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3,65

sur 343 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est une interview de l'auteur à la radio qui m'a donné envie de découvrir ce livre : son discours sur la science et l'origine de l'univers m'avait interpellée. J'étais pourtant jusqu'à présent allergique au style décousu et prétentieux de Jean d'Ormesson ; quelques tentatives de lectures infructueuses m'avaient dissuadée de recommencer. Mais voilà, il ne faut jamais dire « Fontaine, je ne boirai plus de ton eau »...

"Comme un chant d'espérance" est un petit essai sur les origines de l'univers, la vie, la mort et l'existence de Dieu. Cet ouvrage est qualifié de roman en hommage à Flaubert, car l'auteur y relève son défi littéraire, celui s'écrire « un roman sur rien ». le rien étant ici le néant qui précède le big bang, ou celui d'après notre mort. « La vérité est que sur l'avant-notre-monde comme sur l'après-notre-mort nous ne savons rien. Nous pouvons croire. Nous pouvons rêver. Nous pouvons espérer. Nous ne pouvons pas savoir. »

Le ton est léger et bienveillant. La culture l'emporte largement sur la science, ce qui n'est pas étonnant venant d'un philosophe et écrivain. Malgré quelques redites et l'emploi de formules déjà connues (hasard et nécessité, « Dieu ne joue pas aux dés »...), la réflexion qui amène à l'existence de Dieu est cohérente et bien construite. Il est intéressant de considérer l'espace et le temps comme la marque de fabrique de Dieu, par opposition au néant et à l'éternité.

J'ai apprécié cette lecture stimulante qui, sans rien révéler d'exceptionnel, élève la pensée pour un court moment. Je suis cependant contente d'avoir emprunté ce livre, car avec seulement 120 pages bien aérées, j'en aurais sans doute regretté l'achat.

Et pour finir sur un chant d'espérance :
« Quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez,
dans le désarroi bruyant de la vie, la paix de votre coeur.
Avec toutes ses perfidies et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. »
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« Dieu n'existe pas, il est ». Est-ce à dire qu'il n'est rien, c'est-à-dire tout ?
C'est en tout cas ce que Jean d'Ormesson nous fait toucher du doigt dans ce court essai qu'il présente lui-même comme un roman.

Fort de l'idée de Flaubert d'écrire un roman sur rien, Jean d'Ormesson, au soir de sa vie s'y risque : après « c'est une chose étrange à la fin que le monde » et « Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit », il met avec ce court essai/roman la touche finale à cette trilogie de l'âge mûr et du questionnement existentiel en évoquant la parenthèse humaine au milieu de l'infini du temps entre le mur de Planck et le mur de la mort.

Nombreux sont les thèmes évoqués par l'auteur qui ont déjà été débattus par autant de scientifiques et de philosophes, mais qu'importe : la prose pleine d'élégance et de poésie de Jean d'Ormesson leur apporte un éclairage nouveau. du grand art, Monsieur ! Et merci pour tout, même si vous devez me rétorquer : « de rien… ».
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Dans ce roman Jean d'Ormesson réussit à m'entraîner du côté de la physique mathématique et de la cosmologie grâce à sa plume qui arrondit les angles.
Je n'y ai pas ressenti la même émotion que lorsqu'il parle du temps, de l'histoire, des écrivains et de l'amour mais, et c'est là toute sa force, les quatre derniers chapitres sont d'une telle beauté, d'une telle intensité avec son chant d'espérance " où il ( Dieu) se manifeste soudain - parfois de façon surprenante - avec une sorte d'évidence et d'éclat. On trouve son goût immodéré pour la vie.
Puis c'est l'apothéose avec ce texte trouvé à Philadelphie :

Ne vous comparez avec personne :
il ya toujours plus grands et plus petits que vous

Vous êtes un enfant de l'univers. Pas moins que les arbres et les étoiles.

