée par Dame Kokiden qui craignait que son fils ne soit évincé de la succession au trône. Dévasté par la perte de la femme aimée et décidé à protéger son fils, l'Empereur s'est résolu à faire de la dame l'Epouse impériale et de Suzaku son héritier. Depuis, le pays est dirigé par son beau-père, le Ministre de Droite qui a si bien manoeuvré que son éternel rival, le Ministre de gauche, n'est plus qu'un pauvre hère sans pouvoir de décision.
Surnommé le Prince Radieux tant sa beauté est grande, Genji est devenu un adulte sûr de lui, aimé de tous et surtout des femmes, très sensibles à son charme naturel. Peu soucieux de politique, le jeune homme ne pense qu'aux plaisirs, aux arts martiaux, aux femmes. C'est aussi le cas de son beau-frère et néanmoins meilleur ami, Chûjô qui, au grand dam de son père le Ministre de Gauche, ne s'intéresse ni aux intrigues, ni aux jeux de pouvoir. Pourtant, l'insouciance des deux amis va être bousculées lorsqu'autour de Genji les cadavres semblent s'accumuler. Chûjô se lance dans l'enquête, aidé par Shibuku Murasaki, une suivante du palais secrètement amoureuse Genji depuis l'enfance. Victimes de la magie, d'un sort ou d'un esprit mauvais ou morts de la main d'un être de chair et de sang ? Les deux enquêteurs amateurs devront affronter bien des périls et des énigmes pour faire la lumière sur cette terrible affaire.

Pour, peut-être, rendre plus accessible le Dit du Genji de Shibuku Murasaki, monument de la littérature japonaise, Seio Nagano s'est amusé à le transformer en une passionnante enquête policière.
Nous voilà donc dans le Japon du XIè siécle, à Kyoto, dans l'intimité de la cour impériale. Ici tout n'est que calme, luxe et volupté. On y croise les favorites de l'empereur aux noms aussi poétiques que la princesse des glycines ou la dame du clos au pawlonia. Mais il ne faut pas se laisser abuser par les manières policées, la délicatesse des soieries et la beauté des lieux. Au palais règnent aussi la jalousie, la colère et la haine. le pouvoir est un puissant moteur pour certains qui n'hésitent pas à intriguer, comploter et parfois occire un rival gênant. Quand survient une série de meurtres, on s'affole et on attribue les crimes aux esprits malfaisants, même si l'on sait qu'un certain aveugle, chassé de la cour, est capable de fabriquer des poisons mortels. Au coeur des intrigues, Genji, le Prince Radieux. Est-il victime d'une vengeance ? Ou se venge-t-il lui-même de la mort de la mère qu'il a si peu connue ? Idée originale, c'est à Shibuku Murakasi que l'auteur confie l'enquête. Connue pour sa grande culture et son esprit brillant, elle devient tout naturellement celle qui veut faire la lumière sur les meurtres qui entourent celui qu'elle aime en secret, bien consciente que son physique ingrat ne sera jamais à la hauteur de la beauté du Prince Radieux.
Pour se familiariser avec les personnages, le contexte et les moeurs de l'époque, avant de s'attaquer au Dit, ces meurtres à la cour du Prince Genji sont une formidable entrée en matière. Une manière originale d'aborder ce classique tout en se divertissant. Enorme coup de coeur !
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J'ai été surprise au début car je m'attendais à un roman policier historique ayant certes pour cadre la cour du prince Genji et des intrigues amoureuse mais l'écriture est en fait très explicite et érotique pendant au moins 100 pages, sans aucune autre mention d'enquête, ce qui est assez long. L'enquête ne démarre que après et plus qu'une enquête, ce sont les interrogations peu poussées de protagonistes vis-à-vis de faits violents. Les passages du début servent à bien montrer le caractère du prince Genji, éternel insatisfait, adepte de l'impermanence de la vie mais sont assez longs et crus et ne m'ont pas beaucoup plu.

