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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Emmanuel Cooper, inspecteur de police, débarqué de Johannesburg, est envoyé sur le terrain où le cadavre du capitaine de police local vient d'être découvert. Assez vite, il va se rendre compte que l'affaire est bien plus compliquée qu'il n'y paraît. le fait que la Security Branch s'impose dans l'enquête ne fait que renforcer son malaise...

J'ai beaucoup aimé ce roman policier qui nous plonge dans le veldt sud-africain, à la frontière avec le Mozambique, en plein Apartheid. le personnage d'Emmanuel Cooper est très intéressant et n'est pas facile à apprivoiser. Comme un deuxième roman de l'autrice swatinienne a été traduit en français, je vais m'empresser de l'acquérir pour poursuivre ma découverte de cet inspecteur pas comme les autres.

L'intrigue en elle-même tient la route jusqu'au bout et la fin du roman est assez étonnante. J'ai beaucoup aimé le contexte historique dans lequel Malla Nunn a placé son récit. Si j'avais déjà une bonne idée de la complexité des relations politiques dans la police avec les romans de Deon Meyer, ici, ce sont d'autres facettes qui nous sont livrées. En effet, à l'inverse de son homologue masculin, l'autrice a choisi le début des années 50 comme toile de fond et pas le 21e siècle. A cette époque, l'Apartheid est en place depuis moins de 5 ans et les relations entre les différentes communautés sont strictement réglementées et le climat politico-judiciaire très tendu. En mêlant blancs, noirs et métis, Afrikaners, juifs et zoulous, l'autrice dresse un portrait saisissant et sans concession de la complexité des relations entre les sud-africains de cette époque.

L'équilibre entre récit historique et polar est parfaitement atteint dans ce premier tome et devrait ravir les amateurs des deux genres.
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Un très bon polar - pour moi qui en lis très peu - avec une intrigue qui tient de la première page à la dernière et s'occupe des personnages, tous assez mystérieux, et du contexte historique plutôt que de décrire en long et en large des scènes sanglantes.
Le contexte ? Les années 50 en Afrique du sud, à la frontière du Mozambique (pas très loin du Swaziland, pays d'origine de l'autrice) : les lois raciales de l'apartheid se mettent en place, notamment celle de l'immoralité interdisant tout contact entre Blancs et Noirs et faisant des métis des dégénérés. Bêtement, je n'avais jamais pensé qu'il y avait un début à cet état politique... Ce que j'avais lu était plus souvent tourné sur l'après, sur un passé. Là on est plongé dans le présent d'une société multiple et ordonnée (les Hollandais-boers-afrikaners, les Anglais, les métis, les zoulous...) par l'intermédiaire d'un petit village de campagne et les secrets de famille.
Et même si le premier tome peut se suffire à lui-même, il m'a donné très envie de découvrir la 2e aventure de l'inspecteur-chef Cooper (il y en a 3 : c'est un polar avec des airs de saga).
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Roman de Malla Nunn. Premier tome d'une trilogie.

Septembre 1952 à Jacob's Rest. le capitaine de police Willem Pretorius est retrouvé mort sur la rive du fleuve qui sépare l'Afrique du Sud du Mozambique. La famille Pretorius incarne les valeurs du National Party et des Afrikaners et observe strictement un mode de vie fondé sur la religion et le ségrégationnisme. "Huit ans après les plages de Normandie et les ruines de Berlin, on parlait encore d'esprit afrikaners et de pureté de la race dans les plaines africaines." (p. 12) L'inspecteur-chef Emmanuel Cooper, de Johannesburg, est "envoyé en solo sur le meurtre [de ce] capitaine de police blanc." (p. 11) D'emblée, il comprend que son enquête sera semée d'embûches : les cinq fils Pretorius ne laissent rien entacher la mémoire de leur père et la Security Branch s'empare de l'affaire sous prétexte de déjouer un complot communiste. Emmanuel Cooper est rapidement écarté de l'affaire mais il est convaincu que "l'assassinat du capitaine [est] indissociable des secrets et mensonges de la petite ville et [n'a] rien à voir avec un complot communiste élaborer pour faire dérailler le National Party." (p. 287) Jacob's Rest est un bourg perdu qui vit au rythme de la famille Pretorius et qui palpite de secrets qui ne le restent pas longtemps. le capitaine Pretorius a développé un attrait pour la culture cafre et zoulou bien difficile à conciler avec les prétentions de pureté affichées par son clan. La ligne de couleur a été franchie. Au-delà d'une histoire de moeurs et de sordide trafic, l'enquête révèle les noirceurs de la nature humaine et échoue à déterminer le prix d'une vie.

