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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Flory travaille depuis quinze ans dans une garnison de Birmanie pour exploiter le teck au profit de l'Empire. Il est conscient de la paresse, de la lâcheté et de l'alcoolisme qu'il partage avec ses compatriotes. Ils sont huit sahiblogs, pour la plupart célibataires, avec à leur service un nombre indéterminé de nègres (entendez indigènes), dont l'élite rêve d'être admise au Club Européen. Flory a son propre rêve : Trouver quelqu'un pour partager sa vie en Birmanie - mais la partager vraiment, partager sa vie intérieure et secrète, rapporter de Birmanie les mêmes souvenirs que lui. Quelqu'un qui aimerait la Birmanie tout comme il l'aimait, qui la haïrait comme la haïssait. Qui l'aiderait à vivre sans que rien demeurât caché, inexprimé. Quelqu'un qui le comprendrait : bref, un ami (p 96). Survient une jeune anglaise (que l'auteur, ou le traducteur, décrit comme presbyte !) qui a vécu à Paris et dont la mère avait des prétentions artistes. Ils s'entendent, mais un tremblement de terre interrompt la demande en mariage (!), puis une médisance intéressée les éloigne : Les dieux sont justes : ils font de nos vices (bien agréables, il faut l'avouer) les instruments de nos tourments. Il s'était souillé au-delà de toute rédemption, et voilà qu'il récoltait ce qu'il avait semé. le roman s'achève sur une émeute et un suicide.
Orwell met dans ce roman un peu d'exotisme et surtout la dénonciation de l'impérialisme britannique et de ses corollaires, le racisme, le favoritisme et le laisser-aller : En Inde, toute Européen, du fait de sa fonction ou plus exactement de sa couleur, est un brave type du moment qu'il n'a pas commis d'action vraiment pendable. C'est une sorte d'honorariat. […]. N'oubliez pas, mon garçon, n'oubliez jamais que nous sommes des sahiblogs alors qu'eux, c'est de la merde ! […]. Flory avait coupé à la guerre parce que l'Orient l'avait déjà corrompu et qu'il ne tenait nullement à troquer son whisky, ses domestiques et ses petites Birmanes contre l'ennui du terrain de manoeuvre et la fatigue de longues marches […] C'est pourtant très simple. le fonctionnaire maintient le Birman à terre pendant que l'homme d'affaires lui fait les poches […]. L'Empire des Indes est un despotisme – bien attentionné, à n'en pas douter, mais néanmoins un despotisme qui a le vol pour finalité […]. J'ai lu ce livre en rentrant de Birmanie, un pays d'eau, de lacs et d'estuaires, à la population fière et superbe. La République de l'Union du Myanmar vient de passer quarante ans sous une autre dictature, non moins avide, non moins aveugle. Depuis quelques jours, un ami de Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, est au pouvoir. Peut-on espérer ?
Une histoire birmane est une histoire d'échec, où Orwell excelle dans l'ironie, une histoire désespérante parce qu'il n'aime pas ses personnages. le dénouement hésite entre happy end et perfidie mais la perfidie l'emporte, quelque peu caricaturale. Il faudra attendre dix ans et l'installation des totalitarismes criminels en Europe pour atteindre la noirceur parfaite de la ferme des animaux et de 1984.
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