AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234081284
198 pages
Stock (22/08/2018)
3.22/5   37 notes
Résumé :
Pour Valentine de Lestrange, voler c’est jouer. Mais c’est surtout une manie incurable, peut-être héréditaire, qui lui procure des frissons autrement plus excitants que la vie bourgeoise ordinaire dans l’ombre de son mari ministre.
Cleptomane, le mot même la ravit... Jusqu’au jour où, presque sans le vouloir, elle subtilise l’objet de trop. Celui qu’elle n’aurait jamais dû voir et qui va changer le cours de sa vie.
Florence Noiville poursuit ici son ex... >Voir plus
Que lire après Confessions d'une cleptomaneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
3,22

sur 37 notes
5
2 avis
4
9 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
1 avis
Valentine de Lestrange est « une dame d'un certain âge, tellement comme il faut ».
Tellement comme il faut qu'on ne la soupçonnerait jamais de vol. Son mari est ministre, ils sont riches, pourquoi piquerait-elle dans les magasins des babioles qu'elle peut largement s'offrir ?
Parce que la cleptomanie est, comme son nom l'indique, une pathologie.
« C'est un jeu, disait elle, un défi. Pour voir si on y arrive. Et quand ça marche, c'est chaque fois une victoire. »

J'ai failli abandonner cette lecture après quelques pages. L'actualité nous gave d'histoires de riches, ultra-riches, qui veulent toujours plus, et satisfont ce désir au mépris des lois, alors que le quidam ne passe pas entre les mailles de la Justice, lui.

Mais je me suis laissé charmer par les talents de conteuse de Florence Noiville, déjà appréciés dans 'La Donation' et 'L'illusion délirante d'être aimée'.
Après les troubles bipolaires et l'érotomanie, l'auteur décortique de nouveau une pathologie, s'interrogeant sur ses origines, sur une hérédité éventuelle, sur le fonctionnement des addictions, sur le quotidien de ceux qui en sont atteints.
Et plus généralement, elle s'interroge sur la famille, la façon dont les femmes s'inscrivent dans une lignée.

Elle m'a finalement semblé touchante, cette Valentine, un peu femme-enfant, marquée par le manque du père, déresponsabilisée, perdue dans l'opulence, la solitude et l'ennui.

Agréable à lire, sensible, intelligent et documenté.
Commenter  J’apprécie          371
Violaine/Valentine de Lestrange raconte sa vie de cleptomane.
Pour elle, voler n'est pas une nécessité économique mais un plaisir inoffensif. En tout cas c'est ainsi qu'elle perçoit ses larcins. Elle respecte d'ailleurs un code de bonne conduite : elle s'interdit de flouer des particuliers, et ses seules victimes sont des magasins, plus rarement des hôtels.
Mais lorsque Valentine se laisse prendre la main dans le sac, ce qui devait bien finir par arriver, elle commence à s'interroger sur son comportement. Celui-ci devient en effet d'autant plus gênant que son mari est un homme désormais bien en vue, à qui elle souhaite éviter tout scandale.
Elle comprend alors que voler est un besoin psychologique, devenu physiologique…

Le parallèle que fait l'auteure entre la cleptomanie et d'autres addictions (alcoolisme, boulimie, dépendance au jeu, au sexe…) est intéressant. Florence Noiville n'omet pas de signaler que certains volent par nécessité, pour pouvoir manger ou se vêtir, ou parce que quelqu'un les y contraint.

L'histoire réserve quelques surprises, mais c'est surtout la finesse de l'analyse psychologique et la qualité de l'écriture que j'ai appréciées.
Commenter  J’apprécie          251
C'est sans doute le bandeau qui m'a incité à acheter ce livre. L'histoire d'une bourgeoise, mariée à un député et qui passe son temps à voler pour l'adrénaline et aussi pour le plaisir de ramener chez elle objets luxueux ou babioles bien inutiles.
Pas de sa faute, c'est atavique chez elle. de mère en fille - trois générations déjà - et elles en tirent une certaine gloire.
L'histoire se lit bien, cette femme n'est pas antipathique et sa vie s'écoule sans trop de soucis. Jusqu'au jour où...
On explore les rouages de cette addiction, la cleptomanie avec des explications précises et que j'ai trouvé un peu longues. Ce n'est pas le côté scientifique qui m'intéressait dans ce roman, mais le parcours ce cette Valentine de Lestranges.
Drôle de monde tout de même, peu attirant...
Commenter  J’apprécie          213
Une des déceptions de cette rentrée littéraire , le roman présenté par les éditions Stock lors des soirées d'avant la rentrée était très alléchant, étude clinique de cette maladie qu'est la cleptomanie sous le prisme de la fiction..
Sauf qu'à l'arrivée, le roman n'a pas de vraie épaisseur ni consistance et cette plongée dans le vol des produits de luxe est aussi superficiel que peu intéressante... Dommage car Florence Noiville, psychologue de son état et auteur de plusieurs romans remarqués était la personne idoine pour ce sujet !
Commenter  J’apprécie          210
Parmi les nombreux romans de la rentrée littéraire, il y avait celui-ci : Confessions d'une cleptomane de Florence Noiville. Un roman qui m'attirait irrésistiblement et que j'ai finalement obtenu par service de presse Netgalley. Je remercie chaleureusement la maison d'édition d'avoir accepté que je le chronique.