Le passé de l'inspecteur Cooper s'esquisse subtilement dans ce premier tome. le souvenir d'un sergent-major le hante et l'aide à progresser dans ses réflexions. Ce souvenir ravive également des pans de passé enfouis sous le remords et la douleur : on aperçoit une épouse, Angela, des images de la seconde guerre mondiale, des cauchemars, des origines incertaines et de nombreux secrets. Si Cooper est tout d'abord un personnage solitaire voire esseulé, il renoue avec le genre humain à mesure que l'enquête progresse. Il fait fi des préjugés raciaux et forme un trio bigarré avec le policier zoulou Shabalala et le docteur juif allemand Zweigmann. Emmanuel Cooper est une nouvelle figure de policier. Principalement désigné par son prénom, il est plus humain et plus accessible que certains personnages archétypaux des récits policiers qui me hérissent d'ordinaire le poil ! Sous la carapace affichée se dessinent des failles que le second tome - j'espère - contribuera à faire éclater pour révéler davantage le personnage et son passé.

Le roman de Malla Nunn est intéressant à plus d'un titre. D'une part, l'intrigue est finement menée, suffisamment complexe pour faire travailler les méninges à plein régime mais parfaitement maîtrisée et sans incohérence. Les coupables - puisqu'il y a plusieurs affaires mais je n'en dirai pas davantage - s'ils sont démasqués, courent toujours. Et la chute du roman n'est en rien une porte qui se ferme. On reste clairement sur sa faim dans l'attente du second tome (à paraître en 2012) dont les alléchantes premières pages sont offertes en conclusion.

D'autre part, le roman dépeint autre chose de l'Afrique du Sud que ses paysages paradisiaques. le titre français est éloquent, le titre original davantage encore : A Beautiful Place to Die. Les lieux sont superbes, certes. La nature est à la fois poétiquement sauvage et magnifiquement indomptable mais la nature humaine n'est que laideur ou vilenie sous le coup des lois d'immoralité publiées par le National Party, lois qui verrouillent la société. Les relations entre noirs et blancs sont encodées de telle façon que tout acte devient suspect et condamnable. "Les nouvelles lois ségrégationnistes officialisaient l'idée que la tribu noire et la tribu blanche avaient été créées par Dieu pour vivre séparées et se développer parallèlement. Chacune avait sa propre sphère naturelle." (p. 187) Les comportements extrêmistes s'érigent en rempart contre une prétendue contamination de la race : "Les leaders de la tribu afrikaners faisaient grand cas des liens du sang. Leur organisation la plus secrète, le Broederbond, signifiait 'Les Frères de sang'. Que se passait-il quand le lien franchissait la ligne de couleur et rattachait le noir au blanc?" (p. 140) L'auteure présente l'apartheid sud-africain sous toutes ses couleurs : les Afrikaners, les Indiens, les métis, les Bantous, les Cafres, les Zoulous, les hommes, les femmes. La conclusion est simple : personne n'est blanc comme neige ni noir comme diable.

Je termine avec une phrase qui m'a saisie à la lecture. Il me semble que, au-delà du pays où se déroule l'intrigue et sans précision d'origine, cette situation s'applique encore trop souvent."En Afrique du Sud, les Noirs avaient besoin de si peu. Un peu moins chaque jour, c'était la règle générale." (p. 18) Ce premier tome est une réussite qui me réconcilie avec le genre.

Un grand merci à Pierre K. de Babelio et à Nina Salter des éditions Des Deux Terres pour m'avoir permis de lire ce premier tome très alléchant !
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Septembre 1952, la police de Johannesburg reçoit un appel téléphonique d'une très jeune fille de Jacob's Rest signalant un meurtre. Bien qu'ils pensent à un canular, ils dépêchent sur place l'inspecteur-chef Emmanuel Cooper qui se trouvait dans la région. Arrivé sur place Copper constate que la victime n'est autre que le capitaine de la police Willem Pretorius.
L'homme a été tué de deux balles. La famille de la victime incarne dans la région les valeurs du National Party et des Afrikaaners. Un mode de vie fondé sur le ségrégationnisme et la religion.

Une enquête qui s'avère pour l'inspecteur-chef difficile, les fils du défunt feront tout pour préserver la mémoire de leur père.

Alors qu'il débute à peine son enquête, la Security Branch chargée de faire respecter les lois du ségrégationnisme débarque et s'empare de l'affaire dans l'intention d'inculper une communiste.

