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sur 10982 notes
Waouh ! ça dépote !
Angleterre, 1945. Suite au discours d'un vieux porc, les animaux de la Ferme du Manoir s'interrogent sur leur condition, et décident de chasser les humains de la ferme. Une fois maîtres des lieux, deux cochons, Boule de Neige et Napoléon, prennent les choses en main pour faire fonctionner la ferme, libérés de l'esclavage imposé par l'homme. Boule de Neige a plein de projets, mais Napoléon a d'autres idées derrière la tête.

Achevé en 1944, aucun éditeur n'a osé publier ce pamphlet allégorique contre Adolf Hitler et Joseph Staline, encore au pouvoir !
Tous les symboles facho-staliniens y sont :
la préparation minutieuse de l'arrivée au pouvoir ;
la "nuit des longs couteaux" ;
la svastika et les symboles du totalitarisme ;
Joseph Goebbels et la manipulation d'information ;
Munich 1938 et les promesses bafouées ;
les SS ;
le bouc émissaire polonais ;
les confessions publiques ;
le stakhanovisme ;
les soupçons à outrance et l'exécution des traîtres ;
la diffusion de rumeurs ;
enfin, l'hypocrisie des puissants et leur vrai visage de malades, terrifiants.

Vers les trois quart du livre, des animaux, embrouillés par les discours manipulateurs de Brille-Babil se demandent s'ils sont vraiment plus libres, et si la vie s'est vraiment améliorée...

Bref, plus engagé que « Les Fables » de Jean de la Fontaine, c'est un chef d'oeuvre, très rapide à lire, et aussi bon, à mon avis, que « Sa Majesté des Mouches », livre de William Golding auquel il me fait penser !
.
Je soupçonne George Orwell d'avoir choisi le nom de « Napoléon » pour le despote, car les Britanniques ne le portent pas du tout dans leur coeur !
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Comment une révolution populaire portée par des idéaux émancipateurs a-t-elle pu déboucher sur un régime totalitaire ? À travers le récit de la révolte des animaux contre le joug des fermiers, George Orwell dissèque l'histoire soviétique avec le talent et la clairvoyance qu'on lui connaît.

« Rênes, licous, oeillères, muselières humiliantes furent jetés au tas d'ordures qui brûlaient dans la cour. Ainsi des fouets, et, voyant les fouets flamber, les animaux, joyeusement, se prirent à gambader. »

La révolte a d'abord quelque chose d'exaltant : comment ne pas vibrer pour ces animaux qui fraternisent, s'approprient leur ferme et parviennent à résister à une répression sanglante ? Il n'en reste pas moins que l'utopie autogestionnaire tourne court – à commencer, très vite, par le détournement du le lait et des pommes pour la consommation exclusive des nouvelles élites… Avec un humour féroce, Orwell parodie les symboles communistes – de l'hymne Bêtes d'Angleterre au drapeau croisant corne et sabot –, les grandes étapes de l'histoire soviétique, les discours de propagande ou les procès où les accusés s'accablent eux-mêmes des pires trahisons. Sous leurs traits animaux, on reconnaît sans peine Lénine, Staline, Trotski ou Molotov.

Et pourtant, il y a là plus qu'une satire du régime stalinien. Orwell nous donne à voir les dérives en germe dans tout processus révolutionnaire en montrant comment se construisent les régimes autoritaires comme celui que l'on trouve déjà en place dans 1984. La manipulation des informations, le culte de la personnalité ou la stigmatisation de boucs émissaires sont d'ailleurs, parmi beaucoup d'autres, des thèmes communs aux deux romans. le message est d'autant plus percutant qu'il est exprimé avec parcimonie, sur le mode de la fable. Ainsi, à bien y regarder, les types incarnés par les animaux de la ferme sont plus universels qu'il n'y paraît – ceux que le pouvoir corrompt presque instantanément, les plus aliénés qui mangent dans la main des fermiers, les opportunistes moutonniers, les bigots qui s'en remettent à l'au-delà et la masse de ceux qui triment en voyant leurs rations s'amoindrir pendant que les nouvelles élites s'engraissent…

Les inégalités et les formes d'oppression restent, plus que jamais d'actualité. Faut-il désespérer de voir un mouvement émancipateur déboucher sur un ordre social plus juste ? Si on a pu conjecturer qu'Orwell s'est mis en scène dans sa fable sous les traits d'un âne blasé, son message ne me semble pas si désabusé. Après tout, le soulèvement a mis fin à une situation aussi injuste qu'insupportable dont nulle nostalgie ne transpire dans ces pages. Il me semble qu'elles nous implorent plutôt de lutter farouchement contre les injustices aussi anodines semblent-elles, contre la corruption et la langue de bois – et pour nos libertés.

