«
L'homme chauve-souris » est le premier roman de l'auteur norvégien Jo Nesbo. Sa biographie dit qu'il a été écrit très rapidement et que l'idée lui est venue lors d'un vol entre l'Europe et l'Australie.
C'est sur cette île continent que se situe l'action, première enquête de celui qui va devenir l'inspecteur fétiche de l'auteur : Harry Hole. Nous voilà face à l'archétype du flic bourru, qui a un problème avec l'alcool et dont les pratiques ne sont pas toujours très orthodoxes.
J'ai eu un peu de difficultés à entrer dans le récit. 100 pages pour installer le décor, introduire le crime, décrire la rencontre entre l'inspecteur norvégien et ses homologues australiens (la victime est norvégienne), quelques notions sur la culture aborigène et l'histoire de l'Australie pour marquer les différences et la confrontation avec la culture norvégienne. Puis 30 pages de plus avant de commencer à entrer dans l'intimité d'Harry Hole par la levée d'un coin du voile de son histoire. Et à partir de là, le rythme du roman s'accélère. Pour autant l'enquête piétine, prend différentes directions mais aucune qui ne semble être la bonne. Pour autant l'intrigue n'est pas diluée. C'est simplement le cheminement complexe d'une enquête. Et dès lors je ne voulais plus lâcher le livre.
J'ai particulièrement apprécié que l'enquête policière soit aussi le prétexte à en savoir plus sur ce pays qui m'attire depuis toujours. Comprendre le pays et ses habitants, savoir d'où ils viennent, ce que sont leurs croyances, leurs rites, leurs habitudes, est tout aussi important pour Harry Hole pour identifier le tueur que pour travailler en équipe avec la
police australienne, et pour le lecteur qui n'est pas familier de ce qui se passe aux antipodes.
Ce premier tome des enquêtes de l'inspecteur Harry Hole dresse le portrait d'un homme brisé qui est néanmoins animé par le désir de vivre, fût-ce dans la souffrance. Une personnalité complexe que - j'anticipe - le lecteur aura plaisir à retrouver et voir évoluer. En plaçant son héros aux antipodes de son environnement habituel il m'a semblé que l'auteur le pousse à se mettre à nu.
Au final une lecture plutôt plaisante, et si je découvre tardivement cet auteur et Harry Hole, je sais que je les retrouverai très vite tous les deux avec plaisir.