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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La première surprise, plutôt bonne, en commençant ma lecture, c'est l'époque où se situe l ‘action ; je m'attendais à ce que le roman se déroule au vingt-et-unième siècle et non en 1952 ! le personnage de l'inspecteur Cooper me semble ensuite atypique, un inspecteur blanc pas très bien vu des services de police, envoyé pour enquêter au coeur d'une petite ville de province juste à l'époque de la promulgation des lois instaurant l'apartheid en Afrique du Sud. L'époque est troublée, donc, et le travail s'avère difficile car le mort est un inspecteur de police afrikaner retrouvé sur la berge du Mozambique, qui sert de frontière avec le pays du même nom. C'est d'autant plus compliqué pour l'inspecteur Cooper que la famille du mort n'accepte pas de voir l'enquête se tourner dans leur direction et que certains services spéciaux, la Security Branch, semblent particulièrement pressés de récupérer l'enquête.
Le décor est très bien planté, des descriptions soignées mettent en place la bourgade et ses petites habitations, la végétation et les kilomètres de veldt alentours. Les personnages sont aussi bien campés, la recherche de la genèse de ce meurtre dévoilant entre eux des relations très complexes. le racisme est présent, bien sûr, comment cela serait-il possible autrement lorsque c'est la loi elle-même qui l'instaure comme une règle, mais ce racisme est nuancé, gradué, différencié, de manière très subtile et absolument pas manichéenne. de plus, les lois raciales n'empêchent pas les corps d'avoir des pulsions qui sont en désaccord fondamental avec ce qu'elles prônent, et ce point va peser énormément sur l'enquête.

Pas dénué d'humour, dû en partie au décalage entre notre vision d'aujourd'hui et celle d'il y a soixante ans, ce roman est aussi très intéressant au point de vue historique, la deuxième guerre mondiale très proche encore ayant laissé des traces, notamment en ce qui concerne Emmanuel Cooper et un épicier juif, qui s'avère être un habile médecin. La tension monte au fur et à mesure, la violence aussi à certains moments, et ce gros volume se lit très rapidement. Une bonne façon de faire connaissance avec l'Afrique du Sud des années cinquante…
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Mala Nunn nous entraîne au coeur de l'Afrique du Sud, au coeur du veldt des Afrikaners, pour une enquête qui en dit autant sur les individus qui y sont mêlés que sur la société sud-africaine de l'époque. L'inspecteur-Chef Cooper est envoyé dans ce trou perdu qu'est Jacob's Rest pour découvrir qui a bien pu assassiner le capitaine de la police du coin, que tout le monde décrit comme proche de la perfection. Très vite, la Security Branch, bras armé du gouvernement afrikaner, police secrète à la recherche de communistes et autres opposants, débarque sur place pour "reprendre" l'affaire en main. Ne laissant à Cooper que de vagues miettes. et un affaire de moeurs qui semble assez banale. C'est sans compter sur l'intelligence et la finesse d'esprit de l'enquêteur de Jo'Bourg.

Si l'enquête est bien menée, les indices habilement camouflés ou révélés par l'auteure, l'essentiel, tout l'intérêt vraiment de ce roman, réside dans sa peinture de la nation "Arc-en-Ciel" au sortir de la seconde guerre mondiale (nous sommes en 1952), l'arrivée au pouvoir du National Party avec sa mythologie des Afrikaners comme tribu blanche de l'Afrique (hum???), les lois raciales, l'animosité entre Afrikaners et Anglais, la chasse aux communistes à coup de poing, de barre de fer ou de fouet. Mala Nunn a su très habilement mêler tous ces ingrédients pour proposer une lecture instructive, intéressante, avec des personnages tout en nuance (ou presque, car certains ne sont vraiment que des grosses brutes ignares - ou pire: très intelligentes) bien campés dans un paysage de rêve. L'auteure expose l'envers du décors, la sauvagerie qui se cache derrière la beauté du paysage, la noirceur et la folie tapies derrière les apparentes dignité et convention, la violence du régime à l'encontre de ceux qui lui résistent. Mala Nunn montre combien les nouvelles lois raciales influent sur la vie quotidienne des habitants, mais ne peuvent pas cependant empêcher totalement les contacts inter-raciaux. C'est toute l'absurdité d'un régime fondé sur la couleur de la peau, sur la race et qui nie l'humanité de ses citoyens et la réalité de leur vie.
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Bienvenue à l'inspecteur COOPER dans la famille des héros récurrents.