Décapant et inspirant, un classique à découvrir absolument si ce n'est pas déjà fait !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Excellent petit roman de George Orwell, qui permet notamment aux plus jeunes (dès 12 ans), de percevoir les mécanismes de la mise en place d'une dictature. La parodie tragicomique (beaucoup plus tragique et dramatique que comique) éclaire le fonctionnement de l'Union soviétique. Bien sûr, le parti-pris occidental est évident, mais tout de même, les faits essentiels sont là. Plusieurs niveaux de lecture sont possibles, chacun y verra ce qu'il souhaite y trouver. L'utilisation intelligente de la gente animale pour dénoncer les vices et faiblesses de l'espèce humaine fonctionne toujours, et avec grande efficacité. Elle permet de faire passer des messages plus en douceur, notamment aux plus jeunes. Cette lecture est un point de départ idéal pour aborder la question de la dictature, des droits de l'individu, du danger de la manipulation des foules par le mot, avec son adolescent.
Je recommande, et plus que jamais en ces temps où le principe démocratique l'état de droit est mis à mal de différentes façons (pas le haut et par le bas), dans tellement de pays sur notre pauvre et belle planète.
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Un conte qui est une satire de la politique on ne peut mieux illustrée par ces animaux qui décident d'acquérir leur indépendance et de se débarrasser du joug de l'homme.
Une révolution pour la liberté et l'égalité qui se transforme rapidement en dictature.
Une manière subtile de montrer comment la politique mène à la soif de pouvoir.
De cette société d'animaux se créant sur de bonnes bases égalitaires, tous les travers de la société des hommes apparaissent : les petits chefs, les avides de pouvoir, les manipulateurs, la masse bêlante…… Tous les mécanismes de la politique sont là.
Un grand coup de chapeau à ce court roman écrit avec précision et limpidité.
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Un ouvrage que l'on ne présente plus ! Un ouvrage sur lequel on a beaucoup écrit ou l'on a tout dit ! Alors que vais-je pouvoir ajouter de plus, comment vous donner envie de lire ou de relire ce classique…

Premier atout de cet ouvrage, c'est qu'il est court, il fait un peu plus de deux cent pages et une fois que l'on commence, on ne peut plus s'arrêter ! On se laisse entrainer par la vie des animaux et par les nombreuses galères qui leur tombent dessus.

Vous le savez sûrement, cette histoire est une satire de la Révolution russe de 1917, une véritable critique du totalitarisme et de la tyrannie.C'est vraiment bien fait, l'idée est tellement bien trouvée !

Ce que j'aime particulièrement ici, c'est l'utilisation d'animaux pour dénoncer une situation, une peu comme le fait Jean de la Fontaine. Si vous avez une solide culture historique, vous arrivez à deviner quel animal représente un personnage de l'état soviétique – j'attends vos réponses et vous n'avez pas quatre heures !

C'est un classique de la littérature qui met en lumière des faits politiques et sociaux de l'époque soviétique. On sent qu'Orwell est contemporain des faits et veut faire de ce texte une critique, un appel à la contestation.

Bref un must à avoir et à lire ! Allez y, si vous ne connaissez pas, c'est drôle, c'est percutant et, surtout, plus de 70 ans plus tard, cela fait écho à la société dans laquelle nous évoluons !

» Les animaux sont libres et égaux, mais certains le sont plus que d'autres… »
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Résumé : À la Ferme du Manoir, les animaux en ont assez d'être maltraités. Major l'ancien, leur doyen, leur a ouvert les yeux sur la tyrannie de l'Homme. Il faut faire la révolution ! Une fois le fermier banni, les animaux décident de ne plus se laisser commander.
Pour veiller à cela, sept règles sont édictées et rédigées par les cochons. La dernière est claire : Tous les animaux sont égaux. Mais le temps passe, et les commandements changent, un par un. Jusqu'à ce qu'on puisse lire : Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d'autres.

Mon avis : À priori, ça sonne comme un conte, on a presque envie de la lire aux petits en allant les mettre au lit !
Pourtant, ce court roman, sous des airs de bouffonneries est très sérieux. On repense aux célèbres fables De La Fontaine. George ORWELL nous livre ici un constat amer sur le peuple, quelques soient les bonnes intentions et les révolutions, le résultat sera le même, il y aura toujours des riches et des pauvres, le pouvoir sera toujours entre les mains d'une infime partie de la population qui retombera sous le joug d'un dirigeant, à gauche comme à droite.
Ce livre est drôle et ressemble à une farce, pourtant il résume encore une réalité bien actuelle, car s'il a été écrit suite à la révolution russe, il est transposable pour d'autres révolutions et le sera malheureusement très certainement dans l'avenir.

À lire avec une pizza végétarienne et un verre de jus de pommes.

Instagram : @la_cath_a_strophes
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De nombreux auteurs ont fait appel aux animaux pour caricaturer l'homme et les déviances de la société.

Dans la ferme des animaux, Georges Orwell, critique la révolution bolchévique et les régimes autoritaires. Il va attribuer divers noms de personnages à ses animaux, qui reflètent certaines grandes personnalités de l'époque, et les humaniser au maximum pour faire avancer son récit et ainsi dénoncer le système communiste qui se transforme peu à peu en dictature.

