Fernand Niel (1903-1985) a beaucoup versé dans l'ésotérisme, donnant de l'histoire du phénomène "cathare" des explications qui se voulaient lumineuses mais qui étaient totalement absconses, à force de mélanger les théories les plus fumeuses, les calculs sur les solstices et le sens caché des plans de construction de certains édifices prédestinés selon lui pour devenir des hauts lieux de sacralité, des "Temples du soleil". Il oublie que le monument qu'il essaye de déchiffrer sous nos yeux, niché sur le Pog (éminence) de Montségur, qu'il connaissait parfaitement pour l'avoir exploré sous toutes ses faces, fut uniquement un lieu de défense et l'un des derniers nids de résistance en 1244 de ceux qui adoptaient la vision religieuse des Parfaits et Faydits, qui n'étaient en rien les continuateurs du Zoroastrisme, mais des Chrétiens en quête de pureté absolue.
Cet ouvrage n'a évidemment pas le sérieux historique et la rigueur des travaux de
Michel Roquebert. Il appartient plutôt à une littérature de l'imaginaire, qui peut paraître distrayante, et intéresser ceux qui ont soif de mystère. Mais il laissera sceptiques tous ceux qui ont envie simplement de savoir et de comprendre, car l'auteur ne fait que broder et divaguer en s'éloignant toujours plus du coeur du sujet historique et nous amuser avec des réflexions fantaisistes qui se voulaient profondes.
Dommage : il aurait mieux valu qu'il nous laissât une vraie monographie, ce qu'il aurait pu faire tant il connaissait les lieux à merveille.
François Sarindar