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3,31

sur 184 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Michael Ondaatje est un poète, romancier et éditeur canadien, né au Sri Lanka en 1943. Son oeuvre a été à plusieurs reprises saluée par des prix littéraires et l'un de ses romans a atteint une dimension universelle lorsqu'il a été adapté à l'écran sous le titre le Patient anglais.

Ombres sur la Tamise, son dernier roman, est publié en 2018. Des ombres qui brouillent les souvenirs d'enfance de Nathaniel, le narrateur de l'ouvrage, des ombres qu'il lui faudra dissiper afin d'y voir clair sur son passé. A l'âge adulte, il mènera une longue enquête pour faire la lumière sur son étrange adolescence et sur la vraie personnalité de sa mère.

Londres, 1945. La guerre vient de se terminer, la ville panse les plaies que lui a values le Blitz, cette série de bombardements violents sur lesquels comptait Hitler pour faire craquer les Anglais. Les parents de Nathaniel, quatorze ans, et Rachel, à peine plus, annoncent qu'ils doivent s'installer à Singapour, sans les emmener. le frère et la soeur sont pris en charge par deux hommes supposés être de toute confiance, mais les deux adolescents voient plutôt en eux des énergumènes aux tendances interlopes.

Ont-ils raison, ont-ils tort ? Toujours est-il qu'influencés par leur imagination immature, Nathaniel et Rachel interpréteront à leur façon les aventures qu'ils vont vivre. Des expéditions de nuit en bateau sur la Tamise et des réunions dans des lieux glauques leur font entrevoir un monde rocambolesque, où il est question de courses de lévriers, de paris, de truquages, de contrebande, de transport de substances illicites... Plus tard, Nathaniel comprendra.

Confortés sur le moment dans leurs premières impressions, Rachel et Nathaniel ont de surcroît très vite la certitude que leurs parents leur ont menti et que leur mère n'est pas partie à Singapour. Ils échafaudent toutes sortes de théories fumeuses.

Quinze ans plus tard, soupçonnant que leur mère aurait pu jouer un rôle dans les services secrets britanniques, Nathaniel se remémore les moments passés seul avec elle à la fin de son adolescence, dans une maison familiale à la campagne, avant qu'un événement tragique n'y mette fin. Il saisit l'opportunité d'entrer lui-même dans les services secrets, où il est chargé de mettre de l'ordre dans des archives portant sur des événements qui s'étaient produits dans l'immédiat après-guerre : combats d'arrière-garde de groupes ayant soutenu les Nazis et n'acceptant pas la défaite, et à l'inverse, raids de représailles d'autres groupes ayant souffert de la barbarie nazie.

Ce travail de documentation lui permettra d'y voir plus clair sur l'activité de sa mère pendant la guerre et les mois qui ont suivi la fin officielle des hostilités. Une occasion pour l'auteur de saluer des personnes ayant tenu à jouer un rôle concret pendant la guerre, sans attendre plus qu'une discrète célébration pour « service honorable au sein du Foreign Office ».

D'un point de vue littéraire, on dira que l'auteur procède par touches impressionnistes sans ligne claire, à l'instar de certains tableaux de peintres classiques, où l'on devine la Tamise et ses rives derrière des jeux d'ombres et de lumière, censés illustrer le traditionnel smog londonien.

Le mode d'écriture de Michael Ondaatje vise moins l'explicitation des événements que l'effet littéraire. Ombres sur la Tamise est un livre où transparaît le naturel poétique de l'auteur. Il ne plaira donc pas à tout le monde, mais la narration force la curiosité du lecteur et n'est ainsi jamais ennuyeuse.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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« N'oubliez jamais : votre histoire n'est qu'une histoire parmi d'autres, pas nécessairement la plus importante. le moi n'est pas ce qui compte le plus.»

Le roman débute en 1945. Nathaniel le narrateur, 14 ans, et sa soeur, Rachel, ont été laissés par leurs parents à Londres, sous la garde d'un homme mystérieux appelé le papillon de nuit. Ses parents sont apparemment allés à Singapour pour le travail du père. Mais Nathaniel découvre une malle contenant toutes les affaires de sa mère dans le sous-sol comme si elle n'était jamais partie de Londres.

