AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,47

sur 46 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Art, pour la Saint Valentin et après 30 ans de mariage, organise un voyage le temps d'un long weekend avec Marion. Pour lui, qui croit encore à cet amour conjugal, c'est un double pari : reconquérir Marion en l'emmenant revoir les chutes du Niagara, côté canadien - le lieu de leur lune de miel, et, au casino, miser le reste des maigres économies pour éponger les énormes dettes contractées par le couple.....Un voyage que Marion accepte sans grand enthousiasme, vingt ans auparavant Art a eu une liaison qu'elle lui reproche et elle, de son côté a eu une aventure avec une collègue lesbienne, qui a tourné court assez vite. C'est donc un couple au bord de la crise que Stewart O'Nan nous invite à observer...
Avec une intrigue peu réaliste, recoller les morceaux d'un couple au bord de l'implosion, et surtout jouer au casino pour se refaire matériellement, Stewart O'Nan nous invite surtout à l'autopsie d'une histoire d'amour, en convoquant, le temps d'un weekend, souvenirs, impressions, anecdotes ou situations qu'Art essaye de faire revivre, car il y croit encore ; Marion quant à elle reste distante et presque spectatrice des efforts de son mari, avec quelques moments de tendresse et de nostalgie.
Les joueurs est un roman pas très gai, mais Stewart O'Nan fait preuve d'une grande sensibilité et d'une belle écriture pour décrire les sentiments, les frustrations ou les espoirs qui renaitront peut-être de leurs cendres.
Une découverte intéressante, une peinture des sentiments très fine, et un auteur que j'ai apprécié, à suivre....
Commenter  J’apprécie          280
L'écriture de ce roman est belle, puissante et émouvante mais qu'est-ce que l'histoire est déprimante !
Art et Marion sont mariés depuis une trentaine d'années, ils ont des enfants qui ont quitté la maison, sont au bord de la faillite et leur histoire ne tient plus qu'à un fil.
Ils décident de passer un week-end « de la dernière chance » aux chutes du Niagara, lieu de leur voyage de noce, pour peut-être, repartir de zéro.
A l'issue du week-end, ils ont prévu de tenter le tout pour le tout et de parier le peu qu'il leur reste au casino.
Pendant tout un week-end, Art va donc bravement essayer de reconquérir sa femme pendant que Marion a dans l'idée de juste faire en sorte que tout se passe le moins mal possible avant de rentrer divorcer et de commencer une nouvelle vie.
Ces quelques jours seront l'occasion pour chacun de faire ressurgir les remords, les regrets, les déceptions et désillusions d'un couple ordinaire.
Certes, les bons moments et les souvenirs heureux existent mais ne sont-ils pas trop enfouis sous des tonnes d'amertume pour pouvoir rejaillir ?
L'histoire d'un couple n'est-elle finalement qu'une question de chance, de hasard ?
Commenter  J’apprécie          160
Un couple dans un décor touristique superficiel, l'espace d'un dernier week-end avant divorce. le week-end de la dernière chance pour Art qui souhaite reconquérir sa femme et qui mettra tout en oeuvre pour arriver à ses fins.
L'auteur passe au vitriol la notion de couple dans une Amérique où la crise ruine les efforts et les espoirs de chacun.
En peu de mots, l'auteur décrit avec justesse les sentiments des personnages et exploite toutes leurs richesses. J'ai juste regretté la fin un peu trop stéréotypée, limite bâclée, en opposition avec le reste du roman.
Commenter  J’apprécie          40
Les chutes du Niagara. C'est drôle quand même comme ce site inspire de la mélancolie et de la tristesse plus que de la gaieté (n'est-ce pas, Marilyn ?). Un endroit où l'on peut dresser le bilan d'une vie ou d'une relation amoureuse et, en général, c'est assez déprimant. Stewart O'Nan choisit ce cadre, aussi spectaculaire que factice par son environnement, pour faire un état des lieux d'un couple usé, dont la rupture semble inéluctable. Il reste une chance, infime, comme celle de gagner le jackpot au casino. Pourquoi pas, après tout, avec O'Nan, le noir et le blanc alternent. Avec subtilité. Cinquante nuances de gris, pourrait-on dire. Anatomie d'un couple dans l'impasse, Les joueurs décrypte à travers eux le malaise d'une Amérique en crise financière profonde, au bord du précipice. S'il n'a pas le côté poignant d'Emily, le dernier roman d'O'Nan impose une fois de plus la voix d'un auteur qui force l'admiration par son talent à sonder les âmes avec une empathie certaine pour les faiblesses de ses personnages.

