On les voudrait hideux, les monstres.
Dans les villes, dans la foule, leurs démons sont invisibles. Ils nous frôlent sans que l'on frémisse. Leurs sourires ressemblent aux nôtres, on les côtoie, on les voisine, on les invite. Ils nous charment ou nous indiffèrent, car ils sont bien normaux, les monstres. Leur peau, leur voix, leurs gestes, tout en surface est identique à l'ordinaire. Mais quelque part, une ombre s'est posée. Elle s'est nourrie silencieusement d'une blessure, d'une humiliation, d'une violence, d'une anomalie, d'une malfaçon. Elle s'est posée sur une fine craquelure qu'à coups de bec et de griffes elle a transformée en faille. Un gouffre, un piege pour la raison, et s'engendre la colère. La colère si jouissive à libérer, pour que sur d'autres se pose une partie de l'ombre. Pensant ainsi s'alléger, le monstre s'enferme et nourrit son serpent, toujours plus affamé.
Page 69, Édition Michel Lafon
Une affaire de crime se règle généralement dans la première semaine. Parce que c'est rarement bien malin, un criminel.
Page 18, Édition Michel Lafon
Les sentiments sont des parasites qui détournent de la vérité. Quand les émotions bouillonnent, la raison s'efface et la réalité devient celle que l'on choisit de façonner.
_Ma patronne pense que te parler est une erreur.
_ Que tu as commise il y a bien trop longtemps pour la réparer. Et je suis le seul à qui tu te confies, alors tu ne risques rien.
Les résidences surveillées du programme de protection des témoins doivent respecter un seul et même critère. Elles doivent être là, sans vraiment y être, invisibles, dans un fourmillement anonyme d'une grande ville ou dans un désert rural. Celle de Coste, plantée au bout de la falaise, à en frôler le précipice comme une maison suicidaire, de dérogeait pas à la règle.
On devient inviscible quand plus rien ne compte
Elle s'est posée sur une fine craquelure qu'à coups de bec et de griffes elle a transformé en faille.
Un gouffre, un piège pour la raison, et s'engendre la colère.
La colère si jouissive à libérer, pour que sur d'autres se pose une partie de l'ombre. Pensant ainsi s'alléger, le monstre s'enferme et nourrit son serpent, toujours plus affamé.
Les résidences surveillées du programme de protection des témoins doivent respecter un seul et même critère. Elles doivent être là, sans vraiment y étre, invisibles, dans le fourmillement anonyme d'une grande ville ou dans un désert rural. Celle de Coste, plantée au bout d'une falaise, à en frôler le précipice comme une maison suicidaire, ne dérogeait pas à la règle.
Il y avait fort à parier que le reclus Thibault Dalmas aurait pu avoir une licorne sur son palier sans jamais se douter de sa présence, même si elle hennissait des arcs-en-ciel.
Il y a près de huit millions de personnes isolées en France, dont quatre cents mille n’ont aucun contact avec l’extérieur et ne sortent pas de chez elles. Elles sont victimes de tout un éventail de déclinaisons de phobies sociales, allant de l’anxiété à la timidité, de l’isolement protecteur au profond manque de confiance en soi, de la crainte du lien affectif à l’hypervigilance liée à la peur de l’autre, ou simplement parce qu’il est parfois impossible de trouver sa place dans une société où l’intérêt du « moi je » dépasse toujours celui de l’autre.