Malgré qu'il soit écarté de l'affaire Cooper aidé d'un policier zoulou ami d'enfance du capitaine continue l'enquête convaincu que le meurtre repose sur des mensonges.

Une enquête très bien élaborée malgré que tout le monde autour de Cooper tente de l'empêcher, ne reculant devant rien, de faire éclater la vérité.

En plus de l'enquête très intéressante, l'autrice met en avant l'atmosphère atypique et pesante régit par les lois d'immoralité qui cloisonne les différentes races obligées de cohabiter sans se mélanger.

Une très bonne enquête, une atmosphère particulièrement bien rendue font de ce roman policier une excellente lecture.
Lien : https://imaginaire-chronique..
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Ce livre nous avait été proposé dans le cadre de l'opération Masse Critique par l'équipe de Babelio et les éditions des Deux Terres.
On a bien entendu saisi au vol (d'avion) l'occasion de retourner en Afrique du Sud après y avoir déjà été invités par Henning Mankell ou Deon Meyer.
Cette fois le voyage se fera en compagnie de Malla Nunn : elle est originaire du Swaziland et vit désormais en Australie.
Très agréable découverte que cette première (mais pas dernière) enquête de l'inspecteur Cooper.
Même si on peut regretter le titre français(1) passe partout, un peu racoleur, un peu hall de gare, sachant tout de même que le titre en VO ne valait guère mieux : A beautiful place to die.
Nous voici donc au début des années 50 dans un trou perdu du veldt, tout près de la frontière avec le Mozambique. À cette époque la doctrine de l'apartheid est en plein essor et fleurit sur les cendres du nazisme. le Nasionale Party (tiens, y'a encore de l'écho ?) et les Afrikaaners sont au mieux de leur forme. Sur fond de guerre froide, la Security Branch fait régner la terreur blanche, pourchassant tout ce qui est rouge ou noir.
Et puis ce jour-là ... dans ce trou perdu de la brousse, on découvre un cadavre au bord du fleuve.
Un cadavre de blanc. Un cadavre de flic. Un flic blanc qui descendait d'une noble lignée de Boers purs et durs.
Alors la Security Branch dépêche sa meilleure escouade de gros bras, avides d'épingler, que dis-je, de pendre un pauvre black à tendance rouge.On trouvera sûrement tout ce qu'il faut sur place : le bonhomme, les aveux et la corde.
Tandis que la police de Johannesburg envoie l'un de ses meilleurs inspecteurs, du genre qui veut attraper le vrai coupable. Pfff !
Le volet polar est sans reproche : une enquête difficile, des luttes de pouvoir, de lourds secrets qui devront remonter à la surface, de sombres histoires de famille et de village, ... tout y est.
Mais l'intérêt de ce bouquin est ailleurs : dans la description de cette Afrique qui n'arrive pas à dépasser (et il lui faudra encore de nombreuses années ...) les clivages entre l'arrogance des blancs arrogants d'un côté, la fierté des noirs de l'autre, et la peur des métis perdus au milieu.
On a déjà évoqué plus haut les cendres du nazisme : l'inspecteur Cooper a été traumatisé par on ne sait trop quels événements de la guerre et on retrouve même au centre de cette intrigue policière, un ancien toubib juif qui a subi on ne sait trop quelles horreurs. le décor est planté et ne laisse planer aucun doute sur la filiation de la doctrine du Nasionale Party qui tente d'éradiquer toute relation “inter-raciale”.
Mais voilà ... on est en Afrique. Paysages grandioses, chaleur moite, vigueur animale, tout cela exacerbe les désirs de pouvoir, de violence et de sexe.
Manifestement, selon Malla Nunn, la suprématie blanche n'avait aucune chance de résister bien longtemps à la pression contenue. La marmite bouillonne, quelque soit la couleur des légumes qui y mijotent.
Et l'on découvrira au fil de l'enquête que tout n'est pas noir ou blanc. Qu'il y a beaucoup, beaucoup de gris, de quelque côté que l'on se tourne : la place faite aux métis dans cette histoire est très instructive et dévoile tout un pan méconnu de cette Afrique du Sud dont avait seulement une photo en noir et blanc.
Vivement la prochaine enquête de l'inspecteur Cooper.
_________
Pour celles et ceux qui aiment l'Afrique. Noire, blanche ou chocolat.
Les éditions des Deux Terres éditent ces 390 pages qui datent de 2008 en VO et qui sont traduites de l'anglais par Anne Rabinovitch.
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L'action se déroule en Afrique du Sud en 1952. Les lois de l'apartheid ont commencé à voir le jour (de 1949 à 1974, des lois de l'apartheid ne cessent d'être promulguées, de plus en plus répressives mais le racisme et l'esprit colonialiste sont ancrés depuis bien plus longtemps). Les différentes communautés cohabitent tant bien que mal. La justice des blancs est impitoyable et expéditive.