Le roman se compose de deux parties. Dans la première, Nathaniel et Rachel passent leurs années d'adolescence dans un état d'insécurité précaire pris en charge par le papillon de nuit et ses amis dont les activités illégales se concentrent sur la contrebande et les courses de lévriers. Dans la seconde partie, Nathaniel est devenu officier des services de renseignements chargé d'étudier les dossiers des fonctions d'hommes et de femmes pendant la guerre. Il va alors reconstituer la double vie de Rose sa mère et découvrir son rôle d'agent secret.

Un récit vivant rempli d'intrigues, de passion, qui nous entraîne à Londres dans la période de la Deuxième Guerre mondiale. Au fur à mesure Nathaniel, va rassembler les fragments d'une histoire de trahison et de vengeance. J'ai beaucoup aimé la construction de ce roman où Michael Ondaatje nous restitue ce passé sous forme d'images. Il nous présente toute une galerie de personnages qui gravitent autour de l'énigmatique Rose. L'auteur évoque également les séquences brutales de la fin de la guerre en Italie et dans les Balkans.

Un roman qui vous emprisonne dans un climat ténébreux dû aussi bien à la ville de Londres toujours dans les brumes qu'aux différents personnages troubles et mystérieux que l'on rencontre au fil des pages.


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Quelle mouche a bien pu piquer les parents de Rachel et Nathaniel, au sortir de la guerre dans une Londres encore sous les décombres, pour disparaître comme ça, laissant leur progéniture à la garde de deux individus un peu "borderline" – je m'autorise un anglicisme, ça se passe en Angleterre – deux individus donc, à qui les adolescents auront tôt fait de coller des surnoms : le Papillon de nuit et le Dard. D'obscures motivations professionnelles pour le père, dont on ne reparlera plus d'ailleurs. Des raisons encore plus fallacieuses pour la mère, qui ne fera au gré d'une année scolaire sacrifiée qu'une apparition fugace dans la vie de son fils, genre esprit-es-tu-là-?, histoire de voir comment ça se passe avec les tuteurs d'occasion.

Il fallait vraiment une raison impérieuse à cette mère, que Nathaniel s'emploiera à élucider sa maturité venue. Pour l'heure, il s'essaie à l'école buissonnière, il fallait s'y attendre, avec le Dard qui donne dans le trafic de lévriers dont les courses font les choux gras des bookmakers – deuxième anglicisme, oui je sais, j'abuse un peu. Quant à Rachel, elle sortira du cadre de la photo. Elle n'a pas digéré l'abandon.

Caléidoscope brumeux, puzzle dispersé, difficile de recoller les morceaux et restituer un embryon de justification à cette évaporation. Surtout quand Nathaniel prend la mesure de l'application avec laquelle on a fait disparaître traces et indices. Ça c'est pour la construction du roman. C'est plutôt logique et bien fait d'ailleurs. le style est très digeste aussi.

Ce qui l'est moins, c'est côté sentiment. Il y a bien une tentative de connivence avec les tuteurs, mais c'est dans l'ensemble un roman pauvre en émotions et sensualité. Même le mystère est fade. C'est peut-être là que se reconstitue l'ambiance de la Tamise. Grise, froide et humide, horizon bouché. Même quand Nathaniel découvre les plaisirs de la chair. C'est encore chiche côté volupté. A l'image de ces appartements vides dans lesquels ils batifolent sur la moquette avec celle qui l'initie.

Décidément les affinités ne se transmettent pas. N'en déplaise à Baptiste Liger qui donne rarement cinq étoiles à un ouvrage, je n'ai pas adhéré. Mais je ne ferai pas le fiérot, il a surement d'autres références que celles de mon indigence culturelle. Il est quand même directeur de la rédaction de la revue Lire:. Excusez du peu. J'ai donc dû rater quelque chose.

