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" Je me suis longtemps vue comme un Varan.
Je ne comprenais pas vraiment pourquoi. La boue, le secret, la tourbe chaude, s'enfouir, fermer les yeux et hiberner. C'est cela le syndrome du Varan: mon repli, la congélation, m'enfoncer dans la vase et attendre que ça passe à quel point je ne veux pas être là. ..."
Voici un roman choc qui fait dresser les cheveux sur la tête, à propos d'une enfance brisée, bafouée, fracassée dont on ne sortira pas indemne ...
Mais c'est aussi , heureusement , le récit douloureux d'une reconstruction. Personne n'est nommé au coeur de cette lecture crue , dure comme du silex, grinçante , glacée, difficile à lire et à appréhender , affûtée au rasoir à l'aide d'une écriture forte, violente, semblable à un cri rauque, primal, chair à vif et viande nue, tripes à l'air , boue et odeur de m.....e .
Comment dire les plaies purulentes , les blessures à vif?
Cette fìlle a enduré durant son enfance une mère à moitié folle,, à tendance pedophile , perverse , un pére alcoolique , égocentrique, collectionneur de pornographie nécrophile , de viol, bestiale et infantile .....
L'héroïne dont on ne saura jamais le prénom subit des actes de barbarie, de mise en danger de mort, souvent mal nourrie...Elle vit dans la terreur auprès d'agresseurs sexuels dépravés , détraqués : ses propres parents ,...
Plus tard ses blessures seront soignées, sa vie en morceaux recollée et vernie, auprès d'un compagnon.

Il lui a fallu beaucoup, beaucoup de temps ..
Ce sont des lignes criantes de vérité, rageuses ,au goût d'ironie amère, de douleur passée, un non- silence....une révolte ...une catharsis ?
Je souhaite que cela n'ait pas été vécu par l'auteur .
Aurait - elle trouvé cette maniére de régler ses comptes ?
Je ne sais pas....
Un livre que je n'oublierai jamais.
Ma soeur qui me l'a prêté m'avait prévenue ...
Je ne connais pas l'auteur ....
Aux éditions du Seuil.
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« Mon repli, c'est la congélation. C'est le varan. C'est m'enfoncer dans la vase et attendre que ça passe, en montrant à quel point je ne veux pas être là. »
Voilà, c'est ça le syndrome du varan.
Et il faut au moins ça pour supporter tout ce que cette fille a enduré dans l'enfance.
Une mère folle. Un père égocentrique. Tous les deux dépravés sexuels et faisant subir à leur fille ce qu'en enfant ne devrait jamais devoir endurer.
J'espère juste que ça n'a rien d'autobiographique. Et si c'est une pure fiction, elle a pour but de dénoncer l'innommable.
La narratrice a maintenant 37 ans et se débat comme elle peut avec ces souvenirs , avec le marasme de son enfance.
C‘est dur. C'est cru. C'est difficile à lire et à entendre, tout comme il est difficile de savoir que partout, dans tous les milieux, des enfants sont victimes de détraqués.
C'est un roman très fort, à l'écriture tranchante, imagée, glaçante.
Malgré la noirceur, j'ai envie de lire d'autres livres de Justine Niogret, que je ne connaissais pas.
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"Je suis quelqu'un qui aime mais qui reste loin"

Je vais une fois n'est pas coutume, mêler des tripes à mes mots. Mes excuses pour l'inhabituelle longueur et les violons.

J'ai déjà remarqué que ceux qui avaient eu une enfance souillée ne se reconnaissent pas.
Comme tout le monde on se dit "mais qu'est ce qu'il/elle a ?" Même quand ses réactions sont les vôtres. Alors on comprend trop tard.
On sait aussi que c'est dur de se construire.
D'être aimé. D'aimer. D'être. Parmi les autres êtres.
Qu'on a peur d'être un monstre pour ses enfants. Qu'on souhaite leur offrir une enfance exemplaire. Pour en faire des adultes sereins. Pour créer du beau dans la vie d'un autre, enfin essayer, à sa micropuscule échelle.

Je referme mon egotrip.
Car on est au delà.
On est dans la vie de quelqu'un que les parents ont souillé.
Sciemment.
Avec joie. Délectation.
On est au delà.
Au delà de tout.
D'habitude je suis émue à en pleurer à lire les horreurs des autres. Je crois que le chimique, cette parenthèse qui en ce moment me protège du réel, me laisse assez froide. Ça me touche mais... de loin.
Alors... Connement, je louerai l'écriture. Simple, incisive. Agaçante en première partie du roman parce que répétitive. Je l'ai lu d'une presque traite (j'ai tabassé des zombies entre), happée, alors que je voulais juste attendre qu'un petit faune s'endorme pour faire plus de bruit. Alors d'une traite on remarque très bien les effets de style. Ici les répétitions. Grr.
Je me suis demandé. Pourquoi parler de haine dans ce livre, j'ai cru, par ce récit cru, qu'au contraire Justine Niogret vomissait et chiait d'amour. D'amour non reçu, d'amour contrarié, d'amour non dit. D'amour trouvé. Perdu. Myope. D'amour.