C'était beau, c'était bien.
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Vous reprendrez bien un petit Jean D'Ormesson ? Un format court de cent-vingt pages, en caractères assez gros. Une heure de lecture agréable, à écouter l'académicien vous faire la conversation de son ton léger et primesautier sur… rien !
Entendons-nous bien, il ne s'agit pas de parler de tout et de rien, comme vous et moi réussissons généralement à le faire assez bien. Il s'agit de : «L'idée, chère à Flaubert, d'un roman sur rien (qui) m'a longtemps travaillé en silence… Pour préparer deux de mes livres récents, je me suis intéressé en néophyte à un domaine qui m'était étranger et qui fait depuis cent ans des progrès fascinants : la physique mathématique et la cosmologie. »
Dieu, l'univers, le néant, le temps, la pensée, Darwin, le hasard, le soleil et la lumière défilent dans une conversation fluide, agréable, accessible, souvent convaincante même si, au bout du compte, votre perplexité resurgit au détour d'une phrase :
« Dieu est le néant d'où surgit notre tout. Il n'existe pas au sens où existent les choses et les êtres plongés dans l'espace et le temps. Il est de toute éternité puisqu'il est à la fois le rien et le tout, l'être et le néant. »
Vous refermez ce petit livre élégant, toujours aussi peu avancé sur ce problème diabolique qui vous taraude un peu depuis que vous avez compris qu'il y a une fin au grand film de votre petite vie. Pour tenter d'apaiser le vertige causé par ces angoissantes questions, vous vous retranchez derrière la dernière opinion que vous aviez adoptée sur le sujet. En ce qui me concerne, je doute fortement qu'un quelconque dieu puisse, une fois que j'aurai cessé de vivre, s'intéresser à un être aussi insignifiant, que ce soit pour lui demander des comptes ou l'affecter à un nouveau rôle. Si Dieu existe, je reste persuadé qu'il n'aura que faire de moi, ce qui m'inciterait plutôt à ne pas plus me soucier de lui que ce que j'imagine qu'il se soucie de moi.
Je repose le livre, une dernière pensée à l'auteur, pas plus immortel que ne l'étaient les membres de la garde prétorienne de Xerxès affublés pourtant du même qualificatif que nos académiciens, et je me fais la réflexion passe-partout de sortie de cimetière : « il a bien vécu ». Notez qu'il le dit bien mieux que moi : « J'ai aimé la vie qui est beaucoup moins que rien, mais qui est tout pour nous. Je chanterai maintenant la beauté de ce monde qui est notre tout fragile, passager, fluctuant et qui est notre seul trésor pour nous autres, pauvres hommes, aveuglés par l'orgueil, condamnés à l'éphémère, emportés dans le temps et dans ce présent éternel qui finira bien, un jour ou l'autre, par s'écrouler à jamais dans le néant de Dieu et dans sa gloire cachée. »
Quant à moi, merci c'était pas mal, je ne regrette pas d'être passé sur terre, je serais bien resté un peu plus, et voilà tout…
Pas tout à fait, finalement, car une autre idée vient de surgir, une image plutôt : de quelque part, je ne sais pas d'où, de nulle part ou d'ailleurs, l'écrivain au regard bleu, ou son avatar, m'observe en train de refermer son livre… et je distingue parfaitement son sourire ironique, celui de celui qui sait et ne dira rien…
Pfff… ou bien alors, ce sourire ne dissimule qu'un bluff et il n'en sait toujours pas plus que moi !
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Un roman sur rien, voici le thème...Le grand, et regretté, Jean d'Ormesson en fait une discussion sur tout, des origines de l'univers à sa fin, en passant par ses tableaux préférés au milieu!
C'est un peu comme cela que j'imagine une discussion dans un salon à la grande époque où l'on tenait des salons. Brillant, à bâtons rompus, le sens de la formule, et parfois manquant un peu de substance....mais peu importe, le style emporte tout!
Court et délicieux.
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Faux roman, mais vraie réflexion sur le monde et ses mystères, ce petit ouvrage (d'une centaine de pages, organisées en courts chapitres) déambule dans les errements de Jean d'Ormesson et questionne le sens de la vie, Dieu et les hommes, le rien, le tout, le néant ; et le plaisir, toujours. La discussion est inégale : à mon sens, les passages sur le temps sont les plus intéressants.

L'auteur se livre aussi à un exercice jubilatoire : trouver, comme un chant d'espérance, toutes les manifestations de Dieu dans le monde, et dresse ainsi une liste (non exhaustive), qui tourne beaucoup autour de l'Italie. Chacun devrait pouvoir reproduire cet exercice, qu'il soit croyant ou non !
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« Comme un chant d'espérance », avec ce livre Jean d'Ormesson exprime sa foi en Dieu crédité d'être le créateur suprême, l'absolu, indicible mais omniprésent.

A mon humble avis, les questions de l'existence de Dieu, son essence, son appropriation par l'homme etc.. appellent des réflexions dont l'aphorisme de Confucius « respecter les diables et les dieux et s'en tenir éloigner.. » pourrait être une des fondations.

Jean d'Ormesson chante l'existence de Dieu et la beauté de la vie à la fois avec sobriété et profondeur, au rythme de courts chapitres qui suscitent positivement la réflexion.

