Enfant, le comte d'Ornano s'étonnait des silences embarrassés devant les questions qu'il posait en regardant le portrait de son arrière-grand-mère que tous appelaient la « Maréchale ». Il eut été inconvenant qu'il apprenne qu'elle fut la maîtresse de Napoléon...
Sur base de documents, lettres et confidences écrites par elle, il nous en retrace ici la vie, sa naissance sous le nom de Marié Laczynska, le mariage auquel on la contraint pour des raisons financières a l'âge de 17 ans avec un homme de cinquante années de plus, le comte Walewski , son ardent patriotisme et dévouement pour la Pologne qui la pousse à aborder, déguisée en paysanne, l'Empereur, les intrigues des dignitaires polonais pour la jeter dans ses bras, ses réticences puis son abandon à l'amour que lui porte Napoleon.
le portrait de Marie Walewska nous la révèle amoureuse, profondément Polonaise incitant Napoléon à aider son pays à recouvrer son indépendance. Napoléon apparaît sous un jour nouveau, attentionné, émerveillé devant cette femme mais gardant néanmoins toujours en tête l'intérêt primordial de la France.
le récit est bien mené, et l'on s'attache aux personnages, l'on comprend mieux la Pologne aussi avec sa grandeur et ses travers.
Commenter  J’apprécie         462
Elzunia à Marie.
(La veille du jour où fut célébré le mariage de Marie Lasczynska et du comte Walewski)
« Je te glisserai ce mot dans la main, ma chérie; ce qu’il contient, je préfère l’écrire que le dire. L’homme que tu vas épouser t’apportera beaucoup, mais il te privera de beaucoup aussi. Je crains qu’un jour tu cherches à trouver ailleurs ce qu’il n’aura pu te donner. Je souffrirais trop de te voir faire cela, il faut donc que je te prévienne.
Marie, nous ne sommes pas composées que d’une âme. La matière fait aussi partie de notre être. La jeunesse attire la jeunesse. Le contact perpétuel de ce vieux fou t’exposera à t’en rendre compte, tôt ou tard. Éloigne-toi de lui, il en est temps encore. .. »
Elle ouvrit les rideaux et lui tendit une lettre. Rageusement, Marie en rompit le sceau. L’écriture était mal formée. Elle ânonna ces courtes lignes :
« Je n’ai vu que vous, je n’ai admiré que vous, je ne désire que vous. Une réponse bien prompte pour calmer l’impatiente ardeur de
« N.
Cet auteur avait rapporté des faits et rappelé une liaison qu’il était de règle, chez les descendants de « la Maréchale », de ne point exhumer du passé.
De règle et de tradition. Une savoureuse anecdote a circulé jadis à ce sujet.
« Comme vous rappelez votre père ! » dit un vieux diplomate au fils naturel de Napoléon Ier et de la comtesse polonaise Marie Walewska, pour employer les termes du Larousse.
Et ce dernier, alors ambassadeur, de répondre en toisant son collègue :
« J’ignorais que vous eussiez connu le comte Walewski ! »