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3,94

sur 339 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman, écrit comme une série de nouvelles, nous raconte la vie de l'auteur. Chaque histoire nous raconte comment l'auteur survit à un traumatisme, une maladie, un accident, une agression réelle ou potentielle. Chaque chapitre est présenté comme un organe. C'est l'organe qui est touché.

Maggie O'Farrell nous touche. Sa façon de présenter les situations les rendent profondément humaines. Elle passe par la description des évènements, des symptômes, des causes médicales, des diagnostics avec le recul clinique d'un soignant. Elle détaille aussi les sensations, les cheminements de pensées, les douleurs physiques et psychiques, les bouleversements qu'impliquent ces chocs. Et reste malgré toutes les épreuves traversées, d'un optimisme rayonnant.

Un grand livre à lire sans délai
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Chaudement recommandé par ma libraire préférée, je me suis sentie un peu perdue au début de ma lecture de ce recueil de nouvelles. Certes, ce n'est pas mon genre littéraire préféré. Je n'arrivais pas à retrouver cette finesse d'écriture et cette palette d'émotions dont m'avait parlé la libraire. En effet, le recueil s'ouvre sur un texte intitulé « le Cou » qui relate dans un pur style biographique mais dénué de toute émotion pour moi, la tentative d'agression en pleine montagne de l'autrice âgée de 18 ans par un psychotique à l'aide du cordon de ses jumelles. C'est net et précis comme un coup de scalpel mais on ne perçoit pas dans un premier temps l'intention de Maggie O'Farrell. C'est en enchaînant la revue « organique » qu'elle nous propose que le dessein d'ensemble s'esquisse. Une page Instragram du corps de l'autrice : une image introduit un récit sur un accident de vie, une maladie, une échappée belle à la mort qui toutes réunies reconstituent la vie de cette femme au destin hors norme. On pénètre au plus profond de ce corps qui dysfonctionne suite à une encéphalite qui a failli la laisser tétraplégique. A partir des maux du corps, l'autrice livre en filigrane et progressivement les mots de l'âme qui prend conscience de ce que signifie vivre au sens premier du terme, de ce que le corps génère comme énergie ou souffle au plus profond des entrailles pour laisser une fois nourris, s'épanouir notre cerveau, notre mémoire, notre âme. Un immense coup de coeur pour la dernière nouvelle, intitulée « Ma fille » où pour la première fois, le déterminant possessif fait son apparition. le récit d'une mère qui malgré tous ses problèmes de santé a vécu à fond, envers et contre tout, sans laisser les séquelles de l'encéphalite prendre le pouvoir. Mais quand c'est dans le corps de sa fille que la maladie s'enracine, impossible de faire taire la douleur et les cris de cette mère. On ne peut y rester indifférent tant tout cela fait viscéralement écho dans nos corps et coeurs de mères. Quand une guerrière de la vie témoigne de ses combats et nous insuffle la force de vivre encore plus fort en célébrant à chaque instant la magie subtile mais indéniable d'être au monde...
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Dans ce livre autobiographique, l'autrice se livre sur son histoire personnelle et familiale. Chaque chapitre concerne un organe particulier et une anecdote où elle a frôlé la mort et lui a échappé.
Le ton du livre est juste, sans aller vers le pathos ou l'apitoiement, l'autrice nous exprime plutôt la chance qu'elle a d'avoir survécu à tant d'épreuves et la joie de vivre qui l'anime.
Ce livre poignant et intime est aussi un beau témoignage d'amour qu'elle dédie à sa fille, qui a elle même déjà échappé à la mort plusieurs fois.
Un très beau livre lumineux et touchant qui donne envie de profiter de la vie.
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J'ai été embarquée dans le "roller coaster" de ces tranches de vie que l'auteure nous raconte en 17 chapitres.
J'ai pris mon temps pour lire cet ouvrage, à raison d'un ou 2 chapitres par jour parce que c'est intense. On se prend une claque de justesse et d'authenticité sans que ce soit théâtral et plein d'effets pour faire monter l'émotion.
"Une chose à la fois, un pas après l'autre", voila mon état d'esprit, ma relation aux histoires de ce livre.
Elle a un ton très juste. On sent sa sincérité, elle déroule et écrit sans fard, c'est peut être ce qui me fait ressentir que son écriture a "une voix"?
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Quelle idée étrange et étonnante ! Une autobiographie constituée des moments où l'auteure a approché la mort, soit directement, soit par le biais de ses enfants. Et elle en a vécu beaucoup : 17 au total, racontés dans un ordre non pas chronologique mais « anatomique », chaque chapitre étant introduit par la date de l'événement et le dessin du ou des organes impliqués.
L'atmosphère n'est pas macabre pour autant, car en faisant le bilan des violences et souffrances qu'elle a vécues, endurées, Maggie O'Farrell exprime sa gratitude pour toutes les chances qui lui ont été données. C'est donc un hymne à la vie qu'elle écrit ici.

