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sur 321 notes
Le titre est assez original et on sait tout de suite qu'on se trouve dans un roman SF. Je l'avais choisie en livre audio, ça a tendance à allonger mes lectures... mais ça permet aussi de faire autre chose en même temps !
Pourquoi plusieurs vies ? car Harry August est un mnémonique, à chacune de ses morts, il renait à la même époque dans sa famille, sa vie recommence et il se souvient de ses vies vécues. Très curieux comme procédé... Mais ça devient intéressant car pendant sa/ses vie(s), une menace pour le monde apparait. Il va essayer d'empêcher cela. Quinze vies ne sont pas de trop ! Les différentes vies à suivre sont intéressantes mais ça change un peu de l'une à l'autre même si le début de celle-ci est très répétitive... Est-ce l'effet audio, je suis plutôt visuelle, mais j'ai eu du mal à retenir les vies et leurs changements... A tout cas, la lecture est plaisante, je ne m'attendais au ton montrant bien l'humour du lecteur. Cette brève confusion des vies et les répétitions ont un peu gâché mon écoute mais j'ai aimé son originalité et j'ai déjà noté La soudaine apparition de Hope Arden que je pense lire plutôt qu'écouter...
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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture à la découverte de ce roman qui propose, je trouve, un récit vif, entraînant et efficace. La grande force du récit vient clairement du personnage d'Harry August et surtout de la façon dont l'autrice le construit, ne se consacrant pas que sur son enquête, mais proposant un héros dense, complexe et d'une certaine façon attachant dans sa quête, ses questionnements, ses envies et ses faiblesses. Les personnages secondaires ne manquent pas non plus d'attraits, certains se détachant clairement, même si c'est vrai d'autres manquent quand même de profondeur là où ils auraient pu offrir plus. Concernant l'univers que construit le roman, je trouve que cette idée de ne jamais mourir en revivant à chaque fois sa vie, est intéressante et s'avère traité, je trouve, de façon solide et intéressante. Il y a, pour moi, un petit côté Docteur Who dans la construction de l'univers, se révélant vivante et percutante. Alors après, tout n'est pas non plus parfaite pour autant, je regretterai par moment un récit quand même trop bavard ainsi qu'une ou deux facilités ici ou là. Il y a aussi un Deus Ex Machina qui pourrait en déranger certains, mais qui pour ma part m'a paru bien amené. La plume de Claire North est simple, entraînante et efficace et je lirai avec plaisir d'autre de ses écrits.

Retrouvez la chronique complète sur le blog.
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Comment ne pas être intrigué par le résumé de « Les quinze premières vies d'Harry August » ? J'aime beaucoup les histoires de boucle temporelle et ce roman ne m'a pas l'air de faire beaucoup parler de lui. Voilà qui suffit largement à attirer mon attention. Alors, qu'en ai-je pensé ?

Dans ce roman, certaines personnes naissent à nouveau dans le même corps après leur mort. Ils naissent au même endroit, au même moment, et répètent la boucle. L'idée est donc que lorsqu'ils modifient quelque chose, il y a comme un reset de la réalité, ce qui pourrait impliquer une irresponsabilité de leur part et les pousser à faire tout ce qu'ils ont envie. Mais non : il existe une société secrète qui opère afin d'empêcher les ouroboriens un peu trop ambitieux de réaliser leurs fantasmes d'un monde meilleur. Car les conséquences de nos actes sont tellement complexes que ce qui peut sembler comme une bonne idée peut finalement à de menus soucis comme la fin du monde, et aboutir à la mort de nombreuses personnes dans la réalité concernée.

L'idée de vivre plusieurs vies permet également de tester plein de possibilités et d'emmagasiner un nombre incroyable d'informations. Les ouroboriens testent souvent plusieurs types d'études, apprennent de multiples langues, s'amusent à s'approcher des grands événements historiques… Ce qui nous pousse à nous demander ce que nous ferions si nous pouvions vivre plusieurs fois. Mais bien sûr, tout n'est pas rose. La folie guette souvent les jeunes ouroboriens pendant leur deuxième et leur troisième vie. Il leur est souvent impossible de se lier à des personnes normales, qu'ils appellent les linéaires. Claire North creuse donc bien son sujet et explore de multiples dimensions de ce à quoi un semblant de vie éternelle pourrait ressembler.

