AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,3

sur 30 notes
5
6 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
" Je me suis longtemps vue comme un Varan.
Je ne comprenais pas vraiment pourquoi. La boue, le secret, la tourbe chaude, s'enfouir, fermer les yeux et hiberner. C'est cela le syndrome du Varan: mon repli, la congélation, m'enfoncer dans la vase et attendre que ça passe à quel point je ne veux pas être là. ..."
Voici un roman choc qui fait dresser les cheveux sur la tête, à propos d'une enfance brisée, bafouée, fracassée dont on ne sortira pas indemne ...
Mais c'est aussi , heureusement , le récit douloureux d'une reconstruction. Personne n'est nommé au coeur de cette lecture crue , dure comme du silex, grinçante , glacée, difficile à lire et à appréhender , affûtée au rasoir à l'aide d'une écriture forte, violente, semblable à un cri rauque, primal, chair à vif et viande nue, tripes à l'air , boue et odeur de m.....e .
Comment dire les plaies purulentes , les blessures à vif?
Cette fìlle a enduré durant son enfance une mère à moitié folle,, à tendance pedophile , perverse , un pére alcoolique , égocentrique, collectionneur de pornographie nécrophile , de viol, bestiale et infantile .....
L'héroïne dont on ne saura jamais le prénom subit des actes de barbarie, de mise en danger de mort, souvent mal nourrie...Elle vit dans la terreur auprès d'agresseurs sexuels dépravés , détraqués : ses propres parents ,...
Plus tard ses blessures seront soignées, sa vie en morceaux recollée et vernie, auprès d'un compagnon.

Il lui a fallu beaucoup, beaucoup de temps ..
Ce sont des lignes criantes de vérité, rageuses ,au goût d'ironie amère, de douleur passée, un non- silence....une révolte ...une catharsis ?
Je souhaite que cela n'ait pas été vécu par l'auteur .
Aurait - elle trouvé cette maniére de régler ses comptes ?
Je ne sais pas....
Un livre que je n'oublierai jamais.
Ma soeur qui me l'a prêté m'avait prévenue ...
Je ne connais pas l'auteur ....
Aux éditions du Seuil.
Commenter  J’apprécie          688
C'est tellement violent, tellement dur, rude, la chair à vif, la viande à nu, la merde et la tripaille à l'air. Un cri rauque, primal.

Je suis confus, parce que ce livre oxymore est magnifique, alors que ce qu'on y lit force à vomir.

Le livre d'une enfance démolie par une mère perverse et un père pédophile. Comme un cri pour tenter de revivre et reprendre son souffle.

Et aussi un livre qui ne laisse pas le lecteur ni la lectrice sagement installés dans leurs canapés mais les forcent « a minima » à un poil d'introspection. Et moi, suis-je un héros ?
Lien : http://noid.ch/le-syndrome-d..
Commenter  J’apprécie          110
En général, je laisse passer du temps avant de poser des mots sur les livres que je termine. Pas tellement parce que je sais pas quoi en dire, mais plutôt parce que parfois, j'ai tendance à être grave méchant, et c'est pas forcément judicieux.
Toujours se méfier des réactions primales après une lecture qui ne laisse pas de traces.
J'ai lu, en quelques heures, le dernier roman de Justine Niogret.
Tu sais déjà ce que je pense de la dame si tu as jeté un oeil sur une chronique qui s'appelle « La viande des chiens, le sang des loups ».
Après la lecture de ce roman, il n'y a pas vraiment de raison pour que je change d'avis…
Comment dire les blessures de l'enfance, je sais pas.
Ce que je sais, parce que des chiffres te le disent, c'est que plus d'un enfant sur dix a été victime de maltraitance.
C'est un mec, ouvrier au chômage, qui tente d'expliquer ce qu'il lui est arrivé, et puis c'est un couple qui sort de cet immeuble avec une couverture sur la tête, pour ne pas être reconnu. C'est le secret qui entoure ces actes et dont les familles ne parlent pas, ne veulent pas parler, ou ne peuvent pas dire. Ces actes liés à la sexualité contre lesquels « les héros » hurlent dans la rue « sans jamais foutre le feu à la maison qui abrite les pédophiles ». Les chiffres, encore eux, disent que plus de la moitié des victimes n'en parlent jamais. Comme un tabou, une tare de notre société humaine qu'il faut taire à tout prix.
Si tu crois que c'est seulement chez les « pauvres » que ça se passe, t'as tort. C'est partout. Dans tous les milieux. C'est sans doute juste à côté de chez toi, ce môme que tu croises et qui te regarde jamais dans les yeux. Tu crois qu'il est timide, tu crois que cette gosse est bien élevée, mais non. Ils ont peur des adultes. Ils ont peur de ceux qui les blessent et qui les empêchent de vivre leur enfance. Ils ont peur de ces hommes, de ces pères ou de ces oncles, qui viennent la nuit, et qui ouvrent les portes de l'enfer.