"Confessions d'une cleptomane" est un bon roman. Court, il se lit d'une traite. Pour autant je m'attendais à un peu plus de rebondissements puisque « l'objet de trop » n'arrive que vers 80 ou 90% du roman. Ce roman nous conte l'histoire de Valentine Berg née Verlaine de Lestrange en Indre-et-Loire. D'âge mur la jeune femme est bien sous tous rapports : carrière artistique, un corps bien conservé, une peau toujours aussi élastique… Riche, aristocrate, mariée à un ministre des Finances, sculptrice à ses heures perdues, notre héroïne nous semble loin de l'image que l'on peut se faire d'une voleuse. Peut-être parce que ce n'est est pas vraiment une…

Cleptomane. le mot est dit. Les actes parlent d'eux mêmes. Une valise prise dans un aéroport, un foulard volé dans un magasin de luxe, une robe « dérobée », et puis parfois peut-être des Yop vanille dans les stations service, une bouteille d'eau, deux trois babioles pour le geste, pour l'élégance, pour la dextérité. Pour le frisson. Finalement l'objet importe peu (pourvu qu'on ait l'ivresse). Cette « manie », cette « addiction » semble se transmettre de génération en génération dans leur famille. On se vole les uns les autres, on vole des objets, et puis parfois des coeurs, des vies entières.

L'écriture de Florence Noiville est très agréable, fluide, sans trop de chichis avec quelques fulgurances poétiques qui t'estomaquent. Les pages s'enchaînent sans qu'on ne les vois défiler. Mine de rien on a bien envie de comprendre comment Valentine est passée des bras de son ministre des finances, en plein Paris, à ce bar de New York. Comprendre ce qui se cache derrière ce masque de bourgeoisie. On découvre une héroïne profondément ennuyée : par un train de vie peut-être trop facile, trop accessible, par l'impression de ne rien apporter, tant et si bien qu'elle se complaît dans ce rien, de « n'être personne ». Une femme à l'esprit vif, un peu ailleurs, distraite, mais qui ne manque pas d'une dose d'humour. On lui prête 20, 30 ou 40 ans tant les frissons que lui procurent le vol lui donnent des airs d'adolescente. L'autrice décrivait son roman comme un thriller mais je ne suis pas sûre qu'il puisse se classe dans cette catégorie. Un roman d'aventure contemporaine ? Peut-être que cela conviendrait mieux.

Je ne lui reprocherai finalement que deux choses : son manque de rebondissement et l'impression de tourner un peu en rond. Un lion en cage (une lionne peut-être). Manque de rebondissement parce que même si on a, nous aussi, le petit palpitant affolé lorsqu'elle vole un objet quelconque ou lorsqu'elle raconte ses méfaits, il ne se passe finalement pas beaucoup de choses. le fameux « objet » déclencheur, même si je pencherai davantage pour le « larcin déclencheur » n'arrive que trop tardivement à mon goût comme je le disais plus haut. L'impression de tourner en rond par l'apport assez conséquent de vocabulaire scientifique, et d'informations sur la cleptomanie que l'on voit apparaître deux ou trois fois mais en très grande quantité. Certaines données se répétant. Cela aurait mérité peut-être un autre traitement que celui-ci.

