Quelque part là-bas dans le bois
Quelque part là-bas dans le bois
La harde de chacals jappe
Personne ne les tait
La meute d’hyènes hurle sans cesse
Personne ne les chasse
Les oiseaux chantent sur les branches
Personne ne les effraie
Les cigales stridulent pour se séduire
Personne ne les débusque
Les écureuils sautent de rameau à rameau
Personne ne les lapide
Les babouins font le cirque plaisamment
Personne ne les hèle
Les crapauds coassent au bord des mares
Personne n’en a marre
Les reptiles venimeux rampent sur les sentiers
Personne ne les bastonne
Les mâles violent les femelles constamment
Personne ne les juge
Les carnivores dévorent les herbivores
Personne ne les condamne
Les aigles géants happent les oisillons
Personne ne les leur arrache
Les plus forts blessent les plus faibles
Personne ne les punit
Quelque part là-bas dans le bois
Où tout est permis et impuni
Quand on est dans l’arroi du roi de bois
Poème/ Les doux fantômes
Derrière la porte cochère
De ma mémoire,
Vous vous trémoussez, bayadère
En robe de soie.
Ô doux fantômes ! vos lueurs
Dans mon manoir
S’infiltrent sous le seuil, sans fureur,
Tout en émoi.
Rentrez ! piquez des fers ce cœur
Qui vous échoit !
Arrachez-le ! mangez-le, ô sœurs
Sur l’ostensoir !