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EAN : 9782849532607
240 pages
La Boîte à Bulles (02/03/2016)
3.83/5   15 notes
Résumé :
Appelé du contingent, Alexandre Tikhomiroff dit Tiko, 21 ans, débarque en 56 sur les collines brûlées d’Algérie, déjà secouées par la guerre d’Indépendance.

Sur le chemin qui le mène d’Alger à l’école d’infanterie de Cherchell, il découvre avec fascination cette terre inconnue et son éblouissante lumière. Mais bien que son œil et son âme soient à même de savourer la beauté des montagnes algériennes, Alexandre peut difficilement fermer les yeux sur ce ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'histoire intimiste d'un pacifiste convaincu, Alexandre Tikhomiroff, appelé du contingent pour l'Algérie en 1956 qu'il quittera vingt-sept mois plus tard, à la fin de son service. Tiko a vingt et un ans lorsqu'il est mobilisé.

De témoin spectateur malgré lui en Algérie, Tiko se mue en activiste à son retour à la vie civile en s'engageant dans un collectif anticolonial.

Il est donc question de description du quotidien d'un appelé ordinaire pendant cette guerre d'Algérie. A l'opposé d'un récit de guerre, nulle évocation de combats, Tiko n'y est pas confronté. Dans cette guerre asymétrique voyant s'affronter armée régulière contre guérilla, pas de sang ni d'horreurs. L'ennemi est évanescent.

Telle une vie de casernement, un rythme narratif lent distille successivement angoisse et mortel ennui. le récit commence d'ailleurs par l'arrivée des appelés qui passent trois jours à faire des parties de cartes.

4 parties séquencent l'album : la caserne, les montagnes, la Guerre et enfin le retour à Paris. Pour le lecteur, l'entrée en matière commence comme si un séjour touristique lui était compté. Il contemple les délicats champs d'orangers jalonnant la route de Cherchell, il profite de la torpeur enveloppante.

Tout est observé, humé et esquissé : des colonnes de fourmis aux détails d'un uniforme dans un traitement graphique somptueux et magnifiquement varié. Les dialogues laconiques et concis laissent s'insérer de pleines pages muettes.

Le sirocco jette un voile devant les dessins. Comme pour échapper aux clichés esthétiques de cet environnement, les couleurs doivent être atténuées, le soleil ne peut éblouir, le jaune du désert, le bleu du ciel...se dessinent au graphite !

Lumière intense, chaleur écrasante.
La dramaturgie de la guerre se dilue dans la subtilité des gris.
Splendide lecture.
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« C'est un cor chromatique patiné qui m'a relié à Alexandre Tikhomiroff. Cet instrument de musique appartenait à son père, un Russe blanc qui, parmi des milliers d'autres, avait fui la révolution bolchévique et trouvé refuge en France. Il s'était alors « enrôlé » dans l'orchestre du Barnum Circus qui parcourait le pays dans les années vingt. Ce cor fait partie de la galerie des dons du Musée de l'histoire de l'immigration de la Porte dorée. Je l'avais choisi dans le cadre d'une commande du musée [avec le collectif des Carnettistes tribulants]. C'est donc par la vie du père que j'ai tout naturellement trouvé celle du fils, Alexandre. Nous nous sommes rencontrés à mon atelier. (…) Alexandre a posé modestement sur la table un petit livre jaune. Une photo centrée en couverture représentait un paysage de montagne de cailloux. « Voilà une petite chose que j'ai écrite. J'ai fait la guerre d'Algérie. » Je n'avais jamais lu d'ouvrage sur cette guerre encore taboue en France. Son récit m'a touché par sa sincérité et sa sensibilité. Rapidement, j'eus envie de le mettre en image et de le scénariser. »

Le passage que vous venez de lire est extrait de la postface de l'album. Gaétan Nocq explique les raisons qui l'ont amené à réaliser cet ouvrage et à adapter le témoignage d'Alexandre Tikhomiroff (« Une caserne au soleil – SP 88469 » édité chez L'Harmattan) en bande dessinée.

