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Art, pour la Saint Valentin et après 30 ans de mariage, organise un voyage le temps d'un long weekend avec Marion. Pour lui, qui croit encore à cet amour conjugal, c'est un double pari : reconquérir Marion en l'emmenant revoir les chutes du Niagara, côté canadien - le lieu de leur lune de miel, et, au casino, miser le reste des maigres économies pour éponger les énormes dettes contractées par le couple.....Un voyage que Marion accepte sans grand enthousiasme, vingt ans auparavant Art a eu une liaison qu'elle lui reproche et elle, de son côté a eu une aventure avec une collègue lesbienne, qui a tourné court assez vite. C'est donc un couple au bord de la crise que Stewart O'Nan nous invite à observer...
Avec une intrigue peu réaliste, recoller les morceaux d'un couple au bord de l'implosion, et surtout jouer au casino pour se refaire matériellement, Stewart O'Nan nous invite surtout à l'autopsie d'une histoire d'amour, en convoquant, le temps d'un weekend, souvenirs, impressions, anecdotes ou situations qu'Art essaye de faire revivre, car il y croit encore ; Marion quant à elle reste distante et presque spectatrice des efforts de son mari, avec quelques moments de tendresse et de nostalgie.
Les joueurs est un roman pas très gai, mais Stewart O'Nan fait preuve d'une grande sensibilité et d'une belle écriture pour décrire les sentiments, les frustrations ou les espoirs qui renaitront peut-être de leurs cendres.
Une découverte intéressante, une peinture des sentiments très fine, et un auteur que j'ai apprécié, à suivre....
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L'écriture de ce roman est belle, puissante et émouvante mais qu'est-ce que l'histoire est déprimante !
Art et Marion sont mariés depuis une trentaine d'années, ils ont des enfants qui ont quitté la maison, sont au bord de la faillite et leur histoire ne tient plus qu'à un fil.
Ils décident de passer un week-end « de la dernière chance » aux chutes du Niagara, lieu de leur voyage de noce, pour peut-être, repartir de zéro.
A l'issue du week-end, ils ont prévu de tenter le tout pour le tout et de parier le peu qu'il leur reste au casino.
Pendant tout un week-end, Art va donc bravement essayer de reconquérir sa femme pendant que Marion a dans l'idée de juste faire en sorte que tout se passe le moins mal possible avant de rentrer divorcer et de commencer une nouvelle vie.
Ces quelques jours seront l'occasion pour chacun de faire ressurgir les remords, les regrets, les déceptions et désillusions d'un couple ordinaire.
Certes, les bons moments et les souvenirs heureux existent mais ne sont-ils pas trop enfouis sous des tonnes d'amertume pour pouvoir rejaillir ?
L'histoire d'un couple n'est-elle finalement qu'une question de chance, de hasard ?
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« Ils allaient passer leurs derniers jours en tant que mari et femme comme les tout premiers, presque trente ans auparavant, aux chutes du Niagara, comme si, de l'autre coté de la frontière, loin de toute créance domestique qui sapait leur quotidien, ils avaient une chance de se retrouver l'un l'autre. »

Dès le premier paragraphe on sait comment les choses vont se terminer. Rien ne va plus pour Art et Marion Fowler. Depuis qu'il l'a trompée, le lien s'est brisé. Elle s'est vengée avec une collègue de travail mais ça n'a rien arrangé. Puis le départ de leurs deux enfants a créé un grand vide. Sans compter la crise financière qui les a mis au chômage. Avant de divorcer et de déclarer officiellement leur banqueroute, avant de perdre leur maison et ce qu'ils ont accumulé au cours d'une vie de labeur, ils décident de revivre leur lune de miel. C'est Art qui a eu l'idée. Retourner aux chutes du Niagara le temps du week end de la St Valentin pour essayer de sauver leur couple. Elle n'y croit pas une seconde mais elle n'a pas osé dire non...

Ils ont pris le car pour se rendre sur place. Art trimballe leurs dernières économies, quelques milliers de dollars, dans un sac de sport. Il est décidé à tout miser à la roulette, quitte ou double. Il a aussi dans la poche une bague hors de prix qu'il lui offrira quand ils seront au restaurant. « Ils seraient peut-être fauchés lundi matin, en instance de divorce, mais il ne cesserait jamais d'essayer de la rendre heureuse, aussi impossible que cela fût. » Marion passe son temps à bougonner. Elle n'arrête pas de lui envoyer des piques, de minuscules rebuffades qu'il encaisse sans sourciller. Ne supportant plus sa perpétuelle prévenance, elle aimerait qu'il proteste, s'insurge : « Pourquoi cela l'ennuyait-elle à ce point qu'il fasse tout pour lui plaire ? En un sens, il faisait du forcing, une manière sournoise d'imposer les choses. » le lendemain de leur arrivée, ils font l'amour et elle le regrette aussitôt, ne voulant pas lui donner de faux espoirs...

