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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
6 août 1945 : c'est la date que nous avons tous appris en cours d'histoire.

Ce jour-là, l'aviation américaine a jeté une bombe atomique sur la ville d'Hiroshima - première d'une série qui devait amener à la capitulation sans condition de l'empire du soleil levant.

Au final, même si on se rend compte qu'il ne s'agit pas d'un évènement anodin - sinon quel est l'intérêt de l'enseigner -, difficile de se rendre compte de l'impact qu'a eu cette journée. de simples chiffres sur un calendrier qui ont pourtant bouleversé et blessé d'une façon à peine imaginable, la vie de milliers de personnes.

Ce premier tome montre bien sûr des images cauchemardesques de cette tragédie humaine, mais pas seulement. Keiji Nakazawa dépeint ce qu'était le quotidien des Japonais pendant la guerre. La privation, les humiliations, l'intimidation avec le spectre du sacro saint "patriotisme", la méchanceté des petits chefs de quartiers et des officiers, ... Mais il y a aussi le courage, la générosité et la loyauté de Gen envers sa famille qu'il aime et qui l'aime aussi.

Famille Nakoka que l'on voit devenir victime de la communauté dans laquelle ils vivent à cause des idées pacifistes du père de famille. D'autres souffriront de cet impératif d'honneur pour la patrie, et le prix nous semble bien disproportionné à nous petits occidentaux du 21ème siècle !

Il peut paraître maladroit de dire que l'histoire contée par ce manga est belle, tant elle est tragique. Quelque part, elle me rappelle ce qui m'avait touché dans le Tombeau des Lucioles, dont j'ai envie de lire la nouvelle maintenant (pour cela je remercie kuroineko ).

On pourrait décrire chaque vignette de ce manga, et n'en avoir rien dit pourtant. Alors, pour faire un peu justice à son auteur, qui s'est inspiré de sa propre expérience pour réaliser Gen d'Hiroshima : je vous conseille de découvrir cet oeuvre dès que possible. Pour les aficionados du Japon et/ou de la Seconde Guerre mondiale. Et pour les autres aussi.

A signaler aussi, la préface d'Art Spiegelman à ne pas "zapper".
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Art Spiegelman avait lu pour la première fois Gen d'Hiroshima un jour au cours duquel la fièvre l'avait cloué au lit. L'histoire lui avait semblé géniale. Plus tard, il avait voulu la relire pour avoir la confirmation que son appréciation dépendait bien du livre en lui-même, et non pas de l'état second dans lequel aurait pu le placer la fièvre. Conclusion : fièvre ou non, Gen d'Hiroshima est bien une lecture géniale.


Pour ma part, j'ai lu cette histoire dans mon enfance et je l'avais aussi trouvée exceptionnelle. Comme l'enfance et la fièvre sont, à peu de choses près, identiques, j'ai voulu la reprendre aujourd'hui pour avoir, comme Art Spiegelman, la confirmation du talent de Keiji Nakazawa.


Je retourne donc prudemment, volume par volume, dans la série Gen d'Hiroshima qui s'étend sur plus de 2000 pages au total. J'ai retrouvé le jeune garçon –personnage inspiré de Keiji Nakazawa-, avant-dernier d'une famille composée de cinq enfants au cours de l'année charnière 1945, à Hiroshima. Ce premier volume expose au lecteur les conditions de vie quotidiennes au Japon en temps de guerre. La famille de Gen est étonnement moderne et semble guidée par le pacifisme du père, soutenue par l'approbation de la mère et prolongée par l'éducation des enfants. A cette période où chacun doit soutenir l'effort de guerre et où le sacrifice personnel prévaut au-delà de toute compromission individualiste voire familiale, le pacifisme revendiqué du père fait figure de provocation suicidaire. Autour de lui et de sa famille, les voisins, les instituteurs et les marchands forment un bloc de haine massive, lâche et sournoise. Les brimades injustes s'abattent sur les enfants, les champs sont pillés alors que la famine fait des ravages, et toute tentative de vivre dignement et légalement est rendue impossible par l'acharnement d'une population qui n'aime pas voir remettre en question ses convictions. Et pourtant, aucun membre de la famille ne reniera le pacifisme du père. Cette valeur leur permet de rayonner, quelle que soit la quantité de malheur qui leur parvient quotidiennement. Elle fédère les enfants et les parents envers et contre ceux qui défendent le plus ostentatoirement possible les valeurs de l'Empire.


Dans la description de ce quotidien, j'ai retrouvé avec plaisir les personnages au caractère bien affirmé de cette famille. Leur joie et leur bonne humeur alternent souvent avec leurs emportements colériques ou leurs impulsions démentes, comme le bonheur d'une vie de famille soudée est sans cesse remis en question par les conséquences du rejet social et de l'ostracisme dont elle fait l'objet. Hiroshima en 1945… Même si la bombe n'a pas encore été lâchée sur la capitale, Keiji Nakazawa est impressionnant de sobriété et de courage. La force vitale qui émane de cette première partie du récit éclipse presque la suite inéluctable des évènements que nous connaissons pourtant. Mais dans les dernières pages de ce premier volume, la bombe finit malgré tout par s'abattre sur Hiroshima le 6 août 1945. le dessin, naïf et simpliste, s'enflamme et sert cette fois à représenter des corps dégoûlinants, flambés par la force de l'explosion.