De nombreux passages ne sont pas sans emprunts à d'autres auteurs, sages et philosophes, tout particulièrement à François Cheng, dont une citation du très beau livre « Cinq méditations sur la mort » ouvre ce « chant d'espérance ». Spinoza semble aussi dans le coup (dans les coups lisses si j'ose dire…) sauf que précisément le philosophe dénonce la superstition qui conduit l'homme à créer un Dieu imaginaire pour donner du sens à ce qu'il ne comprend pas. On peut voir une contradiction et une pierre dans le jardin de d'Ormesson dans l'exposé dans cet ouvrage, du fondement de sa foi divine.
Certains accents du livre flirtent même avec l'univers du bouddhisme ; ce parfum d'oecuménisme paisible et involontaire n'est évidemment pas blâmable et même salutaire en ces temps de déferlement d'intolérance.

Le mouvement des pages dans les mains du lecteur oscille comme un pendule entre le magnétisme tragique de la condition humaine, la noirceur de l'histoire faite par l'homo sapiens depuis son apparition sur Terre et le credo de la beauté de la vie et de Dieu. Mais les mots de Jean d'Ormesson apparaissent malheureusement comme des incantations, une sorte de mantra, une consolation, une bouée ( ?) pour essayer de lancer la symphonie pastorale.
Se convaincre que l'histoire a un sens (positif), que tant de génocides, de buchers, de souffrance, de destruction de la vie sont éclipsés par l'existence de Dieu, la vibration ordonnée de la voute céleste en expansion depuis le big bang, « nécessairement » divin….

L'inventaire personnel de Jean d'Ormesson de joies et de beautés terrestres est certes sympathique et appétissant mais outre qu'il a un côté un tantinet snob et élitiste, il peut être observé que l'on peut aussi vivre intensément la beauté de l'instant présent sans percevoir le souffle de Dieu fut-il bienveillant.
La voix grave et puissante du vent qui secoue les cimes solitaires de la montagne, le bruissement plus discret des oiseaux et du souffle dans la canopée, le flot bruyant et joyeux du torrent, le voile brumeux qui se déchire délicatement sur la fleur gorgée de rosée au petit matin, le premier sourire de la journée de l'être aimé(e)….l'écho du sacré est sans nul doute perceptible dans ces instants et dans bien d'autres mais pas nécessairement celui de Dieu labellisé par Jean d'Ormesson dans cet ouvrage.

Quoiqu'il en soit, en dépit des réserves exprimées ce livre est à lire, à méditer
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Jean d'Ormesson écrit à presque quatre-vint-dix ans un petit livre dans la lignée de ces précédents romans de l'humanité. Bien que parfois plus grave, l'auteur nous livre ces méditations sur le temps; Il explore les sciences avec poésie. Il nous appelle à la vigilance mais nous invite toujours à nous émerveiller et nous engager. Jean d'Ormesson reste l'éternel chercheur d'une espérance pour affronter une époque parfois sombre.
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Je n'ai jamais vraiment été attiré par les oeuvres de Jean d'Ormesson. le côté mondain du personnage m'a toujours agacé et ne me donnait pas envie de découvrir l'écrivain. J'ai peut-être tort...
Un jour, j'ai ouvert ce livre, lu quelques pages et eu envie d'aller plus loin : le style m'a plu et la démarche aussi. Jean d'Ormesson dit qu'il veut écrire un roman sur rien... et finalement sa promenade littéraire et philosophique nous conduit du Big Bang jusqu'à notre époque.
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Découverte de Jean d'Ormesson au moment de son décès... Et pourtant, à chaque apparition médiatique, je disais : "ce livre, je dois l'acheter !" Et je n'en ai jamais rien fait !
J'ai choisi celui-ci au hasard de ce qu'il restait dans ma bibliothèque communale, qui a mis cet auteur à l'honneur... et je n'ai pas été déçue !
Bien que je m'attendais à un roman au sens d'un écrit en prose qui met en scène des personnages de fiction engagés dans des aventures imaginaires, on est ici dans l'analyse en prose de diverses données objectives ou subjectives.
Bien documenté scientifiquement mais surtout avec de nombreuses références à d'autres auteurs/philosophes, Jean d'Ormesson nous emporte dans un récit fluide dans son analyse qui lui fait conclure à l'existence de Dieu.
Si, in fine, je ne partage pas sa conclusion, c'est sans doute parce que j'ai entendu une interview, postérieure à ce roman, où Jean d'Ormesson se définit comme un « chrétien agnostique » et qu'il prend en exemple Mère Teresa qui, jusqu'au bout, est restée dans le doute.
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