Commenter  J’apprécie          40
Depuis qu'ils ont passé le cap de la cinquantaine, Art et Marion voient leur couple se déliter. Art s'est montré infidèle voilà 20 ans, ce que Marion n'a jamais digéré. le chômage les a frappés, le couple s'est lourdement endetté, … Alors, ils vont tenter le tout pour le tout et repartir sur les traces de leur voyage de noces, aux chutes du Niagara. Dans ce paysage démesuré, ils ont décidé de mettre leurs économies et leur couple en jeu, ni plus ni moins. C'est l'aléa d'une roulette qui décidera de leur destinée. Faites vos jeux, décidément, rien ne va plus…

« Les joueurs » a été écrit en 2012 par Stewart O'Nan, puis traduit en français, aux éditions de l'Olivier, en 2013. L'auteur « est né en 1967 à Pittsburgh. Il a publié aux Editions de l'Olivier notamment Speed Queen (1998), Nos plus beaux souvenirs (2005) et Emily (2012) », ainsi que l'indique la quatrième de couverture.
Cette intrigue est très américaine, d'un bout à l'autre, l'histoire de ce couple ne semblant qu'un prétexte pour illustrer les différentes facettes de cette nation : le couple présente tous les stigmates de la névrose, il ne tient que par ses failles et ses réparties qui mettent dos à dos chacune des parties. L'intrigue célèbre le mythe du « self made man », celui qui, par la force de sa volonté et de son labeur, réussira à s'ériger en vainqueur. Elle se fait le témoin d'un capitalisme exacerbé, qui fait commerce de l'amour durable via des séjours organisés où les couples à venir (ou à mourir) enchaînent maints événements stéréotypés. Si ce côté très américain peut agacer, l'auteur sait analyser finement les relations conjugales en se mettant à la hauteur de chacun, sans prendre parti pour l'un ou l'autre, mais disséquant les rouages intimes de la discorde, celle qui peut mener, ou non, à la rupture.
Un livre à quitte ou double, en somme, qui laisse songeur, au moment de le refermer…
Commenter  J’apprécie          10
C'est un roman du quotidien, le quotidien d'un couple qui sait parfaitement se faire la guerre.

Les petites remarques qui tuent, la parfaite bonne conscience de la femme qui ne veut plus aimer , ses faiblesses qu'elle préfère cacher , tout cela sonne juste.

Lui, est plus surprenant, il veut absolument la reconquérir et misera sur la roulette du casino pour y arriver.

Sans être une charge contre les moeurs américaines, le regard de Stewart O'Nan est pertinent et rend son roman attachant.

Les lieux touristiques américains, où, le plus souvent le supermarché est le point de passage obligé est criant de vérité.

Ils s'étaient demandés en mariage aux chutes du Niagara , c'est donc là qu'ils reviennent.

Lui plein d'espoir et cherchant maladroitement à refaire exactement le même parcours que du temps de leur amour.

Elle maugréant et certaine que tout cela ne sert à rien , ne met pas beaucoup de bonne volonté pour vivre ce qui est peut-être leur dernière aventure

Les attractions: musée de cire, trajet sous les chutes, plate forme au dessus du vide....tout cela semble des pièges à gogos, surtout quand on a envie de vomir...

