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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
1896, sud du Texas, non loin de la frontière mexicaine. Sous le soleil et la poussière, une carriole, avec à son bord Henri Ducharme, tout juste veuf, et ses deux enfants, Matthew et Mary, emprunte la route du sud qui les mènera vers la Californie, terre d'espoir et d'avenir. Quand ils aperçoivent une masure avec des chevaux devant, ils sont soulagés à l'idée de pouvoir se désaltérer et se reposer un peu. Mais, l'accueil est glacial et les indiens s'en prennent aussitôt à eux. Edmund Fisher, vieux cow-boy qui passait par là, leur vient en aide. Malheureusement, il est déjà trop tard pour Henri et Matthew. Mary, violée, d'abord sous le choc, finira par achever ces indiens. Il faut ensuite enterrer les corps et surtout se protéger du reste de la bande qui, certainement alertée par les coups de feu, ne va pas tarder à rappliquer. La mule blessée, le mieux est de s'abriter dans la masure et de les attendre. En même temps qu'Ed fabrique ses propres cartouches avec ce qu'il a trouvé, il raconte à Mary, prostrée dans un coin, son histoire...

Edmund Fisher est ce Buffalo Runner, c'est à dire un tueur de bisons. Une vie pleine et riche pour cet homme qui, enfant, fut kidnappé par des indiens, racheté par des comancheros puis adopté par des paysans et qui fut tour à tour soldat dans l'armée, tueur de bisons, paysan ou homme de confiance d'un riche propriétaire français. Dans cette masure, Mary à ses côtés, il va lui raconter tous ces événements qui l'ont marqués et faits de lui l'homme qu'il est aujourd'hui. de nombreux flashbacks ponctuent évidemment ce récit riche donnant ainsi de l'épaisseur au personnage et le rendant touchant dans sa quête. Tiburce Oger nous livre un western efficace et passionnant. Il finit de nous séduire avec un graphisme remarquable: un trait nerveux et élégant, des couleurs tantôt sombres tantôt étouffantes, de magnifiques paysages sauvages et un cadrage judicieux.
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Une fois de plus le one-shot de Tiburce Oger fait mouche ! Ghost Kid était excellent et celui-ci est de la même veine, ou du même barillet, puisque nous sommes dans un western où les armes à feu parlent.

Une fois de plus, je me suis laissée séduire par les graphismes de l'auteur, par ses belles cases détaillées, par ses décors grandioses, pas la palette de couleurs chaudes.

Le scénario semble classique au départ et pourtant, l'auteur a réussi à nous le cuisiner d'une autre manière et ça a marché.

Comme dans Ghost Kid, notre personnage principal, Edmund Fisher, est un vieil homme qui a vécu, qui reste adroit de la gâchette mais qui n'a plus rien de fringuant. Sa vie ne fut pas un long fleuve tranquille et j'ai pris plaisir à l'entendre la raconter à la jeune Mary, tout en fabriquant ses balles pour l'embuscade à venir.

Nous sommes en 1896, la messe est quasi dite pour les États-Unis de la conquête de l'Ouest, les Indiens sont décimés ou parqués dans des réserves et il ne reste plus que des bandits mexicains et des Indiens associés avec eux pour attaquer le pauvre type qui s'en va vers la Californie.

On commence avec une histoire classique de siège qui se prépare et pendant que notre Buffalo Runner (Edmund Fishe) fabrique ses cartouches, il va raconter sa vie mouvementée à la seule survivante du massacre.

C'est tout un pan de l'histoire des États-Unis qui va se jouer devant nous, passant des massacres de bisons, la guerre de Sécessions et la vie de cow-boy auprès d'un riche propriétaire terrien, avant de passer à l'exclusion des Juifs, au racisme ordinaire et à la colère noire.

Le récit est riche, coloré, sans temps mort. On se prend d'amitié pour le vieux cow-boy, qui n'a rien d'un héros, qui a participé à la disparition des bisons, à cette gabegie où l'on ne prenait que les langues et les peaux...

Rien ne l'obligeait à rester dans cette masure pour défendre la jeune fille, il aurait pu passer sa route, mais non, parce que dans le fond, il a un coeur tendre.

Une fois de plus, sans en faire trop, l'auteur arrive à donner de la profondeur à ses personnages, à les ancrer dans la réalité, à insuffler le souffle de la grande aventure à la vie de Edmund Fisher et à surprendre le lecteur dans les dernières cases.

