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Pêcheur d'Islande tome 1 sur 1
EAN : 9782737387821
96 pages
Editions Ouest-France (07/10/2022)
3.44/5   24 notes
Résumé :
En 1886, Pierre Loti fait connaître au grand public Paimpol et ses "Pêcheurs d’Islande" grâce au livre éponyme. Sous la forme d'une bande dessinée graphique 'Alexandre Noyer nous propose ici l'adaptation de ce chef d'oeuvre. Les paysages se dévoilent, accompagnant l'histoire de ces sentiments que la mer dévore entre les terres bretonnes et cette Islande si lointaine. Cette mer sauvage fascinante, domine la fragilité des hommes ; un embarquement dans la rude vie des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
La couverture attire l'oeil : aucune couleur ne vient éclairer la vie des Islandais de Paimpol. Dans ce roman graphique, le noir y est intense, se décline tout au plus dans une palette de gris, gris sombre plombé, gris bronze, bistre, gris bleuté, gris vert glacé, gris perle, une palette qui laisse flotter le même sentiment d'abnégation et de fatalité mêlées que celui éprouvé lors de la lecture du roman de Pierre Loti.
Mais Alexandre Noyer paraît emprunter un autre chemin, un peu plus flou, plus morne. C'est un album de vies qui se révèlent un peu, un brin, et en silence là où Pierre Loti envisageait un récit poétique et sentimentaliste qui célébrait ce peuple auréolé de légende et de folklore. Je garde en mémoire l'image d'Épinal d'hommes et de femmes vaillants au coeur celé dans une enveloppe robuste pour garder éloigner la peur et le malheur.
Ici on est davantage dans la suggestion, l'auteur se complait dans un sentiment de tristesse tenace à travers des expressions figées sur des visages livides, son trait est parfois guère plus détaillé qu'un storyboard accordant plus d'importance au rendu vaporeux et mélancolique.

L'histoire se voile d'une ambiance éthérée qui ne nuit cependant pas à la puissance du graphisme. La qualité de l'esthétique est indéniable. Elle capte votre attention, vous envoûte par sa faculté à renvoyer à l'imaginaire de marins obstinés face à la mer sous la protection de la vierge de faïence et de femmes qui attendent enveloppés dans leur châle noir et leur solitude. Je regrette simplement que cette puissance ne compense pas un récit un peu faiblard, qui peine à s'affirmer trop absorbé par la dimension contemplative. J'aurais aimé me défaire de cette impression de personnages silhouettes, moins incarnés que ceux rencontrés chez Pierre Loti et qui rendaient le roman inoubliable.
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Tout de suite, dès les premières pages, on est immergé dans le texte de Pierre Loti, alors qu'il est absent, Alexandre Noyer a pris le parti d'illustrer le roman, plus que de le raconter.

La première planche marque déjà l'ambiance, le noir, le blanc, brossés, raclés, en lutte, la lumière est reproduite par le coup de pinceau agressif, on ressent le remous des vagues à l'intérieur de la cabine du bateau, et la statuette de la Vierge ouvre le récit, comme dans le roman. Tout de suite, la dureté de la vie et le poids des traditions nous oppressent. C'est vraiment Pierre Loti, tel que je me souviens l'avoir lu. Les décors s'apaisent à terre, légèrement. Puis les vignettes se succèdent sur les 110 pages de chaque tome, lourdes et chargées de drames.

C'est une lumière de tragédie, sombre, laissant passer des éclats cinglants. On retourne vite en mer, toujours agressive et violente, les images sont somptueuses d'intensité, des marines, comme des vieilles photos passées, usées, mais d'une justesse de description un peu glaçante. Dans le deuxième tome, la terre reprend le dessus, mais comme marquée par une profonde tristesse, une fatalité. Les silhouettes des bâtisses côtières sont représentées avec une fine observation de ce pays, celles de ses habitants semblent fantomatiques et résignées.

Gaud est amoureuse de Yann et espère l'épouser, Yann ne veut pas se marier avec Gaud, la pêche en Islande est sa raison de vivre elle a un pouvoir hypnotique, mais il sait aussi que c'est une machine à fabriquer des veuves. Sylvestre, son petit frère est tué en Asie lors de son service militaire, ils vivent dans un pays où les gens ne sont pas très causant, c'est sombre, un peu lent, on vit au rythme des saisons de pêche. Cela m'a rappelé un film vu il y a longtemps, Finis Terae de Jean Epstein, avec le noir et blanc très constrastés, le rythme lent, la Bretagne de la mer et le drame réaliste.

