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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman publié en 1934 s'inspire de l'expérience de l'auteur qui fut officier anglais en Birmanie entre 1922 et 1927.
Flory, le personnage principal, est un homme d'environ 35 ans, célibataire, il est marchand de bois et ami du docteur Veraswami ce que lui reproche férocement les autres membres du Club, tous des colons plutôt aigris, racistes… Quant à lui, Flory, il aime la Birmanie, ses autochtones. Bien évidemment cela ne suffit pas à faire un roman, vient s'ajouter aux querelles des « blancs » une histoire d'amour, des complots, d'ailleurs le magistrat Birman U Po Kyin est prêt à tout pour réussir.
Orwell dépeint très bien cette atmosphère lourde de racisme, de haine, de jalousie, de révoltes, de mesquinerie de la vie coloniale, ce qui donne du réaliste au roman, beau sous la plume d'Orwell mais bien triste par son histoire, on se révolte en le lisant, le poil se hérisse parfois, voir souvent.
Un très bon roman dont l'intrigue vous tient tout le long de sa lecture, pas de longueurs, belle écriture.
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Un excellent roman, le premier d'un auteur qui devait devenir célèbre après sa mort avec la fameuse dystopie "1984".
Birmanie coloniale britannique, années 1920. Dans une petite station, où les colons anglais s'occupent essentiellement d'administrer cette partie est de l'Empire Indien et d'en exploiter les ressources forestières, les quelques ressortissants britanniques mènent une vie d'ennui et de boisson, centrée autour du Club qui leur est exclusivement réservé. Parmi eux Flory se distingue par ses relations d'amitié avec un médecin indien, le Dr Veraswamy, et par le fait qu'il considère Birmans et Indiens comme des êtres humains et non comme des peuples inférieurs, contrairement à Ellis, ouvertement raciste. Souvent taxé de "Bolcho" en raison de son humanisme, il souffre pourtant de la solitude et de l'exil, noyant son mal-être dans l'alcool ou dans une relation avilissante avec une concubine. C'est alors que survient Elizabeth, nièce orpheline du couple Lackersteen et jeune fille à marier, et Flory, malgré ses complexes, fait figure de héros à ses yeux, pour l'avoir sauvé d'un buffle inoffensif, puis lui avoir fait partager une partie de chasse. Il tombe amoureux et se prend à rêver au mariage... C'est compter sans le jeune lieutenant de cavalerie Verall et les intrigues tortueuses d'un sous-magistrat birman sans scrupules dont l'ennemi est le médecin indien, et donc par ricochet Flory.
Une peinture sans concession de la mesquinerie et de l'ennui de la vie coloniale, du mépris des Occidentaux pour la population, une évocation émerveillée de la nature et des usages birmans, des moments forts comme la partie de chasse ou une rébellion spontanée et avortée qui fait trembler les Européens, un drame à l'intrigue impeccable, un suspense qui croît au cours de la lecture. Bref un remarquable classique à redécouvrir.
Lu en V.O.
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U Po Kyin, petit fonctionnaire birman dans la cinquantaine replète a réussi grâce à mille intrigues à gravir presque tous les échelons de la hiérarchie jusqu'à celui de magistrat sous-divisionnaire en attendant celui d'officier ministériel. Dans la petite ville de Kautkada, le Club est un lieu de détente strictement réservé à une quinzaine d'Européens qui tiennent absolument à rester entre eux alors qu'un peu partout ailleurs on commence à accepter la venue des premiers notables hindous ou birmans. le toubib de l'endroit, Veraswami rêve pourtant de s'y faire admettre un jour, histoire de se retrouver hors de portée des calomnies et des manigances de son ennemi U Po Kyin qui voudrait bien se débarrasser de lui pour prendre sa place. Et voilà qu'une jeune et jolie Britannique fraîchement débarquée en ville jette son dévolu sur Flory, responsable de l'exploitation des bois et grand ami de Veraswami. Mais rien ne va plus quand la prétendante découvre que Flory a longtemps vécu avec une jeune indigène. Elle lui préfère un nouvel arrivant, Verrall, lieutenant de police de passage, plus jeune, plus fringant et plus riche que Flory…
« Une histoire birmane » est un roman classique et bien écrit dans le style riche et descriptif du début de l'autre siècle. Il mêle agréablement les observations politiques et sociales sur la réalité quotidienne de la colonisation à l'anglaise (on sent d'ailleurs que beaucoup de détails et de situations ont été croquées sur le vif, Orwell ayant été lui-même plusieurs années fonctionnaire territorial dans ces contrées lointaines), mais aussi les intrigues amoureuses plus ou moins ratées, la solitude de cette poignée de Britanniques, leurs attentes, leurs déceptions et jusqu'aux petitesses de leurs vies finalement pas si heureuses que cela. Orwell ne tombe pas dans le piège du manichéisme éculé. Pas de méchants colons d'un côté et de gentils colonisés de l'autre, mais des êtres de chair et de sang avec des bons et des nettement moins bons de chaque côté de la barricade. Et même de vraies crapules qui jettent de l'huile sur le feu et jouent les pompiers pyromanes ! On ne la fait pas à ce fin observateur qu'était Orwell. Ouvrage à conseiller ne serait-ce que pour découvrir ce qu'était vraiment la colonisation entre les deux guerres mondiales, ses véritables grandeurs et servitudes mais aussi ses lâchetés et ses mesquineries, sans parler du racisme des uns et des autres.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Une histoire pitoyable. C'est ce que l'on se dit, non au sujet du livre lui-même, mais à la découverte de ses lamentables protagonistes. Et l'on souhaiterait presque que le récit d'Orwell relevât de la pure fiction. Et pourtant !
« Une histoire Birmane », donc, témoigne de l'expérience de l'auteur en tant que policier aux Indes. Force donc est de croire que le récit, même avec des personnages inventés, correspond à une réalité de l'époque coloniale de l'empire Britannique. Des temps sans gloire, en vérité.
Sous ces « tristes tropiques », on éprouve non seulement l'accablante et précoce chaleur de l'Asie du Sud-Est, mais aussi la lourdeur du climat humain qui règne au sein de l'administration coloniale.
Toute l'ambiance dans ce roman est délétère. Les protagonistes apparaissent vils, corrompus et calculateurs. Il n'y a partout qu'abrutissement et avidité, crainte et servilité, rapports de haine et de dépendance.
Les personnages sont réellement détestables, du notable birman ambitieux au cockney gueulard qui éructe sa bile, de la jeune anglaise hautaine à son ivrogne d'oncle, du lieutenant puant d'arrogance à la courtisane exerçant le chantage. Qu'il s'appellent Verall, U Po Kyin, Ellis ou Lackersteen, ce sont tous d'irrécupérables crapules...
Au-milieu de ce vivier, Flory, le personnage principal, se débat tant bien que mal, cherchant encore quelque raison d'espérer.
Mais sa quête, au final, se révèlera vaine et stérile, tout comme le contexte ambiant, et tout comme la prétention britannique à l'hégémonie mondiale.
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