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sur 10986 notes
Quand j'étais petite fille j'adorai regarder les dessins animés. Je me rappelle parfaitement avoir vu « La ferme des animaux » version dessin animée. Et pour cause, cette histoire m'avait vraiment marquée. le cochon Napoléon m'avait foutu une de ces peurs et un de ces malaises, je m'en souviens encore. Et je sais que quand j'avais appris quelques années plus tard que ce dessin animé était inspiré d'un livre du même nom, je m'étais juré de ne jamais le lire…
Bon, entre temps, j'ai grandi et j'ai réalisé que ce livre est incontournable… Mais il m'a encore fallu énormément de temps, ( plusieurs décennies, il faut bien le dire )pour me décider à me lancer dans la lecture de ce qu'il faut bien reconnaitre comme un petit bijou de littérature.
De plus, même si j'ai encore quelques livres de George Orwell dans ma PAL, celui-ci est bien le premier que je lis. Mais pas le dernier, évidemment…
Ce n'est pas le premier livre que je lis avec des animaux doués de paroles. Marcel Aymé et ses Contes du chat perché avaient fait mes délices quand j'étais en sixième et je l'avais lu et relu. Aussi j'ai pu entamer cette lecture sans aucun à priori.
Et ce livre démarre sur les chapeaux de roues puisqu'un vieux cochon, nommé Sage l'Ancien, incite tous les animaux de la ferme du manoir à se révolter contre le joug de l'homme. Ce ne sera pas lui qui mènera cette révolte, mais une fois la ferme débarrassée de son ancien propriétaire, ce seront les cochons qui prendront la tête de cette communauté.
Le cochon Napoléon est toujours aussi sinistre et je n'ai pu m'empêcher de penser que le dessin animé avait bien restitué l'essence du livre.
Ce livre est un formidable plaidoyer contre la tyrannie et le despotisme en tout genre et Napoléon est un parfait clone de Staline (et de quelques autres d'ailleurs).
Orwell nous décrit (par exemple, car ce livre est très riche) le pouvoir de l'art de la rumeur, la désinformation qui permettent aux tyrans d'assoir leur pouvoir absolu. Je ne peux que renvoyer à certaines critiques sur Babelio qui analysent très bien le contenu.
Une lecture édifiante, à lire…et à relire…


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Vous voulez comprendre le fonctionnement d'un régime autoritaire mais vous n'avez ni le temps ni l'envie de vous plonger dans un long et fastidieux traité de politique ? Alors, lisez cet apologue (j'ai appris un nouveau mot :)) qui, sous forme de fable animalière, satirise la Révolution russe et le Stalinisme et, en filigrane, tous les totalitarismes.
En à peine 151 pages, tout est dit, et avec style et humour encore bien!

Mais ce que j'en ai préféré, moi, c'est la fin. Et j'ai trouvé ça très courageux de la part d'Orwell et de son éditeur d'oser publier ce livre en 1945, alors que, après avoir chassé Hitler (alias Frederick), Staline (alias Napoléon) Roosevelt et Churchill (alias Pilkington) étaient sur le point de se partager les parts du gâteau. Non, Orwell n'avait pas beaucoup plus de sympathie envers le capitalisme…
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En résumé : Voilà un classique de la littérature qui mérite d'être découvert par tous au moins pour pouvoir se faire une idée. À travers une simple ferme en Angleterre l'auteur nous offre une réflexion vraiment passionnante, intéressante et captivante sur la soif de pouvoir, principalement le communisme, mais plus globalement sur les manipulations qui peuvent être utilisées et qu'on retrouve encore de nos jours. L'anthropomorphisme permet facilement de bien comprendre le tout et l'ensemble est très bien porté par une plume simple, percutante et efficace ou chaque mot, au final, possède son importance. Mon seul léger reproche vient du fait que l'auteur parfois pousse à son paroxysme certains aspects sombres, mais bon peut-on lui donner vraiment tort. Un roman qui mérite d'être lu au moins une fois dans sa vie, à minima pour se faire son propre avis sur les différentes réflexions et idées misent en avant par l'auteur.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Dans la suite du formidable et pessimiste 1984, toujours d'actualité, je me suis mis à la lecture de cette fable ironique et cruelle d'Orwell, pleine d'humour mais au final tout aussi pessimiste.

