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EAN : 9782246861515
200 pages
Grasset (08/03/2017)
4.18/5   11 notes
Résumé :
"Longtemps, je me suis couché de bonne heure". "Aujourd'hui, maman est morte". "DOUKIPUDDONKTAN, se demanda Gabriel, excédé". Voici trois premières phrases parmi les plus célèbres de livres ô combien célèbres. Elles ouvrent A la recherche du temps perdu, L'Etranger et Zazie dans le métro. Ce livre en contient quinze autres (plus deux interludes) que Laurent Nunez examine, mot après mot, signe de ponctuation après signe de ponctuation. Tout ce que l'on peut deviner d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pour tout étudiant en littérature, ou prof, ou simple amoureux des livres, un ouvrage infiniment précieux : il décortique mot à mot avec patience, avec finesse, mais en s'appuyant sur beaucoup d'érudition, quelques uns des ‘ incipit ‘ les plus célèbres de notre littérature dans leurs sous-entendus, leurs parti- pris théoriques, et ce qu'ils annoncent de l'oeuvre.
Un ouvrage que pour ma part j'ai lu avec passion.
J'ai pourtant deux reproches ( mineurs) à faire à M. Nunez: d'abord un abus de mots savants, vraiment très très savants. Empruntés à tour de bras à la rhétorique, la linguistique, la sémantique, la pragmatique , et autres branches et branchettes hyper- spécialisées des sciences du langage. Mais on avouera que ce n'est très grave: les dictionnaires existent, Wikipedia aussi. Et puisque ces mots existent, autant les utiliser. Pour le lecteur, en outre, ce n'est pas plus mal de se frotter à des concepts oubliés, parfois même jamais rencontrés,

Ce pouvait être également un reproche ( affectueux), et finalement ce n'en sera pas un: je m'étais habituée à retrouver, au début de chaque nouvelle étude, une petite formulette rituelle amusante (‘'Prenons notre temps, c'est la pause-cigarette.... Prenons notre temps, le jardin est en fleurs ‘').
Or ce petit clin d'oeil au lecteur, manque en deux endroits: au début du chapitre Aragon (consacré au poème La Halte de Collioure) et au début du chapitre Barthes ( Vita Nova, qui est un non-roman , sans incipit puisqu'on n'en connaît que les plans préparatoires).

Dans un premier temps , je dois l'avouer, je me suis sentie un peu frustrée.
Il me semblait que c'était comme un défaut d'attention , un trébuchement dans la composition de l'ouvrage. Une rupture du pacte.... rythmique. Puis j'ai subodoré que tout au contraire l'absence de cette formulette devait être là pour signaler quelque chose: ainsi, pas de petite phrase magique pour Vita Nova puisqu'y a pas, n' y a jamais eu d'incipit. Et pas non plus pour La Halte de Collioure puisque tout l'objet du chapitre est de démontrer l'existence d'un vers faux, voulu et maintenu par le poète, et bien sûr particulièrement signifiant.Et donc, précisément, la rupture d'un pacte rythmique.

De sorte que le simili -reproche se transforme en satisfecit: monsieur Nunez, quel sens du détail. Vous êtes vraiment très fort!

Mais quand même...quand même...À la page 182, un ‘'ils ne s'écrirent même plus ‘' qui m'a fait lever un sourcil ( Moi je connais que ‘'écrivent'' et/ou ‘ écrivirent ‘).
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Autrefois, naguère, alors étudiant au collégial, dans un cours de littérature, on m'a demandé, plus d'une fois, d'interpréter des oeuvres, d'exprimer ce que l'auteur a bien pu vouloir dire dans le texte qu'il nous a livré. Je me suis toujours opposé à cette façon d'aborder un texte, prétextant que chaque lecture est en elle-même une oeuvre de création et qu'il n'existe donc pas d'interprétation canon d'un roman, d'un poème ou de toute oeuvre écrite. Je me souviens qu'en équipe, nous avions eu à présenter la lecture d'une oeuvre poétique. Après que nous en ayons fait la lecture à haute voix, l'enseignante nous en réclamait l'analyse. Nous avons alors refusé de fournir une analyse autre que celles que chacun des auditeurs de la classe avait spontanément faites à l'écoute du texte. Je ne crois pas que ce fut bien reçu de la part de l'enseignante.

