Ce sixième volume marque la fin de Blame, la fin d'une oeuvre difficilement descriptible et résumable. Pourquoi ce titre est-il considéré comme un chef d'oeuvre alors qu'il ne semble faire l'unanimité nul part ?
Pour son ambiance je pense.
Nihei, ancien architecte, nous livre un titre sublime dans ses pages. Des structures toutes plus imposantes les unes que les autres, toutes plus complexes les unes que les autres et surtout toutes plus remarquables. Inspiré par les nouvelles de
Lovecraft, on voit l'influence de ce dernier sur les personnages rencontrés et leur variété tout au long de l'oeuvre. Mais c'est également le cas dans l'architecture, dans l'environnement. On ressent tout au long de l'oeuvre cette présence angoissante, pesante comme dans les nouvelles de l'auteur américain.
On ne sait pas dans quoi nos héros vont s'aventurer et eux non plus. Chaque porte est un mystère, chaque dalle, chaque passage,...
De la même manière que
Lovecraft ou les personnages se sentent guidés sans savoir ou ils vont et sans savoir ce qui va leur arriver, c'est le même ca pour l'oeuvre de
Nihei, on suit des personnages perdus mais qui ne cessent de progresser à travers dédales, couloirs et escaliers sans fin.
Blame n'est pas à mettre entre toutes les mains, oeuvre complexe, difficile d'accès, incompréhensible même, elle dérouterait bon nombre de lecteurs. Pour autant, Blame est un voyage, une quête que l'on vit en même temps que les personnages, une découverte que l'on fait en temps réel et c'est pour cette raison que ce titre mérite un coup d'oeil.