Nous suivons donc les multiples vies d'Harry August, anglais rouquin, quasiment orphelin, qui possède une mémoire infaillible et expérimente ses existences. J'ai trouvé le personnage plutôt attachant, même si le fait qu'il soit le narrateur a tendance à parfois créer de la distance avec son lecteur. Mais cela nous aide à comprendre son point de vue, le fait que ses multiples vies le transformaient en un observateur, un analyste des actions politiques et sociales qu'il vit à répétition. On voit par ailleurs bien son évolution de jeune homme qui découvre sa particularité vers un être à la fois prudent mais aussi qui n'hésite pas à agir pour sauver ce qui peut l'être.

Harry finit en effet par se lier d'amitié avec un homme brillant mais qui cherche à modifier le monde. A l'améliorer, comme on l'a vu dans la précédente partie. On suit donc avec intérêt cette relation évoluer au fil des vies. Mais aussi les évolutions du plan d'Harry au fil de ses vies. Car c'est pour lui l'occasion de construire un plan sur quasiment dix vies afin de trouver comment arrêté la fin du monde prophétisé sur son lit de mort par une enfants des vies précédentes. On voit aussi ses regrets, la difficulté de créer du lien.

Les chapitres de Claire North sont courts, ce qui permet de garder un bon rythme la plupart de la durée du roman. La narration saute souvent d'un sujet à un autre au fil des chapitres. Harry August alterne entre des moments de réminiscence, des souvenirs marquants, et des passages plus rythmés liés à la trame générale du livre. L'écriture est agréable et souvent ironique, notamment grâce au détachement du personnage principal. Voilà qui permet d'échapper au total désespoir pessimiste qu'on aurait pu attendre de sa part.

Cependant, la volonté d'écrire des chapitres rapides n'est pas toujours suffisante. En effet, j'ai trouvé certains éléments un peu longuets à la lecture. C'est notamment le cas dans le deuxième quart du roman, où Harry nous raconte ses deuxièmes et troisièmes vies. Mais cela arrive aussi avec certaines anecdotes qui ralentissent l'intrigue à des moments où l'on a vraiment envie de savoir la suite. Je pense que ce choix est là pour nous expliciter la manière de pensée du personnage, qui se rappelle des événements au gré du temps sans que le rapport soit évident, par association d'idées.

Les quinze premières vies d'Harry August est un roman prenant qui ne manque pas d'accrocher son lecteur. le concept est très intéressant, notamment l'idée que certains humains revivent leur vie à l'infini. Claire North en profite pour développer un univers riche et cohérent, entre sociétés secrètes, modifications du temps et multiples expériences. le narrateur est attachant, bien qu'un peu détaché, mais on apprécie son ironie par rapport à sa situation. Dommage cependant que le rythme pâtisse d'un choix narratif qui opte pour des digressions qui coupent l'action. Mais globalement, c'est un roman de SF parfait si vous aimez les intrications temporelles, l'histoire et les ambiances british.
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Découverte intéressante, le Pavé Les quinze premières vies d'Harry August mérite notre entière attention. Il s'agit là d'un ouvrage à la croisée des chemins entre science fiction contemporaine (peut-on même dire passée, vu que l'intrigue se déroule majoritairement au cours du XXème siècle ?) et fantasy.

Vous l'avez déjà compris : il ne s'agit pas vraiment de science-fiction, sinon dans le dernier tiers du roman et encore il s'agit-là d'une présentation bien spécifique qui devrait plaire aux rétifs du genre. Si l'orientation fantasy prédomine (le personnage revit toujours sa vie de manière différente) elle ne devient jamais trop envahissante (pas de créatures, de magie ou de procédés tirés du chapeau de manière à infléchir l'intrigue dans le sens voulu par l'auteure). Il est toutefois question de kalchacras ou ouroboriens, ce qui devrait parler aux adeptes de mysticisme.

L'ouvrage ratisse donc un public très large et apporte beaucoup de nouveauté aux voyages temporels. Mais étrangement il manque un petit quelque chose : cette petite étincelle qui rendra le roman épique. le scénario, bien qu'assez complexe ne délivre pas vraiment de surprise dans sa finalité. le plus souvent, de nombreuses révélations sont trop prévisibles et mettent trop de temps à aboutir. La manière de le conclure apporte des pistes intéressantes mais placées à l'extrême fin de l'ouvrage. Si le récit se termine, une suite n'est pas inenvisageable…

Claire North parvient toutefois à susciter notre attention d'un bout à l'autre du récit de part son style : misant sur l'humour (sans en faire trop), le discours indirect, des chapitres courts dans l'ensemble mais coupés par d'autres plus longs. Sa plume demeure agréable, facile d'accès, agréable, idéale pour se remplir (ou se vider) l'esprit. Pour éviter un côté redondant l'auteur ne détaille pas toutes les vies du protagoniste mais les présente sous la forme de souvenirs. Elle ne perd jamais son fil, compose une trame qui se suit avec plaisir même si elle exige un peu d'attention. Manier un récit de cette manière là est rare : ne voir aucune répétition, ni incohérence aussi. Bravo !