Encore une fois, c'est un super bon western que je viens de découvrir et il entre direct dans mes coups de coeur.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Je poursuis avec beaucoup de retard ma lecture de la sélection cézam 2016. J'y fais presque toujours de bonne découverte, et cette fois c'est encore le cas.
Au travers du récit de la vie de ce chasseur de bison, c'est toute l'histoire de la conquête de l'ouest américain au cours du XIXème siècle qui est raconté. C'est un point de vue, certes contestable, mais qui reste très intéressant en abordant différents sujets, outre le massacre des bisons et la rivalité entre hommes blancs et indiens. Il est aussi question de la difficulté de vivre pour les petits fermiers, de la guerre de sécession, de l'arrivée de nouveaux colons très riches, etc...
J'ai été très surprise par la fin..... Et je dois avouer ne pas comprendre les 2 ou 3 premières planches, que je ne parviens pas à recoller au reste du récit.
Quant au dessin, j'ai adoré. Et j'ai été gâtée par des dessins pleines pages que j'aurais pu passer des heures à détailler.
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La dure loi de l'Ouest.

Après une attaque de pionniers, Ed Fisher, leur providentiel sauveur arrive un peu tard.
Barricadé avec Mary, seule rescapée du massacre, et dans l'attente du reste de la bande d'affreux, le vieux pionner nous raconte son histoire...

Une passionnante et triste aventure, que celle de notre cowboy solitaire.

Á la manière du film "Little Big Man" avec Dustin Hoffman, auquel ce One Shot me fait beaucoup penser, cet Ouest sauvage va être démystifié.
Dans ce style triste et attachant qui est un peu la marque de fabrique des auteurs, et dans lequel ils excellent.
(plus d'avis sur PP)
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L'auteur de Gorn s'était déjà adonné au western avec La Piste des Ombres que j'avais beaucoup aimé malgré l'abandon de cette série. C'est avec un grand plaisir qu'on le retrouve pour un one-shot de grande qualité sur un tueur de bisons. le dessin est véritablement magnifique car maîtrisé de bout en bout. les couleurs sont formidables. Il y a incontestablement une belle maîtrise graphique.

Sur le scénario, je serai juste un peu moins élogieux. le début démarre en fanfare puis il y a de nombreux flash-back retraçant la vie d'Edmund Fisher autrement dit Buffalo Runner. On remarquera qu'il n'y a pas de lien entre la fin et le début de la scène d'introduction, ce qui est un peu dommage. Par ailleurs, la fin est presque irréelle dans tous les sens du terme. Pour autant, j'ai bien aimé ce récit mené tambour battant.

Je n'ai pas trop aimé deux anachronismes de taille. Que viennent faire Pétain et Maurras dans cette histoire de cowboys se situant dans les années 1880 ? Cela ne colle pas. Par ailleurs, Théodore Roosevelt n'est devenu président qu'en 1901, soit bien après les faits évoqués. Comment pouvait-il savoir qu'il sauverait la vie d'un futur président ?

Quoiqu'il en soit, nous avons là un beau western qui est intelligent par son approche et une merveille d'un point de vue graphique. Cette oeuvre va devenir sans doute un indispensable car c'est bien parti pour l'être.
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Ed Fisher est un vieil homme qui sauve une jeune femme d'une attaque brutale dans laquelle son père et son frère sont morts. La nuit, en se préparant à affronter le reste de la bande d'agresseurs, Ed Fisher raconte sa vie à Mary. Et sa vie, c'est celle de la conquête de l'Ouest. Repousser toujours plus loin les habitants d'origine, les différentes tribus d'Indiens. Pour cela, tuer leur source de nourriture, les troupeaux de bisons et soudoyer les chefs à coup d'alcools ou perpétrer des massacres contre ceux qu'ils soupçonnent de se rebeller en tuant hommes, femmes et enfants.