L'enquêteur Cooper débarque de Jo'burg (avec l'accent !) en pensant avoir affaire à un canular quand il découvre le corps d'un capitaine de police blanc dans la rivière. Un Afrikaner pur et dur, à la morale irréprochable. La ville leur appartient quasiment à lui et sa riche famille. Cooper va devoir marcher sur des oeufs.

Le mort est Afrikaner (blanc d'origine hollandaise), Cooper est d'origine anglaise, le policier local qui va l'assister est Zoulou, la ville est peuplée de métisses, l'épicier est juif (il a fui l'Allemagne nazie)...Là-dessus vient se greffer la Security Branch (des militaires aux gros bras) qui traque un communiste ! Un mélange ethnique et social détonnant qui représente bien la complexité de l'histoire Sud Africaine et au milieu duquel Cooper doit mener son enquête (malgré la Security Branch qui essaie de l'intimider).

Évidemment, j'ai apprécié le contexte, qui est décrit de façon suffisamment subtile pour ne pas tomber dans le cours d'histoire rébarbatif. Un très habile portrait du pays.

J'ai aimé la profondeur des personnages dont on devine vaguement le passé tourmenté. Tout est sous entendu, effleuré mais dévoilé qu'à la fin. Cooper revient de la guerre, dont les images le hantent encore....mais que lui est-il vraiment arrivé pour qu'il quitte l'armée ?

Le flic zoulou, qui sait tout, devine tout mais ne dit presque rien...

Enfin l'enquête est digne des meilleurs polars (à l'ancienne). Progressivement, les éléments apparaissent sans jamais laisser entrevoir la solution. La belle image du capitaine s'effrite lentement, les témoignages se précisent mais le meurtrier...pas question de le découvrir avant la toute fin de l'histoire !
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Qui a bien pu trucider le Capitaine Pretorius, chef de la police, membre d'une famille Afrikaner puissante, blanc, dans un pays où l'Apartheid fait rage ? C'est la question posée à l'inspecteur Emmanuel Cooper, policier de Johannesburg.


Arrivé sur zone, Cooper découvre combien son enquête s'annonce délicate et combien il doit se montrer prudent et diplomate. Aidé par Shabalala, flic mi-zoulou mi-shangaan, il affronte la veuve et les fils Pretorius qui incarnent le mythe Afrikaner du peuple élu de Dieu, de la tribu blanche d'Afrique, prêts à prendre les armes pour défendre leurs convictions. Mais le plus grand danger pour Cooper vient de ses collègues, puisqu'un service d'élite de la police a été créé après l'élection du National Party : la Security Branch, officine opaque composée de gros bras et petits cerveaux, hommes de main bénalaires indispensables pour les missions non-officielles. Ce sont eux qui dessinent dans l'ombre les contours de l'Afrique du Sud et de tous les pays qui l'entourent. Ce sont eux également qui supervisent l'enquête sur la mort de Pretorius. L'agression d'un officier de police blanc est passible de prison, une agression menée par deux métis est passible d'une peine de prison assortie de travaux forcés et de tabassages réguliers. La cerise sur le gâteau, bien rouge, serait pour la Security Branch, que l'assassin soit un communiste réel ou imaginaire puisque le National Party comme tous ses clones nauséabonds positionnés à l'extrême-droite de Dieu, est excité comme un taureau dans l'arène par la couleur rouge ...


Dans Justice dans un paysage de rêve, l'enquête policière, lente et intéressante, méticuleuse, s'efface derrière le tableau géopolitique, sociologique, historique dessiné par Malla Nunn, qui a choisi de photographier l'Afrique du Sud au début des années 50 au moment où l'Apartheid, qui existe déjà de manière larvée et empirique, est légalisé par des Afrikaners obsédés par leur survie. Les nouvelles lois ségrégationnistes, toujours plus punitives officialisent l'idée que la tribu noire et la tribu blanche ont été créées par Dieu pour vivre séparées et se développer parallèlement. le pays est partagé en deux, les Blancs et les non-Blancs. La loi sur l'immoralité prohibant le contact sexuel entre Blancs et non-Blancs entre en vigueur et les contrevenants sont soumis à l'humiliation en public ou à des peines de prison.


