1942 : l'obergruppenfurher Rudolf Heyzig, un nazi pur jus, chef du renseignement allemand pour l'Europe de l'est, supervise un programme ultra secret, baptisé "légion". Celui-ci est basé sur les extraordinaires capacités d'une fillette, nommée Ana. Je n'en dirai pas plus, histoire de ne pas déflorer l'intrigue mais sachez qu'Ana fait bien plus jeune que son âge, qu'elle a un frère, qui n'est pas en reste, en terme de capacités surnaturelles et de cruauté et que les alliés, pour l'instant ignorant des tenants et des aboutissants, s'intéressent de près à Heyzig.
Légion est une bd très réussie à tous les niveaux. Outre le splendide dessin de
Cassaday, magnifié par un superbe encrage (il faut dire que le monsieur a obtenu plusieurs Eisner Award du meilleur encreur), le scénario est également des plus solide, entremêlant trois lignes narratives. Ainsi, nous suivons les investigations de Stanley Pilgrim, et de son équipe, du MI5, qui enquêtent sur la mort, pour le moins étrange, de Victor Thorpe, industriel britannique influent, les expériences où on ne s'embarrasse pas d'éthique du glacial Heyzig (qui a une conception toute personnelle de la solution finale) et la lutte déterminée de Karel, résistant roumain. Qu'est ce qui relie les trois ? Vous le saurez en lisant la bd, et vous le saurez d'ailleurs très vite. C'est là, à mon sens, le seul bémol, ménagez le suspens quant à la nature de nos "amis surnaturels" n'aurait pas été superflu. Néanmoins, en jouant habilement du fantasme de "l'expérience scientifico-magique nazie", Légion nous offre un excellent divertissement qui a également le mérite de se terminer en trois tomes.