AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,84

sur 61 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
4 avis
2
5 avis
1
2 avis
Ce court roman met en scène une jeune femme dont la seule occupation, obsessionnelle, est le ménage, accompli à la perfection. Si les contours de l'héroïne sont flous quant à son passé, la précision est de mise quant à son activité quotidienne. du jour où elle décide de se dissimuler sous le lit d'une chambre de l'hôtel où elle travaille, elle se remet à vivre à travers la vie des autres, la vie de n'importe quel autre. Des phrases simples, voire sèches, décrivent tout ce qui fait l'objet de l'obsession de Lynn. L'écriture est un microscope ; pas une poussière ne lui échappe. Mais la plume de l'auteur reste légère dans la description de cette folie particulière, presque douce, et qui jamais ne dévoile le mystère de Lynn, tout en exposant le piège dans lequel elle est prise. le lecteur a toutes les raisons de s'attacher à cette figure humble et désespérée, solitaire, et dont la fragilité reste dissimulée aux yeux du monde.
Commenter  J’apprécie          10
Un tout petit livre pour le moindre sombre et étrange, on suit pas à pas l'héroine dans son obsession mais aussi dans sa vie solitaire. On ne peut pas s'empêcher de la trouver attachante et de lui trouver une humanité.
Commenter  J’apprécie          10
Lynn vient de sortir de l'hôpital où elle a passé six longs mois à se remettre d'un mal mystérieux, qui porte un nom lui disent les psys, ces fameux psys qui voudraient tant qu'elle baisse la garde, cesse de « résister ».
« Mais je l'ai abandonnée la résistance, il est inutile de vouloir résister à ce que l'on veut voir en moi, la résistance s'effrite, se casse, la résistance perd sa verticalité, ne se dresse plus, plie, s'est couchée, la résistance gît à terre. »
La voilà, étrangement seule, à la sortie de cet immense bâtiment « oppressant malgré sa façade en verre », à se demander ce qu'elle va faire pour ne surtout pas laisser son esprit s'évader, réfléchir et se heurter à l'absurdité, ce terrible sentiment d'absurdité qui lui fait faire de drôles de choses, interdites….
(......)
Il y a un je-ne-sais-quoi d'autistique chez cette jeune femme, qui donne une couleur aux jours ( « Dimanche bleu pâle, lundi blanc sale, mardi couleur coquille d'oeuf, mercredi gris-brun, jeudi bleu cobalt, vendredi rouge vif, , samedi noir de velours. » ) et tente follement de se trouver une place dans le monde des autres.
J'ai beaucoup aimé.
Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
Commenter  J’apprécie          10
Autant le dire dès maintenant, je n'ai pas vraiment aimé ce roman. Je m'attendais à plus de perversité (sans tomber dans le trash), de travers dans la personnalité de l'héroïne, et contrairement à ce qui est annoncé, ce qui existe ne s'est en aucun cas imposé comme une normalité pour moi. J'ai juste trouvé le personnage paumé. Je ne me suis pas attachée à Lynn et je n'ai pas vraiment saisi les raisons de ses troubles : elle passe six mois en clinique mais nous n'en savons quasiment rien de plus, c'est à peine égrainé au fil du roman.

On comprend que Lynn est cassée, seule, qu'elle souffre de cette solitude, que sa vie ne lui convient pas et se retrouver seule face à elle-même lui est insupportable. C'est un personnage brisé, qui tente de s'accrocher à la vie par des hobbies singuliers, mais ce n'est pas un personnage que j'ai apprécié suivre. le roman introduit une rencontre qui va la faire revivre temporairement, mais qui la laissera encore plus seule qu'avant. le besoin de se remplir de la vie des autres pour ne pas avoir à faire le constat de la sienne, pour ne pas sombrer, est très intéressant, mais je suis vraiment restée sur ma faim, je pense j'attendais des réponses qui ne sont pas venues.