En définitive, si ce livre ne changera pas vraiment votre vie, contrairement à ce que la quatrième de couverture annonce, vous trouverez ici une lecture récréative, mais complexe, agréable et non ennuyeuse. Il est très difficile de s'arrêter en cours de lecture : le style de l'auteure ainsi que son approche compensent une intrigue qui peut parfois apparaître prévisible.
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Les Quinze première vies d'Harry August est un roman de pure SF, qui traite d'un sujet récurent en science fiction, la boucle temporelle, un thème qui fait évidemment penser au fameux film "un monde sans fin" où Bill Murray se réveillait tous les matins pour revivre la même journée, sauf qu'ici c'est une vie entière qu'Harry August revit.Un voyage spatio temporel à travers les époques et les lieux intriguant et captivant.

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J'avais un peu peur en commençant cette lecture, comme c'est toujours le cas lorsque des voyages temporels sont au coeur de l'intrigue. C'est un sujet que j'apprécie beaucoup mais qui est bien trop souvent mal traité et qui perd rapidement en crédibilité. Mais ici j'ai été carrément conquise et ce dès les premières pages. L'histoire est bien construite, originale et parvient sans mal à captiver le lecteur. Un récit linéaire des quinze premières vie du personnage principal aurait été ennuyeux alors que là, l'auteur a choisi une construction où Harry, le narrateur, alterne, mélange et revient en arrière... Ainsi, toutes les vies s'entremêlent et permettent au lecteur de ne jamais s'ennuyer.


Quand se profile la grosse intrigue du roman, le livre devient impossible à lâcher. Oh, on n'est pas particulièrement surpris par certaines révélations, mais on veut clairement savoir ce qu'il va se passer après chaque modification, chaque léger changement d'une vie à l'autre... Et on est rarement déçu. L'idée est si bien trouvée que l'on se place parfois du côté obscur de la force en se demandant qui a raison, au final. Mais je n'ose pas en dire plus.


Le style de l'auteur (ou du traducteur) est vraiment plaisant. le texte est extrêmement fluide, très bien écrit, tout en restant aussi accessible que l'est une conversation entre amis. Ce qu'il est, finalement. Je n'y ai trouvé aucune lourdeur, chaque morceau d'histoire apportant quelque chose, que ce soit à l'intrigue principale ou à l'histoire en général. Chaque moment renforce la crédibilité du récit, rend Harry plus humain, permet de mieux comprendre certains points. Je n'ai été déçue par aucun moment, j'ai été captivée du début à la fin.


Harry donc, est un homme somme toute très banal, qui mène une vie très banale jusqu'à sa mort. Or ici, il renaît dans le corps du nourrisson qu'il était, quelque 80 ans plus tôt. Ne supportant pas d'être un vieillard dans un corps d'enfant, Harry se suicidera à l'age de sept ans... avant de renaître de l'exacte même façon. Comprenant que la mort n'est pas une solution, il cherchera durant sa troisième vie des explications sur sa condition. Dans la religion, dans la science. Il trouvera quelques réponses, mais surtout beaucoup d'autres questions. Mais il découvrira surtout qu'il n'est pas seul, qu'il existe d'autres êtres non-linéaires, comme lui. Ils se nomment les ouroboriens, ou les kalachakras. Ils forment le cercle Cronus et il s'entraident, se protègent, veillent les uns sur les autres en faisant attention à ce qu'aucun d'entre eux ne cause de soucis trop grave. Car il y a des règles à respecter, pour protéger le monde, L Histoire et les ouroboriens eux-mêmes.


Or la fin du monde approche, comme elle l'a toujours fait. Mais le problème, c'est qu'elle survient chaque fois de plus en plus tôt. Les êtres comme vous et moi, les linéaires, n'influent pas sur le cours des choses, il agissent toujours de la même façon. Cette apocalypse qui se rapproche est donc l'oeuvre d'un ouroborien. Et Harry consacrera nombre des ses vies à le retrouver.