La fièvre ni l'enfance ne permettent de justifier la force véhiculée par Gen et l'admiration que l'on est en droit d'éprouver pour Keiji Nakazawa. Parce que cette histoire n'est pas seulement un récit historique, on a beau se souvenir de la suite des évènements, il apparaît indispensable de poursuivre la lecture de cette série pour le plaisir de côtoyer ses personnages et de se sentir amélioré par leur force et leur courage.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Une BD inoubliable !
Découverte lors de ma lecture du roman graphique La bombe, ce premier tome d'une série qui en compte 10, a été réalisé par un survivant de la bombe atomique. Né en 1939, Keiji Nakazawa s'inspire de sa propre histoire familiale pour nous narrer la situation au Japon juste avant la bombe. Son père est contre la guerre, ce qui lui vaut d'être traité de traître, d'être battu et emprisonné. Sa famille en subit aussi les conséquences : les deux garçons sont agressés, la fille traitée de voleuse, leur champ de blé détruit, ...
Est abordée également la situation des Coréens: envahis par le Japon et envoyés sur l'île pour y travailler, ils y sont victimes de discrimination.
Cette BD a un message fort antimilitariste mais ce qui est tout à fait original, c'est l'approche de l'auteur : des personnages très caricaturaux, dont les coups et batailles m'ont fait pensé à Nicky Larson, dessin animé que je regardais quand j'étais enfant.
J'ai hâte de découvrir la suite.
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Ville d'Hiroshima, Japon, été 1945.
La guerre bat son plein et la propagande est incessante pour justifier l'effort de guerre et l'enrôlement des jeunes dans l'armée. La famille Nakaoka est pauvre et a bien du mal à joindre les deux bouts. Heureusement, grâce à l'ingéniosité de Gen, le quotidien est moins difficile. mais le père de Gen est contre la guerre et il le fait savoir.
Catalogués traîtres à la patrie, Gen et sa famille voient leur vie devenir encore plus compliquée.
Jusqu'au matin du 6 août, où la vie de tous les habitants d'Hiroshima bascule dans l'horreur...

Basé sur les souvenirs autobiographiques du mangaka, Keiji Nakazawa, "Gen d'Hiroshima" ne parle pas seulement de la guerre, mais aussi de la violence et de la haine qu'elle provoque chez les hommes.
Profondément noir, malgré le soleil éclatant d'Hiroshima et celui qui ponctue comme un métronome les journées de Gen et de sa famille, des pousses d'espoir germent cependant ça et là, allégeant le propos. Gen et Shinji, son jeune frère, sont de drôles de petits diablotins, capables des pires bêtises mais aussi des plus grands élans de coeur.

"Gen d'Hiroshima est dans sa forme un manga classique : le style de dessin est clair et précis, les sentiments sont exacerbés, la violence également. La difficulté de lecture de la droite vers la gauche, ainsi que la mise en page des textes dans les bulles est rapidement dépassée par la puissance du sujet.
On est submergé dès la première page et anéanti à la dernière.

Je ne saurais trop conseiller cette lecture, pour deux raisons principales : d'une part pour convaincre tous ceux qui n'ont jamais lu de mangas et qui croient, à tord, qu'il n'y est question que de mutants ou de filles pré-pubères à grosses poitrines. Et d'autre part pour donner à réfléchir aux personnes qui pensent que "grâce à la bombe, la guerre s'est arrêtée". "Gen d'Hiroshima" va donner à ceux-là un nouveau champ de réflexion.

