Ce temps inexorable n'arrêtait pas de bouger. Il était une naissance perpétuelle et une mort perpétuelle. Le passé mourait à chaque instant pour donner naissance au présent et, simultanément, le présent - dans lequel nous ne cessions jamais de vivre et qui n'existait presque pas - mourait aussitôt pour donner naissance à l'avenir. Le temps n'est que paradoxe et contradiction : on pouvait dire tout aussi bien que l'avenir, à chaque instant tombait dans un présent qui n'avait rien de plus pressé que de tomber dans le passé. C'était une métamorphose en boucle, l'image même de cette vie où naître est un autre nom pour mourir.
Parce qu'il [Romain Gary] vivait dans le présent, il se refusait à toute spéculation sur l'avenir après la mort et à tout rappel inutile du passé. La vie était faite, à ses yeux, pour être consommée sur-le-champ et sur place.
La vie était un produit à dégustation immédiate et qui ne tolérait aucune tentative de conservation artificielle. Ce n'était pas la peine de l'emballer, de la couvrir de noeuds pour faire joli, de l'exhiber derrière soi ni de pousser de grands cris.
L’histoire qu’on étudie après coup est toujours assez loin de ce qu’était, en son temps, l’histoire en train de se faire. Le silence est un mensonge. Il n’y a pas de liberté de faire sans liberté de dire.
La mort rattrape toujours la vie. Elle règne parce que la vie règne et toute vie, quelle qu'elle soit, se termine dans la mort. La seule question sérieuse est de savoir si cette mort, qui est le dernier mot de la vie, est le dernier mot de tout.
Un fil continu court des étoiles à la pensée. La pensée vient des hommes, les hommes naissent de la vie, la vie sort de la matière. Et tout se rue vers la mors et vers le néant...//... Quand on est mort c'est pour longtemps.
Nous sommes restés un long moment dans un extrême silence. " Assieds-toi en silence. Ne fais rien. Le printemps vient. L'herbe pousse toute seule. " Poète Japonnais.
Parce qu'il vivait dans le présent, il se refusait à toute spéculation sur l'avenir après la mort et à tout rappel inutile du passé. La vie était faite, à ses yeux, pour être consommée sur-le-champ et sur place. La vie était un produit à dégustation immédiate et qui ne tolérait aucune tentative de conservation artificielle. Ce n'était pas la peine de l'emballer, de la couvrir de noeuds pour faire joli, de l'exhiber derrière soi ni de pousser de grands cris. Ce qui était fini était fini et on n'en parlait plus. (p. 16)
Il y a des trous dans la nécessité des lois, dans l' enchaînement mécanique des effets et des causes. Vous pouvez les appeler Providence, vous pouvez les appeler le hasard. L'essentiel est de sauter dessus et de les apprivoiser.
Rien de ce qui est apparu dans le temps ne peut disparaître dans le néant. Tout ce qui fait semblant d'être ne cesse de s'en aller. Et rien de ce qui a été ne peut être effacé.
Le passé et les morts nous commandent autant que le milieu où nous vivons aujourd'hui...//... Nous ne sommes, dans le présent, que souvenirs et projets.