L'intrigue est dense et complète, tout en restant souvent légère et drôle. L'humour est anglais et souvent noir, et participe allégrement à l'intrigue tout en rendant Harry attachant. Mais surtout le tout est crédible et vraiment prenant. Les quinze premières vies d'Harry August est un one-shot, avec une fin vraiment très bien faite, qui conclue parfaitement ces quelques 500 pages d'enquête intemporelle. J'ai beaucoup apprécié les choix faits par l'auteur, sa façon de gérer son intrigue et ses personnages, le soin du détail apporté à chaque moment. Car Harry va voyager, et nous permettra de découvrir L Histoire et les coutumes de nombreux pays, apportant encore un plus au roman. Et bien sûr, il nous fera nous poser les éternelles questions : pourquoi sommes-nous là ? Que ferions-nous, si nous pouvions revivre notre vie ?


Je tiens donc à remercier Milady et Babelio pour le très bon moment que j'ai passé grâce à eux. J'ai dévoré ce roman que j'ai trouvé vraiment passionnant et très bien fait, qui m'aura tenu en haleine jusqu'à la dernière page. Adepte de littérature fantasy, je ne suis pas vraiment lectrice de science-fiction, même si je me soigne Et j'ai pourtant vraiment apprécié Les quinze premières vies d'Harry August ! Laissez-vous tenter, partez en voyage (dans le temps) avec Harry !
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Résultat des courses : moui, bon, d'accord, mais bof. Encore un.

J'ai bien accroché au début. J'ai lu d'une traite, quasiment, le premier tiers. On explore d'abord les premières vies de Harry. le roman commence à la veille de sa 11e mort. On parcourt dans un premier temps tout ce que le personnage a vécu précédemment. Chacune de ses vies est un peu différente de l'ancienne, et c'est pas mal. Surtout, l'autrice mène un récit dans un désordre apparent (mais en fait, ça a du sens), ce qui ajoute un peu de rythme et de dynamisme. À l'image du temps, les liens se font entre les différentes vies du personnage. Ce premier tiers permet aussi de comprendre comment le temps est manipulé par ces personnages qui renaissent sans cesse, et ce que cela implique (si vous avez vu le retour dans le futur II vous voyez de quoi je parle).

Donc un début prometteur, assez rythmé, même si à la longue, Un jour sans fin ça va bien, quand même. Une fois, d'accord, deux fois, humpf, et alors cinq fois, casse-bonbons. le côté répétitif m'a lassée. Il ne se passe pas grand-chose, et j'ai la sensation de m'enliser.

Et le deuxième tiers m'a semblé assez mortel. Sans mauvais jeu de mots. Je perds le côté percutant, ironique, foudroyant et direct de la plume de l'autrice, et je m'embourbe dans un récit qui, malgré la rupture de la linéarité, m'ennuie prodigieusement. Honnêtement, entre ses 4e/5e et sa 11e vie, je ne pourrais pas vous parler en détails de ce qu'a fabriqué Harry, à part que c'était long. Très long.

Il m'a fallu attendre le retour à la case départ pour être de nouveau titillée par la curiosité. Quand l'autrice revient à la scène introductive, je me dis que là, ça y est, ça va se remuer un peu. Et là, enfin, j'apprécie pleinement ma lecture. Je ne retrouve pas la plume incisive et directe de l'autrice, en revanche je retrouve son talent pour construire/déconstruire un récit. de nouveau elle me captive et m'offre un final passionnant et bluffant. Ce dernier tiers est mené tambour battant, avec finesse et ruse, à l'image du personnage principal. C'est aussi haletant qu'un bon thriller, et j'ai adoré aussi lire les répercussions des actes de chacun sur ce fil qu'est le temps, en découvrir les ramifications. Comme dans une uchronie. Sauf qu'ici, on la voit en plus naître, et ça c'était vraiment chouette. Juste assez déçue que ça arrive si tardivement…
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C'est le principe de ce livre qui m'a donné envie de le lire : de par le monde, il existerait une poignée de personnes ayant un « don » très spécial. Celui de vivre éternellement sans pour autant être immortels – terrible paradoxe. À chaque fois qu'ils décèdent, leur conscience remonte le temps pour retourner au moment de leur naissance. Ces hommes et femmes s'appellent eux-mêmes ouroboriens (en référence au serpent qui se mord la queue) ou kalachakras, et sont condamnés à revivre leur vie pour toujours.
Qu'est-ce qui, dans leurs gènes, leur donne cette capacité ? Qu'ont-ils de plus que les linéaires (les gens normaux) ? Est-ce une malédiction ? Dieu leur a-t-il donné ce don pour qu'ils accomplissent une mission ? Harry August, malgré ses 800 et quelques années, n'en sait pas plus que nous. Pire, un nouveau problème arrive sous les traits d'une petite fille : la fin du monde approche de plus en plus vite et nous ne savons pas pourquoi…