On se dit que l'on va assister à un naufrage, à l'autopsie d'un couple qui part en lambeaux. On a l'impression d'être chez Carver avec ces petites gens au bord d'un précipice sentimental et financier. On enfile les habits du voyeur, on se glisse dans leur intimité, impatient de les voir sombrer. On se dit aussi que ce couple pourrait être le notre. Par moments on voudrait faire comme Art, on voudrait y croire. Surtout qu'il y a quelques signes allant dans le bon sens. Mais tout reste fragile, ils marchent sur un fil usé jusqu'à la corde. Empêtrés dans leurs habitudes, ils n'ont plus la force de se disputer. Leurs conversations se résument à des formules toutes faites permettant à chacun de rester à distance. Marion est la plus paumée des deux : « Qu'avait-elle fait de sa vie ? L'espace d'un instant, rien ne lui vint. Elle était devenue une femme et une mère. Une amante, brièvement, médiocrement. Elle avait fondé un foyer, travaillé, épargné, voyagé. Tout cela avec lui. Pour lui, grâce à lui, malgré lui. Dès le début, parce qu'elle n'était alors qu'une jeune fille, elle avait cru avoir trouvé l'âme soeur, que cela leur conférait quelque chose de spécial, qu'ils étaient au-dessus des autres couples de leur connaissance. Cela lui avait servi de leçon. Elle jura qu'on ne l'y reprendrait pas, que personne ne lui referait le coup. »

Stewart O'Nan semble prendre un malin plaisir à fracasser le rêve américain, insidieusement, presque en silence. Mais ce n'est pas si simple. La rédemption n'est jamais loin. Et si, après tout...

Un roman que j'ai dévoré en deux jours, fasciné par ce couple à la dérive. La narration est imparable et met à nu les personnalités de chacun. Percutant et sacrément bien ficelé.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Je m'étonne toujours que cet auteur ne soit pas plus lu et commenté sur les blogs ou dans les publications littéraires… Depuis que je l'ai découvert il y a un certain temps de cela, j'ai été emballée par ses romans, plus ou moins sombres, il est vrai, plus ou moins longs aussi. Ce dernier paru est du genre court et d'une tonalité si ce n'est optimiste, du moins pas totalement déprimante !
On y sourit souvent, aux côtés d'un couple de quinquagénaires qui se délite, venu pour passer un week-end de la dernière chance aux chutes du Niagara, où ils avaient, bien conventionnellement, fait leur voyage de noces. Dès le début, dans le car qui les y emmène, l'ambiance n'est pas à la fête : en plus d'avoir des problèmes de couple, les soucis financiers s'ajoutent, et le sac qui les accompagne contient ce qui leur reste après avoir hypothéqué leurs derniers biens. Quitte ou double, même s'ils ne l'espèrent pas vraiment, l'idée de se renflouer au Casino est bien présente.
Pour lire la suite...
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Attention, ce roman est à ne pas lire si l'on traverse une période de crise conjugale, car son étude précise du délitement d'un couple face aux difficultés du quotidien (chômage, dettes, départ des enfants devenus adultes...) est criant de vérité et de froideur lucide. Seule fantaisie presque burlesque : le couple veut tenter son va-tout en jouant au casino lors d'un week-end de Saint-Valentin près des chutes du Niagara (où a eu lieu leur voyage de noces 30 ans plus tôt !).

Alternant entre la vision de l'une puis de l'autre, le roman se passe exclusivement pendant ces deux journées, mais est l'occasion pour chacun de revenir sur ce qui a foiré dans cette vie conjugale d'un couple d'Américains moyens. Ainsi que quelques pages plutôt peu engageantes je trouve sur le tourisme aux alentours du Niagara !

Bizarrement, ce roman a sonné très "anglais" à mes oreilles, le côté presque burlesque relevant à mon sens parfois du second degré british que j'ai découvert dans les romans de David Lodge par exemple... On retrouve également l'analyse vive, fine et sans concession des rapports humains dans une famille, comme dans le beaucoup plus réussi et beaucoup plus émouvant "Chanson pour l'absente", du même auteur. Ici, il manque un peu d'émotion, c'est assez grinçant et noir (mais j'aime bien !), le seul truc est que ce roman me laissera probablement peu de souvenirs... Il est au final assez court, ramassé, dense, mais efficace. Et la fin est très intelligente...

Je pense donc avoir découvert un auteur que je souhaiterais suivre !
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Un couple dans un décor touristique superficiel, l'espace d'un dernier week-end avant divorce. le week-end de la dernière chance pour Art qui souhaite reconquérir sa femme et qui mettra tout en oeuvre pour arriver à ses fins.
L'auteur passe au vitriol la notion de couple dans une Amérique où la crise ruine les efforts et les espoirs de chacun.
En peu de mots, l'auteur décrit avec justesse les sentiments des personnages et exploite toutes leurs richesses. J'ai juste regretté la fin un peu trop stéréotypée, limite bâclée, en opposition avec le reste du roman.
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Les chutes du Niagara. C'est drôle quand même comme ce site inspire de la mélancolie et de la tristesse plus que de la gaieté (n'est-ce pas, Marilyn ?). Un endroit où l'on peut dresser le bilan d'une vie ou d'une relation amoureuse et, en général, c'est assez déprimant. Stewart O'Nan choisit ce cadre, aussi spectaculaire que factice par son environnement, pour faire un état des lieux d'un couple usé, dont la rupture semble inéluctable. Il reste une chance, infime, comme celle de gagner le jackpot au casino. Pourquoi pas, après tout, avec O'Nan, le noir et le blanc alternent. Avec subtilité. Cinquante nuances de gris, pourrait-on dire. Anatomie d'un couple dans l'impasse, Les joueurs décrypte à travers eux le malaise d'une Amérique en crise financière profonde, au bord du précipice. S'il n'a pas le côté poignant d'Emily, le dernier roman d'O'Nan impose une fois de plus la voix d'un auteur qui force l'admiration par son talent à sonder les âmes avec une empathie certaine pour les faiblesses de ses personnages.