Dans ce contexte explosif et répressif, Cooper cherche qui se cache derrière la façade de Pretorius, quels secrets obscurcissent la vie de cet honnête Afrikaner respecté par toutes les communautés. Et c'est grâce à un patchwork d'êtres humains de toutes conditions et origines qui s'appuient les uns sur les autres en dépit de l'Apartheid, qu'il parvient au terme de ce roman à la beauté magnétique.
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L'inspecteur Cooper est envoyé dans une ville de la province sud-africaine pour élucider le meurtre d'un capitaine de police blanc. L'enquête se révèle difficile dans cette communauté marquée par les clivages raciaux et sociaux. Mais Cooper découvre la double vie du défunt capitaine...
Premier tome d'une trilogie. Nous sommes ici face à un très bon polar. C'est bien écrit, l'intrigue est prenante, le fond historique est passionnant. Si le roman commence sur une trame classique, le dernier quart du livre est plein de surprises, toutes amenées de manière assez subtile. Tout le talent de l'auteur est de nous dévoiler progressivement les liens secrets qui unissent les individus blancs, métis ou noirs. Nul doute que le lecteur aura envie tout comme moi de retrouver l'inspecteur Cooper dans de nouvelles aventures. Car j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce premier roman qui est un vrai coup de maître ou devrais-je dire de maitresse !

Lien : https://collectifpolar.com/
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Voilà un excellent polar comme je les aime !
Une intrigue bien menée et pleine de rebondissements, des personnages attachants, un cadre qui fait voyager, une époque qui nous apprend beaucoup sur un pays, le tout écrit avec une plume délicieuse. L'humour de l'inspecteur-chef Cooper est la cerise sur le gâteau !
Je suivrai avec plaisir ses prochaines enquêtes !
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Difficile en lisant Justice dans un paysage de rêve de ne pas penser aux romans d'Artur Upfield ou de Tony Hillerman. Comme ses illustres prédécesseurs, Malla Nunn prend son temps et privilégie l'ambiance et les personnages à l'action. Ici, point de bush australien ou de canyons indiens, mais les magnifiques paysages sud-africains – le veldt, les montagnes – sont aussi très bien décrits.
Dans les années 1950, l'apartheid bat son plein. Blancs, Noirs, métis, Indiens... : il est interdit aux uns et aux autres de se côtoyer, suite aux nouvelles lois interdisant le contact entre les races. Les rapports hommes-femmes sont à peine meilleurs. Dans ce contexte, difficile pour l'inspecteur Cooper de mener à bien son enquête. Il va se rendre compte peu à peu que le capitaine Pretorius n'était peut-être pas aussi respectable qu'il n'y paraissait et que de nombreux habitants de Jacob's Rest ont des secrets à cacher.

Vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Emmanuel s'en est sorti vivant, mais non sans traumatismes. Par moments, il entend encore la voix de son sergent-major écossais, qui revient le hanter. Les personnages, tous réussis, sont sans aucun doute le grand point fort de ce roman. Cooper est assisté de Shabalala, un policier moitié zoulou, moitié shangaan, qui connaît bien les pratiques et les coutumes locales et n'est pas sans rappeler Bony, l'inspecteur aborigène créé par Artur Upfield. Emmanuel le préfère rapidement à Hansie, qui devait normalement le seconder. Mais à dix-huit ans, ce policier débutant est davantage concerné par ses préoccupations adolescentes que par son travail. Zweigman, le vieux Juif qui tient une épicerie-mercerie, ses ouvrières, les fils Pretorius... Chacun des protagonistes a son rôle à jouer et apporte une plus-value au récit.

Si l'enquête progresse lentement, les rebondissements sont assez nombreux tant Cooper déterre au fur et à mesure les secrets les plus inavouables de Jacob's Rest, lesquels ouvrent alors de nouvelles perspectives d'investigation. Les révélations se succèdent sur près de quatre cent pages qui amènent le lecteur jusqu'à un final réussi faisant la part belle à l'action.

En empruntant aux Upfield et autres Hillerman les ingrédients ayant fait le succès du polar ethnologique, Malla Nunn signe un premier roman des plus réussis. La native du Swaziland, résidant désormais en Australie où elle est aussi cinéaste, a décidé de poursuivre avec le personnage d'Emmanuel Cooper et les lecteurs convaincus par Justice dans un paysage de rêve pourront donc retrouver l'inspecteur sud-africain dans une nouvelle enquête dès 2012.
Lien : http://hanniballelecteur.ove..
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