Malgré certaines lourdeurs, cette histoire m'a emballée. Au début très décousue (l'auteure passe aisément d'une vie à l'autre sans prévenir), elle est cependant dotée d'un protagoniste formidable. Harry est en effet un personnage plein d'humour (noir), cynique, très lucide sur lui-même, menteur, cachotier, manipulateur, et en même temps doté d'une certaine sensibilité. Sa vie n'a pas été facile, et on apprend très tôt les conditions particulières de sa naissance. Personnellement, j'ai très vite été attachée à lui. Ce sentiment s'est intensifié avec la deuxième partie de l'histoire, où il est contraint de jouer un personnage pendant des décennies, de réprimer ses émotions, de sacrifier sa vie sociale pour sauver sa couverture. Et tout ce qu'il fait, il le fait pour suivre ses convictions (et accessoirement, sauver des vies, mais à son âge et avec son détachement, on pourrait penser que ça ne représente pas grand-chose pour lui).
Vincent, son ami et son opposé, est quelqu'un de charismatique. Aussi intelligent qu'Harry, il est obsédé par la question du sens de la vie et de l'univers. Leur relation est profonde, contradictoire, tissée de sentiments très différents. Les mensonges et les complots sont leur quotidien, chacun ayant à coeur d'atteindre ses objectifs. Mais malgré leurs parts d'ombre respectives, aucun ne peut haïr l'autre.
Les autres personnages sont très secondaires et se fondent dans la masse. On ne retient vraiment que ces deux-là (ainsi qu'Akinleye), et ce sont les seuls que l'auteur a véritablement travaillé. C'est un peu dommage, ça manque de richesse.

Le scénario n'a pas résisté aux remises en questions de mes petits frères. Comme chaque ouroborien revient dans le passé quand il meurt, comment ses amis kalachakras peuvent-ils se souvenir de lui quand ils se retrouvent ? Comme aucun ouroborien ne vit exactement la même chose à chacune de ses vies, comment se fait-il que ceux du présent ne vivent pas de changement d'une vie à l'autre dans leur quotidien ? Il suffit qu'un seul décide d'exercer une autre profession, de ne pas adopter de chien ou de passer un week-end à Prague plutôt qu'à Paris pour que tout se modifie. L'effet papillon n'est pas systématiquement mis en avant alors qu'il aurait été logique de lui attribuer une place encore plus centrale.
Par ailleurs, il semblerait que les kalachakras ne puissent pas avoir d'enfant. Mais l'auteure n'explique rien là-dessus. Est-ce pour éviter certaines incohérences ? Que deviendraient la descendance si le mec se marie avec une autre une vie plus tard ? Tout un pan de l'humanité disparaitrait ? C'est frustrant de ne pas savoir, d'autant plus qu'on ne saura jamais ce qui rend les ouroboriens si différents. Dieu ? La Nature ? le Destin ? Y-a-t-il simplement un moyen de mourir ?

