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Citations sur Petits poèmes pour passer le temps (18)

PREMIER REGARD



Un battement d’ailes de papillon
peut changer l’avenir.
Alors, que dire du battement
de tes cils ?

Tu me regardes en riant
et le futur n’a qu’à bien se tenir.

Tous les instants vont par deux
et prennent tout leur temps
quand ils sont dans tes yeux.
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APRÈS LES ANNÉES



« Papa, quand je serai grande, après les années,
est-ce que j’aurai un cœur grand comme ça ?
— Oui, il va grandir un peu.
— Est-ce que ça veut dire que je pourrai mettre plus
de gens à l’intérieur ?
— Pourquoi dis-tu ça ?

— Parce que moi, j’aime tout le monde. »
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Un rêve trop haut
(petit poème bizarre à ne pas répéter en haut d’un escalier
     ou d’une échelle)



La première fois où j’ai voulu monter sur un nuage,
le ciel était parfaitement bleu.
Je suis tombé. C’était un dimanche.
Rien n’était ouvert tout en bas,
dans mon quartier :
pas moyen de trouver un sparadrap.
La deuxième fois où j’ai voulu monter là-haut,
il y avait bien un nuage, si beau.
Alors, j’ai sauté.
Ce cumulus était fait d’une douce vapeur,
il était si transparent à l’intérieur :
j’ai un peu flotté, puis je suis tombé.
Heureusement, j’avais réfléchi,
là on était un samedi :
tout de suite, j’ai pu aller à la pharmacie.
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Poème pour apprendre à conjuguer



J’étoile, tu étoiles, il étoile, nous étoilons, vous étoilez,
ils brillent un peu, les mots.
J’infinis, tu infinis, elle infinit, nous infinissons, vous infinissez,
elles s’allongent un peu, les phrases.
Je nuage, tu nuages, il nuage, nous nuageons, vous nuagez,
ils ajoutent du ciel bleu, les stylos.
Je page, tu pages, elle page, nous pageons, vous pagez,
elles vivent hors des lignes, les idées.
Je poème, tu poèmes, il poème, nous poèmons, vous poèmez.
Je queneau, tu michaux, il prévert, nous tardieusons,
     vous jacobez, ils norgent.
Hé l’art du poème, à présent, on dirait que tu l’aimes.
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COMPTINE HAÏKU
À LA MODE DU JAPON
QUI NE DURE QU'UN INSTANT
ET DONT LE TITRE AU FOND
PREND TOUT SON TEMPS,
DEVIENT BEAUCOUP PLUS LONG
QUE LE POÈME
LUI-MÊME

(à dire lentement pour mieux en profiter)

Le perce-neige
ne perce rien.

La neige a fondu
ce matin.

(p. 31)
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J'avais un mot sur le bout de la langue.
Un tout petit mot,
pas plus grad que ça.
Il ne voulait pas que je le dise.
Il avait peur de tomber.
Lassé, j'ai crié : "Sors !",
grâce à un autre mot, moins couard,
qui était à côté, par hasard.
Mais le petit mot resta
sur le bout de la langue.
Alors, je me suis dit :
" D'accord, laissons-le là."
Il faut toujours garder en soi,
un mot qui n'obéira pas.
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L’automne peint le bois

en rouge, en jeune, en roux.

Sa palette n’a pas,

n’a plus de vert du tout.



C’est toujours le printemps

qui vole la couleur,

pour en couvrir les champs

et la hampe des fleurs.



L’automne n’est pas triste.

Il vit trois mois dans l’air

à jouer à l’artiste

sans connaître un hiver.
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SI T'AS LE TEMPS


Si t'as le temps,
tatoue ton tatou,
aspire ton tapis,
inspire ton tapir
et mets les bouts.

Si t'as le temps,
presse ton taon,
trais tes poux,
prends la mouche
et mets les bouts.

Si t'as le temps,
joue au coucou,
repeins les plumes
de ton paon
et mets les bouts.

Si t'as tout fait,
les bouts de temps,
mêle-les, mets-les
dans un trou quand même
et n'oublie pas de fermer
ton poème.

p.49
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PORTRAIT DU POÈTE EN HORLOGER


— Mon cher, vous avez une horloge dans la tête.
— Monsieur, je gagne mon temps.
— Mon cher, vous avez des pattes de mouche sur vos poèmes.
— Monsieur, je les collectionne.
— Mon cher, vous avez un timbre collé sur le front.
— Monsieur, je voyage en pensée.
— Mon cher, vous tenez la nuit entre les dents.
— Monsieur, je lui parle du jour.
— Mon cher, les années filent sans vous toucher.
— Monsieur, je les laisse passer.
— Mon cher, quel est votre secret ?
— Seulement deux aiguilles,
l'une me dit les heures et l'autre les efface.

p.54
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PASTORALE DES HEURES BLEUES


 Donnez-moi la nuit
qu'un peu je l'éclaire.
  J'ai de la lumière
au bord des paupières
 et des heures bleues.

 Elle a froid, la nuit.
 Ses petons si noirs,
son air de grand soir,
su sol jusqu'au phare,
tout ça tremble et fuit.

Que vienne, imprévu,
  le matin, bergère,
 qu'il soit découvert,
 sous le vent d'hiver,
  comme ton cou nu.

Donne-moi ta main,
partons loin, à deux.
  J'ai de la lumière
au bord des paupières
et des heures bleues.

p.53
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