Un recueil de nouvelles sur le thème de la mer. Mais pas la mer qu'on voit danser non, plutôt la mer mystérieuse, emprunte de violence, d'aventure, de magie et de mystère.
Au fil des 7 nouvelles, on découvre cet élément sous la plume d'auteurs plus ou moins inspirés.
Tous emprunts de fantastique, les textes prennent place à diverses époques, dans diverses contrées et l'environnement est pour l'ensemble bien construit. le choix des nouvelles est cohérent et je ne me suis pas trouvée déstabilisée en passant d'un texte à un autre.
Certains m'ont fait vibrer tandis que d'autre m'ont fait moins d'effet.
Cependant, je dois bien admettre que dans l'ensemble les nouvelles sont bien écrites et qu'elles se laissent lire sans difficulté.
J'ai particulièrement apprécié celle de Kristine Kathryn Rusch intitulée "Tribut" qui décrit la tension palpable de l'équipage d'un navire de guerre en partance suite à l'attaque de Pearl Arbor. A cette tension naturelle et logique en temps de guerre s'ajoute celle d'une brume fantomatique qui semble cacher en son sein un vaisseau fantôme...
Mon seul regret reste sur la partie analytique qui conclut toujours la série Emblèmes. Les analyses ouvrent une perspective intéressante mais restent très superficielles et manquent de sources pour étayer les propos.
La bibliographie proposée est quant à elle intéressante et donne envie de se pencher un peu plus sur le thème choisi.
Commenter  J’apprécie         30
Au début, c'étaient juste des empilements de pierres avec des feux de bois allumés au sommet. Des feux dans des tours, des feux dans le cœur, vous guidant tous à la maison. Et de penser que tout cela a commencé une nuit il y a des milliers d'années quand quelqu'un s'est tenu sur le rivage et a regardé vers la mer et a pensé : Je vais construire une tour dont le feu sera vu par tous ces voyageurs solitaires sur les eaux lointaines. Peut-être que quand ils le verront, ils viendront me rendre visite. Ce serait magnifique, des visiteurs venus des eaux. Tout cela grâce à un empilement de pierres.
[Le Rêve Ivre de Capitaine Jim - Gary A. Braunbeck]
Il est des soirs où la mer paraît vomir son dégoût des hommes. Quand la terre et le ciel disparaissent, gobés par les humeurs de l'océan, quand les cornes de brume gémissent à la tombée de la nuit, l'Eternelle Dévoreuse redevient sel et puanteur. Ses entrailles sans fond libèrent alors le souffle rauque de la sauvagerie, celui que beaucoup de marins ont déjà senti sur leur nuque et dont ils ne parlent qu'avec crainte et fascination.
[Triangulaire - Jess Kaan]
Quand il me faudra partir, je ne pourrai m'empêcher de penser à ma sirène. Elle ne me promettait rien, mais sa puanteur de marée et ses grands yeux noirs de poisson ne me mentaient pas.
La mer est en moi. Mon cerveau est une île. Il sera peu à peu englouti, et je ne ferai rien.
Faut se trouver un vice de quelque nature. Ça vous calme quand rien ne répond au son de votre voix au milieu de la nuit.
[Le Rêve Ivre de Capitaine Jim - Gary A. Braunbeck]
Si tu veux apprendre à prier, prends la mer !
[Le Dernier Souvenir du Capitaine Teixeira - Claire Garand]