Mais pour finir, Claire North a une écriture fluide et prenante. Ses phrases sont incisives, et elle sait entretenir le mystère, dévoiler une révélation au bon moment et de la bonne manière J'ai compris pourquoi ce livre a été primé. Ça a fait pencher la balance : j'ai décidé que Les Quinze Premières Vies étaient une bonne découverte. le scénario aurait pu être approfondi et les personnages multipliés, mais cette ouverture présage peut-être une suite. Si c'est le cas, je serai de la partie.
En tout cas, je remercie très sincèrement Witchblade, sans qui je n'aurais jamais pu découvrir ce livre ! :D
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Voici une lecture sur laquelle il m'est bien difficile d'émettre un jugement définitif. Encore quelques heures après avoir tourné la dernière page, mon impression reste mitigée. Car bien que m'étant plongé avec grand enthousiasme dans ce roman dont le résumé m'avait immédiatement fait penser à l'oeuvre géniale de Ken Grimwood « Replay », j'éprouvai vite une certaine pointe de déception. du moins au départ. La première moitié du roman n'est tout simplement pas parvenue à m'emballer. J'ai trouvé les événements rapportés ainsi que leur écriture un peu trop simpliste et « raplapla ». En gros, sans grand intérêt, notamment de par son manque de piment. Je n'ai ni trépigné d'impatience en attendant de connaître la suite, ni éprouvé grande émotion. Heureusement cela change après les 200 premières pages (voir un peu plus) ou l'histoire prend un tout autre tournant et parvient à tenir le lecteur en haleine. Et cela jusqu'au dénouement que j'ai trouvé particulièrement touchant. Plus que surprenante, la fin laisse cependant un léger sentiment d'inachevé. Car de nombreuses questions restent sans réponses entre autre sur le devenir d'Harry ainsi que de l'ensemble de ses semblables. Une lecture donc que je qualifierais malgré ma déception du départ d'agréable, sans prise de tête, notamment grâce au style fluide quoique « banal » de l'auteure. Les chapitres sont relativement cours, ce qui épargne au lecteur de se perdre dans une masse de détails de toute façon peu présents. de ce fait, ça va vite et le lecteur n'a que peu d'occasion de souffler au cours de cette quête de vérité à travers les nombreuses vies d'Harry. Cela tombe bien car la fin du monde approche, ce qui laisse peu de temps pour tergiverser. Ce roman que l'on peut sans hésitation mettre dans la catégorie SF n'est donc certes pas le nirvana (du moins pas le début) mais reste toutefois divertissant de par un suspens de plus en plus grandissant mais surtout de par l'évolution de la relation plus que complexe entre Harry et Vincent. Un bouquin que je n'aurais très certainement pas eu l'occasion de découvrir avant un bon moment sans Babelio ainsi que les Éditions Delpierre qui ont eu la grande gentillesse de m'envoyer cet ouvrage à chroniquer. Je les en remercie chaleureusement.



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On se retrouve aujourd'hui avec Les quinze premières vies d'Harry August, un roman de science-fiction de Claire North, alias Catherine Webb ou encore Kate Griffin, que j'ai écouté en livre audio aux éditions Hardigan. Autant le dire tout de suite, je n'ai pas accroché à l'interprétation de Richard Andrieux, lequel emploie souvent des mots qui ne sont pas les bons mais ne se corrige pas, espérant du lecteur qu'il ne soit pas assez attentif pour s'en apercevoir. Raté, rien de tel pour m'agacer et me tirer de l'intrigue !

Mais revenons au roman, puisque c'est ce qui nous intéresse ici. Harry August est immortel. Enfin, d'une certaine façon. Ce n'est pas tant qu'il ne peut pas mourir, c'est que lorsqu'il meurt, sa vie recommence à son point de départ, c'est-à-dire sa naissance. Et cela fait quinze vies que cela dure ! Sauf que cette fois, une petite fille lui annonce, sur son lit de mort, que la fin du monde est proche et qu'il doit agir. Harry se lance dès lors dans une entreprise dangereuse pour sauver le monde.

De la même autrice, j'avais adoré il y a peu La soudaine apparition de Hope Arden et j'espérais le même engouement. Dès le départ, je me suis attachée à Harry, un héros assez atypique, qui passe beaucoup de temps à s'interroger sur ce qui lui arrive et pourquoi. Il est assez touchant dans sa quête, ses questions, et heureusement car c'est le seul personnage auquel l'autrice s'intéresse vraiment, les autres ne faisant que passer et repasser au fil des différentes vies de Harry.

Malheureusement, j'ai trouvé l'histoire un peu laborieuse. Les thématiques sont pourtant intéressantes, notamment le fait que tout changement dans l'existence de Harry peut avoir d'énormes conséquences sur le futur, c'est d'ailleurs tout le sujet du livre. Mais Claire North se permet beaucoup de digressions qui se transforment en longueurs et plombent le récit. Et puis au bout de quinze vies, les choses finissent par devenir redondantes, forcément. D'autant plus que la chronologie n'est pas linéaire et qu'on a parfois un peu de mal à s'y retrouver, surtout en audio.

Au final, une écoute qui me laisse un sentiment mitigé. J'ai apprécié le point de départ de cette histoire, ainsi que les thèmes abordés au cours du récit, et je me suis attachée au héros sans trop de mal. J'ai aimé le final aussi. Malgré tout, trop de longueurs m'ont un peu découragée et j'ai mis beaucoup de temps à en venir à bout. En outre, je n'ai pas accroché à l'interprétation de Richard Andrieux et je crois que je ferai désormais plus attention à l'identité du lecteur dans mon choix de livre audio. Une curiosité un brin décevante.
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