C'est toute l'histoire des États-Unis au XIX° siècle que raconte et dessine Tiburce Oger : violence, conquête, guerre civile, naissance des grosses fortunes... C'est aussi de cette partie que s'empareront les scénaristes d'Hollywood pour forger la stature du cow-boy, longtemps montré comme le libérateur et le civilisé, mythe que le bédéiste met en pièces comme il a pu l'être dans certains films d'Hollywood après la grande période des westerns dits classiques. C'est un bel album assez violent comme l'histoire ou les histoires qu'il narre.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Dans une vieille carriole chemine Henry Ducharmes et ses deux enfants, Andrew et Mary. Nous sommes en 1896 et notre homme espère faire fortune en Californie, tenant ainsi la promesse faite à sa défunte femme d'offrir un meilleur avenir à leurs enfants. Hélas, le sort en décidera autrement et c'est un petit groupe d'indiens qui les accueille, bien loin des bonnes intentions de cette famille qui les dérange. Alors qu'il massacre le père et son fils, Mary subit les assauts des bandits. Elle ne devra la vie sauve qu'à l'intervention d'un vieux cowboy, Ed Fisher. Retranchés dans la cabane des indiens, ils attendent l'attaque qui ne manquera pas d'arriver du reste de la troupe. La nuit va être longue. Ed prépare des munitions et raconte son passé à une jeune fille mutique et traumatisée.

Ed Fisher est loin d'avoir eu une vie simple et tranquille. Enfant volé par les indiens qui ont tués sa famille, il est ensuite vendu à des comancheros, des blancs qui s'allient aux Indiens pour se livrer au commerce d'alcool et d'armes. Il fuguera de sa famille d'accueil suivante et apprendra le métier de vacher avant de devenir un vrai cowboy puis un soldat, en s'engageant dans la guerre de sécession. A son retour, il ne savait « plus rien faire d'autre que manier un fusil » et devient un de ces buffalo runner qui massacrent les bisons par centaines pour gagner des fortunes.
Une vie aventureuse qui se poursuivra encore avec son lot de drames, de vengeance et de mort. Une vie indubitablement liée au destin des indiens et des grandes plaines, et à cette fameuse conquête de l'Ouest dont Ed fisher est le symbole.

Grande fresque à la fois historique et humaine, Buffalo Runner nous conte à travers le destin finalement peu glorieux d'un cowboy cette époque charnière des États-Unis qui vit le pays évoluer en une nation dite moderne tandis que certains de ses habitants en payaient le prix fort. La conquête de l'Ouest est en plein boom, des migrants colonisent les territoires des indiens à la recherche d'une vie meilleure, les buffalo runner massacrent les bisons et affament, par là-même, les familles indiennes vouées à une disparition progressive. La cohabitation avec les indiens se fait sanglante et chaque camp possède son quota de violence : des chasseurs blancs sont mutilés et tués, des enfants indiens massacrés sans scrupule. Pendant ce temps, les commerçants font leur beurre et une concurrence féroce fait rage, entraînant là-aussi son lot de sang coulé. Les boeufs remplacent les bisons et une véritable industrie de la viande est en train de naître.

Tiburce Oger connaît son sujet sur le bout des doigts et nous offre plutôt un western crépusculaire qui, loin de magnifier le cowboy légendaire, nous propose de découvrir sa face sombre à travers le point de vue de l'un d'eux. Ed Fisher avec sa longue expérience semble bien blasé et sa narration empreinte de tristesse et de mélancolie dévoile un Ouest sauvage finissant. Croisant des personnalités comme Théodore Roosevelt ou le Marquis de Morès, il dresse avec beaucoup de détails et de réalisme l'histoire de ce pays. On assiste par exemple à la fabrication de munitions, d'une précision exemplaire.
Scénariste de L'auberge du bout du monde et de Canoë Bay, auteur de Gorn, le dessinateur nous offre ici encore une histoire de grande qualité ! Ses planches sont loin d'être figées et témoignent d'une belle énergie qu'on retrouve dans son trait vif. Les couleurs sont particulièrement réussies et s'épanouissent même à de rares moments dans des illustrations pleines pages qui laissent le lecteur prendre la mesure de la dramaturgie de l'histoire. Il offre aux paysages et aux décors beaucoup d'ampleur tout en s'attachant aux hommes qui ont fait et défait l'Ouest.

Vrai réussite du genre, Buffalo Runner reprend les grands éléments qui ont fait la réussite du western mais pour mieux les dépasser. La bouleversante pirouette finale ne laisse aucun doute sur le contre-pied anti-héroïque du personnage principal, à l'image d'une nation qui s'est construite dans la douleur et oublie aujourd'hui eux qui l'ont faite jadis.
Un vrai coup de coeur et une histoire complète !
Lien : http://grenieralivres.fr/201..
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Beau et triste à la fois. Un vieil homme à le vie difficile, désormais seul, se retrouve assiégée avec la survivante d'une famille exterminée.
Pour lui faire garder espoir, il lui raconte sa vie qui n'est pas particulierement reussie mais sans cela, la jeune fille craquerait donc il raconte...Opus particulierement réussi.
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