Cette lettre à
Jacques Chirac est datée du 20 janvier 1977… et
Jacques Chirac a démissionné de son poste de Premier Ministre le 26 juillet 1976… Alors pourquoi
François Nourissier décide-t-il de lui écrire ? Ne se pose-t-il pas lui même la question en quatrième de couverture de cette longue « Lettre à
Jacques Chirac » ? pour y répondre immédiatement que d'abord,
Jacques Chirac l'amuse et qu'ensuite, il est toujours plus pratique d'écrire soi même sa pensée plutôt que de signer des manifestes que l'on a pas écrits…Et puis, si « les écrivains et artistes » pullulent à gauche, leurs rangs sont clairsemés dans la Majorité. » Il veut en être…
Fort de cette ambition et convaincu qu'un Président de la République se construit dans le terroir, il s'adresse au député de la Corrèze. le verbe est clair, sans acrimonie ; même pas à l'évocation de
Georges Marchais alors Secrétaire Général du Parti Communiste Français, et encore moins à l'adresse de
François Mitterrand à qui il prédit une brillante ascension tout en mettant
Jacques Chirac en garde contre la tentation de le faire élire, pour récupérer les fruits de son échec… Dans quel état retrouverait-il la France après une pareille expérience de socialisme, se demande-t-il ?
L'Histoire apportera réponse à cette question…
On assiste donc au long de cette longue lettre à la présentation d'une galerie de portraits des hommes et femmes politiques influents de l'époque ; une galerie de portraits qui ne manque pas de saveur sous la plume acérée d'un
François Nourissier en verve : Marchais, Mitterrand, Giscard d'Estaing, bien sûr mais d'autres également : Beuve Mery,
De Gaulle, Rocard…
Mieux, une série de digressions comme
François Nourissier en a le secret, sur les grands événements de l'histoire de son siècle : la résistance, la guerre 39/45, la décolonisation…
Enfin, la politique et ses bassesses…
Un régal, qui, certes ne dira pas grand chose aux plus jeunes, mais qui apportera aux plus anciens l'éclairage tout particulier de la pensée de Nourissier sur une période où l'inflation culminait à 16, voire 18 %, où le Président serrait la main aux détenus dans les prisons et ou il invitait les éboueurs au petit déjeuner. Démagogie ? Non VGE…