Téa Obreth nous offre ici le roman des grands espaces arides et désertiques de l'ouest américain et la vie des colons qui s'y installent.
Nous sommes en Arizona en 1893, année de grande sécheresse, l'auteure nous raconte la vie de Lurie Mattie et de Nora Lark que rien ne prédestinait à se rencontrer.
Lurie Mattie est un gamin d'origine Turque qui débarque en Amérique pour y travailler et n'en repartira plus. Devenu bandit de grand chemin dont la tête est mise à prix, il se mêle à une caravane de chameliers venue d'Afrique pour transporter des charges dans les immensités désertiques pour la construction des chemins de fer ou l'exploitation des mines. Il fût sa vie durant pourchassé par le Marshal
John Berger. Avec Lurie, nous découvrons la vie de nomade, les camps de chercheurs d'or, la violence de cette vie où chacun tue pour voler le minerai de son voisin.
En parallèle et par chapitres alternés, nous suivons la vie de Nora Lark qui vit dans un ranch isolé du territoire de l'Arizona. En pleine période de sécheresse, elle lutte pour survivre avec ses trois fils et son mari Emmett. Avec Nora nous découvrons à rudesse de la vie de ces colons, la violence sous-jacente de ses congénères, riches propriétaires terriens au cheptel immense qui n'hésitent pas à acheter le shérif, à menacer, voire assassiner, ceux qui leur résiste, hommes, femmes ou enfants en toute impunité.
En somme, c'est une grande fresque de la conquête de l'ouest américain. Ici, les Apaches, Comanches, Peaux rouges ne sont qu'entre aperçus, le focus est fixé sur les colons aux prises avec la rudesse du climat et celle des hommes, sur l'avènement du télégraphe et de la première ligne téléphonique, sur la transformation des camps de toile des premiers colons en de petites villes, sur la ruée vers l'or, sur la domination des plus riches avec leurs alliances et leurs méthodes peu recommandables, sur la transformation des Territoires en Etats.
Un roman intéressant historiquement parlant pour qui est curieux des Etats Unis mais que j'ai trouvé par moment très long, le rythme, en quelque sorte, épouse parfaitement l'immensité des paysages arides et désertiques ou souvent rien ne se passe et personne n'apparait.