Bof.
L'histoire des deux familles se déroule sur sept générations de 1755 à 1917.
De très nombreux personnages, tant au niveau familial qu'à celui des relations. Sans les arbres généalogiques au début du roman, on se perdrait dans les noms.
L'auteure passe sans crier gare d'une génération à l'autre : on tourne une page, et celui/celle dont on suivait l'histoire est mort depuis plusieurs années déjà.
Beaucoup de faits et de personnages politiques qui sont décrits de manière plus détaillée que les personnages du roman eux-mêmes et c'est pourquoi on a du mal à s'attacher à eux.
J'ai lu le roman jusqu'au bout, mais j'ai vraiment eu du mal !
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Toutes les nouvelles qui leur parvenaient du dehors, en effet, étaient terribles — si terribles que l’unique chose à faire était d’espérer qu’elles fussent exagérées. Malgré tout, il fallait une force de caractère peu commune pour ne pas céder à la peur ou au désespoir; quand octobre arriva, la plupart des prisonniers avaient sombré dans une stupeur complète dont ils ne sortaient qu’au moment de la distribution de la nourriture.
On ne pouvait rêver peuple plus industrieux, plus propre, plus pieux, plus attaché à la famille que ces Acadiens. Les images de sa dernière tournée dans le district, la semaine précédente, charmaient sa mémoire : partout des récoltes abondantes, des vergers ployant sous les fruits, des hommes travaillant avec ardeur. Il fallait ne jamais les avoir vus pour les soupçonner de vouloir sortir de leur neutralité.
Malgré tout, il savait, pour l’avoir déjà vu, ce que signifie déplacer des populations. Même lorsque l’armée qui exécute cette opération est une armée amie, qui cherche à garder les familles unies, il se produit toujours de déchirantes séparations. Quant à ce qui arrive quand la soldatesque est hostile, quand elle ne demande qu’à punir et à tourmenter...
L’horreur qu’ils subissaient avait donc été froidement décidée; sa colère aussi était froide, maintenant. Elle était comme une épée que les épreuves des derniers jours avaient forgée, et que ce dernier forfait venait de tremper; et cette épée serait invincible au service de sa haine et de sa vengeance.
Ne fais rien qui attire l’attention sur toi. Obéis. Reste dans le rang. Que ta baïonnette soit toujours bien affûtée, ta poudre bien sèche. Laisse les autres jouer les héros. Toi, garde-toi en vie.