En choisissant le mode de la fable animalière, Orwell choisit comme notre La Fontaine de dénoncer les travers humains, en l'occurrence la dictature du prolétariat dans l'Union Soviétique de Staline, une des pires dictatures du 20 ème siècle.
Dans cette fable d'une ferme dont le fermier sera chassé par les bêtes qui l'occupent, tout y est, depuis les harangues de sage l'Ancien un cochon bien vieux (où l'on reconnaît Lénine) qui meurt peu de temps après la révolte des animaux, les lendemains qui chantent, l'enthousiasme imaginatif et la volonté d'égalité entre toutes et tous de Boule de Neige (Snowball, dans lequel on peut reconnaître Trotski), puis l'éviction de ce dernier et la prise de pouvoir du cochon Napoléon, l'avatar du terrible Staline.
Tous les méfaits de la politique conduite par ce dernier sont transposés dans ce récit, au point de faire sourire un temps avant de nous faire frémir. Entre autres, la propagande menée par BrilleBabil (faut-il y reconnaître Molotov?), la déformation des faits, le culte du leader, l'installation d'une caste dirigeante, la politique du bouc émissaire, les procès et les aveux publics, l'exécution des opposants, la misère et la faim de tous les animaux laborieux, les accords avec l'ennemi qui ne sont pas sans rappeler le pacte germano- soviétique conclu par Staline avec l'Allemagne nazie…..
Cette fable nous montre avec une prodigieuse acuité et autant qu'un récit historique, toutes les dérives terribles et les méfaits des pouvoirs totalitaires.
Et finalement, sous les apparences trompeuses de la dérision, ce court récit est presqu'aussi percutant que 1984.
Et l'écriture est remarquable, pleine de verve et d'ironie grinçante.

Petite réflexion hors cadre à propos de ce récit. Je me suis dit, une fois de plus, que tous ces ressorts du totalitarisme, c'est à dire d'un pouvoir qui régente les esprits et interdit la libre expression, sont encore à l'oeuvre un peu partout dans le monde, d'une façon ouverte et évidente en Corée du Nord et dans les théocraties, mais aussi dans la Chine de Xi-jinping, la Russie de Poutine, la Biélorussie de Loukachenko qui emprisonnent ou assassinent leurs opposants, et bien d'autres.
Mais la manipulation des esprits est aussi à l'oeuvre d'une façon plus pernicieuse dans les démocraties, avec le pouvoir des médias souvent aux mains des puissants, les fake-news alimentées sur les réseaux sociaux, aux mains de n'importe quels extrémistes ou abrutis, ainsi, on a pu le voir pendant 4 ans, le président de la plus grande puissance mondiale.
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Tellement plaisante à lire ou relire cette fable ironiquement bucolique à la fin ultra pessimiste qui malmène le rêve de bâtir une société égalitaire heureuse. Libérés de la brutalité du fermier Jones les animaux de la ferme du Manoir voient leur rêve collectif d'auto-gestion tourner court, entre bouffonnerie et tragédie, les joyeuses fenaisons post-soulèvement du début à peine achevées. Un lent glissement vers une pernicieuse mécanique de réécriture et d'oubli de leurs idéaux s'installe, mis en place par les cochons qui, prétendant émanciper tous les animaux les dépossèdent entièrement de leur libre-arbitre. Une tyrannie chasse l'autre. Illusion ou vue de l'esprit que le rêve initial ? La question qui reste pendante tout au long et après la lecture permet à « Animals farm » de traverser les époques et, par delà le contexte politico-historique et la dimension biographique qui l'ont vu naître, de s'inscrire dans une tradition plus large de réflexions sur les utopies. La forme et le fond du propos fonctionnent parfaitement sous la plume d'Orwell dont les engagements anticipateurs pour combattre toutes les formes de totalitarismes nés lors de la guerre d'Espagne à laquelle il participa les armes à la main font encore écho aujourd'hui. Narration enlevée, style percutant et familier, drôlerie et ironie de situations portées par un monde animal humanisé jamais idéalisé face à la noirceur de ce que l'auteur dénonce en son temps : la dérive totalitaire stalinienne, le dévoiement des idéaux au profit d'une idéologie, la corruption du langage via la rhétorique, le règne de la peur et du soupçon, rendent le texte, écrit entre 1943 et 1944 paru difficilement en 1945 (il fallait menager l'allié russe renvoyé à sa porcherie), toujours aussi vif et pertinent. Boule-de-Neige/Trotsky et Napoléon/Staline sont allongés six pieds sous terre mais est-on bien sûr que d'autres orthodoxies non moins anesthésiantes ou mortifères ne poursuivent pas de basses oeuvres par temps connectés après le grand rêve de partage universel des connaissances ? Travestissement de la réalité, manipulation des esprits, langue de bois ou intox et mensonges à tous les étages, toutes vérités alternatives étant bonnes à avaler : Brille-Babil avec l'appui bêlant des moutons continue de se porter comme un charme et fait toujours des émules semble-t-il.
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Je suis toujours étonné de lire et de suivre les fines conclusions qu'Orwell avait déjà tiré en 1945 des divers totalitarismes. A la fin immédiate de la seconde guerre mondiale et fort de son expérience de combattant durant la guerre d'Espagne, Orwell a entièrement décodé le système stalinien. Il nous expose dans le détail ses travers, ses vices et ses rapports géopolitiques avec les autres systèmes politiques.