Je n'ai pas tout lu de l'auteur. Mais. Medieval, historique, autobiographique... Qu'importe le genre, le récit est maîtrisé et on y retrouve sa patte. On prend plaisir à la lire.

Ça paraît un peu dégueulasse pour un tel récit, mais je voulais vous dire Madame Justine Niogret, bravo, quel talent. Quel plaisir (et horreur) de vous lire.  Je souhaite, très Égoïstement, que vous écriviez encore beaucoup.
Je souhaite moins Égoïstement que vous vous aimiez adulte. Que vous allez bien, mieux qu'Eleanor Oliphant. Ça prend du temps paraît il mais j'ai envie de croire, en ce début d'année, que ça vaut le coup.

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C'est tellement violent, tellement dur, rude, la chair à vif, la viande à nu, la merde et la tripaille à l'air. Un cri rauque, primal.

Je suis confus, parce que ce livre oxymore est magnifique, alors que ce qu'on y lit force à vomir.

Le livre d'une enfance démolie par une mère perverse et un père pédophile. Comme un cri pour tenter de revivre et reprendre son souffle.

Et aussi un livre qui ne laisse pas le lecteur ni la lectrice sagement installés dans leurs canapés mais les forcent « a minima » à un poil d'introspection. Et moi, suis-je un héros ?
Lien : http://noid.ch/le-syndrome-d..
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En général, je laisse passer du temps avant de poser des mots sur les livres que je termine. Pas tellement parce que je sais pas quoi en dire, mais plutôt parce que parfois, j'ai tendance à être grave méchant, et c'est pas forcément judicieux.
Toujours se méfier des réactions primales après une lecture qui ne laisse pas de traces.
J'ai lu, en quelques heures, le dernier roman de Justine Niogret.
Tu sais déjà ce que je pense de la dame si tu as jeté un oeil sur une chronique qui s'appelle « La viande des chiens, le sang des loups ».
Après la lecture de ce roman, il n'y a pas vraiment de raison pour que je change d'avis…
Comment dire les blessures de l'enfance, je sais pas.
Ce que je sais, parce que des chiffres te le disent, c'est que plus d'un enfant sur dix a été victime de maltraitance.
C'est un mec, ouvrier au chômage, qui tente d'expliquer ce qu'il lui est arrivé, et puis c'est un couple qui sort de cet immeuble avec une couverture sur la tête, pour ne pas être reconnu. C'est le secret qui entoure ces actes et dont les familles ne parlent pas, ne veulent pas parler, ou ne peuvent pas dire. Ces actes liés à la sexualité contre lesquels « les héros » hurlent dans la rue « sans jamais foutre le feu à la maison qui abrite les pédophiles ». Les chiffres, encore eux, disent que plus de la moitié des victimes n'en parlent jamais. Comme un tabou, une tare de notre société humaine qu'il faut taire à tout prix.
Si tu crois que c'est seulement chez les « pauvres » que ça se passe, t'as tort. C'est partout. Dans tous les milieux. C'est sans doute juste à côté de chez toi, ce môme que tu croises et qui te regarde jamais dans les yeux. Tu crois qu'il est timide, tu crois que cette gosse est bien élevée, mais non. Ils ont peur des adultes. Ils ont peur de ceux qui les blessent et qui les empêchent de vivre leur enfance. Ils ont peur de ces hommes, de ces pères ou de ces oncles, qui viennent la nuit, et qui ouvrent les portes de l'enfer.

La suite, sur le blog :





Lien : http://leslivresdelie.org
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D'une enfance horriblement maltraitée à une survie puis à une construction bien différente, le bouleversant roman d'un itinéraire de salut – notamment par la grâce de l'imaginaire.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/04/22/note-de-lecture-le-syndrome-du-varan-justine-niogret/

Récit d'une enfance violemment saccagée (selon le terme très juste utilisé par Chloé Delaume, et l'on sait que l'autrice du « Cri du sablier » s'y connaît en la matière) – on oserait presque méthodiquement saccagée, si le mère et la mère de la narratrice ne se distinguaient, en dehors notamment de la pédophilie (très) mal réprimée de l'un et de la perversité (éclatant à l'occasion en syndrome de Münchhausen par procuration) de l'autre, par leur extrême bêtise, évidente et abyssale -, « le syndrome du varan » n'est pas seulement un roman suffocant (selon le mot de Raphaëlle Leyris dans le Monde des Livres), un hurlement construit de rage et de colère – dont on trouverait de puissants échos du côté de la « Chienne » de Marie-Pier Lafontaine, de « L'inamour » de Bénédicte Heim, ou du « Dans ta sévère fontaine » de Véronique Emmenegger – : il s'agit aussi – et peut-être même surtout – d'un roman qui explique, paradoxalement presque sereinement, bien des années après les faits, le chemin d'une échappée et d'une construction, face aux abus des deux parents, ensemble ou séparément, et face aux graves manquements des institutions censées protéger (un passage particulièrement cruel traite ainsi des empathies honteuses allant du côté des bourreaux plutôt que des victimes).

