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EAN : 9782848931111
368 pages
Les Deux Terres (22/02/2012)
3.27/5   13 notes
Résumé :
Durban, Afrique du Sud, 1953. Alors que l’inspecteur Emmanuel Cooper gagne sa vie en surveillant les docks de manière clandestine, le meurtre brutal d’un jeune garçon le force à sortir de l’ombre. Lorsque deux assassinats semblables font de lui le suspect numéro un, il est obligé de se cacher de la police et de mener officieusement sa propre enquête. Il plonge alors dans le milieu de la pègre de Durban –un univers trouble, où se côtoient gangsters, prostituées et ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Durban , 1953. L'inspecteur Cooper , après avoir été rétrogradé à la condition de 'non blanc', travaille en sous marin sur les docks pour un commandant . Il trouve un garçon de 12 ans , la gorge tranchée et deux jeunes hindous à ses cotés. C'est le début des embrouilles.

Si l'intrigue policière est bien menée, intéressante et intelligente , faisant une bonne part aux séquelles de la grande guerre à travers le monde , l'un des principaux intérêts du livre réside dans la description de l'Afrique du Sud des années 50.
Espace de non droit ou de quasi esclavage pour les non blancs, ce pays est aussi le théâtre de la rivalité entre les Anglais et les Afrikaners.
Au milieu de cette dictature de la couleur , errent des personnages mal nés qui cherchent à sauver leur peau ou à étendre leur pouvoir . Et là , tout est permis.
Le choix de la date de l'intrigue, début Juin 1953, coïncide avec le couronnement d'Elizabeth Windsor, ce qui permet de montrer le poids encore considérable du Royaume Uni dans ce coin du monde.
Finalement, entre une intrigue plutôt plaisante, sans que le suspens ne nous réveille la nuit soyons francs et une immersion dans la sombre histoire de l'Afrique du Sud, ce tome est plutôt réussi.
Attention, il s'agît de la deuxième aventure de l'inspecteur Cooper et même si l'on peut lire ce volume indépendamment, il y a plusieurs références à la première enquête.
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Ce roman est le deuxième volet des enquêtes de l'inspecteur Cooper, il n'est pas indispensable d'avoir lu le premier (Justice dans un paysage de rêve) pour comprendre l'histoire, mais comme les personnages principaux sont récurrents et que cette enquête découle directement de la précédente, il vaut la peine de commencer par le début de la série, car les personnages ont évolué et gagné en épaisseur.

Suite à sa première enquête dans laquelle il a défié la Security Branch (Police politique et service secret tout puissant en Afrique du Sud), Cooper a dû démissionner de la police. de plus, cette officine détient un dossier secret sur sa famille qui l'a fait reclasser au niveau racial, de blanc il est devenu métis. Sa vie s'en trouve compliquée d'autant dans ce pays qui met en place des lois de ségrégation très stricte. Il connaissait cette situation de l'extérieur, mais maintenant il la vit de l'intérieur et en souffre beaucoup. Il travaille sur un chantier naval au recyclage des bateaux et continue de travailler en privé pour son ancien chef, le commandant van Niekerk qui veut démanteler un réseau de policiers corrompus. Il surveille les docks de Durban durant la nuit. Un soir il découvre le corps d'un enfant blanc de dix ans, Jolly Marks, qui faisait les courses pour les travailleurs du port afin de gagner quelques sous. Une petite voix dans sa tête lui dit de ne surtout pas s'en mêler, mais son instinct de flic est le plus fort. Cooper ramasse le petit carnet dans lequel Jolly notait ses commandes, mais laisse sur place son petit canif. Il trouve à proximité du corps deux jeunes Indiens qu'il veut interroger. le soir suivant il reprend son enquête clandestine après son travail, mais lorsqu'il rentre à sa pension, il trouve la bonne de la patronne morte égorgée dans le jardin, il s'empare de son couteau à désherber et entre dans l'appartement de la patronne dont la porte est fracassée. Il y a deux policiers qui l'arrêtent immédiatement.

Cooper est le suspect idéal, s'étant trouvé sur les lieux de trois meurtres et ayant été arrêté un couteau à la main, même s'il est évident qu'il n'aurait pas pu tuer qui que ce soit avec un outil de jardin. Toutefois dans l'Afrique du Sud de 1953, ce genre d'évidence n'est pas en faveur d'un métis quand deux blancs ont été tués. Les policiers le tabassent et lui promettent la potence. Toutefois sa garde a vu est interrompue par van Niekerk et un individu mystérieux nommé l'Artisan qui lui offrent un répit: Il a quarante huit heures pour trouver l'assassin du petit Jolly Marks et échapper à la peine de mort. van Niekerk l'emmène chez lui, le cache et lui redonne sa carte d'identification raciale blanche et sa carte d'inspecteur chef qu'il avait perdues suite à sa précédente enquête. Il se lance à corps perdu dans la traque de l'assassin de l'enfant.