C'est un livre très agréable à lire, bien écrit, un rythme parfois un peu déroutant mais l'auteur nous transporte aisément dans ces contrées inconnues et mystérieuses.

Il ne faut pas perdre de vue que dans ce pays 3 clans forment la population et que le cloisonnement racial est une réalité. Mais le brillant inspecteur COOPER, est un zoulou blanc avec un passé que l'on devine lourd même si l'auteur évite de s'y appesantir.

C'est un bon voyage dans le temps et dans l'espace.


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Je me suis plongée avec délices dans ces paysages sud-africains que l'auteure décrit à merveille et qui m'ont donné envie de m'y rendre...

Ces paysages magnifiques font oublier, un temps, la réalité de hommes, ceux qui viennent de promulguer les nouvelles lois raciales d'Afrique du Sud, contraignant toute une partie de la population à la misère.

Car dans ce roman, l'écrivain ne décrit que trop bien la supériorité de l'homme blanc : celui qui a le pouvoir et qui cogne - dur - et qui peut faire changer le court d'une enquête comme bon lui semble. Quoi qu'il fasse, la loi est avec lui.

Un seul homme blanc tire son épingle du jeu, feu le policier Pretorius qui a été élevé avec les noirs et chez qui bat le coeur de l'Afrique noire. Homme intègre qui connaissait tous les petits secrets du village, mais qui a tenté de faire respecter une loi plus égalitaire.

Des pistes s'ouvrent mais l'inspecteur se heurte aux non-dits dangereux.

Au final, on découvre un pays aux hommes durs qui tentent de survivrent ou d'affirmer leurs supériorités selon la couleur de leur peau. Sans parler des métisses à la peau blanche...

L'image que je retiendrai :

Celle d'un pays aux paysages sauvages.
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Des métis, des afrikaners, des cafres, des zoulous, le meurtre d'un capitaine blanc afrikaner, cruauté de la sécurity branch, gros bras racistes, ségrégation sociale, chasse aux communistes: nous voilà transportés en Afrique du sud en 1952.
Livre agréable à lire. L'enquête est bien menée par l'inspecteur Emmanuel Cooper qui a un discours sensé et qui nous dévoile quelques pans de son passé. J'aurai plaisir à le retrouver lors de sa prochaine enquête.
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Pour être honnête, si je n'avais pas été contacté par Babelio pour chroniquer ce polar, il n'est pas sûr du tout que je l'aurai choisi spontanément dans une librairie ou à la bibliothèque… Déjà le titre ne semble rien augurer de bon (pour une fois la traduction n'est pas pour grand chose, car la version originale ne vaut guère mieux : A Beautiful place to die…) D'autant plus que la quatrième de couverture aurait achevé de me dissuader en temps normal. En effet, quand je lis en gros :

« Un premier roman fantastique qui se lit d'une traite : j'ai adoré ce portrait habile de l'apartheid en Afrique du Sud ! »

j'ai plutôt tendance à prendre mes jambes à mon cou et me méfier de ce qui a tout l'air d'être une ruse marketing…

Et j'aurai eu tort ! Car j'ai effectivement dévoré ce roman en un petit week-end tout juste ! L'histoire n'est certes pas d'une originalité folle, mais est intéressante, au moins, pour le contexte dans lequel elle se déroule. Certes, on a affaire à ce qui pourrait être un banal polar : un policier blanc, le capitaine Pretorius, se fait tuer dans une province sud-africaine et on charge un inspecteur d'une grosse ville de venir résoudre le crime. Classique. On se doute aussi que le coupable ne peut pas être un Noir ou un Métis, même si tout porte à le croire, sinon ce serait trop facile. de nouveau classique. Là, où ça devient intéressant, c'est que le drame se déroule au début des années 50 dans une Afrique du Sud qui commence à entrer officiellement dans l'Apartheid, même si de nombreux sud-africains en connaissent déjà les affres depuis longtemps. Et on découvre qu'à côté de l'antagonisme Blanc/Noir, existe également une opposition entre descendants d'Hollandais et de sujet de sa Majesté. Ce qui va naturellement compliquer la tâche de l'inspecteur Cooper, citadin d'origine britannique, perdu dans une bourgade campagnarde afrikaner. Si on ajoute à cela le climat international de l'époque – pour faire simple, la menace communiste s'étend aussi au continent africain – et les guerres politiques entre les différents services de sécurité et de police, on comprend que l'enquête s'annonce particulièrement difficile à mener. D'autant plus que le capitaine Pretorius, semblait mener une double vie, qu'il tenait absolument à préserver…
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