Je n'ai pas lu avec un égal intérêt tous les épisodes, mais quelques uns m'ont particulièrement marquée : lorsque l'auteure, pas encore adulte, a réchappé de justesse à un violeur et meurtrier qui a malheureusement fait une autre victime ; l'encéphalite qu'elle a contracté enfant, et dont elle a gardé de lourdes séquelles ; sa « fausse fausse couche », puis son accouchement catastrophique par césarienne ; enfin, le combat qu'elle mène au quotidien pour protéger sa fille souffrant d'un grave eczéma et d'allergies mortelles.
Le récit est terriblement intime. Il m'a parfois mis mal à l'aise car l'auteure use de digressions pour nous plonger dans sa vie privée, familiale, ses voyages professionnels ou touristiques, ses croyances et ses pensées profondes, donnant à certains moments l'impression d'un déballage auquel on assiste sans être sûr d'y avoir vraiment été convié. C'était d'autant plus étrange pour moi qui ne connaissais pas l'existence de Maggie O'Farrell avant de lire cet ouvrage.
Pourtant, je n'ai pas eu de mal à entrer en empathie avec elle car son écriture est sincère. À mon sens, ce qui fait aussi la réussite de I am, I am, I am tient au fait qu'elle y aborde, au-delà de sa propre histoire, des questions universelles ou sociétales : la maladie, la mort, le deuil, mais aussi la maternité, la parentalité, le système hospitalier.
En résumé, une lecture originale, parfois éprouvante mais toujours émouvante, à laquelle s'ajoute le plaisir d'une belle édition (je n'ai jamais pu résister à l'attrait des planches anatomiques !).
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L'auteur nous parle d'elle à travers ses moments de vie ou tout aurait pu basculer .
Grâce à son écriture directe et attachante, nous la suivons dans ses histoires souvent terribles qui nous touchent en tant que lecteur mais aussi en tant que mère.
Quand elle nous parle des débuts de sa grossesse, quand elle se force à attendre 3 mois pour l'annoncer mais ne peut s'empêcher d'acheter un doudou, parce qu'on se sent mère dès la lecture du test malgré tout...
Oui tout cela a fait résonnance et j'ai aimé sa sensibilité et son style. Je mets 4 étoiles.
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Présentées en dix-sept chapitres racontant chacun une mise en péril ou un moment aux frontières de la vie, le dernier livre de Maggie O'Farrell est assez différent de ses autres ouvrages ; sous-titré "Dix-sept rencontres avec la mort", c'est une histoire de vie(s) morcelée(s) en ses temps les plus forts, sans doute ceux qui nous révèlent à nous même.
Une autobiographie originale et construite sans respecter la chronologie mais qui a sa propre logique ; l'auteure mais aussi sa fille - et la vision n'est pas du tout la même -, différentes parties du corps, différentes circonstances, différents temps.

" Frôler la mort n'a rien d'unique, rien de particulier. Ce genre d'expérience n'est pas rare ; tout le monde, je pense, l'a déjà vécu à un moment ou à un autre, peut-être sans même le savoir. La camionnette qui passe au ras de votre vélo, le médecin fatigué qui, finalement, décide de revérifier le dosage, le conducteur ivre que ses amis réussissent laborieusement à convaincre de leur donner ses clés de voiture, le train raté parce qu'on n'a pas entendu le réveil sonner, l'avion dans lequel on n'est pas monté, le virus que l'on n'a pas attrapé, l'agresseur que l'on n'a jamais croisé, le chemin jamais emprunté. Tous autant que nous sommes, nous allons à l'aveugle, nous soutirons du temps, nous empoignons les jours, nous échappons à nos destins, nous glissons à travers les failles du temps, sans nous douter qu'à tout moment le couperet peut tomber." (p 38)

Le premier chapitre intitulé "Le Cou 1990" démarre très fort : " Sur le chemin devant moi, caché derrière un rocher, un homme apparaît." le suspense est engagé, le lecteur n'a plus qu'à dévorer les lignes...
Et de chapitre en chapitre c'est la même chose, ces moments où un être vivant frôle la mort sont racontés avec précision et force, on s'étonne, on compatit, on s'effraie, on est dérangé, soulagé...