Cooper s'embarque dans une enquête qui mêle politique raciale, trafics divers, corruption, espionnage et services secrets avec l'aide de ses amis, l'agent Shabalala et le docteur Zweigmann. C'est un roman très noir qui met en lumière les injustices criantes qui sont le quotidien des Africains du Sud non blancs. Nous découvrons aussi la face cachée de ce pays avec ses gangsters plus ou moins folkloriques, une corruption endémique, beaucoup de violence, mais aussi des personnages touchants comme cette vieille missionnaire suédoise qui secourt les pauvres, un couple qui vit dans la clandestinité car une femme blanche a épousé un Mauricien à la peau foncée. Ce n'est pas un polar optimiste, il n'y a pas de happy end à l'américaine. Les méchants ne sont pas punis et les bons devront transiger sur leur éthique pour s'en sortir, mais dans ce pays, il faut juste échapper au pire. Les personnages principaux sont complexes et très bien construits, très humains et attachants. Ce ne sont pas des super héros, mais des hommes ordinaires confrontés à des situations terribles dans un pays où le mot « Justice » ne veut pas dire grand chose.

L'action s'enchaîne sans temps mort et jusqu'à la dernière page, on tremble pour l'inspecteur Cooper et ses amis. Un magnifique polar et un énorme coup de coeur.

Lien : https://patpolar48361071.wor..
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On avait connu Malla Nunn grâce à son premier roman, Justice dans un paysage de rêve, que nous avaient proposé Babelio et les éditions des Deux terres.
Comme on avait bien aimé ce premier épisode, nous voici avec la seconde enquête de l'inspecteur Cooper en Afrique du Sud : le sang et la poussière.
Avec une ambiance bien différente du précédent voyage (ou bien nos yeux ont changé) : fini le veldt, on quitte la brousse pour la jungle des villes et nous voici à Durban.
Et comme dans tout bon polar, c'est encore la découverte d'un cadavre qui lance le récit : celui d'un jeune garçon. Un blanc. Trucidé dans les bas-fonds de Durban.
Et Cooper aura de nouveau la redoutée Security Branch aux trousses puisque … c'est carrément lui qui est rapidement accusé du meurtre.
Un polar très américain de par son intrigue qui nous plonge dans le ‘milieu' de Durban : club de boxe, blonde fatale, parrains noir ou blanc, tout y est, jusque même des espions russes.
Mais comme avec le précédent bouquin, ce qui retient l'attention c'est bien la description de cette Afrique du Sud des année cinquante, une nation qui ne connaissait pas encore l'arc-en-ciel et qui avait pris le relais des théories raciales nazies.
Avec ce deuxième tome, Malla Nunn explore à nouveau la condition des métis (l'inspecteur Cooper en fait partie, tout comme l'auteure elle-même) et l'on est surpris, par exemple, par un Durban peuplé de mauriciens.
Et les métis n'ont qu'une alternative : tomber d'un côté ou de l'autre, noir ou blanc, tout dépend de ce que vous arrivez à faire inscrire sur vos papiers d'identité. Certains sont donc prêts à tout, y compris à risquer leur peau, au sens littéral, quitte à se brûler le visage à force de crèmes éclaircissantes.
Le pays et l'époque sont tels qu'en Afrique du Sud, dans les années cinquante, même les blancs se déchiraient entre eux .
Il y a donc pas mal de choses de pourries au royaume de Durban.
Pour être franc, on aura quand même préféré le souffle sauvage du premier volume à cette plongée trouble dans les bas-fonds de Durban.
Les deux bouquins sont désormais disponibles en poche.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/2..
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J'avais adoré le premier roman de Malla Nunn et j'attendais donc avec impatience de lire ce deuxième volet. J'ai été un peu déçue en constatant que, si le personnage principal est le même, il ne s'agit pas à proprement parler d'une suite. L'univers de la ville m'a un peu moins fasciné que la nature décrite dans le premier roman. Pourtant, l'écriture est toujours d'aussi bonne qualité, l'histoire est très bien construite et on retrouve surtout cette description de la société sud africaine des années 50 qui est absolument passionnante. Si j'ai à peine moins aimé ce livre que le précédent, ça reste un excellent polar et un auteur à suivre.
Lien : http://madimado.com/2013/05/..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
[…] Il était nouveau en ville et hollandais - un mélange potentiellement fatal. Des décennies de guerre pour contrôler les diamants et la terre avaient entretenu la méfiance entre les deux communautés blanches. Les Afrikaners croyaient être la tribu blanche d’Afrique, née, nourrie et élevée sur le veldt. Pour eux, les Britanniques étaient des intrus récemment arrivés, intéressés avant tout par le profit et le pouvoir. Et les Britanniques étaient convaincus que les Boers n’avaient ni l’intelligence ni le dynamisme nécessaires pour diriger l’Afrique du Sud.
Van Niekerk étaient le fils d’un riche hollandais et d’une anglaise avec plus de sang noble dans les veines que la police de Durban tout entière. Cela ne faisait aucune différence. Son nom afrikaner le classait comme inférieur.
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Elle aimait ça comprit Emmanuel, le mélange d’amour, de douleur et de besoin.
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Elle n’avais jamais été éconduite, se dit Emmanuel. Jamais un homme ne lui avait dit non. Qui était-il pour changer le cours de l’histoire ?
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