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Avant de divorcer et que la clé soit mise sous la porte, Marion et Art un couple d'une cinquantaine d'années passent un week-end aux chutes de Niagara. Cet endroit où ils avaient passé leur voyage de noces. Une idée d'Art qui pense qu'il reste encore une chance à leur couple. Marion n'a plus d'illusions. Aucune. Elle n'a pas digéré l'infidélité d'Art même si elle aussi a failli. Des enfants devenus indépendants, la crise et le chômage qui les a conduit à la banqueroute financière, la maison qui va être vendue d'ici peu. Ils ne leurs restent plus rien.

Deux jours à passer ensemble dans un hôtel qui possède un casino. Là où on joue : on gagne ou on perd. Marion est sur les nerfs, elle supporte à peine la présence d'Art mais essaie de jouer de se montrer un minimum sympathique, d'acquiescer aux sorties prévues par Art qui l'agacent. Art est venu avec toutes leurs économies pour jouer au casino. La tête remplie de l'espoir de gagner et que tout redevienne comme avant. Deux journées où les tensions, les désillusions sont décrites un sens aiguë du détail.
Stewart O'Nan décrypte un geste trop rapide ou trop brusque, le ton d'une réponse, des échanges verbaux routiniers. Art s'accroche à l'idée que leur couple a un avenir. Maladroitement il essaie de reconquérir Marion qui se tient sur ses gardes. Face à eux-mêmes, à leurs erreurs, à leurs regrets, la vérité est toujours plus cruelle.


la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/06/stewart-onan-les-joueurs.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Autant le dire tout de suite: ce court roman, sans exagération aucune, m'a enchantée.
L'histoire s'ouvre sur une évidence: le couple Fowler est au bord de la rupture, mais, dans un dernier sursaut ils décident de passer leur dernier week-end dans ce lieu mythique que sont les chutes du Niagara. Marion sait pertinemment que les dés sont jetés tandis que son mari, Art, pense qu'il peut encore sauver leur relation.
La grande force de l'auteur est de se servir de ce prétexte pour dissiper les illusions, encore vivaces, sur le rêve américain et la dissection comportementale des protagonistes est éblouissante, faite d'espoirs et de déceptions. Une comédie cocasse et cruelle à la fois sur les affres des relations conjugales.
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Depuis qu'ils ont passé le cap de la cinquantaine, Art et Marion voient leur couple se déliter. Art s'est montré infidèle voilà 20 ans, ce que Marion n'a jamais digéré. le chômage les a frappés, le couple s'est lourdement endetté, … Alors, ils vont tenter le tout pour le tout et repartir sur les traces de leur voyage de noces, aux chutes du Niagara. Dans ce paysage démesuré, ils ont décidé de mettre leurs économies et leur couple en jeu, ni plus ni moins. C'est l'aléa d'une roulette qui décidera de leur destinée. Faites vos jeux, décidément, rien ne va plus…

« Les joueurs » a été écrit en 2012 par Stewart O'Nan, puis traduit en français, aux éditions de l'Olivier, en 2013. L'auteur « est né en 1967 à Pittsburgh. Il a publié aux Editions de l'Olivier notamment Speed Queen (1998), Nos plus beaux souvenirs (2005) et Emily (2012) », ainsi que l'indique la quatrième de couverture.
Cette intrigue est très américaine, d'un bout à l'autre, l'histoire de ce couple ne semblant qu'un prétexte pour illustrer les différentes facettes de cette nation : le couple présente tous les stigmates de la névrose, il ne tient que par ses failles et ses réparties qui mettent dos à dos chacune des parties. L'intrigue célèbre le mythe du « self made man », celui qui, par la force de sa volonté et de son labeur, réussira à s'ériger en vainqueur. Elle se fait le témoin d'un capitalisme exacerbé, qui fait commerce de l'amour durable via des séjours organisés où les couples à venir (ou à mourir) enchaînent maints événements stéréotypés. Si ce côté très américain peut agacer, l'auteur sait analyser finement les relations conjugales en se mettant à la hauteur de chacun, sans prendre parti pour l'un ou l'autre, mais disséquant les rouages intimes de la discorde, celle qui peut mener, ou non, à la rupture.
Un livre à quitte ou double, en somme, qui laisse songeur, au moment de le refermer…
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