Véritable hymne à la vie à travers ce qu'elle peut avoir de plus difficile et de plus dangereux, cet écrit nous donne une claque qui nous rappelle ce miracle d'être tout un système dont les rouages fonctionnent parfaitement même et surtout quand nous n'en sommes pas conscients.
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Recueil de nouvelles a souvent valeur de gros mot en France, pour ma part c'est plutôt un registre que j'affectionne, en particulier lorsque celles-ci proposent une progression et s'assemblent en un tout
I am I am I am, ce sont 17 nouvelles pour 17 organes ou parties du corps et autant de morts et de résurrections, ayant toutes pour point d'orgue d'appartenir au corps et à la vie de Maggie O'Farrell

☠️
Death brushed past me on that path, so close that I could feel its touch . . .

Au-delà des expériences de mort imminente ou du souffle de la grande faucheuse qu'elle a senti de très près, l'auteure offre sa vision sur la femme, la maternité, les silences et les non-dits, l'enfance comme un voyage au pays de soi-même, les chemins de vie qu'on emprunte
Dans certains passages, j'ai retrouvé une écriture presque clinique qui m'avait tant plu dans L'empreinte, The fact of a body
Dans d'autres, l'auteure entre dans des considérations plus personnelles et intimes, notamment dans son rapport à ses enfants
Comme souvent, l'humour est aussi un rempart dont elle use beaucoup, car au fond qu'est-ce qui est si important quand on a manqué mourir ?
Elle livre ainsi un véritable hymne à la vie, à la façon d'un Emmanuel Carrère ou d'un Sylvain Tesson, comme si sa pulsion de vie redoublait à chaque épreuve, avec l'envie de vivre encore plus intensément à chaque fois
On sent aussi dans sa plume frémir ce qui donnera ensuite naissance à Hamnet et on comprend d'où lui est venue l'idée de la relation entre les jumeaux
Encore une auto-fiction, rien de nouveau sous le soleil me direz-vous peut-être ?
Certes mais c'est si bien écrit que cela en devient unique

Le titre est tiré du texte de Sylvia Plath : The bell jar, La cloche de détresse
« I took a deep breath and listened to the old
brag of my heart. I am, I am, I am. »
« J'ai respiré profondément et j'ai écouté le vieux battement de mon coeur. Je suis, Je suis, Je suis. »
traduction Michel Persitz, Gallimard, collection « L'Imaginaire », 1987.

I am I am I am de Maggie O'Farrell, Tinder Press, traduction Sarah Tardy, paru aux éditions Belfond pour la France

Lecture déconseillée aux femmes enceintes et jeunes mamans 😉
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Difficile d'imaginer que tout cela soit arrivé à une seule et même personne... mais bon, pourquoi pas ?

Si le début fait un peu inventaire à la Prévert, les deux derniers chapitres sont plus intéressants et auraient mérité d'être traités plus longuement.
Celui sur la grave maladie que l'auteure a eue étant enfant, vue par ses yeux d'enfant (elle a su retrouver son regard d'alors) est très positif et optimiste. Il a résonné de manière particulière pour moi qui ai vécu des choses non pas similaires, mais approchantes.
Celui sur la maladie de sa fille (une allergie particulièrement sévère) est difficile à lire car stressant. N'importe quel parent peut se mettre à la place de l'auteur et éprouver une angoisse pénible.

A ne pas lire avant de dormir donc...
Et les chapitres sur la grossesse sont à déconseiller aux femmes enceintes ! ! !

Je ne parlerai pas du style de l'auteure car j'ai lu ce livre en anglais qui n'est pas ma langue maternelle.
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Excellent recueil de fragments de vie de l'auteurs,du moins je suppose qu'il s'agit d'elle dans un désordre chronologique;des récits courts,des instants saisis dans le cours du temps,plein d'intensité,très visuels et percutants;la femme et ses soucis de maternité,d'indépendance,d'individualité;c'est un bel hommage qu'elle lui rend dans un style fluide et sobre;oui,je répète intense et émouvant dans sa fugacité
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