La plongée à la cour japonaise du XIeme siècle est, elle, intéressante sur l'organisation de cette société fermée mais est tout de même très orientée sur les coucheries et assez peu sur la sophistication des intrigues de pouvoir. Connaître par contre la façon dont les empereurs japonais se succédaient ainsi qu'il y avait bien un “ministre de droite” et un “ministre de gauche” est intéressant et semble assez farfelu.

C'est aussi une époque de superstition, où actes de sorcellerie et fantômes tuent et où la guérison des malades est confiée aux moines et exorcistes qui récitent des mantras. le récit en entier est teinté de fantastique et de folklore, avec l'intervention d' “esprit du vif”, de démons, de possessions et d'exorcistes bouddhistes. Ces superstitions participent à une peinture noire de l'époque. On n'est pas du tout face à une vision d'un passé idéal : tous les raffinements de la cour ne servent que les appétits charnels de certains et le pouvoir des hauts dignitaires est tyrannique, absolu, complètement égoïste et tourne uniquement vers la conservation du pouvoir.

Le style est aussi assez étonnant pour un auteur japonais car l'écriture laisse moins la place à la suggestion, l'imagination et la poésie que d'habitude, même si on retrouve des thèmes chers aux auteurs japonais que sont la fugacité de la beauté et l'impermanence de la vie, l'observation de l'automne alliée à la mélancolie et les poèmes incompréhensibles.

C'est une réécriture du dit de Genji, que je n'ai toujours pas lu mais qui fait partie de mes objectifs en tant que premier roman au monde. le début du roman a été une douche froide et je me suis dit que je ne lirai jamais le dit de Genji mais la fin l'a un peu racheté et je suis maintenant curieuse de découvrir la vraie personnalité de Genji, la description de la cour par une contemporaine et la langue qui pouvait être utilisée à l'époque, ainsi que les thèmes abordés. J'ai d'ailleurs détesté la place de la femme dans ce livre (on attend d'elles qu'elle soit soumise, passive mais sensuelle) et surtout l'espace intellectuel qui leur est reservé et je me demande si c'est la même chose dans le dit de Genji, sachant qu'il a été écrit par une femme
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Murasaki Shikibu aurait rédigé aux alentours de l'an mil « le Dit du Genji » qui fut le roman fondateur de la littérature japonaise. Nagao Seio lui rend hommage par un rôle essentiel dans « Meurtre à la cour du prince Genji » mais surtout en reprenant le cadre et l'esprit du Dit du Genji que l'on peut qualifier de roman de cour ou d'alcôve.

A la cour impériale les femmes se doivent d'être belles, de faire des enfants, de flatter l'égo de leurs maris. Mais les hommes de pouvoir disposent aussi de harems où le rôle de favorite est primordial pour avoir une existence brillante et assurer l'avenir de sa descendance, d'où les intrigues, les coups tordus entre ces dames cloitrées qui constituent la matière du Dit du Genji.

L'auteur reprend ce cadre pour un roman qui commence par placer les personnages dans l'organisation complexe de la cour de l'empereur. Mais rapidement les rivalités entre les femmes vont aboutir au premier crime qui sera la matrice de tous les autres. le personnage clé est un prince beau et brillant qui est qualifié de Genji c'est-à-dire de « Prince radieux », duquel toutes les femmes de la cour sont amoureuses et pour certaines prêtes au crime.

Dans le Japon de l'an mil, magie et superstitions sont bien présents, être tourmenté par un démon ou victime d'un jeteur de sort sont des sujets sérieux dont personne ne rit. C'est l'occasion de scènes gore où les victimes meurent spectaculairement, de séances de désenvoutement à faire frémir un exorciste. Mais derrière les faits irrationnels se cachent, comme de bien entendu, des passions humaines et des stratagèmes habilement ourdis, pas suffisamment toutefois pour que tout ne soit dévoilé avec des rebondissements qui ne tromperont pas la fine Shikibu.