Je terminerai en précisant que ce roman a été un succès en librairie à sa sortie, traduit dans neuf langues, ce n'est pas rien, j'imagine donc qu'il peut plaire à beaucoup de monde. Il faut dire que je suis assez peu sensible aux sujets abordés, la romance en faisant partie, et que j'aime être davantage accompagnée par l'auteur, j'aime les descriptions et la compagnie de narrateurs bavards, omniscients.
Lien : https://linktr.ee/usvamiscel..
Commenter  J’apprécie          00
Commenter  J’apprécie          00
Les jours secrètement fiévreux d'une jeune femme fragile. Troublant. Et même, délicieusement dérangeant ce roman d'un jeune auteur allemand.
D'emblée, l'écriture exige le silence, impose une lecture qui serait recueillement. A pas de loup, on pénètre dans un univers où couve le feu, où tremble la raison. Subjugué par les pas hésitants de l'héroïne, Lynn, une toute jeune femme, on avance dans son histoire, tout à la fois spectateur attendri ou voyeur malmené, voleur de ses gestes, de ses pensées, de ses hésitations, de son mutisme, de sa folle obstination à s'inventer une destinée.
Lynn, après des mois passés en isolement et rééducation dans une clinique, s'en revient dans le monde des vivants, de la norme, expérimente une liberté qui lui fait peur – se lever, traverser la ville, rejoindre l'hôtel qui l'emploie, travailler sans un mot, nettoyer sans relâche, faire de la propreté son salut, se donner au labeur comme on se laverait du péché, et retour le soir, dans une solitude complexe, sauvage et rédemptrice.
Sur ses blessures, son passé – une mère tenue à distance de toute tendresse, un père mystérieusement absent –, Markus Orths reste pudique, à peine s'il donne quelques pistes. Comme s'il lui fallait bannir tout imaginaire, se tenir au plus près des tourments de son héroïne, jour après jour, déception après déception, désir après désir, l'écrivain s'en tient à une tranche de vie, tient ce qui pourrait être le journal d'une femme de chambre peu ordinaire – quoique –, et ne réalise qu'une pure fiction, une histoire d'amour mort-née, récit d'un gâchis, d'un écoeurement existentiel.
Les nuits pour Lynn sont « neutres ». Elles ne sont ni menace ni soulagement. Elles l'avalent et la recrachent le matin. Elle se réfugie dans le travail, s'y cache, s'y oublie, marque ses jours de choses anodines pour leur donner existence, consistance, se crée des repères comme pour se raccrocher au monde, jeter les heures vides. Elle chasse la moindre poussière, la moindre souillure réelle ou imaginée, passe au crible chaque chambre de l'hôtel, s'insinue dans chaque vie qui y séjourne. A l'affût des histoires des autres pour s'en inventer une, elle se crée des rites, cumule les gestes obsessionnels, récure, purifie, change la saleté en néant, la propreté en bonté, ose des interdits, se glisse tous les mardis sous le lit de la chambre 304, observe les souffles, devine les comportements des individus de passage, un mardi, une femme discrète, un autre mardi un homme infidèle qui se paye du plaisir avec Chiara, une belle de nuit. Chiara, une fille corps et âme en liberté, la seule qui saura offrir à Lynn quelques caresses...
«Je voudrais qu'une seule fois quelqu'un soit couché sous mon lit, je voudrais qu'un jour seulement quelqu'un écoute ma vie », songe Lynn, submergée d'espérance. Comme Rimbaud qui coloriait les voyelles, Lynn, dans un ultime désir d'être, invente pour chaque jour de la semaine, une couleur : «Dimanche bleu pâle, lundi blanc sale, mardi coquille d'oeuf, mercredi gris brun, jeudi bleu cobalt, vendredi rouge vif, samedi noir velours. » Samedi, le jour de l'amour... Femme de chambre ou le roman fiévreux, sensuel, fulgurant de la rage de vivre.
Critique,Telerama avril 2009
J'ajouterai que la fin de ce court roman m'a laissée pantoise et pleine d'espérance pour Lynn..... Beau message d'espoir.
Commenter  J’apprécie          00
Livre léger, qui ne m'a pas émue et pas retenue.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (141) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
416 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}