Tout cela pour dire que l'analyse littéraire formelle, scolastique et dogmatique ne m'intéresse point. Mais le jeu auquel se livre Laurent Nunez dans L'énigme des premières phrases est tout autre, même s'il emprunte à l'analyse littéraire le langage ainsi que la forme. Cela est réalisé avec une approche ludique telle que la réception ne peut qu'en être teintée. C'est donc avec une ouverture de bon aloi que je me permettais de passer d'un chapitre à l'autre, d'une décortication de première phrase à une autre, de « Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » de Camus à « Doukipudonktan, se demanda Gabriel excédé. » de Queneau. Nunez détricote ces incipits connus ou d'autres qui le sont moins, en cherchant de mot en mot, littéralement, un sens que le lecteur qu'il est peut lui attribuer et relire ainsi l'oeuvre entière dans le germe que constitue cette première phrase. Certains y voient peut-être une oeuvre d'érudition, j'ai voulu y voir une expédition jubilatoire dans l'univers littéraire. Collectionneur à mes heures de premières phrases, je ne pouvais d'aucune façon y être insensible.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
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Ce livre est une pépite d'analyse littéraire, il nous plonge dans les grands classiques de la littérature française à travers l'exploration de leurs premiers mots.
Chaque chapitre est consacré à un classique en particulier. Les premiers mots de chaque oeuvre s'avèrent toujours riches de sens pour éclairer la démarche de l'auteur et appréhender son univers.
La lecture est facile, gourmande et nous permet de découvrir ou de redécouvrir avec plaisir des monuments de la littérature.

Ce livre est essentiel pour des élèves de première qui préparent le bac de français mais il s'adresse vraiment à un large public, c'est une balade sympathique dans notre histoire littéraire.
Une vraie lecture coup de coeur en ce qui me concerne !
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Très beau livre qu'une amie m'avait recommandé il y a quelques années. Parfois un peu technique sur le plan du vocabulaire (ça m'a rappelé mes études de stylistique) mais globalement très accessible. Intelligent, amusant, parfois brillant : une relecture d'incipits célèbres qui incite à mieux relire les romans et à prendre le temps de déguster chaque phrase - au moins, la première ! Don Juan, L'Etranger, Zazie dans le métro… Un plaisir de les redécouvrir grâce à cette lecture très stimulante.
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Oscillant entre surinterprétation (il s'en défend bien) et enquête scrupuleuse (avec un grand talent), Laurent Nunez s'attaque aux premières phrases mythiques de la littérature.

C'est cultivé, sagace, malin, drôle, un tantinet élitiste et référencé

Un reproche ? C'est presque trop, mais c'est si bien fait !
Lien : https://www.noid.ch/lenigme-..
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critiques presse (1)
LeMonde
07 avril 2017
Il se penche, loupe à la main, ses instruments d’analyse cachés dans sa manche, mais sans jamais laisser la rhétorique moucher ses intuitions, sur dix-sept de ces incipit, célèbres ou non.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le verbe “se coucher” est plus intéressant, car les scènes de couchages et de coucheries occupent une bonne partie de ce roman. Elles s’opposent évidemment : Marcel se couche et rêvasse dans l’attente du baiser de la mère ou d’Albertine, et seul – contre une cloison. La coucherie, au contraire, est liée aux autres, toujours : Swann et Odette, Charlus et Morel, Albertine et les jeunes filles, Mademoiselle de Vinteuil et son amie… Tous connaissent l’autre versant du terme. Mais on n’est jamais trop prudent : lorsque Marcel conjugue cet étrange verbe avec lui-même, Proust en réduit par trois fois la polysémie. Par la tournure pronominale ; par “Longtemps”, qui crée l’habitude et contredit l’idée d’une surprise érotique ; et surtout par “de bonne heure”, qui entraîne la signification du verbe vers l’enfance et le repos. Visiblement, on ne peut pas encore tout raconter, lorsqu’on dit : Je.
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Vers quel visage avez-vous souri pour la première fois ?
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Videos de Laurent Nunez (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Nunez
A l'occasion des Correspondances de Manosque, Laurent Nunez vous présente son ouvrage "Le mode avion" aux éditions Actes Sud. Rentrée littéraire automne 2021.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2549854/laurent-nunez-le-mode-avion
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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