Sitôt ouvert, on est frappé par la précision des dessins. Tout est réalisé au crayon de papier mais l'oeil et la main de l'auteur n'omettent rien. Chaque détail est là, nous faisant presque toucher les couleurs qui pourtant n'apparaissent pas sur ces pages. le souffle du sirocco place son voile devant le paysage, atténuant les couleurs, le soleil peut presque nous éblouir, le jaune délavé du désert et le vert écrasant de la forêt s'étalent sous nos yeux. le travail de l'auteur – en carnettiste aguerri – impressionne. A cela, s'ajoutent les observations du personnage principal qui finissent de planter le décor.
(...)
Rapidement, le narrateur prend ses marques. le témoignage relate la vie à la caserne, l'attente des consignes, les nuits de garde qui s'éternisent dans le froid mordant de l'hiver. Durant ces heures de solitude, les mots de mise en garde des soldats déjà habitués à l'exercice lui reviennent à l'esprit. La tension gronde, on sent son corps tendu comme un arc, l'oreille attentive au moindre bruit, la peur qui est largement nourrie par le fait qu'on ne sait pas réellement à quoi s'attendre. Les nerfs sont à vif. Peu à peu, on prend l'habitude de ce rythme narratif qui injecte tantôt l'angoisse tantôt l'ennui. Les heures passées au dortoir à côtoyer ses pairs, les gardes, les entraînements…
(...)
Lire la chronique complète sur le site : https://chezmo.wordpress.com/2016/04/20/soleil-brulant-en-algerie-tikhomiroff-nocq/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Cette BD en noir et blanc et le crayonné de l'auteur, Gaétan Nocq, donnent beaucoup de force à ce récit, ce témoignage tiré de l'histoire personnelle d'Alexandre Tikhomirof. A travers l'expérience militaire de cet appelé ordinaire, c'est un pan de l'histoire tragique de cette génération envoyée en Algérie qui est contée. Ce que les autorités s'obstinent à nommer les "événements d'Algérie" c'était bel et bien une guerre menée par des soldats peu formés, propulsés dans un conflit qui les dépassait. La mise en image de ce récit excelle à rendre cette atmosphère particulière faite de lumière intense, de chaleur accablante, de mortel ennui et d'angoisses récurentes. Cette histoire à hauteur d'homme est un précieux et magnifique témoignage de la guerre d'Algérie d'un point de vue intimiste qui en fait toute sa force.
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Tiko est un jeune français envoyé en Algérie pendant le conflit après la seconde guerre mondiale. Il est plutôt pacifiste et se débrouille pour se retrouver au mess. Son retour en France est toujours emprunt de cette quête de liberté pour tous.
Graphiquement intéressant comme un story board au crayonné où on aperçoit tous les traits.
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critiques presse (4)
Sceneario
28 février 2017
Une bande dessinée qu'on aurait aimé lire en couleurs, notamment pour ces paysages algériens qu'on nous dit enchanteurs, mais dont le noir et blanc va bien avec la morosité du "soldat malgré lui".
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
30 septembre 2016
Le travail de Gaëtan Nocq est remarquable, tellement ses planches en crayonnés dégradés rendent la moiteur et l'ennui presque palpables.
Lire la critique sur le site : BDGest
Bibliobs
22 août 2016
Avec son joli dessin réaliste au crayon, Gaétan Nocq, nous plonge dans le récit d'Alexandre Tikhomiroff, un soldat mobilisé appelé en 1956, à l'âge de 21 ans. [...] Le récit multiplie les anecdotes un peu décousues sur cette drôle de guerre où l'attente interminable se mélange à la peur et parfois à l'horreur.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
BoDoi
03 mai 2016
C’est ici probablement un des meilleurs albums sur le sujet, aussi bien graphiquement qu’au niveau scénaristique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Et moi, j’approchais de la veille de la quille. Je comptais surtout vers la fin. Certains comptaient en dimanches, d’autres en gardes, en tasses de café, en lettres à recevoir, en n’importe quoi. Dans ce monde cafardeux, on comptait tout. Et ces chiffres, dont on n’était jamais certain qu’un événement ne vienne pas les bouleverser, tendaient tous vers une seule et même échéance : la libération de ceux qui avaient survécu
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Des collines arides, des mechtas isolées, des chemins secs parsemés de touffes de végétation brûlées par le soleil. Des couleurs vives partout qui changent dès que le soleil décline. Et ces montagnes d’un bleu effarant. Des montagnes comme une foule de géants silencieux. Elles se pressaient pour mieux me voir et m’appeler. Présence terrible car, en elles, se cachait la mort
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Au « pourquoi je suis ici ? », chacun finissait par avoir une réponse presque collective, avec toutes les nuances possibles
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