Sous la forme de l'apologue antique, tout est décrit dans "Animal farm", sous la forme ramassée (151 p. Dans la collection Folio Gallimard) d'une histoire se passant dans le cadre d'une gentille ferme perdue dans la campagne anglaise.

Misère initiale - idéologie naissante - personnalités charismatiques – espoir – révoltes – combats – victoire – dissensions – exil - paranoïa – purges – terreur – répression – mensonges – famine - hypocrisies – double vitesse - nouvelles élites – condamnations à morts – décorum – propagande – spoliation - misère finale.

La révolution, comme un tour complet sur soi-même et un retour au début. Comme avant. D'autres visages au pouvoir mais toujours le peuple comme victime éternelle.

C'est une vision cynique, âpre, sèche, mais qui dit tout. Sous les allures d'un conte animalier anodin où les créatures jouent leurs rôles archétypiques, la brutalité emplit le récit de manière croissante et implacable. Un ton qui m'évoque un autre ouvrage - une pièces de théâtre - que j'ai adoré, "La résistible ascencion d'Arturo Ui "de Bertolt Brecht sur la montée du nazisme qui date de 1941.


On retrouve également une des notions chères à Orwell qui est la réecriture de l'histoire et le problème de la mémoire des peuples qu'il développera plus complètement dans 1984, quelques années plus tard.

Ici, plus que de réécriture, il est question de suppression. On allège, on simplifie le dogme plus qu'on ne le réécrit. Mais le résultat est le même, un mensonge. Une trahison.

Le ludique sera de chercher les hommes derrière les animaux. Même si tout a déjà été dit à ce sujet, certains personnages sont interchangeables et un Napoléon ou un Brille-Babil sont des fusions de plusieurs individus historiquement et tristement célèbres.

J'avais lu ce livre pour la premières fois il y a une quinzaine d'étés et je l'avais beaucoup apprécié.

Cette impression se confirme pour cette relecture et se transforme en une reconnaissance définitive pour George Orwell.

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C'est une relecture. A bientôt soixante-dix ans, ce roman n'est pas trop ridé. J'aurais même tendance à dire qu'il a pris un coup de jeune ces derniers temps … suivez mon regard, quoique, dans quelle direction. D'accord certains termes ne sont plus de la première fraicheur mais à part ça… à part ça chantait Jacques Dutronc. Avantage de ce livre, c'est qu'il est court et qu'on y retrouve une partie des thèmes que l'auteur développera dans 1984, donc pour ceux que ce pavé (1984) aurait tendance à effrayer, on a déjà un petit aperçu. Okay, il suffit d'allumer la télé ou la radio et d'écouter les journaux d'information(??) pour avoir une idée, il n'y a qu'à se servir, il y a ce qu'il faut. Et oui, ceux qui défilent en chantant "ah ça ira, ça ira, ça ira…" le lundi, passe le balai ou la lime le mardi à moins qu'ils ne refassent les lits pour avoir le droit de faire la, queue à l'aide alimentaire. Mais, comme le disait Coluche, "rassurez vous, on mange pour vous". Enfin, je ne vais pas refaire l'histoire, d'autres s'en chargent avec bien plus de talent. Dindon de la farce ? Ce n'est pas plutôt la farce qu'on met dans le dindon pour Noël ?
Je referme cette tribune en conseillant ce petit ouvrage à ceux qui ne l'ont pas lu … et aussi à ceux qui voudrait se rafraichir la mémoire. En conclusion 'Napoléon a toujours raison". Suivez le guide …
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Livre incontournable pour qui s'intéresse de près ou de loin à l'exercice du pouvoir. Comment peut-on passer d'une révolte légitime à un état totalitaire ? Cette fable en esquisse les raisons avec une simplicité étonnante. Parole de bête ! La ferme des animaux ou comment devient-on un dictateur en 8 leçons ? Un accès restreint à la culture, un groupe dévoué bêtement au dirigeant, un leitmotiv simplissime, une réécriture de l'histoire, des exécutions sommaires, la création d'un ennemi portant tous les maux de la ferme, des alliances fluctuantes, de la propagande...Vous suivez ?
Orwell a écrit cette fable pour dénoncer le stalinisme dont les projets révolutionnaires en ont séduit plus d'un (lui y compris). de nos jours, il n'est pas difficile de voir que ces régimes totalitaires reposent toujours sur les mêmes mécanismes. Il n'est donc pas difficile de comprendre l'importance de ce livre pour nos jeunes générations.
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On ne s'étonnera pas, sous la plume d'un auteur de sa gracieuse majesté, de voir le dictateur de la ferme des animaux affublé du nom de Napoléon. Pas plus qu'on ne sera surpris de le savoir dépeint sous les traits d'un cochon.