« le syndrome du varan », avec cette métaphore centrale si puissante, si sauvage, est un récit de survie, de survie reptilienne, qui se transforme, du haut des bientôt quarante ans de la narratrice, en celui d'une éclosion progressive, où la musique, le jeu et l'imaginaire jouent un rôle déterminant. Contre toutes les censures conscientes ou inconscientes, mais toujours bien-pensantes, qui brocardent le jeu vidéo et la littérature dite d'évasion, quelque chose de fort – de résistant et de progressivement souverain – prend forme sous nos yeux, contre toutes attentes raisonnables face à une telle débauche de bêtise et de méchanceté dirigées contre leur proie initiale. Discrètement, au fil des reprises de souffle face au déferlement de l'horreur domestique, des références s'installent, une culture et une personnalité se construisent – et un talent littéraire magnifiquement hybride émerge. Et l'on pourra alors, comme le suggère malicieusement l'autrice dans un bel entretien de 2018 avec le Triangle Masqué (à lire ici), lire le roman une deuxième fois en écoutant Amon Amarth ou les Hatebreed.

Publié en mai 2018 aux éditions du Seuil, première incursion de l'autrice hors des littératures de l'imaginaire étiquetées comme telles, « le syndrome du varan » propose aussi, dans la douleur et dans la sérénité finale, malgré les cahots, une formidable grille de lecture des autres romans de Justine Niogret.

On ne peut plus tout à fait considérer de la même manière les magnifiques « Chien du Heaume », « Mordre le bouclier », « Gueule de truie », « Mordred », « Coeurs de rouille », ou même « Bayuk » (avec son étiquetage jeunesse). Une bonne partie des motifs d'enfance saccagée, d'inamour, de mensonge parental fondamental et de revanche indispensable s'y nourrissent logiquement de ce qui surgit, explicité, dans « le syndrome du varan ». Et le superbe « Quand on eut mangé le dernier chien » de 2023, en comparaison et malgré sa dureté féroce et glacée, apparaît bien comme une forme paradoxale de sortie du tunnel.

Roman foncièrement bouleversant, dont la fureur et la crudité sont en permanence comme rendues opératoires par le recul salutaire qui les environne et leur donne sens, « le syndrome du varan » mérite vraiment toute notre attention.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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C'est une lecture dure, brute, crue. A l'image de son auteure, autant dans son style que, on le découvre à travers ce texte-là, dans sa vie même, dans ses fondations.

C'est un témoignage qui prend aux tripes, qui déballe au grand jour des choses qui sont trop souvent enfouies sous les tabous et une honte (celle de la société) mal placée, et qui amène des réflexions importantes.

Je me doutais bien que ça allait me parler par certains côtés, et effectivement il y a des choses qui ont résonné en moi, mais certainement pas au quart de ce à quoi je pouvais m'attendre.
J'ai aussi repensé à beaucoup de vécus auxquels il m'est arrivé de prêter épaule et oreille, à beaucoup de questions douloureuses, et beaucoup des convictions amères que je me suis forgées au fil de mon existence.

J'aimerais mettre ce livre entre les mains de toutes celles et ceux qui pourraient s'y reconnaître d'une manière ou d'une autre, que ces mots ne leur passent pas à côté, et qu'ils les nourrissent…


Parce que c'est fort, c'est dit de manière juste, c'est interpellant, et c'est même encourageant dans certains élans.
Et encore, je n'arrive pas à exprimer le quart de tout ce que cette lecture m'a empoigné.

Lien : http://totitree.net/le-syndr..
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Putain quelle claque !
Je me permets ce premier mot, parce que c'est dans le ton, et parce qu'il n'en existe pas d'autre.
Putain que j'aime cette auteure.
Et alors c'est génial à quel point ses livres, et celui-ci notamment, éclairent d'un nouveau jour ses chef-d'oeuvre en fantasy.
Chien du Heaume était indubitablement génial déjà comme ça. totalement hors-sol (pour une meuf coincée sur une falaise de glace, c'est fameux), mais tout prend un autre saveur, une texture unique.
La quête de l'identité, le nom, la maternité, la féminité. La rage aux tripes.
C'est sublime. On se prend une trempe de tous les diables, ça dévisse la tête, mais c'est tellement juste, tellement vrai.
C'est horrible aussi ; oui, bon, d'accord. C'est la vie.

Ps. le silence. Oh oui, le silence.
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Une fois de plus, Justine Niogret démontre son talent d'autrice. Il n'y a pas que la fantasy ou l'anticipation où elle excelle. Son incursion dans la littérature blanche est une réussite. le Syndrome du varan est un roman coup de poing qui pose sur notre société un regard acéré et un propos d'une rare intelligence. Ce n'est pas à mettre entre toutes les mains ni face à tous les yeux mais je ne peux que le recommander.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Un livre puissant dont on ne ressort pas indemne. Justine Niogret trouve les mots, le ton, et la manière de raconter pour nous faire entendre ce qu'elle a vécu. Un style percutant et magnifique qui évoque un vécu terrible et des sujets dérangeants.
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