"L'intrigue compte moins ici que l'atmosphère" nous dit-il page 69, numéro d'avril. Je ne vous servirai pas la réplique d'Arletty dans Hôtel du nord, mais sans doute qu'à l'instar de son personnage je n'ai pas bien tout capté. Mon imagination n'a pas souscrit à l'invite de Baptiste Liger qui lui préconise de divaguer. Quand on ne se précipite pas pour retrouver son marque page, c'est un signe. Mais je suis persuadé d'aucuns apprécieront de retrouver l'auteur du Patient anglais dans "ces zones d'ombres à éclaircir."
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L'écrivain canadien Michael Ondaatje a connu un succès mondial avec le Patient anglais, récompensé par le très prisé Booker Prize en 1992. Bien qu'ayant commencé son oeuvre littéraire comme poète, ce sont ses romans qui lui ont apporté une notoriété internationale. le dernier, Warlight, publié en France sous le titre Ombres sur la Tamise, aborde deux des thèmes de prédilection de l'auteur, le passage de l'enfance à la vie adulte et la quête des origines.
L'intrigue démarre en 1945, dans un Londres encore ruiné par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Les enfants Williams – Nathanael dit Stitch, âgé de quatorze ans, et Rachel surnommée Wren, seize ans – apprennent que leurs parents vont partir pour Singapour et qu'ils seront confiés à la garde d'un ami de Rose, leur mère. Ne supportant pas le pensionnat qui leur est imposé en semaine, ils le désertent bien vite pour demeurer dans leur maison, fréquentée par des personnages aussi mystérieux qu'excentriques, relations de leur mentor qu'ils surnomment le Papillon de nuit.
De nuit, il est beaucoup question dans le roman dont le titre Warlight évoque la pénombre qui baignait le Londres du Blitz. La nuit est aussi celle qui protège les trafics du Dard de Pimlico sur la Tamise, un ancien boxeur qui a pris sous son aile Nathanael. C'est encore celle qui est tombée sur les deux adolescents quand ils ont découvert que leur mère n'était jamais partie pour Singapour et que leur père avait disparu.
J'ai beaucoup aimé la première partie du roman teintée d'une atmosphère de mystère et de poésie. Nous voyons grandir Nathanael et Rachel, se raccrochant tant bien que mal à l'entourage taiseux, mais protecteur qui développe leur débrouillardise, à défaut de leur fournir l'apaisement affectif dont ils auraient besoin.
La seconde partie s'ouvre sur le retour de Rose et le silence dont elle s'entoure, un poison qui l'éloigne de ses enfants. Peu à peu, nous découvrons sa personnalité, une partie de son passé, car Nathanael n'en découvrira que des bribes. J'ai été peu convaincue par ce retour en arrière sur des évènements jusque-là incompréhensibles pour les enfants Williams. La fluidité entre les deux parties ne s'opère pas et les découvertes de Stitch, arides, parcellaires, l'inclusion d'un roman dans le roman (celui de Rose) m'ont paru laborieuses, parfois empreintes d'une certaine artificialité.
Les ombres sur la Tamise ont fini par être trop épaisses pour me captiver jusqu'au bout.
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Dans le Londres d'après la deuxième guerre mondiale, deux adolescents, Nathanael et Rachel sont abandonnés par leurs parents qui les confient aux bons soins de deux personnes aux comportements et activités un peu louches. le père est parti en Asie pour occuper un poste à plus grande responsabilité dans son entreprise et la mère qui devait le rejoindre s'est évaporée on ne sait ou. Les deux adolescents ont une scolarité largement perturbée par leur contribution aux activités « border line » de leurs tuteurs. La quête de Nathanael pour reconstituer l'activité de sa mère durant cette période est longue et difficile et on se perd un peu dans cette narration touffue qui ne parvient guère à éveiller mon intérêt de lecteur.
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Londres, à la fin de la guerre, deux adolescents, Rachel 16 ans et Nathaniel 15 ans, sont confiés à un ami de leurs parents car ces derniers doivent partir à Singapour pour le travail du père et sa femme le rejoint quelques semaines plus tard.
Leur vie s'installe entre le lycée et les personnages un peu étranges que l'ami de leurs parents fait venir chez eux.
Petit à petit nous avançons dans un univers « brumeux » digne de Londres et ses quartiers un peu glauques et des personnages comme des ombres mais souvent très attachants et sympathiques.
C'est Nathaniel qui raconte cet univers dans lequel il découvre que ses parents ont peut-être menti, où sont-ils ? Que font-ils ? Pourquoi les ont-ils confiés au « Papillon de nuit », le surnom qu'ils ont donné à leur »gardien »?
Mais il faut avancer, le monde n'est pas forcément celui que l'on croit, il ne faut pas se fier aux apparences.
C'est presque un chemin initiatique pour cet adolescent qui perd ses repères du jour au lendemain, qui pourtant devra avancer et finira par connaître la vérité.
Je ne veux pas trop en dire sur l'intrigue, je veux juste que vous sachiez que j'ai passé un très bon moment et que l'auteur a très bien su transcrire l'ambiance de l'après guerre à Londres.