Le vent, la mer, les vagues, les embruns, la brume, la tempête, les landes, le granit, et toutes les odeurs, les sons, c'est toute cette société de pêcheurs bretons, de Ploubazlanec et Paimpol (22), avec la religion, la famille, l'économie, la dureté de la vie et de la mort qui sont superbement décrites dans le roman, de Pierre Loti, C'est ce qu'a su reproduire Alexandre Noyer. Peut-être que les personnages sont en retrait par rapport à la mer et la côte bretonne. L'ambiance que l'illustrateur nous impose prend le dessus, les personnages sont assez éteints, ce qui pourrait freiner l'enthousiasme quelqu'un qui n'aurait pas lu le roman.

Pour ma part, j'ai vraiment aimé cette adaptation faite de noirs lumineux et de blanc ténébreux

Cette critique est identique aux deux tomes que j'ai reçus dans le cadre d'une opération Masse Critique. Merci à Babelio et aux éditions Ouest-France, c‘était un beau cadeau de Noël !
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Autant j'ai aimé la lecture de Pierre Loti, autant cette BD m'a déconcertée. Retrouve-t-on les personnages et l'histoire ? Oui, en gros. Mais de loin.
L'auteur est un illustrateur doué, pas de doute, mais un peu en roue libre ; on a le sentiment qu'il s'est fait plaisir en posant sur la page ses propres images mentales du roman.
Des images sombres, très sombres.
Et un peu répétitives.
Quant à l'histoire, si on ne connaît pas le roman de Loti il me paraît quasi-impossible de suivre l'intrigue ou de comprendre la psychologie des personnages, tant la narration est elliptique.
Bref une belle réalisation, mais pas un album pour moi.

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Ce qui attire dans ce roman graphique tiré d'un roman de Pierre Loti, c'est le dessin, très sombre. Il s'accorde à la vie dure de ces pêcheurs partis des mois vers les mers froides d'Islande. Yann est l'un d'eux, engagé sur La Marie. Il est en âge d e se marier mais refuse, sa promise c'est la mer. La jeune Gaud est pourtant amoureuse d e lui.
Les femmes restent à terre, s'occupant des enfants et des orphelins tandis que les hommes partent sur la mer ou sont enrôlés pour aller se battre dans ces pays lointains des colonies. C'est le sort de Sylvestre que sa grand-mère voit partir avec appréhension. Sera-t-elle encore en vie lorsqu'il reviendra dans 5 ans?
Beaucoup de silences entre les mots, silences marqués par des dessins, et l'imagination du lecteur fait le reste.
très bel album
j'attends le second avec impatience.
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Je me souviens avoir étudié le roman de Loti en classe de troisième il y a de cela quelques (petites) années... Je dois avouer que je ne me souvenais plus de grand chose de l'histoire.
Cette bande-dessinée est magnifique. le noir et blanc des planches plongent le lecteur dans cette ambiance froide et humide des navires de pêche qui sillonnent la mer d'Islande pendant de longs mois.
Pendant ce temps, à Paimpol, la jeune Gaud est amoureuse de Yann, un pêcheur. Pourtant celui-ci est distant et semble accorder son amour à la mer plutôt qu'à la jeune fille...
Un beau premier volume que j'ai découvert avec plaisir grâce à l'opération Masse-critique de Babelio et aux Editions Ouest-France que je remercie vivement.
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critiques presse (1)
Sceneario
03 janvier 2023
Ce ton quelque peu éthéré peine à nous accrocher, on "évoque" en effet, plus que raconter, on murmure, on chuchote un récit qui semble déjà planer loin devant nous, comme venant d'un autre pays, d'un autre horizon. Et même si les textes sont vraiment beaux, que le style nous envoûte, on en oublie le souffle de l'aventure, l'essence d'un grand voyage inoubliable.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Depuis près d'un mois les navires islandais étaient rentrés moins deux qu avaient disparu dans ce coup de vent de juin.
Mais la Marie ayant tenu bon, Yann et tous ceux du bord étaient au pays tranquillement.
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C’était le charme des grands voyages, de l’inconnu. Aussi l’angoisse de tout quitter, avec l’inquiétude vague de ne plus revenir..
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Un de ces jours, oui, je ferai mes noces. Mais avec aucune des filles du pays ; non, moi, ce sera avec la mer.
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En regardant, on ne voyait que des grisailles profondes.
En écoutant, on entendait que du silence

(page 81)
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