Un titre découvert au cours de mes veilles sur Babelio, classé en fantasy et écrit par un auteur français parfaitement inconnu pour ce qui me concerne, ajoutons un résumé intrigant et une bonne note, tous les ingrédients étaient là pour m'inciter à la lecture.
Au moment de parler de cette lecture, je me rends compte qu'il va m'être compliqué de trouver les mots adéquats car le scénario est étonnant, le mode narratif peu banal et l'univers étrange.
Commençons par le contexte, un vaste territoire traversé de canaux et d'écluses, peuplé de colons et d'anciens autochtones soumis à des lois qui rappellent un peu le far west du début des pionniers.
Dans cette société en constante évolution, il est question de religion et de rites anciens, mais aussi de superstition et de magie, d'esprits bénéfiques et surtout maléfiques. Il est question aussi de l'avènement d'une certaine modernité et du crépuscule d'un temps bientôt révolu qui rappelle les débuts du rail dans l'Amérique des pionniers.
Ce qui frappe dans ce roman, c'est cette perpétuelle sensation que, bien qu'assez original, le contexte nous évoque souvent les échos de choses apprises ici et là, comme l'histoire des incas, et d'autres choses aussi. Un mélange subtil de plusieurs cultures et civilisations brassées de façon anachronique ce qui rend le tout assez étrange, et si vous y ajoutez une barge carnaval, sorte de cirque itinérant qui se déplace au gré des canaux, alors vous obtenez quelque chose d'assez intrigant.
Côté narration, il s'agit d'un roman chorale composé de huit chapitres racontés par autant d'acteurs, vous me direz que ce n'est pas très original, sauf que là, chaque chapitre s'emboîte avec une chronologie aléatoire, se suivant parfois ou bien nous emmenant loin dans le temps passé, le tout au bout du compte pour nous amener au point d'orgue du dernier chapitre.
Un procédé habile qui maintient un suspense efficace on peut le dire, je vais juste regretter une fin que je trouve frustrante voire... (Ne pas divulgâcher).
J'ai aimé le style et l'écriture, pour ce qui est du rythme disons qu'il est plutôt lent avec quelques fulgurances, mais bien adapté au récit, et pour conclure, j'ai passé un très bon moment de lecture grâce à l'originalité de l'ensemble.
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Quelle ambiance étrange que ce livre ! J'avais été attirée par la super critique d'une bookstagrammeuse qui avait beaucoup aimé. Et je comprends maintenant qu'elle le recommande car rien que pour l'originalité du récit, il vaut le coup ! On découvre des légendes anciennes mais tout au long du récit. J'ai aimé cette ambiance d'aventure mélangé à du mystique, les noms et situations m'ont beaucoup fait penser à des légendes indiennes d'Amérique.
Au début, j'avoue avoir eu du mal à comprendre où l'auteur voulait nous emmener et j'ai failli décrocher. En effet, on a des meurtres sanglants d'un côté et un bateau carnaval rempli de personnages attachants de l'autre. On sent qu'il y a un lien mais lequel ? La trame se tisse petit à petit et elle est vraiment très bien faite, une fois que la péniche est lancée, j'ai raccroché les chevaux et je me suis donc laissée prendre dans ce mouvement magique peuplé de ténèbres.
C'est un sacré roman, atypique et que je n'oublierai pas de sitôt.
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Quand j'ai commencé cette lecture audio je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Ayant un amour inconditionnel des milieux aquatiques et des récits se déroulant sur des bateaux, j'avais embarqué à bord de celui du carnaval sans en connaître la destination et je dois bien avouer que je suis allée de surprise en surprise. Tout d'abord, je dois saluer la plume qui m'a vraiment embarquée dans cet univers de fantasy loin de tout ce que l'on connaît. le narrateur également aide à rendre l'ambiance très prenante.
On fait la connaissance du Mitan avec Gabriel, orphelin, qui s'ennuie à mourir dans son petit village. Lorsque le bateau Carnaval arrive en ville, il est subjugué et demande à embarquer avec eux, quittant son unique amie : Suzanne. Femme à barbe, nain, triplées et autres artistes de cet espèce de cirque itinérant l'acceptent aussitôt à bord où il est chargé de faire la cuisine dans un premier temps. Gabriel devient le Mousse et nous partons à la découverte des canaux du Mitan en sa compagnie. Cette première partie du récit m'a semblé très enchanteresse. Je me suis sentie comme Gabriel, avide de visiter ce monde bien qu'on sente que quelque chose de plus profond réside dans les légendes et le bateau.
Le reste du récit est divisé en parties où l'on suit divers personnages à diverses temporalités. Je dois avouer que parfois, j'ai eu du mal à comprendre où voulait en venir l'auteur jusqu'à ce que tout s'éclaire. Si ces moments-là étaient délectables et permettaient d'assembler des pièces de puzzle, parfois il y avait quelques longueurs pour y parvenir et ainsi maintenir notre attention. Malgré tout, j'ai beaucoup apprécié de suivre Suzanne dans son rôle de prévôt et encore plus quand elle et D'Ambert se joigne à l'équipage et que tout s'éclaire sur le récit. On finit également par comprendre la pièce de théâtre que jouait l'équipage dans chaque ville et qui explique une grande partie de l'intrigue à l'image de la pièce centrale d'un puzzle.
Au final c'est un récit dépaysant, troublant et surprenant par les chemins – ou devrais-je dire les canaux – qu'il nous fait prendre pour en comprendre l'essence. Une belle découverte.
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