En tout homme sommeille un cochon, se plaisent à dire celles qui ont été épargnées de l'attribut du genre. George Orwell nous prouve que la réciproque se confirme. L'espèce porcine, aussitôt aux commandes de la société des animaux, s'empresse de chausser les bottes des "Deuxpattes" avec tout ce que le travestissement peut comporter de blâmable. Ce qui avait été vendu par le discours comme modèle de société animale, antithèse de société humaine, tombe très vite dans les travers de cette dernière dès que l'intelligence y fait des progrès.

Car derrière l'intelligence, l'ego est en embuscade. Avec son cortège de vices qui ramènent tout à lui : orgueil, cupidité, paresse, égoïsme et consorts. Et notre Napoléon devenu roi de la ferme des animaux de faire sien le proverbe selon lequel on n'engraisse pas un cochon à l'eau claire, transgressant sans plus de formalités, et à son bénéfice il va de soi, les sept commandements qui devaient faire de la société animale un exemple de société altruiste, pour en faire une société bien humaine. Cochon qui s'en dédit.

C'est ainsi que sous la férule porcine, George Orwell nous décrit le processus qui fait glisser le rêve de démocratie vers le cauchemar de l'autocratie. Discours flatteur, manipulation, boucs émissaires, lavage de cerveau, justice partiale et expéditive sont au menu pour que notre cochon de Napoléon, ayant pris soin de s'entourer d'un ministre de la propagande, au nom bien calibré de Brille-Babil, et de mâchoires vindicatives, règne en maître absolu sur la ferme des animaux. Et du bien à autrui se satisfera du bien aux truies quand elles feront son plaisir.

On ne s'y trompera pas, ce qui se présente à nous sous une forme d'un conte pour enfants a une réelle portée philosophique. Tant que la société sera faite d'une réunion d'egos les commandements philanthropiques supposés la régir dans le discours flatteur seront tôt remplacés par le seul et unique qui prévaudra jusqu'à la fin des temps : tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres. Cela vaut naturellement pour le plus animal de tous qu'on aura reconnu sous les traits du cochon qui sommeille en lui. On ne refait pas le monde.

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Oh mince, les animaux aussi se sont fait avoir ! Franchement je suis déçue de leur part... aussi aveugles et stupides que les hommes. N'y a-t-il donc aucune issue à notre condition ? Toute révolution ne pourrait que laisser place à un système équivalent au précédent ?
Il n'est pas certain que De Gaulle ait prononcé la célèbre phrase "Les Français sont des veaux". Toutefois, cette phrase me semble appropriée après cette lecture.
Mon personnage préféré dans ce conte est indéniablement Benjamin, l'âne visionnaire. Tout de suite son instinct et sa compréhension de la vie, doublé d'un caractère peu optimiste lui permettent de savoir que l'aventure dans laquelle les animaux de la ferme se lancent, pourrait ne pas être une franche réussite. Je me suis demandée si le fait d'avoir un espace limité (une ferme) n'était pas également un facteur propre à reconduire ce qui existait du temps de la présence du fermier. Dans un espace sans frontière, y aurait-il ce besoin d'organisation aussi méticuleux qui laisse place à l'existence d'un chef retors et pervers ? Je pensais à la survie dans la savane et le seul exemple qui me vienne est le roi lion, sans doute pas le meilleur exemple (!), mais il apparaît que dans les fratries, les traitrises existent aussi.
Il existe pourtant des lieux où chacun se respecte ? Je le souhaite (peut-être dans des tribus reculées d'Afrique ou d'Amazonie, où les hommes vivent en communauté avec la nature). J'espère tellement que l'humanité ne soit pas exactement comme elle se présente dans nos pays dits civilisés.
Un conte à lire et à méditer.
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