En résumé

J'ai beaucoup aimé ma lecture, la cleptomanie étant une addiction incroyablement romanesque (avouons-le, il y a tout de même une certaine classe à voir quelqu'un subtiliser un portefeuille dans la poche intérieure d'un cardigan d'homme d'affaires, – parole de scout). Malgré quelques défauts de rythme et de narration selon moi qui auraient mérité quelques ajustements, l'histoire de Valentine est agréable à suivre et j'ai apprécié lire les pensées de ce personnage pas comme les autres.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La cleptomanie vue par le droit et la médecine depuis cent cinquante ans. On y racontait comment le Second Empire avait vu naître et se développer le concept de 'Grand Magasin' - Le Bon Marché, Les Grands Magasins du Louvre, Le BHV, Le Printemps, La Samaritaine... Mais aussi et surtout comment leur apparition s'était accompagnée d'une singulière explosion de vols à l'étalage. Des vols « saugrenus et qui suscitaient l'incompréhension », disait l'article. Parce que leurs auteurs - en majorité des femmes - étaient des « dames bourgeoises et de bonne moralité, occupant des positions sociales élevées mais ne pouvant s'empêcher de voler des objets dont la valeur était généralement dérisoire en comparaison de leur état de fortune. » Un coupon de tissu, une paire de gants, un ou deux mètres de dentelle...
(p. 108)
Commenter  J’apprécie          120
Cleptocratie généralisée. Le monde saisi d'une gigantesque compulsion. Elle voyait une planète de dépendants. Voleurs, joueurs, buveurs, fumeurs, cleptomanes, érotomanes, pyromanes, héroïnomanes, accros à l'écran, au porno, au Prozac, à la vitesse, aux call-girls, à la masturbation... Elle avait lu dans 'Le Monde' une enquête intitulée 'Sexe et dépendance'.
« J'imaginais combler le vide qui était en moi, disait un type. Un moyen de survie. J'augmentais la dose tous les jours. Je ne ressentais même pas de plaisir. Un besoin à assouvir. J'étais envahi, submergé. Mes pulsions décidaient pour moi. Comme pour beaucoup d'entre nous d'ailleurs. »
(p. 188)
Commenter  J’apprécie          100
Elle garderait toujours un faible pour les atypiques. Ceux qui collectionnaient les heures de colle et que n'inquiétaient pas les avertissements. Ils étaient pour la plupart intelligents et pleins d'esprit, mais ne rentraient pas 'dans la boîte'.
Un jour, elle avait piqué un T-shirt avec cette inscription : 'Don't think outside the box. Think like there is no box.'
(p. 32)
Commenter  J’apprécie          180
Son voisin de bureau, à l'époque, n'était autre que celui qui deviendrait plus tard le président de la République. Un jeune loup qui s'était fait un nom en politique et qui, grâce à un subtil cocktail en 'ismes' - charisme, idéalisme, opportunisme - s'était hissé très vite vers les cimes du pouvoir.
(p. 41)
Commenter  J’apprécie          200
- Moi aussi, j'aimais trop ça, la vitesse. Faire le con sur la route. A 5h du mat', traverser la rue de Rivoli en venant de la rue du Renard. Le genre roulette russe, vous voyez ? Mais quand on roule trop vite, on ne s'arrête plus... Un jour, j'ai tapé contre un rouleau compresseur. Deux mois de coma... ça ne m'a pas suffi. Je suis reparti. Je m'éclatais. Je ne connaissais plus personne en Harley Davidson. Ma passion pour la vitesse m'a même conduit sur les circuits automobiles. Mais là, j'étais moins bon.
Silence.
- C'est la paternité qui m'a fait réfléchir. Je me suis dit : comment se fait-il que tu sois toujours vivant alors que tu fais tout pour mourir ? Comment se fait-il que les autres s'arrêtent ? Parce que, voyez-vous, c'étaient les autres qui s'arrêtaient. C'était grâce à eux que j'étais là. En respectant la règle, ils me sauvaient...
Pause. Le motard était bon orateur. Il reprit :
- La règle, quand vous la respectez, est un don que vous faites à un inconnu. C'est presque un acte d'amour social.
(p. 100)
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Florence Noiville (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Florence Noiville
“Ni communiste, ni dissident, ni de gauche, ni de droite”, l'auteur tchèque Milan Kundera a toujours refusé d'être assigné à une seule identité. Il se dit avant tout “romancier”. Comment alors écrire l'histoire de celui qui a toujours souhaité préserver son oeuvre de regards biographiques ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : - Florence Noiville, journaliste, critique littéraire, écrivain - Christian Salmon, écrivain et chercheur au CNRS
#litterature #biographie #kundera
_________________ Découvrez tous les invités des Matins de Guillaume Erner ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins
Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
autres livres classés : kleptomanieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (70) Voir plus



Quiz Voir plus

À la découverte d'Isaac Bashevis Singer

Isaac Bashevis Singer est né

en Israël
en Pologne
aux USA

5 questions
10 lecteurs ont répondu
Thème : Florence NoivilleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..