Le
Deux du titre, s'agit-il du couple Antoine-Marianne, ensemble plus par raison que par amour? Ou des
deux Antoine et Marianne, jeune d'abord, puis plus âgé et plus sage? Ou encore des
deux parties dans leur mariage, une où l'on déchante, puis une autre où l'on s'apprécie?
Le roman d'
Irène Némirovsky rend possibles toutes ces interprétations, et bien d'autres.
Deux fut publié en 1936, mais l'histoire est censée se dérouler dans les années suivant la fin de la première guerre mondiale. C'est une période de grands bouleversements, mais le lecteur ne le sent pratiquement pas. À part quelques détails (Antoine conduit une automobile et passe un coup de téléphone) l'histoire aurait très bien pu se dérouler chez
Balzac. L'après-guerre est quasiment absente. C'est assez étonnant.
Némirovsky se concentre sur l'histoire de passion puis de couple entre Antoine et Marianne. À vrai dire, ce n'est pas toujours très intéressant. Tous les personnages provenant d'un milieu plutôt aisé, on a du mal à prendre leurs états d'âme au sérieux. Au début on se croit même embarqué dans un roman à l'eau de rose, voire un chicklit avant la lettre. Heureusement cette impression ne dure pas très longtemps. Il y a quelques passages forts et quelques remarques pertinentes sur la vie de couple, la vie sociale, la vieillesse et l'incompréhension entre humains.
On sent que Némirovsky avait beaucoup de talent, mais il manque encore ce piquant qui différencie un bon livre d'un vrai choc de lecture.