Tout simplement indispensable.
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Hiroshima, 1945. Gen Nakaoka est jeune garçon garçon débrouillard qui tente de survivre alors que le japon est en guerre contre les Etats-Unis. Aux privations de la guerre s'ajoutent les persécutions dues au pacifisme de son père. Premier volume d'une série de dix mangas. Les dessins sont simples mais très expressifs. L'histoire, en grande partie autobiographique, est édifiante, jusqu'au final bouleversant.
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Touchant!
Dès les premières pages, j'ai été complètement absorbé par l'histoire, par la famille Nakaoka, par leurs vies.
C'est une famille de six enfants vivant dans la pauvreté et dans la misère. le père est pacifiste, les voisins les qualifient tous de traîtres. On est avec eux dans leur déshonneur, dans leur famine, dans leur pauvreté, dans leur désespoir.
On se retrouve dans cette gentille famille. Les personnages sont attachants et vraiment profonds. Ca pourrait être la mienne, la votre.
Les thèmes abordés sont difficiles mais passionnants. Keiji Nakazawa a réussi a raconté ses souvenirs de cette monstrueuse bombe sans être larmoyant ni insensible. Il a su transmettre à travers ce manga une partie de l'histoire du Japon avec la bombe mais aussi avec les kamikazes dont on en apprend plus. Je trouve que c'est un "manga historique", un excellent moyen d'en apprend plus sur le Japon qui est un pays fascinant tout en lisant et en passant du bon temps!
Les dessins sont magnifiquement réussis. J'ai bien aimé le fait que l'auteur ait enlevé le côté mignon des personnages. Comme les grands yeux. Ca donne une touche plus réaliste, plus mature, plus touchante au récit. Ainsi, on peut mieux imaginer les scènes car nous faisons face à des personnes qui nous ressemblent.
Gen d'Hiroshima est un manga saisissant qui m'a touché et bouleversé.
Un coup de ♥
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Je crois avoir vraiment compris la vraie ampleur de la tragédie d'Hiroshima et Nagasaki quand j'ai découvert les clichés de Yosuke Yamahata, un photographe militaire envoyé a Nagasaki quelques heures après l'explosion de la seconde bombe atomique sur Nagasaki. Ces quelques clichés capturent avec une implacable précision les effroyable dégâts causes par l'explosion.
Le premier volume de "Gen d'Hiroshima" nous fait partager les quelques mois qui précèdent le largage de "Little Boy" sur la ville japonaise. Nakazawa relate la vie quotidienne de la famille Nakaoka qui souffre doublement des privations parce que leur père est ouvertement pacifiste. Il expose la souffrance des civils ayant a payer l'acharnement de leurs gouvernants, les efforts dérisoires sensés soutenir l'effort de guerre, le fanatisme de la population qui empire au fil que la défaite parait inéluctable... Mais bizarrement, Gen est une histoire étonnement optimiste. Aussi forte que soit l'adversité, la famille en ressort toujours renforcée et le moral intact. La tragédie est souvent contrebalancée par l'humour. Il est aussi surprenant de voir de quelle manière Nakazawa impute les bombardements au seul acharnement des dirigeants japonais, ce qui est assez simpliste.
Il n'empêche que "Gen d'Hiroshima" est une oeuvre forte qui culmine avec l'explosion de la bombe. Ce cheval en feu ou ces victimes, la peau fondue, errant dans la ville en ruine sont autant d'images infernales qui vous hantent.
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Dans ce manga autobiographique, l'auteur relate la première partie de sa vie, son enfance à Hiroshima de la fin de la Seconde Guerre Mondiale au largage de la bombe atomique sur la ville.

Oui, c'est bien un manga, mais qu'on se le dise, on n'y rencontrera ni samouraï, ni force démoniaque, ni collégiennes en jupes courtes.

Ce manga-là appartient à la veine réaliste, voire engagée et militante. On y perçoit en effet une critique violente de la guerre et de ses conséquences.

Certes le sujet n'est pas joyeux, mais ce n'est vraiment pas une raison pour faire l'impasse sur ce livre-là.

Art Spiegelman, auteur renommé de la bande dessinée « Maus » sur les camps de concentration, ne s'y est pas trompé, lorsqu'il a décidé de préfacer « Gen d'Hiroshima ». Il faut dire que tout y est : difficultés de la vie quotidienne en temps de guerre, où astuces et débrouilles sont de mise, humiliations des opposants à la guerre et de leur famille, enrôlements plus ou moins forcés, délations, mesquineries de voisinage, effets néfastes de la propagande et mise en scène mi-réaliste mi fantastique du jour J de l'explosion de la bombe.

Cette fiction documentaire pose toutes les questions concernant le Japon dans la Seconde Guerre Mondiale. Il me paraît intéressant et même indispensable de se pencher sur ce regard d'un Japonais sur un événement japonais de l'histoire mondiale.
Lien : http://lewebpedagogique.com/..
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Dans la série "je me cultive en manga", j'ai emprunté le premier tome de Gen à la bibli. Quel choc! Cet épisode raconte l'enfance de Gen et sa famille à Hiroshima, juste avant l'explosion de la première bombe nucléaire en 1945. Une vie rude, sans joie, dans un monde en guerre où les gens meurent de faim et où le patriotisme japonais, exacerbé à l'extrême, ne souffre pas de contestation... le tome se clôt sur l'explosion, les gens errant dans les rues, en lambeaux, et sur le dilemme de Gen qui doit se sauver pour ne pas périr dans les flammes mais qui ne veut pas abandonner sa famille, coincée sous les poutres de leur maison. Un manga violent, dont il ne faut pas rater la préface, rédigée par Art Spiegelman, et qui dit, en bien mieux, tout ce que j'ai pensé de ce premier tome...
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Le trouble vient d'abord du sujet : la vie d'une famille quelques semaines avant l'explosion de la première bombe atomique. Une descente en enfer vertigineuse et monstrueuse. Nakazawa nous offre ainsi l'équivalent d'un "Maus" au coeur de la seconde guerre mondiale. Il se garde de toute simplicité par son application à décrire un quotidien crépusculaire et instable d'une surprenante justesse. On assiste à une lente marche vers l'inconnu. Etre au mauvais endroit, au mauvais moment se révèle peu à peu insupportable. Cette longue série nous ramène à une époque synonyme de dégoûts, de révoltes et d'impuissance au final. Si vous pensez que e les documentaires ou les films sont les seuls capables de rendre compte de cette cruauté passée, c'est sans doute parce que vous n'avez pas lu cet admirable manga.
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