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Un livre en deux parties.
La mise en place raconte le sort de deux enfants quottés par leurs parents pour des raisons qu'ils disent professionnelles. Ils sont confiés à des adultes aux activités mystérieuses et « limites » et qui jouent le rôle de parents de substitution. Cette première partie est joliment écrite, parfois onirique et sensible.
Dans la deuxième partie l'auteur tente d'apporter des réponses aux questions que se posent ces enfants. Qui sont vraiment nos parents, pourquoi sont-ils partis, que font-ils vraiment... et c'est là que j'ai perdu le fil. Alors que les réponses à ces questions sont assez prévisibles, je trouve que l'auteur s'est perdu ( et m'à perdu par la même occasion) dans des complications inutiles et dans des contorsions qui alourdissent le récit. Dommage...la première partie est vraiment chouette.
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Ce roman m'a un peu dérouté, sa quatrième de couverture me semblait annoncer un peu d'aventure et de mystère mais je n'ai pas retrouvé ces deux ingrédients ou alors si peu.

Le roman est divisé en deux parties, la première qui débute à la fin de la seconde guerre mondiale à Londres nous emmène à la rencontre du narrateur, Nathaniel, 14 ans, et de sa soeur Rachel. Leurs deux parents leurs annoncent un départ prochain pour l'Asie alors qu'eux resteront sous la tutelle d'un ami mystérieux surnommé le Papillon de nuit. le père aurait soi-disant été envoyé à Singapour pour le travail, quant à la mère elle le suit en bonne épouse, sauf que Nathaniel découvre au sous-sol la malle soigneusement préparée par sa mère. Alors est-elle réellement partie? dans la négative où est elle désormais et pourquoi ne vient elle pas vivre avec ses enfants? et où est réellement leur père?
Autant de questions qui se bousculent dans la tête du jeune garçon, alors que frère et soeur sont sous la tutelle de cet homme certes gentil mais dont les activités ne semblent pas très légales, et les personnes l'entourant franchement louches.

La deuxième partie se concentre sur Nathaniel des années plus tard alors qu'il est devenu officier des services de renseignements, il va tenter de retrouver les traces de l'activité de sa mère pendant et après la guerre et découvrir un agent secret prénommée Rose.

On pourrait parler de roman d'espionnage et d'apprentissage, avec d'un côté les agents à la solde de l'État de l'autre deux adolescents qui devront mener leur barque avec pour références des personnes pas très nettes. Ils feront leur éducation en accompagnant notamment le Dard dans ses "tournées" nocturnes.
Ce roman m'a troublé, la construction est en deux partie passé et présent aide beaucoup à comprendre le personnage de Nathaniel mais un peu moins celui de sa soeur, la deuxième partie nous dépeint le personnage de la mère avec ce caractère froid et distant, méfiante et volontaire. Pourtant il me paraît que Nathaniel ne trouve dans sa vie aucun véritable équilibre qui le ferait avancer vers le bonheur. On reste figé dans une double histoire avec le passé comme rampe d'accès vers un avenir brumeux.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Je crois bien que je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire.
Les faits historiques inspirant cette fiction sont un peu trop survolés... Et puis tout se mélange... On ne voit pas très bien où veut en venir l'auteur.
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Ce livre ne m'a pas enthousiasmée. J'ai pourtant bien aimé l'atmosphère londonienne de l'après- guerre, très bien rendue à mon avis, mais je trouve l'ensemble du roman un peu ennuyeux car il manque d'action. Les personnages sont sympathiques mais plutôt ternes. Ce n'est pas un livre qui fait rêver
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