Ah oui ! j avais oublié une horrible gastro s'est invitée des leur arrivée.

Mais rien n empêchera Art d'aller au bout de son projet: miser son couple sur un coup de roulette!



J'ai bien aimé également , l'analyse de leur déchéance financière. Certes, la société américaine est fondée sur la consommation et l'appât du gain , mais le surendettement des ménages est d'abord provoqué par les habitudes de consommation à crédit.



Enfin l'écriture est légère et souvent drôle à l'image des têtes de chapitres qui comme à la roulette sont calculés en terme de chance ;

je vous donne un exemple

Chance qu'un orchestre de jazz joue »My Funny Valentien » le jour de la Saint-Valentin : 1 sur 1.
Commenter  J’apprécie          10
Après trente ans de mariage, Marion et Art Fowler forment l'un de ces couples à l'entrain poussif, ayant perdu toute passion. Ils n'échangent quasiment plus qu'à propos de leurs motifs respectifs d'amertume et de reproche. A cela s'ajoute une situation financière désastreuse : surendettés, ils sont obligés de vendre leur maison, et même cela ne suffira pas à leur permettre de sortir la tête de l'eau.

Ils ont décidé de tenter l'impossible : en possession de leurs dernières économies, ils ont prévu de passer quelques jours sur les lieux de leur lune de miel, près des chutes du Niagara. Ils vont jouer les quelques milliers de dollars qui leur reste au casino, quitte à tout perdre, quitte à tout flamber. Art voit là l'occasion d'un nouveau départ, et de resserrer le lien qui s'est distendu au fil des années, surtout depuis qu'il a trompé Marion, qui ne le lui a jamais vraiment pardonné.

Elle aussi pense à un nouveau départ, mais un départ différent de celui qu'envisage son mari. Certes, la trahison d'Art a contribué à la faire douter sur la pérennité de son couple, sur la force et l'authenticité des sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. Mais Marion est, d'un manière plus générale, une femme déçue, que le constat de sa vie écoulée déprime et déstabilise. Fatiguée, elle n'a plus vraiment envie, contrairement à Art, de sauver leur relation. Elle fait bonne figure, face à tout le mal que se donne celui-ci pour faire de ces quelques jours un moment mémorable, mais le coeur n'y est pas..

Le destin des Fowler est un destin ordinaire, marqué par les choix que l'on regrette, les erreurs que l'on voudrait n'avoir jamais commises, mais aussi par tout ce qu'on ne contrôle pas, ces aléas de l'existence qui vous percutent et bouleversent l'ordre que vous croyiez définitivement établi...
Comme tant d'autres, Art et Marion ont cru que le fait de posséder une maison, d'avoir des enfants, étaient des assurances de bonheur, ils se sont cru différents, à l'abri de la médiocrité, de la lassitude...
Le chômage, les mauvais placements boursiers ont fait s'écrouler cette fragile illusion. Car le manque d'argent ne les rend pas plus malheureux. Simplement, il fait disparaître les éléments matériels sur lesquels s'appuyait leur prétendu bonheur, les obligeant à s'avouer qu'il ne s'agissait que d'une façade...

Stewart O'Nan nous livre avec "Les joueurs" une chronique douce amère très touchante. Ses personnages sont presque palpables tant ils sont crédibles, grâce à la justesse avec laquelle il dépeint leurs attitudes et leurs réflexions, la gentillesse maladroite d'Art, l'agacement de Marion face manies de son mari...

J'avoue que l'auteur a un talent certain pour nous émouvoir avec ces héros ordinaires, comme il le faisait dans "Emily". Mais je sais aussi qu'il est capable de s'exprimer dans un registre plus torturé, plus original, ainsi qu'il l'a démontré avec "Un mal qui répand la terreur" ou "Le nom des morts".
Et moi, j'aimerais bien retrouver cet O'Nan-là, dans ses prochains romans...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (100) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5267 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}