La suite, sur le blog :





Lien : http://leslivresdelie.org
Commenter  J’apprécie          62
Putain quelle claque !
Je me permets ce premier mot, parce que c'est dans le ton, et parce qu'il n'en existe pas d'autre.
Putain que j'aime cette auteure.
Et alors c'est génial à quel point ses livres, et celui-ci notamment, éclairent d'un nouveau jour ses chef-d'oeuvre en fantasy.
Chien du Heaume était indubitablement génial déjà comme ça. totalement hors-sol (pour une meuf coincée sur une falaise de glace, c'est fameux), mais tout prend un autre saveur, une texture unique.
La quête de l'identité, le nom, la maternité, la féminité. La rage aux tripes.
C'est sublime. On se prend une trempe de tous les diables, ça dévisse la tête, mais c'est tellement juste, tellement vrai.
C'est horrible aussi ; oui, bon, d'accord. C'est la vie.

Ps. le silence. Oh oui, le silence.
Commenter  J’apprécie          10
Un livre puissant dont on ne ressort pas indemne. Justine Niogret trouve les mots, le ton, et la manière de raconter pour nous faire entendre ce qu'elle a vécu. Un style percutant et magnifique qui évoque un vécu terrible et des sujets dérangeants.
Commenter  J’apprécie          10
Elle est devenue le varan. L'animal de sang glacé, figé depuis la nuit des temps, qui traîne lentement sa lourde carcasse dans les marais fangeux, souillé par le sang et la boue sempiternelle. Elle s'est faite varan pour encaisser l'enfance que ses parents lui ont volée.

D'un côté, il y a le père, le porc. Ce boeuf imbécile imbibé d'alcool, qui se complaît dans sa soue, dans sa crasse qu'il abreuve de pédophilie nécrophile. le père abusif, dont l'ego n'a d'égal que la répugnance qu'il inspire. de l'autre, il y a la mère. Pire que tout, moins que rien. La folle annihilante, violente, voleuse d'enfance, qui trouve son exutoire dans les horreurs qu'elle fait endurer à sa fille. Elle noie les hamsters dans l'éther, elle frappe, elle attouche. Elle est la sorcière aux entrailles pourries. À eux deux, ils sont les persécuteurs d'une jeunesse bafouée, les bourreaux ordinaires qui ont privé la narratrice de son insouciance.

Le syndrome du varan est un texte profondément dur, récit d'une enfance maltraitée et d'une renaissance salutaire. Justine Niogret décrit à la chaîne les atrocités commises pendant dix-sept ans par un couple dégénéré, haïssable et méprisable. Dans ce récit décousu et à bout de souffle, la narratrice offre une tribune aux enfants maltraités, contre les tortionnaires et contre les héros silencieux, ceux qui hurlent dans la rue mais se taisent au quotidien. Niogret crache sa haine, ses lignes ont la couleur du sang, elles ont l'odeur du mépris.

La plume est violente, percutante, le texte est instinctif, il est jeté à nos pieds comme une charogne en pâture. L'écriture est cathartique. À aucun moment, jamais, il n'est question d'apitoiement. Au contraire, l'auteure devient bestiale, son écriture se fait animale, elle est un hurlement primaire gonflé de haine. le Syndrome du Varan est de ces lectures qui bouleversent, qui font mal et qui transcendent. Si le texte est parfois trop cru, c'est parce que les propos sont insoutenables. le lecteur est malmené, violenté et déboussolé. Car les héros qui soulagent leur conscience sont eux aussi des bourreaux ordinaires.

La narratrice n'invoque rien, si ce n'est le droit à une vie. Finis les excuses, les silences, les regards de travers. Simplement pouvoir commencer à être, enfin.
Lien : http://opuscules.net/le-synd..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (55) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}