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Citations sur Le Bal (65)

La relation mère fille éclatant au grand jour sous un prétexte frivole, l'âpre solitude de l'enfance qui n'est déjà plus tout à fait l'enfance ...Par l'art qui s'y développe d'une cruauté infinie, par la drôlerie grinçante, par le courant de tendresse étouffée qui traverse le livre...
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Mme Kampf éclata subitement :
- Ca, par exemple, ça, c'est magnifique, cria-t-elle d'une voix enrouée de colère : cette gamine, cette morveuse, venir au bal, voyez-vous ça !... Attends un peu, je te ferai passer toutes ces idées de grandeur, ma fille... Ah ! Tu crois que tu entreras 'dans le monde' l'année prochaine ? Qu'est-ce qui t'a mis ces idées-là dans la tête ? Apprends, ma petite, que je commence seulement à vivre, moi, tu entends, [... ]
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Mme Kampf entra dans la salle d'études en fermant si brusquement la porte derrière elle que le lustre de cristal sonna de toutes ses pendeloques agitées par le courant d'air, avec un bruit pur et léger de grelot. Mais Antoinette n'avait pas cessé de lire, courbée si bas sur son pupitre, qu'elle touchait la page de ses cheveux.
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L’esclavage, la prison, aux mêmes heures répéter de jour en jour les mêmes gestes… Se lever, s’habiller… les petites robes sombres, les grosses bottines, les bas à côtes, exprès, exprès comme une livrée, pour que personne dans la rue ne suive un instant du regard cette gamine insignifiante qui passe… Imbéciles, vous ne lui verrez jamais plus cette chair de fleur et ces paupières lisses, intactes, fraîches et cernées, et ces beaux yeux effrayés, effrontés, qui appellent, ignorent, attendent… Jamais, jamais plus… Attendre… et ces mauvais désirs… Pourquoi cette envie honteuse, désespérée, qui ronge le cœur en voyant passer deux amoureux au crépuscule, qui s’embrassent en marchant et titubent doucement, comme ivres… Une haine de vieille fille à quatorze ans ? Elle sait bien pourtant qu’elle aura sa part ; mais c’est si long, ça ne viendra jamais, et, en attendant, la vie étroite, humiliée, les leçons, la dure discipline, la mère qui crie…
« Cette femme, cette femme qui a osé me menacer ! »
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Brusquement, elle saisit de ses doigts serrés un cheveu blanc sur la tempe ; elle l'arracha avec une grimace violente. Ah ! la vie était mal faite ! ... son visage de vingt ans... ses joues en fleur... et des bas rapiécés, du linge raccommodé... A présent , les bijoux, les robes, les premières rides... tout cela va ensemble... Comme il fallait se hâter de vivre, mon Dieu, de plaire aux hommes, d'aimer...
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A la hâte, comme si elle courait à un rendez-vous d'amour, elle jeta son peignoir, commença à s'habiller : elle enfila ses bas, ses souliers, sa robe, avec l'agilité particulière de celles qui, toute leur vie, se sont passées de femmes de chambre.
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− [...] Tu as la liste des invités, Alfred ?
− Oui, dit Kampf ; mais attends que j'ôte mon veston, j'ai chaud.
− Surtout, dit sa femme, n'oublie pas de ne pas le laisser traîner ici comme l'autre fois... J'ai bien vu à la figure de Georges et de Lucie qu'ils trouvaient cela étrange qu'on se mette au salon en bras de chemise...
− Je me fous de l'opinion des domestiques, grommela Kampf.
− Tu as bien tort, mon ami, ce sont eux qui font les réputations en allant d'une place à l'autre et en bavardant.
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Mais ils ne voyaient donc pas, aveugles imbéciles, qu'elle était mille fois plus intelligente, plus précieuse, plus profonde qu'eux tous, ces gens qui osaient l'élever, l'instruire....des nouveaux riches grossiers et incultes... Ah ! Comme elle avait ri d'eux toute la soirée, et ils n'avaient rien vu naturellement
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C'était la seconde, l'éclair insaisissable où "sur le chemin d'une vie" elles se croisaient, et l'une allait monter, et l'autre s'enfoncer dans l'ombre. Mais elles ne le savaient pas. Cependant Antoinette répéta doucement : "Ma pauvre maman."
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C'était une longue et plate fillette de quatorze ans, avec la figure pâle de cet âge, si réduite de chair qu'elle apparaît, aux yeux des grandes personnes, comme une tache ronde et claire, sans traits, des paupières baissées, cernées, une petite bouche close... Quatorze ans, les seins qui poussent sous la robe étroite d'écolière, et qui blessent et gênent le corps faible, enfantin... les grands pieds et ces longues flûtes avec des mains rouges au bout, des doigts tachés d'encre, et qui deviendront un jour les plus beaux bras du monde, qui sait ?... une nuque fragile, des cheveux courts, sans couleur, secs et légers...
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