Tous nos jours parfaits

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- Tout a une date limite dans ce monde, pas vrai ? Par exemple, une ampoule de cent watts est conçue pour éclairer sept cent cinquante heures. Le soleil mourra dans environ cinq billions d'années. Nous avons tous une espérance de vie limitée. Un chat vit environ quinze ans, parfois plus. Un chien douze. L'américain moyen est censé survivre vingt-huit mille jours après sa naissance. Il y a donc un jour, une date, une heure précise où notre vie prendra fin. Pour ta soeur, c'était à dix-huit ans. Mais si un humain réussissait à éviter tous les dangers qui le menacent - accidents, maladies, etc. - il ou elle pourrait vivre cent quinze ans.

J'ai horreur des maths, mais ce n'est pas ce qui m'amène ici. Enfin, si toi, c'est pour ça, je ne te juge pas. Tu es sans doute plus douée que moi en maths, parce qu'il n'y a pas plus nul, mais ça ne me dérange pas. Car vois-tu, j'excelle dans d'autres disciplines, plus essentielles - par exemple la guitare, le sexe, ou décevoir mon père en permanence, pour n'en citer que quelques-unes. Et en plus, il paraît que c'est vrai, ça ne sert jamais dans la vraie vie. Les maths, je veux dire.

J'adore ma chambre, mon petit monde. Je me sens mieux là qu'au dehors, parce qu'au moins, je peux être qui je veux.

- On ne s'habille pas pour plaire à une fille ; surtout pas à ce genre de fille . On s'habille pour se plaire à soi-même . Ensuite , si tu ne lui plais pas , alors elle n'a rien à faire dans ta vie .
Je serais parfaitement d'accord avec tout ça si seulement je savais exactement quel moi me plait à moi .

Je connais assez bien la vie pour savoir qu'on ne peut pas compter sur les choses pour demeurer telles qu'elles sont, ou rester à portée de main, même si on ne souhaite que ça. On ne peut pas empêcher les gens de mourir. On ne peut pas les empêcher de partir. On ne peut pas s'empêcher soi-même de partir non plus. Je me connais assez pour savoir que personne ne peut me ternir éveillé, m'empêcher de sombrer dans le Grand Sommeil. Ça ne tient qu'à moi.

Lettre à quelqu’un qui s’est suicidé,
Par Violette Markey

Où es-tu ? Pourquoi es-tu parti ? Je ne le saurai jamais, j’imagine. Est-ce parce que je t’ai énervé ? Parce que j’ai essayé de t’aider ? Parce que je n’ai pas répondu quand tu as lancé des cailloux contre la vitre ? Et si j’avais répondu ? Qu’est-ce que tu m’aurais dit ? Est-ce que j’aurais pu te convaincre de rester, te dissuader de faire ce que tu avais prévu ? Ou cela n’aurait-il rien changé ?
À ce propos, es-tu conscient que ma vie est changée à jamais ? Je pensais que c’était parce que tu étais entré dans ma vie, que tu m’avais fait découvrir l’Indiana, me forçant à sortir de ma chambre, à retourner dans le monde. Même quand nous n’étions pas en balade, même de l’intérieur de ton placard, tu m’as montré tout ce que le monde avait à m’offrir. J’ignorais que ma vie serait changée à jamais parce que tu y es entré et que tu en es sorti aussi brutalement.
Je suppose que la Grande Affirmation n’existe pas, bien que tu m’aies poussé à y croire. Finalement, ce n’était qu’un devoir parmi d’autres pour le lycée.
Je ne te pardonnerai jamais de m’avoir quittée ainsi. J’aimerais juste que toi, tu puisses me pardonner. Tu m’as sauvé la vie.
(...)
Pourquoi n’ai-je pas pu sauver la tienne ?

J'ai toujours été différent, mais pour moi, la différence, c'est la normalité.

La plus belle chose qui soit arrivée à mon cœur, c’est de battre pour toi...

-(Finch)

( Note pour la prochaine fois : ne pas oublier de se vider la vessie avant de tenter de se suicider .)

- Tu m'as demandé pourquoi je voulais faire équipe avec toi. Ce n'est pas parce que tu es allée te percher en haut de cette tour, même si, d'accord, un peu quand même. Ce n'est pas parce que je me sens l'obligation de veiller sur toi, même si un peu quand même aussi. C'est parce que tu m'as souri, ce jour-là, en classe. Un vrai sourire, pas la grimace forcée que tu plaques en permanence sur tes lèvres. Quand ta bouche sourit, et que tes yeux disent le contraire.
- Ce n'était qu'un sourire.
- Pour toi peut-être.