Nous avons donc des animaux qui se rebellent contre les humains car ils estiment leurs conditions de vie inadmissibles et souhaitent obtenir leur liberté grâce à une révolution. Une fois qu'ils ont expulsés les humains, ils prévoient un nouveau système plus juste avec certaines règles de bases.
Mais bien entendu, les règles sont faites pour être transgressées et le dictateur Napoléon va s'en donner à coeur joie à l'aide de Brille-Babil. La ferme va se transformer en un véritable cauchemar et les animaux seront incapables de se rebeller. Certains s'efforceront de rester neutres, d'autres tenteront des actions sans résultat, mais Napoléon ayant bien fomenté son plan n'est pas prêt à se laisser faire et a bien plus de ressources que l'on imagine.

On reconnaîtra bien sûr sous les traits de ses animaux infâmes, parmi les cochons, Stalline et son bras droit Molotov mais aussi Trotsky.
Les seuls animaux auxquels on peut réellement s'attacher sont Malabar, qui est un cheval loyal, gentil et travailleur mais malheureusement trop naïf et crédule, mais aussi Douce qui se soucie de Malabar ainsi que Benjamin, l'âne qui reste en retrait mais n'en pense pas moins.

Une ferme remplie d'ignobles personnages tels qu'ils étaient à cette époque et qui bien entendu ne nous manqueront pas.
Lien : https://fantasydaniella.word..
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Les challenges de Babelio font tout pour nous donner envie de lire ce livre : les auteurs en O ne sont pas légion, le thème des animaux dans le titre ou qui parlent revient régulièrement... Et en plus le livre est court donc parfaitement adapté aux sprints de fin d'année !

Pourtant j'avais toujours repoussé cette lecture et avait même fini par regarder avant l'adaptation (encore un item possible de challenge) en dessin animé de l'ouvrage. Me replonger dans cette histoire a été bien agréable, la lecture permettant de bien mesurer toutes les finesses de l'auteur.

Devant le thème du livre, on ne peut que songer aux combats actuels des défenseurs des animaux. D'autant que l'auteur crée pour l'occasion un mouvement politique qu'il designe comme animaliste... exactement comme les partis d'aujourd'hui. Mais il faut bien prendre conscience que les animaux sont ici surtout un symbole et qu'ils sont totalement humanisés. Ils parlent, certains savent lire et chaque espèce est surtout là à titre de symbole: les hommes de pouvoir pour les cochons, les ouvriers pour les chevaux, les mères de famille pour les poules ou les chiennes dont on exploite la fertilité, la police politique ou l'armée pour les chiens, la religion pour le corbeau. L'époque d'écriture, la nationalité de l'auteur et plusieurs détails significatifs nous font immanquablement songer à une description critique du communisme. Mais la charge est suffisamment large pour englober tous les changements de regime (révolution Française par exemple) et certains passages sur l'exploitation économique ou les statistiques peuvent aussi apparaître comme dirigées vers le capitalisme.

C'est en tout cas avec un mélange d'humour et de désespoir sur les lendemains qui chantent que se déroule ce récit. le peuple est sans doute le plus épargné par la critique même si on ne peut que constater sa naïveté et sa bêtise face aux manoeuvres des dirigeants. Pour en revenir au parallèle avec l'époque actuelle, la morale universelle et éternelle portée par ce livre est assez lourde de méfiance : quand quelqu'un met en avant qu'il cherche à améliorer votre vie et garantit qu'il va augmenter vos droits et libertés, demandez vous surtout ce qu'il a à y gagner pour lui-même.
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La ferme des animaux est écrit en 1945, avant donc le fameux 1984 écrit lui en 1949, peu avant sa mort (1950). On a tendance à l'oublier mais George Orwell est mort jeune, à seulement 46 ans, de tuberculose.

Ce roman très politique et aux allures de fable enfantine est de format relativement court. Je n'ai personnellement pas trouvé un grand intérêt dans cette lecture, contrairement au monument que constitue 1984. Certainement en raison de mes lacunes historiques je n'ai pas reconnu les différents animaux. Je n'ai par ailleurs que peu goûté le recours aux animaux afin de catégoriser certaines classes de populations; cela s'expliquant certainement par ma faible considération de l'homme en comparaison à celle que je porte envers les animaux. Cette satyre sociale aurait très bien pu se passer des animaux, bien que ces derniers permettent justement de donner cet aspect fable/enfantin recherché par Orwell. La critique faite du pouvoir et de l'homme est cependant remarquable.

Au final un livre bien écrit, agréable à lire mais rien de renversant.
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Le stalinisme expliqué aux enfants ! J'ai adoré !
Ce cours roman n'est pas sans rappeler les fables de la Fontaine, avec l'utilisation des animaux pour critiquer la réalité sociale et politique. C'est raconté un peu comme un conte. Les caractères des personnages sont assez caricaturaux et très marqués, très différenciés, chaque animal représentant un caractère ou un statut dans la société, voire un personnage réel de l'histoire. On aurait aussi bien pu appeler ce roman « Le stalinisme expliqué aux enfants » car c'est bien cet aspect politique de l'histoire qui y semble le plus illustré. C'est remarquable de cynisme, de satire et d'ironie, mais plutôt pessimiste. le style est simple, concis et efficace. La vision est vraiment globale et complète, et la critique acerbe. Même la religion est épinglée à travers le personnage du corbeau. Ce livre vaut vraiment le détour.
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