Dire que « Meurtres à la cour du prince Genji » soit un grand roman serait lui faire trop d'honneur mais dans le genre du polar historique qui fait voyager dans le temps, dans un monde inconnu, il tient sa place. L'intrigue est solide et réserve une surprise finale qui rend le lecteur heureux d'avoir supporté quelques longueurs, de s'être perdu dans les noms des différentes belles créatures assassinées et bien sûr d'avoir cru être plongé dans « le dit du Genji »
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Le prince Genji, fils d'une épouse impériale assassinée, talentueux et d'une extrême beauté, est au centre d'un enchevêtrement de complots. Haï par ceux qui sentent leur pouvoir menacé par son existence, aimé par ceux qui sont séduits par sa personnalité, lui-même est plus préoccupé par les arts et les femmes. Mais celles de son entourage ne semblent pas bénéficier d'une grande longévité.

Le résumé de l'éditeur laissait croire qu'on allait être dans une enquête policière classique, menée par un personnage féminin resté célèbre dans l'Histoire du Japon pour l'écriture d'une célébrissime oeuvre littéraire: le Dit de Genji. Or non seulement ce personnage est à peine présent dans la plus grande partie de l'intrigue, mais l'aspect policier du récit se résume pratiquement à quelques paragraphes au milieu du roman et à quelques autres à la fin.

L'histoire est en fait centrée sur la cour impériale et les complots qui s'y déroulent. le personnage principal est Genji, on suit essentiellement sa vie au milieu de toutes ces conspirations plus ou moins subtiles, on est témoins de ses aventures amoureuses et de leurs conséquences. C'était très intéressant d'en apprendre plus sur la culture et l'Histoire japonaises, sur les croyances et superstitions, la condition des femmes, mais à aucun moment je n'ai eu l'impression de lire un roman policier, alors que c'est précisément ce que je pensais trouver dans cette lecture. Si j'avais su que j'allais me plonger dans des récits de complots en tous genres, je me serais abstenue (j'en rencontre déjà dans 95% des dramas que je regarde, ce qui fait que j'en regarde déjà de moins en moins, le sujet finit par lasser).

En bref, une lecture intéressante, mais on était trop loin de ce que promettait la quatrième de couverture pour que j'en ressorte enthousiaste, malgré ses qualités. Dommage.

PS: ne zappez pas la préface, elle pose le contexte et précise quelques points indispensables à la compréhension pour les lecteur-ice-s qui ne sont pas familier-e-s avec le sujet.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Ce livre est se réfère à un classique japonais du XIe siècle, le dit du Genji. L'auteur est censé résumer en partie le livre, et le transformer en partie en enquête policière, l'original contenant quelques morts spectaculaires, dont l'origine est plutôt attribuée à la magie, mais là Nagao Seio veut trouver des coupables, des motifs et des moyens. Et l'auteur du texte d'origine, dame Murasaki devient aussi le personnage du récit et participe à l'enquête.

Je n'ai pas lu le texte d'origine, ce qui sans doute m'enlève des éléments de compréhension et d'évaluation pertinents de ce livre. le début était prometteur, mais très vite cela devient fastidieux, et la transformation en policier n'est vraiment pas réussie, l'élucidation des crimes est des plus tordues, et tout cela ne manque pas d'une analyse très primaire des tenants et aboutissants. C'en est presque grotesque.

J'avoue en revanche être tentée par la lecture du Dit du Genji. Mais j'ai à la fois peur d'être un peu perdue dans un texte d'une culture que je ne connais pas très bien, et j'ai aussi peur que le livre que je viens de lire m'a déjà dévoilé une partie de l'intrigue et que pour le coup j'y trouverai moins d'intérêt.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il songeait que prospérité ou ruine sont les vicissitudes de l’existence en ce bas monde. Si la maison du Ministre de gauche devait connaître la déchéance, c’était la loi de la nature, qui dépassait le domaine des hommes. Convaincu de l’impermanence des choses, il ne comprenait pas le désir du pouvoir et de la gloire, amenés à disparaître un jour. pour lui, tout était éphémère et instable, rien n’était acquis une fois pour toutes.
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Il régnait un silence de mort, mais dans chacun des pavillons annexes tourbillonnaient comme les eaux d'un torrent impétueux les pensées malfaisantes des épouses et des concubines qui peuplaient le palais.
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A peine aperçue
Et sas me laisser le temps
de la reconnaître
dans les nuages se cache
la lune de la minuit
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